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| Italo Svevo [Italie] | |
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+6Marko tom léo Sophie kenavo coline bix229 10 participants | |
Auteur | Message |
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bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Italo Svevo Dim 16 Nov 2008 - 19:10 | |
| J'ai parlé longuement de La Conscience de Zeno, mais en y réfléchsissant, c'est Senilita que je préfère pour des raisons personnelles. Comme chez les autres personnages de Svevo, les traits dominants des personnages sont la lucidité, l'instrospection, l'anticipation des évenements de la vie, de l'échec, de la vieillesse, de la mort. La difficulté d'etre en prise avec la réalité et la douleur de le ressentir ainsi. A lui, Emilio, il n'était jamais rien arrivé d' heureux, rien meme d' inattendu, car dans sa vie, le malheur s' annonçait de loin, se dessinait peu à peu. Il avait toujours eu le temps de le regarder longuement en face et quand, sous une forme ou sous une autre - pauvreté, mort des etres qui lui étaient chers - il avait eu à subir, il y était déjà préparé. Quand l'image de la mort envahit une intellignce, elle suffit à l' occuper tout entière. Les efforts qu 'on fait pour la rejeter ou la retenir sont titanesques, car chacune de nos fibres épouvantée d'en avoir éprouvé le voisinage, en garde la mémoire tandis que chaque molécule de notre corps la repousse dans l'acte meme de conserver et de produire la vie. La pensée de la mort est comme une maladie de l'organisme. La volonté ne l'évoque pas plus qu'elle ne l'écarte. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Italo Svevo [Italie] Mar 30 Déc 2008 - 20:26 | |
| COURT VOYAGE SENTIMENTAL
Le récit commence par une parodie d’adieux un tout petit peu émus, mais pas trop, entre un homme qui va prendre un train pour Venise seul et sa femme qui reste sur le quai. Parodie parce que l’homme est très content de partir seul…Et pour cause !...Lisez plutôt…c’est horrible !
« M. Aghios avait besoin de vivre, et c’est pourquoi il voyageait seul. Il se sentait vieux, et plus vieux encore auprès de sa femme qui était vieille, et de son fils qui était jeune. »
« M. Aghios attribuait à la vieillesse chacun de ses malaises, mais il pensait qu’une bonne partie de ses maux provenait de la famille. Bien sûr, il n’avait jamais été aussi vieux que maintenant, mais jamais autant qu’à présent il ne s’était senti non seulement vieux mais rouillé. Et cette sensation découlait sûrement de la famille, milieu clôt où tout moisit et se rouille. Comment ne passe rouiller au milieu d’une telle monotonie ? »
« Voir tous les jours les mêmes visages, entendre les mêmes propos, être tenu aux mêmes prévenances et aux mêmes simulations, car il continuait néanmoins de caresser tous les jours sa femme, laquelle le méritait assurément. Même le sentiment de sécurité dont on jouit en famille endort, engourdit, et mène à la paralysie. Se sentirait-il plus de vigueur s’il respirait l’air vif, hors de son entourage ? Ce bref voyage tiendrait lieu d’expérience. »
Voilà donc notre M. Aghios parti !… Une dernière pensée pour sa chère femme : « Et tandis qu’il s’acheminait vers sa solitude, M. Aghios voulut avoir une pensée précise et sincère, et il se dit : « Plus je m’éloigne d’elle et plus je l’aime. »
Et le voyage commence par deux « aventures amoureuses » !…Entendons-nous bien, il ne s’agit que d’un vague désir pour deux belles passagères…C’est seulement dans la tête de M. Aghios. D’ailleurs, l’essentiel se passe dans la tête de M. Aghios. Ce qu’il y a de plus intéressant pour le lecteur, ce sont les pensées de M. Aghios au cours de son voyage, et non les péripéties et les rencontres.
