Sidney Lumet

Queenie a écrit:

Bluffant ce film.
L'étouffement, la méfiance, la méchanceté, l'hypocrisie...
Un creuset dans la psychologie humaine et la responsabilité face à la condamnation d'un homme.

Je l'ai en DVD et pourrait le proposer au cerclage.. mais comme d'habitude - je dois vérifier concernant les langues

je commence en vous remettant les impressions de revision de L'Homme à la peau de serpent :


L'Homme à la peau de serpent

c'est parce que Marlon à une sorte de vêtement en peau de serpent, et il s'appelle Valentine Xavier...

wikipedia a écrit:

Val Xavier, guitariste et vagabond, arrive de La Nouvelle-Orléans (où il a eu des ennuis avec la justice) dans une petite ville du Mississippi, avec la ferme volonté de devenir honnête et travailleur. Il est embauché par "Lady" Torrance, patronne d'un bazar, aigrie par son mariage malheureux avec Jabe Torrance, actuellement malade et alité. Bientôt, elle tombe sous le charme du musicien qui ne laisse pas non plus indifférentes Vee Talbot, l'épouse du shériff, et une jeune femme alcoolique et nymphomane, Carol Cutrere...

oui, le résumé de wikipedia tient pas mal la route comparé à d'autres.

ça c'est pas dans le film mais tant pis :




c'est tiré d'une pièce de Tennessee Williams : La Descente d'Orphée (Orpheus descending). Donc ce n'est pas franchement optimiste et rigolo mais c'est plutôt beau.

avec une poignée de personnages qui sortent du lot :

-

plus sensibles en fait. là il y a Anna Magnani et Marlon Brando mais il y en a d'autres aussi (et c'est bien dommage que des photos ne se trouvent pas plus simplement en ligne !)

c'est dommage je ne connais pas la pièce, le film m'a moins marqué que la première fois où je l'ai vu (tv) mais c'est quand même du bon film et puis... ces personnages déglingués perdus dans un univers hostile, le notre, qui luttent pour espérer rester eux-mêmes...

ça rend invariablement "patate".

sorti il y a peu dans une collection fnac quelque chose...

peut être moins de grandes tirades souffrantes que dans d'autres ?

de très beaux personnages secondaires.

animal a écrit:

c'est tiré d'une pièce de Tennessee Williams : La Descente d'Orphée (Orpheus descending). Donc ce n'est pas franchement optimiste et rigolo mais c'est plutôt beau.

ah oui.. j'aime les adaptations de Tennessee Williams.. et aussi celui-là..

C'est drôle de voir combien de films différents - et bon - il a quand même fait

je vous rejoins aussi sur les 12 Hommes en colère qui est un film absolument terrible (malgré un côté "exercice de style" marqué).

bon souvenir de Serpico.

Moins emballé par l'après-midi de chien...

vu d'autres aussi il me semble mais là tout de suite je ne sais pas lesquels.

des bonnes raisons en fin de compte mais bizarrement ce n'est pas un réalisateur vers lequel j'ai envie de courir

animal a écrit:

des bonnes raisons en fin de compte mais bizarrement ce n'est pas un réalisateur vers lequel j'ai envie de courir

pas 'courir' non.. mais quelques uns sont quand même à voir et revoir..
Surtout aussi "The Hill" est terrible - mais terriblement bon

vous vous souvenez d'une énigme/jeu de bellonzo ?

The Pawnbroker

s'appelait le titre à découvrir. avec Rod Steiger sur les épaules duquel repose le film. le film est horriblement impressionnant à cause de ça. pour mettre de côté la réalisation : elle est efficace sans vous emmenez dans le monde à part des films stupéfiants. mais revenons à l'essentiel : le bonhomme, le prêteur sur gages... un émigré juif "d'après", écrasé par l'horreur qu'il n'arrive pas à oublier : sous pression, limite, froid, dur avec tout le monde, et la peine qui l'écrase... jusqu'à...

un mélange d'histoire américaine et humaine, les deux-tiers du film sur un bonhomme à un rien de craqué, vieillit, qui ne supporte même pas la dureté qu'il impose aux autres pour s'en séparer.

brrrrr...

à éviter si vous avez envie de vous remonter le moral !

