[BD] Chabouté

Né en 1967, d'origine alsacienne, Christophe Chabouté publie en 1993 ses premières planches chez Vents d'Ouest dans les « Récits », un album collectif sur Arthur Rimbaud. En 1998, il réalise « Sorcières » au Téméraire et « Quelques jours d'été » chez Paquet. Deux albums remarqués et primés, le premier au festival d'Illzach, le second à Angoulême où il décroche l'Alph' Art Coup de coeur. Avec « Zoé » paru en 1999 chez Vents d'Ouest, Chabouté prouve que son talent a atteint sa pleine maturité. Ce qu'il démontre avec encore plus d'évidence dans « Pleine Lune » qui a reçu le prix Extrapole 2001, le prix de la ville de Limoges, celui du meilleur scénario à Chambéry et deux nominations à Angoulême 2001. En 2001, il réédite « Sorcières » chez Vents d'Ouest, dont la moitié des nouvelles qui le composent sont inédites. Il publie la même année « Un îlot de bonheur » chez Paquet, album récompensé par une mention spéciale du jury oecuménique de la BD à Angoulême 2002. Il vient récemment de collaborer à l'ouvrage collectif "Léo Ferré en BD" et surtout de publier "La Bête" dans la collection Intégra de Vents d'Ouest et "Purgatoire", en couleurs, pour la collection Equinoxe.

Source : éditeur

Tout Seul

Citation :

Présentation de l'éditeur
376 pages d'émotion pure...
50 ans qu'il vit ici, sur ce caillou, dans son vaisseau de granit. Bateau immobile qui ne l'emmène nulle part et qui ne rejoindra jamais aucun port... Et pourquoi quitter ce lieu alors que le monde au-delà de cette satanée ligne d'horizon fait si peur ? Où s'évader lorsqu'on n’a nulle part où aller ? Comment combattre la solitude et empêcher que ce silence perpétuel ne devienne assourdissant ?... Des années passées sur son rocher, avec l'imagination comme seule compagne... Avec Tout seul, Christophe Chabouté signe un de ses albums les plus surprenants, où se côtoient onirique et quotidien et où s'enchevêtrent subtilement sensibilité, tendresse et humour...

Voilà un livre qui atteint la promesse que sa maison d’édition lui met sur le chemin.
Comme dans un film les images se déroulent lentement, on déguste, Chabouté nous met dans l’atmosphère et après les premières pages on ne le lâche plus, on va au bout parce qu’on s’attache à ce personnage dans sa tour qui joue au ‘jeu du dictionnaire’ – c’est drôle que ce bonhomme s’imagine derrière les mots qu’il lit, lui, qui n’a jamais été en dehors de sa tour, c’est tendre et sensible et on a de la peine quand on doit délaisser ce ‘héros’ qui n’était pas fait pour en être un…




Mais pour voir un peu plus, visitez le site de Vents d’Ouest

10 planches à voir : ICI

grand, grand coup de
je le mettrais au cerclage, mais il pèse une tonne

Commentaire dans PAGES des Libraires:

Avez-vous déjà entendu une bande dessinée ? Lisez, écoutez Tout Seul de Chabouté et vous serez hanté.
La critique n’est pas aisé tant il serait facile de trop dire de cette histoire ténue et franchement, ce serait dommage de gâcher un si beau moment de lecture : c’est magique !
Mélancolique, drôle, émouvant, je ne connais personne qui ait pu y résister, que ce soit chez les néophytes ou chez les lecteurs de BD chevronnés.
Égrainons les données et laissons germer l’envie : trois hommes, trois solitudes, trois habitudes, un phare et surtout l’imagination comme maître d’œuvre. Très graphique, toute en noir et blanc – teintes privilégiées de l’auteur -, l’œuvre serpente entre mythe du Minotaure et mythe de la Caverne.
Le temps se suspend, la poésie reste et ce bruit, ce bruit….
Mélanie Jalbert-Durand

et si Queenie nous racontait ses idées concernant cette BD

Tout seul


J'ai bien aimé, alors que je l'avais feuilleté plusieurs fois en librairie sans être convaincue, posé dans mes mains avec obligation de m'y plonger sérieusement (et sans sauter des pages etc etc! - Je vous dis, la vie d'Apprenti Nain Lecteur c'est pas toujours de tout repos!), je dois reconnaître que je me suis laissée embarquée dans cette histoire.

C'est tout doux, d'une mélancolie sombre, un peu désespérée, un peu menaçante et mystérieuse, avec ce phare qui revient sans arrêt (on croirait voir tout le temps la même image et en fait, on croit y voir toujours un élément différent.... peut-être aussi parce qu'au fur et à mesure on sait ce qu'il se passe derrière ces murs)

On tourne les pages et on regarde les cases comme on découvrirait les plans d'un film expressionniste en noir et blanc.
Les expressions du visage sont terribles aussi !