« En voyage, il faut se faire des amis; autrement on risque de parcourir cette terre, qui est notre vraie patrie, avec le visage renfrogné de l’étranger. »
Aussi M. Aghios va bien faire quelques rencontres…La plus intéressante étant celle d’une petite fille qui pleure parce qu’elle voudrait voir le train dans lequel elle se trouve. « M. Aghios fut ému. Lui seul ressentait et connaissait la douleur que l’on éprouve de ne pouvoir se voir soi-même en train de voyager.[…] Voir à la fois la campagne, le train et soi-même, voilà ce qui aurait constitué le vrai voyage. »
Le viaggio fut corto…et je ne m’en plains pas…Plus long, le temps m’aurait vraiment duré!… Je reconnais toutefois que le portrait du personnage et son discours intérieur sont d’une grande justesse. Il faut avoir un immense talent pour donner un tel intérêt à un personnage principal d’une si grande banalité… Le regard est désabusé sur la famille et les mensonges qui vont avec … Je me demande , l’ayant terminé, ce que ce récit m’a apporté…sinon un regard un peu plus déprimé… | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Italo Svevo Mar 30 Déc 2008 - 22:32 | |
| Mais Italo Svevo était lui-meme angoissé, déprimé, frustré. Et c' est pour cela que ses personnages lui ressemblent tellement... Pour lutter contre son pessimisme naturel, il n' avait que l' humour, une imagination débordante et... l'espoir qu' il quitterait le monde industriel pour écrire un nouveau livre, puique c' était sa seule vocation... Et nous parler des " petites ironies de la vie ", pour citer un autre grand pessimiste, Thomas Hardy... Mais existe t'il - un grand écrivain conscient et optimiste ? Rabelais ? Je ne sais pas... | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Italo Svevo [Italie] Mar 30 Déc 2008 - 22:37 | |
| - bix229 a écrit:
- Mais Italo Svevo était lui-meme angoissé, déprimé, frustré.
Et c' est pour cela que ses personnages lui ressemblent tellement...
Oui...C'est ce que j'ai cru comprendre d'après ce que j'ai trouvé sur le Net après avoir rédigé mon commentaire qui n'était dicté que par ma seule lecture... Je n'ai pas été touchée du tout par le personnage de M. Aghios...Mais Italo Svevo écrivait très bien et je tenterai peut-être de lire un autre de ses livres... | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Italo Svevo [Italie] Mer 7 Jan 2009 - 15:54 | |
| Relire un livre longtemps après est une chose étonnante.
Le livre n'a pas changé, mais nous oui, et notre regard aussi.
J' ai relu La Conscience de Zeno avec plaisir, et mon étonnement tient au fait que j'avais presque tout oublié... A part le fait que c'est un livre remarquable.
J' avais surtout oublié à quel point Zeno est un personnage immoral. Cynique, calculateur, puéril, inconséquent, égocentrique, lubrique. Le but de sa vie : satisfaire ses exigences et ses plaisirs, et tant pis s'il s'agit pour cela de mentir, de détruire... Et en plus, avec la meilleure conscience du monde. Une lucidité, une ironie sans pareille.
Zeno n'est jamais dupe de lui meme, mais parfois, il fait semblant de s'interroger pour savoir s'il est bon ou s'il est méchant. Et il n'a aucun mal à conclure en sa faveur. Un personnage intelligent et pervers. De l' étoffe des Tartuffe... | |
| | | bertrand-môgendre Sage de la littérature
Messages : 1299 Inscription le : 03/02/2007 Age : 69 Localisation : ici et là
| Sujet: Re: Italo Svevo [Italie] Mer 21 Oct 2009 - 14:33 | |
| Una vita m'invite à partir à la rencontre d'Italo Svevo. http://www.flickr.com/photos/mogendre/3598103951/ Son écriture est des plus conventionnelle. Pas franchement emballé par le bonhomme qui même s'il reste une gloire locale à Trieste, n'en demeure pas moins qu'un écrivain "classique" et sans surprise. | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Italo Svevo [Italie] Mer 21 Oct 2009 - 15:13 | |
| Difficile de juger un auteur par un seul livre, surtout quand il s' agit du premier qu' il a écrit.
Ecriture classique ne veut pas dire conventionnelle. Il y a des écritures classiques qui tiennent le coup à travers les ages. Et des écrivains qui se veulent novateurs et le paraissent, et qui sont très vite démodés ou carément illisibles comme Finnegan's Wake de Joyce... | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Italo Svevo [Italie] Lun 28 Fév 2011 - 20:35 | |
| UNE VIE. - L' étrangère/Gallimard
Alfonso est un jeune villageois, qui par nécéssité, travaille comme gratte papier dans une banque de Trieste. Entre les ambitions, les rivalités et un travail assommant, il s' ennuie profondément. Il regrette sa maison, son village et sa mère par dessus tout. Sa vie est morne et il passe son temps à rever. Ses seuls succès, il les imagine. Il renonce rapidement aux rares initiatives personnelles qu' il prend, et chaque fois qu' il change d' attitude, il cherche à se justifier et à se convaicre qu' il a raison. Et il y parvient beaucoup trop facilement !
