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| Un bon début, ça aide... | |
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Auteur | Message |
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bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Un bon début, ça aide... Jeu 8 Jan 2009 - 19:42 | |
| Je m' appelle Etienne Bertin, mais on m' a toujours nommé "Tiennon". C'est dans une ferme de la commune d'Agonges, tout près de Bourbon- l'Archambault, que j' ai vu le jour au mois d' octobre 1823. Mon père était métayer dans cette ferme en communauté avec mon frère ainé, mon oncle Antoine, dit "Toinot". Mon père se nommait Gilbert, dont on faisait "Bérot", car c' était la coutume, en ce temps-là, de déformer les noms. Emile GUILLAUMIN - La Vie d' un simple. On parle souvent d' une civilisation quand elle a disparu et c' est assez triste. On a parlé de civilisation paysanne en France quand ce peuple là, qui n' avait vraiment rien à voir avec ce qu'on appelle aujourd' hui agro-industrie, vivait obscur et méprisé. A la limite de la misère et souvent au delà. Les témoignages sont rares et on a du attendre Gaston Roupnel et Georges Duby pour connaitre enfin des historiens dignes de ce nom, et qui réalisèrent une réhabilitation quasiment posthume. La Vie d'un simple d'Emile Guillaumin est un livre qui vient du fond de ce peuple, chose rare et du fond du peuple paysan, fait presque unique. Guillaumin était paysan et il eut le gout de conter d'un grand père, il devint aussi écrivain.
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| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Un bon début, ça aide... Sam 10 Jan 2009 - 19:57 | |
| Cette nuit, j' ai revé de Myriam. Elle portait un long vetement blanc qui ressemblait de loin à une chemise de nuit ; elle marchait sur la plage, les vagues étaient immenses, effrayantes, et se brisaient en silence, ce devait etre la plage de Biarritz, mais elle était totalement déserte ; j'étais assis sur une chaise longue, la première d'une interminable rangée, toutes inoccupées ; mais peut etre était-ce une autre plage, car je ne me souviens pas d' avoir vu de telles chaises longues à Biarritz, ce n' était qu'une plage symbolique ; je lui ai fait signe pour l' inviter à s' asseoir, mais elle a continué à marcher comme si elle ne m'avait pas vu, en regardant droit devant elle et, quand elle est passée devant moi, j' ai senti une rafale de vent glacé sur mon corps, comme si un halo l' entourait : alors, stupéfait mais nullement surpris, comme cela arrive dans les reves, j' ai compris qu'elle était morte.
Parfois, une idée ne semble plausible que de cette manière : en songe.
Antonio TABUCCHI - Petits malentendus sans importance.
Tabucchi parait parfois un peu froid, un peu cérébral. Le meme reproche est parfois formulé contre Lobo Antunes. Ou Pessoa qu' il admire. Et c' est parfois le propre des écrivains vraiment intelligents de paraitre ainsi. Il faut aller voir de plus près. Suivre le fil ouvert par coline. | |
| | | Hank Main aguerrie
Messages : 340 Inscription le : 28/08/2007 Age : 47 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Un bon début, ça aide... Sam 10 Jan 2009 - 20:37 | |
| - Citation :
- Un soir je suis assis sur le lit dans ma chambre d'hôtel sur Bunker Hill, en plein coeur de Los Angeles. C'est un soir important dans ma vie, parce qu'il faut que je prenne une décision pour l'hôtel. Ou bien je paie ce que je dois ou bien je débarrasse le plancher. C'est ce que dit la note, la note que la taulière a glissée sous ma porte. Gros problème, ça, qui mérite la plus haute attention. Je le résous en éteignant la lumière et en allant me coucher.
