Olivier Adam

coline a écrit:

Que les amateurs de Olivier Adam ne ratent pas La grande Librairie la semaine prochaine!

Et Philipe Claudel également

Spoiler:

mimi54 a écrit:

Spoiler:

Tu vas rendre Aériale folle de jalousie!

coline a écrit:

mimi54 a écrit:

Spoiler:

Tu vas rendre Aériale folle de jalousie!

Elle sait où est Nancy, je l'attends, on ira les voir ensemble

je ne veux plus l'entendre avant d'avoir lu son livre pour ne pas trop interférer entre le personnage et ma lecture!

coline a écrit:

mimi54 a écrit:

Spoiler:

Tu vas rendre Aériale folle de jalousie!

M'en fiche, moi aussi je devrais le revoir bientôt, hé hé...

topocl a écrit:

je ne veux plus l'entendre avant d'avoir lu son livre pour ne pas trop interférer entre le personnage et ma lecture!

Sage décision Topocl

mimi54 a écrit:

Les lisières

Les lisières, Olivier Adam
Flammarion (22 Août 2012)
464 pages

4ème de couverture :

Citation :

Entre son ex-femme dont il est toujours amoureux, ses enfants qui lui manquent, son frère qui le somme de partir s'occuper, «pour une fois», de ses parents, son père ouvrier qui s'apprête à voter FN et le tsunami qui ravage le Japon où il a vécu les meilleurs moments de sa vie, tout semble pousser Paul Steiner aux lisières de sa propre existence. De retour dans la banlieue de son enfance, il doit se confronter au monde qui l'a fondé et qu'il a fui. En quelques semaines et autant de rencontres, il va se livrer à un véritable état des lieux personnel, social et culturel.
Dans ce roman ample et percutant, Olivier Adam embrasse dans un même souffle le destin d'un homme et le portrait d'une certaine France, à la périphérie d'elle-même.

Citation :

« Et puis il semblait acquis que je ne serais jamis non plus d’ailleurs, j’étais condamné à errer au milieu de nulle-part. »

Citation :

« Manon avait toujours été cette enfant aux grands yeux bleus écarquillés, pleine d’allant et de fantaisie, si légère que je redoutais parfois qu’elle ne fût ma fille, moi qui avait tant de mal à me mouvoir dans ce monde, à lui faire confiance, moi qui était si lourd et emprunté, comme un emmuré vivant. »

Dans Les lisières, il est un être périphérique. Ni dedans, ni dehors. A la marge. De la société et de la vie. Portrait d'un type qui s'est longtemps noyé dans les verres d'alcool et a fait systématiquement du mal à ceux qui l'aimaient. Cet olibrius invivable, y compris pour lui-même, et suicidaire, est le héros du dernier roman d'Olivier Adam, son plus ambitieux à ce jour, et un avatar à peine déguisé de l'écrivain. Où commence la fiction, où s'arrête l'auto-biographie ? Vaste débat. Du moment que c'est de la littérature, déprimante, pessimiste mais qui a le courage d'assumer les profondes contradictions d'un homme loin d'être sympathique et d'ancrer son récit dans le tissu social d'un pays aussi malade que son personnage principal. Jusqu'à la caricature parfois tant la description de la France profonde (beaufitude à tous les étages) et celle des milieux culturels (boboïsé à mort) emprunte des raccourcis simplistes. Mais ce n'est pas l'essentiel, fort heureusement. Il est rare de voir un auteur fouiller autant les méandres psychologiques de son (propre) personnage, ne lui passant rien, l'acculant dans ses réflexes d'arrogance et de mépris que son dégoût de lui-même et son incapacité à (sur)vivre n'excusent qu'en partie. Evidemment, on s'interroge : le Paul Steiner du livre ressemble comme un frère à Olivier Adam. Alors, posture masochiste ou lucidité aiguisée ? Les deux, mon romancier ! L'entreprise d'Adam est traversée par la colère, l'envie de rédemption et une certaine mauvaise foi. Tous ces courants irriguent le livre et en font sa richesse.

C'est drôle, je n'ai pas vraiment vu ressurgir l'arrogance ou le mépris, ou bien comme tu le notes, en simple réflexe face à un univers duquel on se sent exclu. Il faut lui reconnaître une sincérité et une honnêteté hors du commun, un peu à la façon d' Emmanuel Carrère ou de Philippe Roth qui n'hésitent pas à mettre cartes sur table, ne s'épargant ni travers, ni défauts. Certains vont le trouver antipathique cet avatar, personnellement c'est ce qui me le rend attachant au contraire car peu d'auteurs y parviennent, peu de gens non plus d'ailleurs. Et c'est cette complexité qui donne toute la valeur humaine. Gratter sous les vernis de la bienséance et oser dire, sans complaisance (ni mauvaise foi) ce qui fait nos différences. J'admire ça.