Une fois, une seule fois, il pense etre amoureux de la fille de son employeur, et malgré sa naiveté et ses inhibitions, il parvient à la séduire... Au delà de ses espérances ! Au lieu d' exploiter l' aubaine, il s' enfuit affolé au village, chez sa mère... La suite est prévisible, quand il revient plusieurs semaines après, la place est prise dans le coeur de sa belle... Miné par ses contradictions et ses échecs, il est logiquement poussé au suicide.
Alfonso est un personnage tragique. A la fois lucide, perspicace, mais aussi reveur et vélléitaire. Au point d' etre incapable de choisir et de décider de son sort et de ses sentiments. Et d' ailleurs il n' attache de l' importance à ses sentiments que lorsqu' il est trop tard.
Souvent il pensait à sa manière étrange et si peu logique de sentir les choses.
A sa décharge, le rapport essentiel qu' il a avec sa mèr, étouffe en lui toute possibilité d' autonomie et d' exprimer sa sexualité. Névrosé, régressif, il en vient à se nier, à souhaiter le renoncement et le repos.
Tel est le portrait de ce personnage, un etre extraordinairement complexe et malheureux pour qui, faute d' interet, on a quand meme de la compassion !
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| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Italo Svevo [Italie] Mer 7 Sep 2011 - 17:15 | |
| LA NOUVELLE DU BON VIEUX ET DE LA BELLE ENFANT. - Allia
"Les vieux, quand ils aiment, passent toujours par la paternité, et leurs étreintes sont autant d' incestes dont elles ont l' acre saveur..."
Ainsi l' Italien Svevo présente-t-il cette histoire d' un vieil homme amoureux d' une jeune conductrice de tramway à Trieste. Commence un jeu de séduction, de déception, de reconquete et de solitude. Ironique, désabusé, lapidaire, ce texte bref mele habilement la fiction et la réflexion sur les ages de l' amour et les incertitudes du désir. Télérama
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| | | églantine Zen littéraire
Messages : 6498 Inscription le : 15/01/2013 Age : 59 Localisation : Peu importe
| Sujet: Re: Italo Svevo [Italie] Lun 18 Mar 2013 - 18:18 | |
| - Sophie a écrit:
- Je n'avais jamais entendu parler de Svevo jusqu'à ce que je lise Brooklyn Follies d'Auster.
Depuis, j'ai bien envie de le connaître. Je viens de refermer Brooklyn Follies il y a une heure environ , toujours sous le charme de Paul Auster qui a rappelé à mon bon souvenir Svevo, avec "la conscience de Zeno ",que j'ai dans ma PAL depuis des lustres !!!!! Et avec ce qui devient un vrai réflexe de "parfumés" (hi hi même si je ne suis qu'une "envolée postale " n'oubliez pas que je vous suis dans l'ombre et le silence depuis des années !!!)me voici illico sur le fil !!!! Et je m'aperçois que Sophie a eu la même démarche !!!! Serait-il temps que je l'extirpe de fin fond de ma Pal enfin ? | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Italo Svevo [Italie] Lun 18 Mar 2013 - 19:23 | |
| - églantine a écrit:
- Sophie a écrit:
- Je n'avais jamais entendu parler de Svevo jusqu'à ce que je lise Brooklyn Follies d'Auster.
Depuis, j'ai bien envie de le connaître.
Je viens de refermer Brooklyn Follies il y a une heure environ , toujours sous le charme de Paul Auster qui a rappelé à mon bon souvenir Svevo, avec "la conscience de Zeno ",que j'ai dans ma PAL depuis des lustres !!!!! Et avec ce qui devient un vrai réflexe de "parfumés" (hi hi même si je ne suis qu'une "envolée postale " n'oubliez pas que je vous suis dans l'ombre et le silence depuis des années !!!)me voici illico sur le fil !!!! Et je m'aperçois que Sophie a eu la même démarche !!!! Serait-il temps que je l'extirpe de fin fond de ma Pal enfin ? Il a de bonnes lectures, Paul Auster...Meme Joyce aimait Svevo ! Mais ce n' était pas qu' un écrivain pour écrivains... | |
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