Premier paragraphe de Demande à la poussière de John Fante. C'est le premier aperçu que j'ai eu du style de John Fante, et j'ai accroché au quart de tour. Qui pourrait penser que cette prose a 70 ans d'âge ? Et dire que tout ce qu'a écrit Fante à l'époque est du même tonneau, avec la meme modernité dans le ton et dans la forme... | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Un bon début, ça aide... Sam 10 Jan 2009 - 21:40 | |
| Ce début-là, Hank, j' ai bien failli le mettre à la place du début du Vin de la jeunesse. Et puis je me suis dit que si des lecteurs voulaient connaitre l'enfance et la jeunesse de Fante et donc de Bandini, mieux valait le Vin, mais il s'en est fallu d'un poil ! | |
| | | Hank Main aguerrie
Messages : 340 Inscription le : 28/08/2007 Age : 47 Localisation : Paris
| | | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Un bon début, ça aide... Dim 11 Jan 2009 - 17:26 | |
| Deux hommes arrivèrent du hameau voisin. Ils avaient le teint foncé, la barbe rase et grise. Personne dans le pays, ce jour-là, ne s'attendait à quelque chose de particulier : mais les deux étrangers survenaient. Ils choisirent un endroit bien en vue, entre les maisons , fixèrent l' orgue sur son pied et se mirent à jouer. Les gens du voisinage se précipitèrent, femmes et enfants, les adolescents, les boiteux ; on fit cercle autour du concert. A cette époque, en hiver, on avait peu de distractions : tous les hommes étaient aux Lofoten ; on ne dansait pas, on ne chantait pas. La commune était pauvre, misérable. Ces deux joueurs d' orgue représentaient un grand évènement, une aventure ; et personne ici, sans doute, ne devait de sa vie oublier cette aventure. Knut HAMSUN - Vagabonds. Knut Hamsun, grand romancier norvégien, contemporain de Thomas Hardy. Il adore conter des histoire de vagabonds... Et moi, j' adore vagabonder... Partout... Tout le temps. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Un bon début, ça aide... Dim 11 Jan 2009 - 18:31 | |
| La maison est encore là, Dieu soit loué, avec ses balcons et l'avancée de ses deux terrasses, la chère vieille maison de toujours, cuite au soleil et un peu lasse, dirait-on, sous le poids abusif de son flamboyant manteau de bougainvillées, mais séduisante et fière dans son parc à l'anglaise - ce même parc semi-tropical, qui paraissait si vaste et mystérieux au regard du petit garçon râblé que j'étais, mais qui, maintenant, aux yeux un peu voilés du vieil homme que je suis devenu, semble avoir inexplicablement perdu et en étendue et en mystère. Tandis que la maison (et pour moi Villa Niscemi restera ce qu'elle a toujours été, "la Maison", la seule demeure que j'aie aimée de cet amour exclusif et sans réserve que les enfants savent porter aux choses) la maison, elle (je dis elle parce qu'en italien, rien n'est plus féminin qu'une maison, la casa, la villa, prisonnière de l'élément masculin qu'est le jardin, il giardino), la maison donc n'a rien perdu de son étrange pouvoir de fascination. Peut-être mon regard sur elle est-il encore celui de l'enfance...Je n'y ai plus jamais habité et ne l'ai que rarement revue.
Une Enfance sicilienne, de Fulco di Verdura (traduit et adapté par Edmonde Charles-Roux) |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Un bon début, ça aide... Dim 11 Jan 2009 - 18:37 | |
| Il n'est point d'extase qui ne nous laisse inaltérés : c'est l'amour, et la vie, qui m'ont conduit à l'état où je me trouve. Bientôt je gagnerai le Pays de la Nuit, où les spectres de tout homme et de toute bête aspirent à se rendre. Nous y sommes tous appelés. Son attraction opère sur moi comme sur chacun de nous. C'est l'ultime territoire resté inexploré. Hasardeuse et sombre est la route qui y mène, jalonnée de souffrances et avec sans aucun doute autre chose que le Paradis à la fin. La conviction acquise de la période substantielle et cependant insuffisante qu'il m'a été donné de vivre, c'est que nous arrivons dans l'au-delà aussi brisés que nous le sommes en quittant ce monde. Mais il est vrai aussi que j'ai toujours aimé les voyages.
Et quelques lignes plus loin :
De l'autre côté du cours d'eau, il y a une route qui existait déjà sous forme de piste au temps des bisons et des élans, espèces disparues de nos contrées depuis des lustres. De nos jours, les mules attelées à des chariots se prennent les pattes dans les sillons laissés par les automobiles. Il n'y a pas longtemps, j'en ai vu une très agréable à l'oeil : jaune comme un canari et tout enjolivée de laiton, son pare-brise tel un monocle démesuré, elle filait à une vitesse qui devait approcher un quart de lieue par minute, l'écharpe rouge du conducteur tendue dans l'air derrière lui sur trois pieds de long. J'ai détesté son tintamarre, et la poussière restée en suspension dans l'air bien après son passage, mais je me suis dit que si j'avais vingt ans j'essaierais probablement de découvrir où l'on peut acheter l'un de ces horribles engins.
