Sylvain Chomet

Sylvain Chomet:

Citation:
Passionné par le dessin, Sylvain Chomet décroche son baccalauréat en Arts Plastiques en 1982 et obtient le prestigieux diplôme de l'atelier BD d'Angoulême cinq ans plus tard. Il publiera entre-temps sa première bande dessinée, Le secret des libellules, ainsi qu'une adaptation dessinée d'un roman de Victor Hugo : Bug-Jargal. Tout en poursuivant ses activités en free lance où il prête ses services pour quelques films publicitaires, il s'attaque en 1991 à la réalisation du court métrage La Vieille Dame et les pigeons, qu'il terminera en 1996. Ce premier essai se révèle plus que concluant puisque le jeune homme se voit nommé aux César et à l'Oscar du Meilleur court métrage d'animation en 1998. Son premier long métrage d'animation, Les Triplettes de Belleville, est présenté hors-compétition à Cannes en 2003. En 2005, Sylvain Chomet abandonne son crayon pour toucher cette fois-ci à la caméra en tournant des prises de vue réelles dans le film collectif "Paris je t'aime".

Un entretien

Les Triplettes de Belleville:



Film d'animation réalisé en 2003.

Champion est un petit garçon solitaire et taciturne. Il est élevé par sa grand-mère qui vit seule en banlieue parisienne. Elle essaie par tous les moyens de le divertir, elle lui offre même un compagnon : Bruno le chien. Rien n’y fait jusqu’au jour où elle découvre la passion de Champion : le cyclisme. Champion s’épanouit enfin avec l’achat du premier tricycle. S’adonnant complètement à sa passion, Champion, devenu jeune homme, parvient à s’inscrire au « Tour de France ». Suivi par sa grand-mère (Euh... En voiture, la grand-mère), il donne tout ce qu’il a dans cette course mais peine à faire partie des premiers. Curieusement, les derniers cyclistes de la course, sensés être ramassés par la voiture balai disparaissent mystérieusement. Et Champion est de plus en plus en difficulté…

Un travail graphique incroyable, beaucoup de poésie et d’humour. Pas de dialogue, tout est suggéré, les expressions des personnages sont justes. A voir à partir de 7/8 ans car l’histoire n’est pas compréhensible pour les jeunes enfants.

Scène préférée : la pêche à la grenouille à la grenade par une vieille dame !

Le site

J'ai beaucoup aimé ce film artistique, plein d'humour et de sensibilité !

J'adore ce film et mes enfants l'ont vu une dizaine de fois avec toujours autant de plaisir car il est bourré de petis détails drôles, émouvants ...
Ce qui est génial avec ce film c'est que justment il y a des niveaux de lectures différents. Il s'adresse autant à un public jeune (7/8 effectivment ) qu'à un public adulte. Graphismes maginfiques et musique de M. Il n'y a pas de dialogues mais le bruitage est excellent.

Bravo pour ce fil Nathria !

Et la musique
ici

L'illusionniste de Sylvain Chomet


"Les magiciens n'existent pas"

Quelle bonne nouvelle! Tati n'est pas mort et c'est Sylvain Chomet qui lui a redonné vie en adaptant un scénario inédit. On retrouve en effet tout son univers plein de drôlerie et surtout de mélancolie pour évoquer la solitude de ces saltimbanques qui vont de ville en ville pour montrer leurs spectacles devant des auditoires peu engageants. On part de Paris pour Londres puis Edimbourg à travers de magnifiques paysages. Très peu de dialogues, réduits à leur strict minimum comme dans tous les films de Tati. Je me suis laissé bercer, au son d'une musique aux accents de folklore écossais, par ce voyage doux amer qui distille une certaine tristesse et une nostalgie du temps qui passe à travers une galerie de personnages attachants. Toute la fin est très belle et j'en étais tout ému. Bien joli film à ne pas manquer...

Marko a écrit:

L'illusionniste de Sylvain Chomet


"Les magiciens n'existent pas"

Quelle bonne nouvelle! Tati n'est pas mort et c'est Sylvain Chomet qui lui a redonné vie en adaptant un scénario inédit. On retrouve en effet tout son univers plein de drôlerie et surtout de mélancolie pour évoquer la solitude de ces saltimbanques qui vont de ville en ville pour montrer leurs spectacles devant des auditoires peu engageants. On part de Paris pour Londres puis Edimbourg à travers de magnifiques paysages. Très peu de dialogues, réduits à leur strict minimum comme dans tous les films de Tati. Je me suis laissé bercer, au son d'une musique aux accents de folklore écossais, par ce voyage doux amer qui distille une certaine tristesse et une nostalgie du temps qui passe à travers une galerie de personnages attachants. Toute la fin est très belle et j'en étais tout ému. Bien joli film à ne pas manquer...

Non, ne le ratez pas. Un très joli film d'animation qui m'a fait aussi voyager dans le temps, à une époque où l'arrivée de l'électricité était encore un évènement et les saltimbanques des artistes en voie de disparition . Les coloris mordorés de Sylvain Chomet, son graphisme un peu à la tintin s'accordent vraiment bien avec cet univers à la fois désenchanté et poétique de cette fin d'époque. C'est drôle et mélancolique, assez cruel aussi, et les grands gamins que nous sommes restés peuvent facilement tomber sous le charme désuet de cette petit conte tout en demi-teintes, où les chanteurs de rock faisaient déjà plus réver que les chapeaux à lapin de Mr Majax.

