Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Ernst Wiechert [Allemagne]

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majeanne
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MessageSujet: Re: Ernst Wiechert [Allemagne]   ernst - Ernst Wiechert [Allemagne] - Page 3 EmptySam 8 Aoû 2009 - 14:29

Merci Coline.
J'espère que cela te donne envie de lire le livre innocent
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MessageSujet: Re: Ernst Wiechert [Allemagne]   ernst - Ernst Wiechert [Allemagne] - Page 3 EmptySam 8 Aoû 2009 - 15:22

majeanne a écrit:
J'espère que cela te donne envie de lire le livre innocent

Avant, je lirai La missa sine nomine qui est dans ma PAL.
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MessageSujet: L’enfant élu   ernst - Ernst Wiechert [Allemagne] - Page 3 EmptyMer 26 Mai 2010 - 18:52

En attendant Coline... avec ses commentaires sur "Missa sine nomine"...?

L’enfant élu

Original : Die kleine Passion (deutsch, 1929)

Traduction française par Clara Malraux, 1ère édition 1960

CONTENU : Venus de la mer du Nord s'installer dans des fermes isolées de Prusse orientale, les Karsten passent depuis des générations pour des chrétiens sévères, intègres et sages, mais on dit dans le pays qu'une fatalité pèse sur leurs filles, car toutes épousent des hommes indignes d'elles.
Gina Karsten n'échappe pas à la règle. Zerrgiebel n'a .pas plus de coeur que d'honnêteté. L'enfant qui va naître de leur union sera-t-il un autre Zerrgiebel, comme l’autre fils de la première union du mari (et la femme s’est suicidée…) ou le grand-père paternel? Par bonheur, le petit Jean se révèle uniquement héritier de l'âme des Karsten. Il fera son éducation dans les forêts, auprès d'hommes simples et droits comme son grand-père ou le garde-chasse, ou encore le pêcheur qui l'appelle « l'enfant élu ».
Le temps des épreuves commence avec l'obligation de fréquenter l'école, ce premier schéma de la société, mais les leçons de la Nature et les amis anciens et nouveaux soutiennent Jean Karsten dans la longue marche vers l'adolescence et la maturité morale …

REMARQUES : Les personnages « positifs » de ce roman sont – comme si souvent chez Wiechert – marqué par une certaine solitude face à un environnement des fois hostile, une proximité avec la nature et une sorte de « foi profonde » qui touche à la terre, à un profond enracinement dans le simple et le concret. Pas de double jeu, de fausseté en eux. Des âmes simples ? Ils nous paraissent un peu d’un autre monde, nous snt peut-être devenu un peu lointain, comme si on nous parle d’une autre génération qui a vécu avec un autre rythme face au temps. Et voilà que des mots dominants sont p.ex. « calmement, silencieusement, avec intériorité » etc.

Malgré cette certaine étrangeté des personnages pour nous et notre temps, même notre sentiment de distance envers eux, je me demande quand même si Wiechert ne nous indique pas un type d’homme qui peut et pourra exercer tranquillement, mais avec assurance, une sorte de résistance face à ce qu’il appelle « la machine » (de la société, de l’école…). Vu quand le livre avait été écrit me fait trembler : en 1929 ! Comme si Wiechert avait pressenti déjà les uniformismes d’une certaine socialisation, mais aussi qu’il a décrit ce dont il faisait (et fait !) défaut, et ce dont il nous faut pour oser « être autre ».

Wiechert utilise ce faisant un langage mythique, aussi souvent avec des références bibliques. Cela a l’air un peu pathétique des fois, un peu vieillot, mais il me semble qu’on devrait en faire abstraction ?! Car derrière cette langue imagée avec ses comparaisons et métaphores se trouvent une force qui pourrait nous dire encore quelque chose aujourd’hui. Un certain besoin d’enracinement, d’appartenance à la nature et aux siens. Une tranquillité. Voir même un sens pour le don de soi. Et à voir de plus près Wiechert se livre à une critique virulente envers le système scolaire de l’époque et ce qu’il appelle « la foule », aliénant l’homme et le nivelant dans un produit de norme.

Les caractères sont un peu en noir et blanc. Le « bien et le mal » semblent assez clairement définis. Dans un certain sens encore un monde plus abordable, clair ?

On trouvera donc déjà certains sujets fondamentaux de Wiechert qu'on a évoqué plus haut. Ce qui m'étonne le plus ici, c'est alors l'année de sa parution en allemand...

Est-ce que je dois souligner qu’en toute étrangeté ce livre fait résonner quelque chose en moi?