Charles Frazier, Treize lunes. |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Un bon début, ça aide... Lun 12 Jan 2009 - 19:01 | |
| Jadis, quand j'avais 7 ou 8 ans, il m' arrivait d' entrer dans une pièce et que certaines personnes se mettent à pleurer. Les pièces où cela avait lieu se trouvaient, le plus souvent, à Miami Beach, en Floride, et les personnes auxquelles je faisais cet étrange effet étaient, comme à peu près tout le monde à Miami Beach au milieu des années 1960, vieilles. Comme à peu près tout le monde à Miami Beach à l' époque, ces vieilles personnes étaient juives... Daniel MENDELSOHN - Les Disparus. Je n' ai pas lu ce livre. J' avais lu des critiques. Puis Marie m' en a parlé. Il y a aussi ce fil... Une seule chose m' inquiète : les 647 pages... | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Un bon début, ça aide... Mar 13 Jan 2009 - 20:22 | |
| Tout ça a commencé en 1967, un 14 juillet. Ce gamin-là avait douze ans. C' était tout simple : pour "lui", il n' y avait que l' eau, au bout de ses trajets, qu 'il" marche ou qu' "il" coure, que nous y soyons ou pas. l' EAU, il était flagrant que de nous autres, il n' avait rien à foutre, ce gamin-là. l'EAU et rien d' autre pas d' autre pas un mot il n' y en avait jamais eu, venant de lui. Pas trace, pas l' ombre d' un sourire., jamais, serit-ce au cours des prmiers mois, des premières années de son existence, et à vrai dire, pas un regard, qui nous regarde, nous, sa mère, nous ses proches, d'alors, ou nous de maintenant entre nous et lui, l'eau et rien d'autre. Là où d'habitude le langage se met à courir et instaure ce qu'il en est de l'un et de l'autre, l'eau. L' eau c'est la vie Nous nous sommes mis à vivre près de lui puisqu'il était près de nous, tout proche et pourtant infiniment loin, à genoux, les yeux perdus dans le regard de l'eau. Nous ne pouvions pas nous faire eau nous-memes. Nous pouvions toujours essayer, tenter, nous dépouiller de nos valeurs, et, un jour après l'autre, lui faire la peau à cette espèce d'idole tristement prioritaire qui, dans nos vocabulaires, se retrouve etre la personne, avec ses majuscules et ses noms soi-disant propres. D'autres sont venus depuis lors, d'autres enfants dits psychotiques, gravement atteints pour la plupart. Nous nous sommes dispersés pour que ces enfants là aient d'abord accès à l'eau, élément primordial, et puis, ici et là ; nous avons mis une pierre et c'est à partir de cette pierre que se noue peut etre un certain nous pas tout à fait étranger, mais fort étrange. Nous d'habitude, c'est un mot. Ici, c'est une pierre, pour commencer, où recommencer des pierres et des hommes, la chose n'est pas nouvelle. Fernand DELIGNY - Nous et l' innocent Deligny est un immense personnage qu'on n'en finit pas de découvrir ou de redécouvrir... Médecin, écrivain, poète. Et surtout un etre humain d'une qualité et d'une stature telles qu'on peut dire à propos de lui qu'il était vraiment unique et irremplaçable... Du moins en tant que thérapeute et écrivain...
Deligny interroge. S'interroge sans cesse sur l'autre. Et l'autre ici, c'est celui qu'on appelle autiste. Si proche... Si lointain... | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Un bon début, ça aide... Mer 14 Jan 2009 - 19:26 | |
| Ces fleurs ne sont pas pour moi, dit-elle, ces pivoines, ces marguerites, ces fleurs blanches ou pourpres de cerisier, répandues sur le sol, ces fleurs écarlates, toutes ces fleurs, ces très belles fleurs, surtout ces pivoines trop rouges, ces pivoines trop blanches surtout, ne sont pas pour moi, ne seront jamais plus dans mes bras, entre mes doigts ou dans mes cheveux, comme des morceaux de couleur, des morceaux éparpillés de couleur vive, dit elle doucement sans regarder personne, sans me regarder pleurer ou me pendre ou me coucher sur place dans les rosiers, sans voir son ombre posée ou déposée sur ces fleurs intouchées. Eugène SAVITSKAIA - Mentir J'aimais bien Eugène Savitskaia, romancier français malgré son nom. Quelqu'un de plutot discret et meme de marginal...