Chabouté n'hésite vraiment pas à utiliser le phénomène de répétition (que ce soit les décors, les situations, les têtes des gens), dans une sorte de spirale qui rappelle le thème très cyclique de l'histoire.

Ce qui tient tout le long de ce livre, c'est qu'il y a un vrai suspens, et une vraie envie de savoir ce qui se cachent derrière les mots, parce qu'il s'y cache des choses superbes.
C'est définitivement une bd pour ceux qui aiment les ambiances posées par un excellent coup de crayon en noir et blanc, et ceux qui aiment les mots, leur force, et le pouvoir d'imagination qu'il y a derrière chacun d'eux.
(C'est une bd pour tout bon Parfumé qui se respecte quoi!)

Chabouté raconte plein d'histoires en une seule, fait rire de choses d'une tristesse déchirante, et attendrie en deux secondes, à donner envie de papouiller les personnages.

Chouette surprise de lecture "imposée" !

(Dommage que je n'ai pas la bd sous les yeux, jvous aurais scannés des trucs, et j'aurais pu mieux vous dire les choses)

Queenie a écrit:

Je vous dis, la vie d'Apprenti Nain Lecteur c'est pas toujours de tout repos!

avec de tels commentaires tu ne vas pas rester apprenti pendant longtemps

Queenie a écrit:

Chouette surprise de lecture "imposée" !

Merci en tout cas pour tes mots.. j'espère que d'autres vont vraiment avoir envie de découvrir.. c'est mon grand coup de coeur en BD de l'an dernier

Quelques jours d'été : Un îlot de bonheur

Citation :

Quelques jours d’été
Un petit garçon de la ville confié à des gens de la campagne... Un vieux monsieur taiseux dont l'épaisse carapace craquera pour ce petit bonhomme. Un tournant dans la vie d'un petit garçon. Une histoire simple et intimiste ou même les rivières chuchotent...
Un îlot de bonheur
La rencontre d’un enfant et d’un SDF. L'enfant aux portes de l'adolescence, le monsieur qui traîne ses souvenirs... Une amitié furtive. Deux personnages blessés par la vie qui viennent chercher dans un parc, un de ces îlots de bonheur que peu parviennent à saisir.

Voilà un des premiers livres de Chabouté. C’est bon de retrouver ses images, sa manière de s’exprimer.
Surtout la première histoire est douce, inoffensive mais c’est parfois bien de se retrouver dans ses souvenirs et lors de quelques jours d’été on redevient enfant avec lui..
Un îlot de bonheur est une histoire simple comme le dit le résumé de l’éditeur, mais je reconnais là aussi la qualité de cet auteur que j’ai tant apprécié dans Tout Seul – il arrive à dessiner un ‘film’ dans lequel on a envie de s’oublier pour quelques moments

Purgatoire : Coffret en 3 Volumes : Tome 1 à 3

Citation :

Présentation de l'éditeur
Je m'appelle Benjamin Tatouche, c'est d'ailleurs la seule chose qui me reste... J'avais pourtant tout pour réussir... Ma maison a été détruite par un incendie, j'ai perdu mon boulot, je suis devenu clochard, je mangeais ce que je trouvais dans les poubelles et je dormais dans la rue... Et puis une voiture m'a renversé et je suis mort... Et c'est là que mes ennuis ont vraiment commencé...

Voilà tout d’abord la surprise et la joie d’avoir reçu ce coffret en cadeau !

Et quel bon moment de lire un Chabouté ‘colorié’ qui est aussi bien que son monde en noir et blanc.
Une histoire qu’on a du plaisir à découvrir, qui tient la route pendant 3 volumes et qui donne le sourire à la fin quand on constate que Chabouté a décidemment envie de donner une bonne fin à ses livres.
Pour ceux qui aiment des BD plus ‘crus’ s’abstenir.. pour tous les autres – à découvrir

Pour moi auteur à suivre

Terre-Neuvas

Citation :

Résumé du livre
Chaque année des milliers de pêcheurs de morues partaient en direction de Terre-Neuve, vers des mers froides et dangereuses. Durant ces longues campagnes qui pouvaient durer six à neuf mois, la maladie, les blessures, les noyades, l'hygiène déplorable, la saleté repoussante, la violence et l'alcoolisme étaient le lot quotidien de ces pêcheurs que l'on surnommait aussi les 'forçats de la mer'. 3 avril 1913, après avoir navigué pendant trente-sept jours, la goélette 'la Marie-Jeanne' et ses 28 hommes d'équipage arrivent enfin au large de Terre-Neuve mais les poissons ne 'donnent' pas. L'absence de bancs de morues présage une mauvaise pêche et un maigre salaire. Les tensions montent. L'ambiance à bord s'échauffe. Quand un matin, on découvre le corps inerte du second dans sa couchette, un couteau planté dans le dos.

