Virginia Woolf

C'est bien celui-là mais l'austérité dont tu parles ne m'a pas gênée du tout

Les vagues (extrait)

"- Mais ici, en ce moment, nous sommes ensemble, dit Bernard. Nous nous sommes réunis à cette minute, à cet endroit.
[…] Nous sommes venus du Nord, du Sud, de la ferme de Suzanne, de la maison de commerce de Louis, afin de mettre nos efforts en commun pour réaliser quelque chose, non pas de durable (qu’est-ce qui dure ?), mais de visible et d’évident pour nous tous pendant ce moment où nos vies sont confondues. Dans ce vase il y a un œillet rouge. Tout à l’heure, lorsque nous attendions, ce n’était qu’une seule et simple fleur. Maintenant, c’est une fleur heptagone, une fleur aux mille pétales, une fleur rouge, brune, ombrée de mauve, une fleur aux raides feuilles d’argent. Et à cette fleur totale chacun de nos regards ajoute un attribut."

Les vagues

je n'en finis pas avec ce livre extraordinaire...
Il y a dedans des phrases extraordinaires qui nourrissent ma réflexion et mes émotions.
Je le crois inépuisable.
En fait je le relis personnage par personnage...Je ne sais pas comment je vais arriver à en parler...Il exerce sur moi une fascination...

Je parlais du chamanisme dans mes lectures de novembre et il y a des auteurs comme Henri Bosco ou ici Virginia Woolf dont l'écriture s'apparente à de la magie et nous fait atteindre des états modifiés de conscience comme dans une transe chamanique. Je crois d'ailleurs que c'est ce que je cherche dans la plupart des mes oeuvres préférées au cinéma, en musique, en littérature! C'est presque une extase mystique sans LSD!

Vous êtes arrivés à me faire halluciner avec vos vagues je l'ai commandé en anglais et vais voir ce que cela donne

kenavo a écrit:

Vous êtes arrivés à me faire halluciner avec vos vagues je l'ai commandé en anglais et vais voir ce que cela donne

Quelle chance de le lire en anglais!! Ce serait trop difficile pour moi! Régale toi Kenavo

markofr a écrit:

Je parlais du chamanisme dans mes lectures de novembre et il y a des auteurs comme Henri Bosco ou ici Virginia Woolf dont l'écriture s'apparente à de la magie et nous fait atteindre des états modifiés de conscience comme dans une transe chamanique. Je crois d'ailleurs que c'est ce que je cherche dans la plupart des mes oeuvres préférées au cinéma, en musique, en littérature! C'est presque une extase mystique sans LSD!

Marko...tu m'entraînes dans ton trip...sans danger tout de même...J'adore moi aussi...

coline a écrit:

Les vagues (extrait)

"- Mais ici, en ce moment, nous sommes ensemble, dit Bernard. Nous nous sommes réunis à cette minute, à cet endroit.
[…] Nous sommes venus du Nord, du Sud, de la ferme de Suzanne, de la maison de commerce de Louis, afin de mettre nos efforts en commun pour réaliser quelque chose, non pas de durable (qu’est-ce qui dure ?), mais de visible et d’évident pour nous tous pendant ce moment où nos vies sont confondues. Dans ce vase il y a un œillet rouge. Tout à l’heure, lorsque nous attendions, ce n’était qu’une seule et simple fleur. Maintenant, c’est une fleur heptagone, une fleur aux mille pétales, une fleur rouge, brune, ombrée de mauve, une fleur aux raides feuilles d’argent. Et à cette fleur totale chacun de nos regards ajoute un attribut."