(Certains critiques trouvent un pendant français dans le livre « L'Enfant des Terres blondes » par Christian Signol. Peut-être cette remarque aidera l’un ou l’autre ?)
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MessageSujet: Re: Ernst Wiechert [Allemagne]   ernst - Ernst Wiechert [Allemagne] - Page 3 EmptySam 29 Mai 2010 - 23:29

tom léo a écrit:
En attendant Coline... avec ses commentaires sur "Missa sine nomine"...?

L’enfant élu

Original : Die kleine Passion (deutsch, 1929)

Traduction française par Clara Malraux, 1ère édition 1960


Je te lis avec attention ...Il y a des points communs avec Missa sine nomine bien sûr (ca y est, j'ai fini de le lire, je rédigerai bientôt mon commentaire)...et j'en trouve aussi avec les premiers romans de Sylvie Germain, Le livre des Nuits et Nuit-d'Ambre.
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MessageSujet: Re: Ernst Wiechert [Allemagne]   ernst - Ernst Wiechert [Allemagne] - Page 3 EmptySam 29 Mai 2010 - 23:39

coline a écrit:

...Il y a des points communs avec Missa sine nomine bien sûr (ca y est, j'ai fini de le lire, je rédigerai bientôt mon commentaire)...et j'en trouve aussi avec les premiers romans de Sylvie Germain, Le livre des Nuits et Nuit-d'Ambre.

Oui, j'aurais pu souligner que les sujets wiechertiens de prédilection sont déjà là...

Par ailleur ma lecture de ces livres cités de Sylvie Germain date un peu (un peu beaucoup!) - je n'ai pas fait le rapprochement! Mais à l'époque, je ne connaissais pas encore Wiechert?!
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MessageSujet: Re: Ernst Wiechert [Allemagne]   ernst - Ernst Wiechert [Allemagne] - Page 3 EmptyVen 4 Juin 2010 - 20:23

Missa sine nomine

Difficile de rédiger un commentaire qui puisse rendre suffisamment hommage à ce roman magistral. Je vais m’aider de larges extraits de ce roman dense de 350 pages où rien n’est léger, où tout est profondeur et message.

Retour des camps.

« Il avait fermé les yeux pour ne pas voir le mal sur cette terre, et c'est ainsi que le mal l'avait trouvé, sans défense. »

« Ce que les hommes appelaient le temps avait passé, mais pour lui le temps n’existait plus. On l’avait sorti de la fournaise et il était figé. Mais non purifié. Peut-être l’avait-on éloigné du brasier trop tôt, ou peut-être trop tard ? Seul l’amour purifiait, non la violence. »

« Une étoile filante tira un fil d’argent du zénith jusqu’à l’obscur horizon du nord. Il n’avait pas fait de voeu. Mais il leva ses yeux fatigués vers le firmament tout scintillant d’étoiles. Il sentit la grandeur, la pureté et l’indicible étrangeté de cet espace. L’espace n’avait pris garde ni part à ce qui s’était passé. A ce qui s’était passé pendant des années, le jour et la nuit. Les cris ne l’avaient pas atteint, ni les malédictions ni les prières.
[…] Etait-ce beau ce qu’il voyait là-haut ? De cette éternité tombait-il sur son front quelques gouttes de bonheur ? Il avait oublié ce qu’étaient la beauté, le bonheur, et sans doute aussi cette éternité… »

Lors de la libération des camps, le héros de Missa sine nomine, le Baron Amédée von Liljecrona, fuit la Prusse Orientale, sa région d’origine, occupée par les Russes.
(Ernst Wiechert s’étant opposé à Hitler fut lui-même déporté à Buchenwald. Il n’en sortit qu’à la libération.)
Le Baron Amédée von Liljecrona va retrouver ses deux frères. Tous trois ont hérité d’un château mais ce dernier est occupé par les Américains.

« Le Baron Amédée n’avait guère aimé dans sa vie. Son pays natal, la musique, quelques livres et ses deux frères. Le reste avait disparu, comme une pierre dans la mer. Mais ses frères, si la mort les avait abattus, son cœur les aurait recueillis. »

Les frères vivent dans la bergerie, au cœur d’un paysage de marais.
Ainsi leur parle Amédée qui revient de l’enfer, meurtri par ce qu’il a subi, meurtri parce qu’il connaît la haine, parce qu’il peut tuer:

« Je ne suis plus un chrétien, je suis un fauve. J'ai été dans la fosse aux bêtes, il ne faut plus me parler. »

Amédée veut vivre seul, dans le silence, et doute de retrouver confiance en l’homme, estime de lui-même et goût pour la vie.

