Nicole Maymat

coline a écrit:

Le voyage de la reine


[...]Je n’ai pas eu de vrai coup de cœur lors de la rentrée littéraire…Cet ouvrage en est un!…

Mais l'actualité de Nicole Maymat c'est Le voyage de la Reine, illustrations de Laura Rosano.
Sorti jeudi dernier.

coline a écrit:

D'ailleurs sur ce fil, je crois que j'apporterai aussi quelques infos sur des ouvrages que Nicole Maymat a édités... Editions Ipomée.

Aujourd'hui sur le site de Ricochet cet entretien de Nicole Maymat avec Etienne Delessert (illustrateur, il a son fil sur le forum):

clic!

"Et ce désir de vouloir "faire voir la vie en beau" même si l’histoire est tragique. Oui, dans les livres d’ipomée, il y a du désir et du plaisir !"
(N.M)

Cette dame semble avoir une belle sensibilté et bien du talent.Ce n'est pas facile d'écrire pour la jeunesse.J'avais aimé le Rhône de Clavel,la Dordogne de Signol,je crois que j'aimerais la Loire de Nicole Maymat.

coline a écrit:

coline a écrit:

Le voyage de la reine


[...]Je n’ai pas eu de vrai coup de cœur lors de la rentrée littéraire…Cet ouvrage en est un!…

A noter que cet album a les honneurs du numéro de décembre 2009 du Magazine PAGE des libraires.

coline a écrit:

coline a écrit:

coline a écrit:

Le voyage de la reine


[...]Je n’ai pas eu de vrai coup de cœur lors de la rentrée littéraire…Cet ouvrage en est un!…

A noter que cet album a les honneurs du numéro de décembre 2009 du Magazine PAGE des libraires.

Un petit week-end dans l'Alliers m'a donné l'occasion d'assister à la lecture publique du "Voyage de la reine" et de découvrir les talents de conteuse de notre Coline parfumée qui a une sacrée présence. Elle partageait cette lecture mise en espace avec Valérie Vivier qui a créé la compagnie de théâtre "Les Allogènes". Le tout dans le cadre superbe de la petite ville clunisienne de Souvigny que connaissent bien les parfumés qui sont venus à la première rencontre. Beaucoup de monde dans cet espace où étaient présentés les originaux des planches illustrées de Laura Rosano. Une baie vitrée donnait sur un parc pour créer une perspective nous immergeant dans la nature. Un peu de fébrilité pour Nicole Maymat, l'auteure de ce texte, et pour Tamia Valmont dont le chant a inspiré cette histoire et qui était présente à ses côtés. Un chant dont on entendra plusieurs extraits grâce à une sonorisation bienvenue.

Le conte commence et Coline captive immédiatement les auditeurs, surmontant une émotion à peine visible au tout début. Elle sait rendre le texte vivant par une diction impeccable, créer la complicité avec le public en transmettant son plaisir et sa gourmandise de la lecture. Les gamins dans la salle (et les adultes beaucoup plus nombreux) n'ont pas bronché! Sa présence vibrante, qui laisse s'exprimer tout un registre d'émotions, trouve un équilibre parfait avec la présence paisible et hiératique d'une Valérie qui semble à certains moments clés de l'histoire entrer dans une transe sereine, comme dans un accès de somnambulisme.

On découvre cette histoire des origines du monde dans un climat désertique et magique qui pourrait accueillir "Le Roi Tsongor"de Laurent Gaudé. Il y a du Tristan et Iseut en terre africaine (le royaume légendaire de Saba se trouvant quelque part entre le Yemen et l'Ethiopie) dans cette confrontation avec le roi Salomon. Il y a du mystère, du sacré, des énigmes, de la magie, de la passion évidemment, mais aussi beaucoup d'épices, des mirages, et un chant...