Rien que pour ce paragraphe et ce mot, "Les Vagues" devrait être le livre de tous les parfumés Virginia Woolf est un génie. C'est dit!

markofr a écrit:

coline a écrit:

Les vagues (extrait)

"- Mais ici, en ce moment, nous sommes ensemble, dit Bernard. Nous nous sommes réunis à cette minute, à cet endroit.
[…] Nous sommes venus du Nord, du Sud, de la ferme de Suzanne, de la maison de commerce de Louis, afin de mettre nos efforts en commun pour réaliser quelque chose, non pas de durable (qu’est-ce qui dure ?), mais de visible et d’évident pour nous tous pendant ce moment où nos vies sont confondues. Dans ce vase il y a un œillet rouge. Tout à l’heure, lorsque nous attendions, ce n’était qu’une seule et simple fleur. Maintenant, c’est une fleur heptagone, une fleur aux mille pétales, une fleur rouge, brune, ombrée de mauve, une fleur aux raides feuilles d’argent. Et à cette fleur totale chacun de nos regards ajoute un attribut."

Rien que pour ce paragraphe et ce mot, "Les Vagues" devrait être le livre de tous les parfumés Virginia Woolf est un génie. C'est dit!

Je crois que je ne vais pas faire de commentaire...Rien que des citations que je vais ordonner...

J'avais bien décelé dans l'œil de l'homme les étincelles de la dépendance psychédélique!

Et voilà, qu'il essaye de nous entraîner dans sa débauche !

"Je vais te trancher la tête et tu connaitras la vérité" (Tintin et le Lotus bleu)

haHa! Même pas peur ! T'avais même pas un couteau ensanglanté à Nantes! Pourtant on est passé par un parking sombre idéal pour tout serial killer qui se respecte !

Pendant que j'ai préparé mon message pour le fil des voyages virtuels - ICI - j'ai pensé au livre J'avais peur de Virginia Woolf de Richard Kennedy dont j'ai parlé sur le fil One Shot - ICI - et qui montre 'la grande dame' dans une autre lumière

Ah, il y a encore du pain sur la planche!

J'ai trouvé un accès à Virginia (on a envie de la tutoier, n'est-ce pas?) à travers les deux excellents films dont on a parlé ici déjà.

Puis, évidemment, cela m'a mis sur la recherche: J'ai commencé avec "To the lighthouse", (Promenade vers le phare), et j'étais très impressionné par le style. Ce qui m'a frappé dans CE roman-là, c'était le nombre de phrases avec un point d'interrogation. Qui ose s'exposer avec ses questions? Tout le monde prétend. Et là, me semblait-il, il y avait un tatonnement, une recherche. Magnifique!

Après, on recherchant un texte sur Donne, j'ai alors découvert ces petits essais sur des auteurs, des thèmes divers. Très intéressant!

J'ai encore une grande anthologie avec des petits nouvelles (pas encore lues) et, malheureusement, seulement des extraits de Mrs Dalloway et Les vagues en allemand, mais j'ai ces deux grands romans aussi séparés, en entier. en français.

Je pense qu'Orlando par contre ne m'intéressera pas...

Les vagues (extrait)

"Et ça recommence sans cesse; nous sommes toujours en présence de l'ennemi; des yeux rencontrent nos yeux; des doigts s'emparent de nos doigts; sans cesse on exige de nous un nouvel effort.[...] Il faut partir. Il faut, il faut, il faut - ce mot détestable. Une fois de plus, moi qui me croyais sauvé, moi qui me disais que j'étais enfin débarrassé de tout ça, je me sens culbuté par la vague qui disperse tout ce que je possède, et m'oblige de nouveau à ressaisir, à rassembler toutes mes forces, à me dresser face à l'ennemi.
C'est bizarre que que nous, qui sommes capables de tant souffrir, puissions infliger aux gens tant de souffrances. C'est bizarre que le visage dequelqu'un que je connais à peine, [...] qu'un simple ensemble d'yeux, de joues et de narines suffisent à m'infliger cette insulte.[...] Ce masque au travers duquel deux yeux m'épient, a le pouvoir de me ramener en arrière, de me ligoter parmi tous ces autres visages, de m'enfermer dans une chambre étouffante, de me précipiter comme un papillon de nuit de chandelle en chandelle.
[...] J'ai reconquis grâce à vous le sens de l'effort, de la réalité, et de la complexité des choses. Et avec un peu de pitié, un peu d'envie, et beaucoup de bonne volonté, je vous tends la main et je vous dis bonsoir."