« Je ne peux tout de même pas passer toutes mes nuits ici à parler de cela…Nous l’avons trouvé écrit dans les papiers de notre père : « L’homme qui sait ne parle pas. Celui qui parle ne sait rien. »

Ses frères lui laissent la bergerie. Eux vont vivre dans la maison du garde forestier, arrêté, en attente de jugement pour trahison.

Ce roman est sur le thème de la fraternité. Celle qui lie les frères, et celle qui fait de tout autre, dans la difficulté, un « frère » parce qu’on va vouloir aider.

Allemagne 1945. Le pays est détruit, les hommes sont brisés. Les vainqueurs ne sont pas loin de se comporter comme les anciens bourreaux.

« Et les vainqueurs perdaient la tête, parce que le gain de la victoire leur glissait entre les doigts, temporel et périssable, et qu’il ne leur restait que la peur de ce monde, de sa figure effrayante, pétrifiée par la solitude. D’un monde qui, demain, pouvait engendrer un nouveau cataclysme, car ce ne sont ni les canons ni lesavions qui évitent les cataclysmes, mais seule la force silencieuse et quasi sacré de l’individu à qui la vie a apporté la maturité et la bonté. »

« La plupart d’entre eux en étaient au stade de la haine. Ils jugeaient comme on les avait jugés eux-mêmes quelques années auparavant. Ils rendaient coup pour coup. Ils ne savaient pas que la justice ne frappe point. »

Mais la terre rude et sauvage où se sont retrouvés les trois frères va se faire grâce à eux terre d’accueil, de survie, de paix et d’espoir pour toute une population durement éprouvée.

« Ici, il ne s’était rien passé de mal, ni hier ni mille ans plus tôt. On y avait toujours connu la dureté de la terre et des créatures, mais jamais la méchanceté de l’homme. Ici, la solitude était trop grande pour le mal.
[. ..]
Tout ici était resté intact. Comme un bain que les anges auraient préparé pour tous ceux qui avaient ressuscité. Et aussi pour ceux qui avaient été battus et marqués, surtout pour eux.
Mais la nature pouvait-elle guérir ? Pouvait-on trouver la guérison sure cette terre ? »

Dans ce coin de marais les trois frères, Amédée, Erasme et Aegide vont recréer (pour eux et pour les êtres qu’ils se sentent en devoir de protéger) un espace d’humanité et d’espoir, en décalage total avec le contexte, rendu possible grâce à la paix, à la force que transmet la nature, grâce à l’amour qui les unit, grâce à leur incomparable grandeur d’âme et en dépit de la souffrance qui meurtrit lourdement chacun d’eux.
Fraternité !

« Jadis, ils n’avaient formé qu’un seul être, comme au temps où ils levaient l’archet sur leurs instruments. Désormais il n’en était rien. Chacun d’eux était seul, comme déjà leur père l’avait été. »

« L’un d’entre eux entendait l’appel des voix qui se mouraient sous les chenilles. L’autre appelait de ses voeux le champ qu’on lui avait enlevé. Le troisième n’appelait bi n’était appelé. Il se contentait d’exister. Le ressac l’avait jeté sur le sable, il gisait là, à bout de souffle, tout ruisselant de l’eau de l’abîme. »

« Et parfois il feuillette les partitions, que ses frères ont sauvées en même temps que les instruments de musique. Il suit le défilé des signes noirs et entend les sons qui furent jadis, quand il était encore lui-même. C’est une des grandes énigmes de la vie, qu’un signe noir ait le sens d’un son et que ce son, lié à d’autres, ait le sens d’un état de l’âme, d’une tristesse ou d’un éclair du regard, ou de la danse d’un jeune garçon. . »

Mais à secourir les autres on peut se sauver soi-même. Au fil des pages, Amédée, « le plus éprouvé » va vaincre la peur, rompre son isolement et devenir le soutien serein de tous les autres.

«La pitié peut s'éprouver, mais non s'accepter.»