The offence (1972).
Le film n'est sorti en France qu'en...2007 ! Officiellement, pour ne pas nuire à l'image de Sean Connery. Il est vrai qu'il est étonnant dans le voir dans un rôle pareil, flic aussi névrosé que les criminels pédophiles qu'il traque. The offence avec sa violence insupportable, tant physique que verbale, est une épreuve pour les nerfs. Lumet va très loin dans la description de l'abjection, on n'est pas obligé de le suivre.

M15 demande protection (The Deadly Affair, 1966).
Lumet chez Le Carré, pas une mauvaise idée a priori. L'ambiance, grise et poisseuse, très londonienne, y est. La mise en scène nonchalante de Lumet convient aussi mais il manque un petit quelque chose pour mettre le feu (ah, Lumet ?) ou, en tous cas, provoquer un semblant d'émotion dans ce théâtre d'ombres (le voir en VF n'aide pas, c'est sûr). Le casting international est un peu gênant : James Mason (très bien), Simone Signoret (moui), Maximilian Schell (Bof), Harriet Andersson (pas mal). On est assez loin du niveau de L'espion qui venait du froid, adapté quelques années plus tôt, par Martin Ritt.



J'en profite pour donner une brève liste de mes Lumet préférés :

Douze hommes en colère (57) Le remake de Nikita Mikhalkov, très russe, vaut aussi le détour (chiche distribution en salles, le DVD ne devrait pas tarder)
La colline des hommes perdus (64)
Le prêteur sur gages (65)
Un après-midi de chien (75)
Le prince de New York (81)
Daniel (83)

Vu du pont (A View from the Bridge, 1961)
Adaptation du théâtre d'Arthur Miller dans sa dimension de tragédie grecque. La communauté italienne de New York, l'immigration clandestine, le travail sur les quais, le machisme domestique, la jalousie ... Bavard et intense, le film ne s'affranchit pas d'un certain nombre d'archétypes psychologiques et peine à faire oublier son origine théâtrale. Lumet sur les terres de Kazan, la démonstration ne manque pas de force mais plutôt de finesse.

Piège mortel (Deathtrap, 1982)
Un auteur dramatique, en mal de succès, reçoit un très bon manuscrit d'un de ses anciens élèves. Comment se l'accaparer sinon en faisant disparaître le jeune homme trop doué ? C'est le point de départ, mais les rebondissements vont s'accumuler dans cette comédie policière filmée de façon sobre par Lumet. L'origine théâtrale est évidente dans ce quasi huis-clos dont le duel Michael Caine/Christopher Reeve (l'un des deux est largement meilleur acteur que l'autre) rappelle celui du Limier de Mankiewicz. En moins brillant et plus prévisible, cependant. Un exercice de style pour le réalisateur de Serpico qui s'en tire bien sans atteindre les sommets.

traversay a écrit:

The offence (1972).
Le film n'est sorti en France qu'en...2007 ! Officiellement, pour ne pas nuire à l'image de Sean Connery. Il est vrai qu'il est étonnant dans le voir dans un rôle pareil, flic aussi névrosé que les criminels pédophiles qu'il traque. The offence avec sa violence insupportable, tant physique que verbale, est une épreuve pour les nerfs. Lumet va très loin dans la description de l'abjection, on n'est pas obligé de le suivre.

on peut se demander si ça serait encore possible cette ambiguïté des protagoniste,le policier joué par Sean Connery en tête, et l'absence totale d'interprétation donnée. Une ambiance grise et pesante du début à la fin avec le type qui craque, le policier... un interrogatoire musclé qui tourne mal. le coupable pédophile est il vraiment coupable, le flic est il dingue (en plus) ? mystère complet. Reste une atrocité omniprésente et bien réelle qui expliquera, ou non, ou en partie que les uns ou les autres donnent des apparences de folie (criminelle). Dérangeant et intense.

Sean Connery s'en sort pas mal avec ses manières alourdies sans aller jusqu'à la super performance... pas trop d'effets psychédéliques, construction un peu manipulatrice (ça aurait donné quoi si elle avait été linéaire ?) mais vraiment efficace et concis.

les scènes de trop plein psychologue et moral et les excès et blocages qui vont avec sont plutôt réussies...

Les yeux de Satan (Child's play, 1972)
Adapté d'une pièce qui fit un bide à Broadway. Histoire en vase clos d'un lycée catholique où les événements se précipitent : un vieux professeur (James Mason, subjuguant) se dit harcelé par un collègue, des élèves se mutilent, une chapelle est profanée ... Ca va mal finir, pour sûr, si Satan l'habite (le lycée). C'est un Lumet un peu lourd, ça lui arrive assez souvent, à vrai dire, qui hésite entre le suspense psychologique et le fantastique. Une oeuvre hybride, pas dénuée de qualités mais trop chargé d'effets grossiers.