C'est une plainte qui vient du désert.
Non, un chant. Un chant sans paroles mais un chant. Un chant qui la pousse, dans la nuit glaciale, hors les murs de sa ville, par la porte du Nord. Là où finissent les jardins et les fontaines de son palais odorant. Là où commence le désert.
Un chant que nul vent ne porte, un chant qui vient de la nuit et la submerge toute.
Il lui suffit de suivre la lune. Puis, elle s'arrête. Inutile d'aller plus loin.
Là-bas, plus à l'est, en allant vers le sud, le grand temple d'Almaqa dessine son ombre sur le sable.
Le chant est là. Etrange mélopée, rauque et profonde qui monte de la Terre, se déploie, envahit l'espace, vibre jusqu'à l'aigu, pour redescendre de la nuit.
Est-ce sa mère qui l'appelle? Mais qui est sa mère? Le désert?


Cette séquence, portée par la musique et le chant de Tamia Valmont, était un moment en apesanteur grâce à cette alchimie entre le texte, la musique, les comédiennes et un silence de qualité de la part des auditeurs. Une Tamia manifestement très émue dans l'auditoire et qui, à ce moment précis, semblait parcourue d'un frisson (de la nostalgie? de la tristesse d'un souvenir intime? le plaisir de voir son chant prendre un tel relief de cette façon? Un peu tout à la fois probablement). Emotion partagée par Nicole Meymat que ce chant a tellement habitée elle-même pour écrire. En tout cas, ce moment me restera pour toutes ces raisons et pour ce ressenti troublant d'un manifeste réseau de correspondances et de liens affectifs entre ces femmes qui ont écrit, interprété ou inspiré ce spectacle. Quelque chose d'un peu douloureux peut-être finalement mais qui est devenu une belle chose par le pouvoir du geste créatif.

Et je les remercie de m'avoir fait partager ce moment avant, pendant et après.

Tamia Valmont, amie de Nancy Huston dont le roman "Lignes de faille" qui rend hommage à son chant a permis de la faire découvrir au plus grand nombre, a composé plusieurs albums dont on peut encore trouver 2 d'entre eux:



Une voix étonnante et très belle qui semble venir de la nuit des temps et qui reste en même temps intemporelle. Elle est d'une amplitude incroyable qui oscille du grave le plus profond à l'aigu le plus déchirant en des mouvements parfois convulsifs qui semblent naître des entrailles pour chercher à se frayer un chemin et s'élever vers un ailleurs possible. La musique minimaliste, synthétique ou subtilement percussive, contribue à créer un climat ethnique et futuriste très apaisant et méditatif même si le chant peut parfois devenir plainte ou cri de douleur. Je ne lui connais pas d'équivalent même si je pense parfois à Yma Sumac.

Dommage que les maisons d'édition ne se soient pas mieux mobilisées pour la faire découvrir davantage.

Pour l'écouter:



Le Chant qui est évoqué au-dessus était illustré par le morceau Dunes (cliquer)
Ce qu'elle fait après la 3e minute est très étonnant! J'aime aussi beaucoup "West Raga".

Marko a écrit:

Le conte commence et Coline captive immédiatement les auditeurs, surmontant une émotion à peine visible au tout début. Elle sait rendre le texte vivant par une diction impeccable, créer la complicité avec le public en transmettant son plaisir et sa gourmandise de la lecture.

on a eu le plaisir de la voir lors de la première rencontre à Moulins Pascal Quignard, Au bout de la langue.. inoubliable!
merci pour ton beau commentaire qui nous fait partager un peu ce moment

Marko a écrit:

coline a écrit:

Le voyage de la reine

Marko a écrit:

Cette séquence, portée par la musique et le chant de Tamia Valmont, était un moment en apesanteur grâce à cette alchimie entre le texte, la musique, les comédiennes et un silence de qualité de la part des auditeurs. Une Tamia manifestement très émue dans l'auditoire et qui, à ce moment précis, semblait parcourue d'un frisson (de la nostalgie? de la tristesse d'un souvenir intime? le plaisir de voir son chant prendre un tel relief de cette façon? Un peu tout à la fois probablement). Emotion partagée par Nicole Meymat que ce chant a tellement habitée elle-même pour écrire. En tout cas, ce moment me restera pour toutes ces raisons et pour ce ressenti troublant d'un manifeste réseau de correspondances et de liens affectifs entre ces femmes qui ont écrit, interprété ou inspiré ce spectacle. Quelque chose d'un peu douloureux peut-être finalement mais qui est devenu une belle chose par le pouvoir du geste créatif.