Comme le disait le commentaire d’evene.fr ici : La mer, la mer.. et oui… je ne connais pas d’autres BDiste qui arrive à donner le mal de mer en dessinant en noir et blanc les vagues, l’écume, la mer..
Et c’est grandiose ce qu’il nous présente encore une fois ici.
Pas un tel coup de cœur que Tout Seul, mais une autre preuve d'un talent extraordinaire : non seulement côté peinture mais aussi histoire. Rare dans ce genre de trouver les deux dans la ‘main’ d’une seule personne.
Moi, je suis adepte de cet auteur.. et j’attends déjà son nouvel exploit avec impatience

Fables amères, De tout petits riens

Citation :

Présentation de l'éditeur
Incidents dérisoires, broutilles ordinaires, terribles futilités.

On pourrait dire des 'nouvelles en images'.. quelques pages seulement pour raconter un indident, dérisoire, certes, mais mis avec maestro en images comme pour un script de film et bien qu'il y ait une ou deux qui sont un peu trop.. 'généralisée', l'ensemble l'emporte et il n'y a vraiment personne pour faire ausi fort en noir et blanc ..

Meilleur que Purgatoire dont le scénario est bien simple et déjà vu, ces 4 histoires sont originales et possèdent une esthétique propre à Chabouté.

Zoé : une jeune femme, sort de prison après avoir écopé quelques années pour complicité dans un braquage de banque. Elle hérite de la maison de sa grand-mère décédée, située dans un petit village perdu. Une aubaine pour retrouver la tranquillité et tirer un trait sur ce dur passé. Cependant, des choses inquiétantes se trament dans ce village, des choses malsaines. La fin est surprenante.

Sorcières : plusieurs courts récits à propos des pouvoirs de ces femmes qu'on appelle "Sorcières" dans la campagne profonde. Original, cynique et dérangeant.

Pleine Lune : quand on est raciste, homophobe, macho et détestable, et qu'en plus on abuse de ses pouvoirs de fonctionnaires, il arrive que la vie décide de se venger. C'est ainsi que le personnage principal connaîtra la pire nuit de sa vie, enchaînant les malchances et se confrontant à toutes les catégories humaines qu'il déteste profondément. Jouissif et plein d'humour noir.

La Bête : des meurtres, une enquête, une Bête, un policier qui tombe amoureux. Bref, tous les ingrédients pour faire une bonne intrigue policière à la fin surprenante. Classique mais efficace.

Pour moi, c'est un petit bijou de la bande dessinée. A condition bien sûr d'aimer les aplats de noir et blanc ainsi que le cynisme.
Individuellement, ces albums existent en couleur.

Zoé, une des premières pages


Pleine Lune, une des première pages


La Bête, dans le début également


Fin d'une des histoires de Sorcières

Nestat a écrit:

Meilleur que Purgatoire dont le scénario est bien simple et déjà vu, ces 4 histoires sont originales et possède une esthétique propre à Chabouté.

merci Nestat.. j'aime tellement son travail, pas de doute que je veux les avoir tous un de ces jours..
celui-là sera le prochain que je vais m'acheter

kenavo a écrit:

Fables amères, De tout petits riens

Citation :

Présentation de l'éditeur
Incidents dérisoires, broutilles ordinaires, terribles futilités.

On pourrait dire des 'nouvelles en images'.. quelques pages seulement pour raconter un indident, dérisoire, certes, mais mis avec maestro en images comme pour un script de film et bien qu'il y ait une ou deux qui sont un peu trop.. 'généralisée', l'ensemble l'emporte et il n'y a vraiment personne pour faire ausi fort en noir et blanc ..

C'est beau et terriblement triste.
Mais j'ai été "obligée" de le lire vite, alors du coup, me souviens de rien... juste de l'ambiance et d'impressions.

Kenavo : d'autant plus que le recueil contenant ces 4 histoires n'est vraiment pas très cher. Je l'ai offert à quelqu'un que j'aime beaucoup, mais je n'ai pas pu m'empêcher de le dévorer avant de l'emballer!

Queenie a écrit:

C'est beau et terriblement triste.

oui, il y en a pas mal qui sont triste..
surtout la première avec la petite fille devant la porte de la chambre à coucher des parents qui se fait engueuler par son père.. j'ai cru que mon coeur allait se briser....

Queenie a écrit:

Mais j'ai été "obligée" de le lire vite, alors du coup, me souviens de rien... juste de l'ambiance et d'impressions.

il y en a aussi pas mal qu'on oublie assez vite.. un peut comme pour les nouvelles en littérature - quelques unes restent.. quelques autres tombent dans l'oubli..
et c'est déjà bien de garder l'ambiance et l'impression..
il est vraiment bien.. et le noir et blanc n'est nulle part aussi fort que chez lui

Nestat a écrit:

Kenavo : d'autant plus que le recueil contenant ces 4 histoires n'est vraiment pas très cher. Je l'ai offert à quelqu'un que j'aime beaucoup, mais je n'ai pas pu m'empêcher de le dévorer avant de l'emballer!

oui, je viens de vérifier et le prix est vraiment plus que correct
je vais passer la commande le samedi