Sidney Lumet. 25/06/1924 - 09/04/2011.

Pour les heureux abonnés de TCM, le cycle consacré par la chaîne au cinéaste, prévu de longue date, sera donc un hommage. Avec pas mal de films rares dont une version de La mouette que je suis curieux de voir :

"Serpico" (1973, de Sidney Lumet, avec Al Pacino, John Randolph et Jack Kehoe)
"L’Homme à la peau de serpent" (The Fugitive Kind, 1960, de Sidney Lumet, avec Marlon Brando, Joanne Woodward et Anna Magnani)
"Le gang Anderson" (The Anderson Tapes, 1971, de Sidney Lumet, Dyan Cannon and Martin Balsam)
"Douze hommes en colère" (Twelve Angry Men, 1957, de Sidney Lumet, avec Henry Fonda, Lee J. Cobb and Martin Balsam)
"À bout de course" (Running on Empty, 1988, de Sidney Lumet, avec River Phoenix, Christine Lahti et Judd Hirsch)
"The Offence" (1972, de Sidney Lumet, avec Sean Connery, Trevor Howard et Vivien Merchant)
"Le prince de New York" (Prince of the City, 1981, de Sidney Lumet, avec Treat Williams, Jerry Orbach et Richard Foronjy)
"Point Limite" (Fail-Safe, 1964, de Sidney Lumet, avec Henry Fonda, Walter Matthau et Fritz Weaver)
"La Mouette" (The Sea Gull, 1968, de Sidney Lumet, avec James Mason, Vanessa Redgrave et Simone Signoret)
"Blood Kin" (1970, de Sidney Lumet, avec James Coburn, Perry Hayes and Robert Hooks)
"Bye Bye Braverman" (1968, de Sidney Lumet, avec George Segal, Jack Warden et Joseph Wiseman)
"Le Rendez-Vous" (The Appointment, 1969, de Sidney Lumet, avec Omar Sharif, Anouk Aimée and Didi Perego)

traversay a écrit:

Pour les heureux abonnés de TCM, le cycle consacré par la chaîne au cinéaste, prévu de longue date, sera donc un hommage. Avec pas mal de films rares dont une version de La mouette que je suis curieux de voir :

"Serpico" (1973, de Sidney Lumet, avec Al Pacino, John Randolph et Jack Kehoe)
"L’Homme à la peau de serpent" (The Fugitive Kind, 1960, de Sidney Lumet, avec Marlon Brando, Joanne Woodward et Anna Magnani)
"Le gang Anderson" (The Anderson Tapes, 1971, de Sidney Lumet, Dyan Cannon and Martin Balsam)
"Douze hommes en colère" (Twelve Angry Men, 1957, de Sidney Lumet, avec Henry Fonda, Lee J. Cobb and Martin Balsam)
"À bout de course" (Running on Empty, 1988, de Sidney Lumet, avec River Phoenix, Christine Lahti et Judd Hirsch)
"The Offence" (1972, de Sidney Lumet, avec Sean Connery, Trevor Howard et Vivien Merchant)
"Le prince de New York" (Prince of the City, 1981, de Sidney Lumet, avec Treat Williams, Jerry Orbach et Richard Foronjy)
"Point Limite" (Fail-Safe, 1964, de Sidney Lumet, avec Henry Fonda, Walter Matthau et Fritz Weaver)
"La Mouette" (The Sea Gull, 1968, de Sidney Lumet, avec James Mason, Vanessa Redgrave et Simone Signoret)
"Blood Kin" (1970, de Sidney Lumet, avec James Coburn, Perry Hayes and Robert Hooks)
"Bye Bye Braverman" (1968, de Sidney Lumet, avec George Segal, Jack Warden et Joseph Wiseman)
"Le Rendez-Vous" (The Appointment, 1969, de Sidney Lumet, avec Omar Sharif, Anouk Aimée and Didi Perego)

Ah oui, j'avais malencontreusement loupé The Offence ! Et Tchekhov/Lumet, oui, c'est bien tentant ! (mais que fait le service public, pendant ce temps ? Les Experts: Manhattan, Section de recherches, Les Stars du rire, Le grand quiz du cerveau....)