Et je les remercie de m'avoir fait partager ce moment avant, pendant et après.

Je suis évidemment très émue de lire ce commentaire Marko...Et très heureuse d'avoir partagé ces moments aussi avec toi...
Mon bonheur est de porter les textes à haute voix...Et après le stress et le trac inévitables, quand il s'agit de porter les mots de Nicole, sur la musique de Tamia, ce bonheur est grand, nourri de tous les liens qu'a décelés Marko...



Merci à Kenavo qui évoque le souvenir d'une autre lecture lors de la première rencontre de Parfumés.

Merci Marko pour ce superbe compte rendu! Je t'envie énormément d'avoir pu partager ces moments qui apparaissent magiques oui c'est bien le mot, car étaient présents tous les auteurs, une alchimie qu'on su rendre nos comédiennes Coline et son amie Valérie.

J'ai écouté le chant de Tamia et il est impressionnant, très étrange, tout à fait hors normes. Il y a quelque chose de physique, de poignant comme une douleur sublimée, mais ce chant n'est pas triste pour autant au contraire, il semble ample, généreux, il nous prend dans ses méandres, c'est assez fascinant! Tu l'expliques très bien d'ailleurs.

Je comprends mieux votre "trip" à tous les deux après t'avoir lu, merci encore pour ce partage!

Et bien, voilà un beau partage! Le possible des rencontres!
Voilà, c'est gagné! On a tous envie de venir t'écouter à présent et de ressentir cette communion humaine...

Nathria a écrit:

Et bien, voilà un beau partage! Le possible des rencontres!
Voilà, c'est gagné! On a tous envie de venir t'écouter à présent et de ressentir cette communion humaine...

C'est super de découvrir l'univers des parfumés. Coline est habitée par ses textes et elle se donne beaucoup pour les faire entendre au théâtre comme au cours des lectures publiques. Comme j'aurais aimé faire ça! mais je serais terrorisé (je crois qu'elle l'est un peu quand même aussi )

Nathria a écrit:

Et bien, voilà un beau partage! Le possible des rencontres!
Voilà, c'est gagné! On a tous envie de venir t'écouter à présent et de ressentir cette communion humaine...

Eh bien j'espère que nous partagerons d'autres lectures entre Parfumés!...

J'ai même parlé avec Marko d'organiser (bénévolement) un stage de lecture à voix haute pour ceux qui le souhaiteraient...Lui en meurt d'envie...

Marko a écrit:

C'est super de découvrir l'univers des parfumés. Coline est habitée par ses textes et elle se donne beaucoup pour les faire entendre au théâtre comme au cours des lectures publiques. Comme j'aurais aimé faire ça! mais je serais terrorisé (je crois qu'elle l'est un peu quand même aussi )

Le trac ça s'appelle...

coline a écrit:

J'ai même parlé avec Marko d'organiser (bénévolement) un stage de lecture à voix haute pour ceux qui le souhaiteraient...Lui en meurt d'envie...

Je nous vois bien lire à plusieurs des extraits des "Vagues" de Virginia Woolf ou autre...

Marko a écrit:

coline a écrit:

J'ai même parlé avec Marko d'organiser (bénévolement) un stage de lecture à voix haute pour ceux qui le souhaiteraient...Lui en meurt d'envie...

Je nous vois bien lire à plusieurs des extraits des "Vagues" de Virginia Woolf ou autre...

Je vais ouvrir un fil à part...

Nicole Maymat...auteur et éditrice, à l'origine du Musée de l'Illustration Jeunesse et du Festival des Illustrateurs à Moulins (03)...

Rencontre-vidéo:
clic!

Merci Coline pour ce lien!

Plaisir de retrouver Nicole Maymat et de l'écouter parler de son parcours, jusqu'à cette belle aventure du Festival des Illustateurs auquel tu as participé.

J'espère bien que j'aurai l'occasion de venir au prochain, en octobre!