Aeriale a écrit:

C'est drôle, je n'ai pas vraiment vu ressurgir l'arrogance ou le mépris, ou bien comme tu le notes, en simple réflexe face à un univers duquel on se sent exclu. Il faut lui reconnaître une sincérité et une honnêteté hors du commun, un peu à la façon d' Emmanuel Carrère ou de Philippe Roth qui n'hésitent pas à mettre cartes sur table, ne s'épargnant ni travers, ni défauts. Certains vont le trouver antipathique cet avatar, personnellement c'est ce qui me le rend attachant au contraire car peu d'auteurs y parviennent, peu de gens non plus d'ailleurs. Et c'est cette complexité qui donne toute la valeur humaine. Gratter sous les vernis de la bienséance et oser dire, sans complaisance (ni mauvaise foi) ce qui fait nos différences. J'admire ça.

Bien sûr, mais j'ai du mal à ne pas y voir de temps à autre une posture. C'est juste mon sentiment.

Les Lisières


Livre passionnant qui parvient à mêler histoire personnelle et aspects sociologiques (la montée du FN chez les ouvriers, le rapport entre les classes sociales, le CDI convoité comme le Saint Graal, l’impression de trahir sa classe quand on s’élève dans la société…). Ces thèmes ne sont pas sans rappeler ceux d’Annie Ernaux (les rapports avec le père dans La Place par exemple) que cite d’ailleurs Olivier Adam ou encore Didier Eribon avec Retour à Reims.
Les lisières c’est l’auteur qui se sent en marge de son milieu d’origine, du milieu germano pratin des écrivains mais c’est aussi une partie de la population française qui vit en périphérie, c'est-à-dire dans les banlieues mais surtout dans les zones pavillonnaires (où les maisons se ressemblent toutes et donnent l’impression d’un certain conformisme et d’une vie étriquée).
Ce roman a le mérite de soulever des interrogations sur la France contemporaine même si le style manque parfois d'élégance (il le dit lui-même p.101 "Des livres de cogneurs de fond de court, solides mais dénués de grâce, laborieux et pesants"). Olivier Adam a beau sembler être un rêveur, c'est un terrien qui a les pieds bien ancré dans le sol.

Les lisières: J'aime beaucoup.
Mais attention ce n'est pas un roman pour rêver ou voyager, c'est plutôt une introspection dans nos vies. Introspection par le regard porté sur notre passé, la jeunesse et ce que nous sommes devenu, nous et tous les autres qui à un moment nous ont accompagnés.
C'est dur, c'est lucide!
Une petite centaine de pages et je m’approprie beaucoup de choses du ressenti de l'auteur. Je m'aperçoit seulement qu'il doit être plus jeune à la musique qui l'a accompagné et aux programmes tv dont il parle parfois. Pour le reste c'est tout pareil...
Le genre de bouquin que je trouve nécessaire, utile, faut s’arrêter un moment et regarder sans fard comment ont évolué les choses et où elles peuvent aller.
Il me semble que les auteurs qui par le passé ont écrit ce genre de choses sont devenus des classiques. Les relire donnent le ton de leur époque, Adam donne celui de la notre.

Igor a écrit:

Il me semble que les auteurs qui par le passé ont écrit ce genre de choses sont devenus des classiques. Les relire donnent le ton de leur époque, .

Tu penses à qui?

topocl a écrit:

Tu penses à qui?

Aïe! j'aurais du me taire...
Bon ok, les classiques? toujours les mêmes (et les seuls que je connaisse) Hugo, Zola.
Je ne dis pas que c'est du H. ou du Z. mais j'y trouve l'observation et le ton d'une époque.

Toujours plongé dans "Les lisières" et même si je me dis que si le titre résume le livre, c'est le livre qui résume le titre!
Tout est lisières dans cette histoire. La vie propre du personnage qui s'est construit un devenir familial d'où il en est rejeté, mais tout cela a commencé bien avant. A la naissance on pourrait penser, et c'est un peu la question que je me pose (parce que proche, très proche des interrogations de ce livre): Pourquoi certaines personnes ont toujours ce sentiment d'être étrangère à leur milieu. Est ce le propre de leur existence? Tant de livre ont ce sujet pour objet.
Ici, Adam appelle cela "la Maladie" et c'est cette fracture, ce mal être qui fait loupe, focalise et donne à voir le monde tel qu'il le représente. Et pourtant ce n'est pas du rêve (ou du cauchemar) ça existe et ça nous brise.
J'ai du mal à distancier, à être objectif, mais j'aime ces interrogations. Et ce livre.

Le ressenti de Mm I. (habituellement plutôt taiseuse dans ses impression):
Un livre fort, bouleversant de vérité. On se retrouve souvent au travers de ces pages où il est difficile de ne pas retrouver ses propres attitudes dans tel ou tel personnage. Un petit exemple: la conservations d'objets insignifiants mais inscrit dans l'histoire familiale et qui racontent une vie.
Et surtout l'émotion qu'engendre ce livre par l'évocation de tous ces amis perdus de vue, disparus dont le souvenir d'un temps lumineux est rendu opaque par des retrouvailles en demi-teintes. Très émouvante l'histoire de Sophie dont la passion réveillé par la rencontre de Paul provoquera son anéantissement. Sans parler du non dit d'une famille éclatée par le temps où les réminiscences, incompréhensions et ressentiments sont perpétuels.
Et puis, bien sûr, cette société qui nous entoure, protectrice mais au devenir effrayant...
Livre inoubliable qu'elle recommande fortement!

merci à Mm I pour son commentaire !

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