Au point que je ne sais meme plus ce qu'il est devenu. Si quelqu'un sait, j'aimerais avoir de ses nouvelles. | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Un bon début, ça aide... Jeu 15 Jan 2009 - 20:16 | |
| Dans la rue des Pois, dans un des grands immeubles dont la population aurait suffi à occuper un chef-lieu de district, un matin dans son appartement, Ilia Ilitch Oblomov était étendu sur son lit. Cétait un homme de 32, 33 ans, de taille moyenne, à la physionomie agréable, aux yeux gris foncé ; cependant, toute idée particulière, toute concentration étaient absentes des traits de son visage. Comme un oiseau en liberté, la pensée parcourait ce visage, voltigeait dans ses yeux, se posait sur les lèvres entrouvertes, se dissimulait dans les plis du front pour disparaitre tout à fait : alors la face d'Ilia Ilitch s'irradiait d'une paisible lueur d'insouciance. De là, l'insouciance se communiquait aux mouvements du corps tout entier, jusque dans les plis de la robe de chambre. Ivan GONTCHAROV Oblomov. Un des romans les plus célèbres de la littérature russe du 19e siècle. Un des meilleurs aussi. Et un personnage qui marqua son époque... qu' il irrite ou non. J'en dis quelques mots sur le fil consacré à Gontcharov, mon interprétation du pesonnage étant subjective... Evitez l'édition de poche dans la collection Folio, qui est arbitrairement abrégée. Et si vous connaissez le russe, c'est encore mieux ! | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Un bon début, ça aide... Ven 16 Jan 2009 - 19:23 | |
| Jadis, dans le pays de Tango, au temple Fukoji, était un moine vertueux qui aspirait ardemment à la Terre Pure. Dans la rumeur qui entourait la célébration de la nouvelle année, ce saint moine se dit : " Je veux moi aussi participer ". Le soir du dernier jour de l' année, il écrivit une lettre, la plia et la remit à un jeune bonze de son service. Il lui fit des recommandations avec autorité, pour l' aube suivante, et l' envoya passer la nuit au sanctuaire principal. Le matin du 1er jour de l' an, alors que la pénombre était encore dans les recoins, au cri neuf du corbeau, le jeune bonze se leva promptement et, comme on le lui avait enseigné, tambourina à la porte d' entrée. On lui demanda : " D' où venez-vous ? " A peine eut-il répondu : " Je suis le messager de la nouvelle année envoyé par Amida de la Terre Pure ", qu' aussitot le moine bondit pieds-nus, ouvrit les deux battants de la porte, invita le jeune bonze à s' asseoir à la place d' honneur, prit la lettre de la veille, et pénétré de respect la lut : " Ce monde d' ici-bas est rempli d' innombrables souffrances ; je vous invite à venir à ma Terre Céleste aussi vite que possible, la foule des bienheureux vous y attendra et vous y accueillera. " Kobayashi ISSA - Mon année de printemps. Issa est l'un des grands poètes du haiku, comme Basho, Buson et Ryokan, ce genre poétique spécifiquement japonais...Fascinant, mais si spécifique et si japonais que les traducteurs sont forcés de faire une véritable reconstruction qui ne les convainc qu' eux memes... Et encore ! Le mieux est peut etre de lire et de comparer les textes dans les diverses anthologies. Elles sont assez nombreuses heureusement.. | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Un bon début, ça aide... Sam 17 Jan 2009 - 23:13 | |
| Un jour, quelqu'un écrira un livre sur un homme qui était trop grand, qui vécut toute sa vie au sein d'une dimension pour laquelle il n'était pas fait, et pour qui, les proportions de toutes choses, sièges, lits, portes, chambres, chaussures, vetements, chemises, couchettes de wagons-lits, cabines de transatlantiques, et aussi rations de nourriture, de boisson, d'amour, de femmes, que la plupart des hommes qui sont sur cette terre ont jugés suffisantes, demeurèrent trop petites. Thomas WOLFE - Gulliver. Dans le recueil De la mort au matin. P. 138 Thomas Wolfe était trop grand. Et trop ambitieux... Et trop méconnu... Il aimait trop la littérature, et on le sait bien, les histoires d'amour finissent mal en général... Surtout quand elles sont à sens unique. Thomas Wolfe était trop : mais c'est pour cela que je l'aime quand meme ! | |
| | | Chatperlipopette Zen littéraire
Messages : 7679 Inscription le : 24/02/2007 Age : 59 Localisation : Bretagne
| Sujet: Re: Un bon début, ça aide... Dim 18 Jan 2009 - 20:02 | |
| Qui de nous se souvient d'avoir aperçu, ce jour-là, deux femmes solitaires dans une allée du Luxembourg, indifférentes à la menace d'averse, immobiles parmi les statues? Un passant attardé eût pu s'intriguer de leurs étranges silhouettes arrêtées près d'un banc, l'ue claire et mince penchée vers l'autre, vêtue de sombre, qu'enveloppaient en tourbillon les premières feuilles mortes de cette fin d'été, mais chacun fuyait vers un abri, laissant le jardin désert. Là-bas, sous les arbres, une bande de pigeons dérangés par la bourrasque passa soudain de la guérite des marionnettes au toit du kiosque à musique. Un instant distraite de sa conversation, la jeune fille les regarda se rengorger frileusement dans leurs plumes, puis revint à sa compagne avec un soupir.
"Dans la main du diable" A.M Garat | |
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