J'ai vraiment passé un bon moment et pris du plaisir à retrouver la silhouette et l'expression si lunaires de Tati. Allez y, pour faire une moyenne après l'Année Bissextile...

Vu les Triplettes de Belleville...

Synopsis :

Citation :

L'idée de génie qu'eût madame Souza en offrant un vélo à son neveu alla
bien au-delà de ses espérances. L'entraînement, une alimentation
adaptée et le Tour de France n'était pas loin... La "mafia française"
non plus qui, repérant le futur champion cycliste, l'enlève. Madame
Souza, accompagnée de trois vieilles dames, les Triplettes, devenues
ses complices, devra braver tous les dangers dans une course poursuite
ébouriffante.

Très particulier, je m'attendais pas à ça. Je pensais que le film, malgré son côté un peu décalé, serait plus joyeux, plus bavard. En réalité, il est plutôt mélancolique et froid. Mais ce n'est pas mauvais...

L'illusionniste est en nomination à l'Oscar et au César du meilleur long-métrage d'animation. Un double honneur pleinement mérité.

L’illusionniste est un personnage qui attire d’emblée la sympathie : démodé, il traîne sa carcasse, brandissant de temps en temps des lapins blancs de son chapeau, dans l’espoir de concurrencer les nouvelles stars du rock. Pire que le rejet, il attire seulement l’indifférence de ses spectateurs. Le gag se répète plusieurs fois jusqu’à ce que l’illusionniste écope d’un poil de succès dans une taverne perdue sur une côte de écossaise. Il rencontre la petite Alice avec qui il finit par convoler sous d’autres cieux –en fait pas si loin que ça : à Edimbourg.

Avec Alice, la magie fonctionne toujours. La grande ville lui fournit des images merveilleuses de fourrures, de chaussures et d’autres vêtements de luxe qui la séduisent comme l’improbabilité d’un tour merveilleux. Pour lui faire plaisir mais aussi pour conserver son aura de magicien, l’illusionniste se ruine et lui procure les plus belles parures qu’il fait apparaître devant elle en un tour de magie. Tel est pris qui croyait prendre : à se donner des airs de duchesses, la petite Alice devient une grande dame qui attire le damoiseau.

S’il faut aimer le style de Jacques Tati pour apprécier cet « hommage » animé constitué principalement de scènes muettes, il faut aussi avoir le goût pour la lenteur et la révérence. Dans l’hommage, Sylvain Chomet semble parfois s’oublier et l’humour délicat –pour ne pas dire imperceptible- de son adaptation fait profil bas pour laisser place à une création si humble qu’elle convainc presque de sa faiblesse. Il est toutefois indubitable que la création graphique atteint des sommets de qualité tout en perpétuant le style propre à Sylvain Chomet. Reste également le constat mélancolique d’un monde moderne qui a balayé ses anciennes figures du rêve pour laisser place à un système consommatoire nettement moins féérique. Sylvain Chomet serait-il lui aussi un illusionniste déchu ?


Un hommage pas tout à fait apprécié ?

Citation :

Une polémique est survenue fin janvier 2010 : la famille McDonald, notamment les fils de Helga Marie-Jeanne Schiel et petits-fils de Jacques Tati, a exprimé sa colère à travers une lettre de l'un d'eux, Richard McDonald, destinée à la maison britannique de The Observer et à Roger Ebert au Chicago Sun-Times. « the sabotaging of Tati's original L'Illusionniste script, without recognising his troubled intentions, so that it resembles little more than a grotesque, eclectic, nostalgic homage to its author is the most disrespectful act » (« le sabotage du script original de L’Illusionniste, ne reconnaissant pas les intentions troubles de Tati et les masquant derrière un hommage grotesque et nostalgique, est profondément irrespectueux »).

Attila Marcel

Citation :

Paul a la trentaine, il vit dans un appartement parisien avec ses tantes, deux vieilles aristocrates qui l’ont élevé depuis ses deux ans et rêvent de le voir devenir pianiste virtuose. Sa vie se résume à une routine quotidienne, entre le grand piano du salon et le cours de danse de ses tantes où il travaille en tant qu’accompagnateur. Isolé du monde extérieur, Paul a vieilli sans jamais avoir vécu...

En passant de l'animation à la prise de vues réelle, Sylvain Chomet est resté fidèle à son univers désuet, peuplé de personnages insolites, teinté de visions oniriques. La tristesse est là, toujours, mais elle n'est pas inattaquable. Dans Attila Marcel, il y a un héros muet depuis l'âge de 2 ans, des madeleines offertes par une certaine madame Proust, deux soeurs au grand coeur qui enseignent le menuet (dernier rôle de Bernadette Lafont, un chien sourd et un aveugle accordeur de pianos. Entre autres. Attila Marcel fait penser à Amélie Poulain, ce que Chomet ne souhaitait sans doute pas. Malgré un énorme travail sur la couleur et une interprétation exceptionnelle de Guillaume Gouix et de Anne Le Ny, le film s'englue quelque peu dans une morne routine, son humour particulier ayant parfois du mal à passer la rampe. Sa joliesse n'est pas loin de la mièvrerie et sa nostalgie se marie souvent mal avec un présent répétitif distillé sur un faux rythme. Son charme est suranné et semble trop fabriqué...