« Ill semblait que, derrière le grand incendie du ciel, il vit quelque chose : il voyait ce qui chaque soir s'était révélé à lui plus nettement. Peut-être pouvait-on appeler cela l'éternité de la vie. »

« Il ne suffit pas de le dire, il faut le faire. Reconnaître qu’on a été brisé, mais vouloir se relever, malgré ses membres brisés. Croire qu’on vous a brisé les membres, mais pas le cœur. »

« Il avait songé qu’il ne pouvait guère s’empêcher d’avoir peur des hommes, mais qu’il ne voulait passe faire peur à lui-même. Que pouvait être la vie, si l’on devait craindre son propre visage ? »

"Il se releva et poursuivit sa promenade, les mains derrière le dos. Cela aussi était beau, car durant quatre ans, il n’avait pas su qu’il fût possible de tenir les mains ainsi, sans qu’elles fussent enchaînées. Il les écarta et les réunit, à plusieurs reprises, émerveillé de leur mobilité. Un instant, il pensa à son pays natal. Que de choses s’étaient perdues : ses livres, ses partitions, tous ces menus et beaux fragments dont se composait la mosaïque d’une journée. Et aussi le sentiment de plonger de toutes les racines de son cœur dans un sol familier. Dans les profondeurs de cet humus frais et humide qu’avaient foulé ses pieds d’enfant. Cela était perdu. Le destin l’avait emporté, lui-même, comme le vent emporte une graine, et un jour il le laisserait retomber. S’il y avait encore de la vie en lui, il prendrait racine, fût-ce en terre étrangère. Peut-être la vie était-elle immortelle, comme le mal."

« Son plus grand bonheur est d’allonger ses doigts sur la mousse, d’ouvrir et de fermer ses mains au soleil. C’est pour lui le geste même de la liberté, de la délivrance, du salut. »

(Merci Marko! Grand merci!...Une lecture-sommet...or je crois que je ne serais jamais arrivée à Ernst Wieschert...Il faut absolument que je trouve Les enfants Jéromine)

Marko a écrit:
Ernst Wiechert a construit une œuvre d’une très grande spiritualité en tentant de trouver une issue à l’horreur de la guerre et de la déportation par le refus de la colère et de la haine et par le retour à la nature et à la foi, permettant ainsi de préserver son humanité.


Marko a écrit:
Je suis parfaitement athée, peut-être même agnostique, mais je pense que ça n'empêche pas d'apprécier ce type d'ouvrage où il y a une poésie et une élévation de pensée rares. Tellement rares même qu'ils en sont précieux et indispensables

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MessageSujet: Re: Ernst Wiechert [Allemagne]   ernst - Ernst Wiechert [Allemagne] - Page 3 EmptyMar 8 Juin 2010 - 23:05

Arghhh j'avais manqué ton post Coline! Heureux que ce livre te plaise autant mais je n'avais pas trop de craintes à ce sujet connaissant un peu tes goûts.

Quand je relis les phrases où tu me cites, je me trouves un peu pompeux et emphatique mais pourtant je ne sais pas comment dire autrement à quel point c'est un livre à part, humaniste et essentiel dans sa façon modeste finalement d'aborder ces questions de la barbarie et de la spiritualité. Mais pas une spiritualité grandiloquente ou intimidante, juste une quête de paix et de générosité à taille humaine pour lutter contre la tentation de la colère et de la vengeance. J'en profite pour rappeler de lire, dans un style tout autre évidemment, l'incroyable roman d'Hubert Selby Junior "Le Saule" (voir fil) qui aborde les même thèmes sous un angle plus brutal et moderne mais tout aussi bouleversant dans sa résolution...

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MessageSujet: Re: Ernst Wiechert [Allemagne]   ernst - Ernst Wiechert [Allemagne] - Page 3 EmptyMar 8 Juin 2010 - 23:14

Marko a écrit:
c'est un livre à part, humaniste et essentiel dans sa façon modeste finalement d'aborder ces questions de la barbarie et de la spiritualité. Mais pas une spiritualité grandiloquente ou intimidante, juste une quête de paix et de générosité à taille humaine pour lutter contre la tentation de la colère et de la vengeance.

Livre humain et modeste en effet...Il n'y a pas de leçons, pas de héros...Rien que de pauvres hommes dans le doute et la souffrance, qui ne doivent qu'à eux-mêmes, et à la fraternité qui les relie, de survivre au chaos et de reconstruire un espace d'humanité.
Admirable!

Marko a écrit:
J'en profite pour rappeler de lire, dans un style tout autre évidemment, l'incroyable roman d'Hubert Selby Junior "Le Saule" (voir fil) qui aborde les même thèmes sous un angle plus brutal et moderne mais tout aussi bouleversant dans sa résolution...


Tu fais bien de le rappeler! ernst - Ernst Wiechert [Allemagne] - Page 3 32962
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MessageSujet: Re: Ernst Wiechert [Allemagne]   ernst - Ernst Wiechert [Allemagne] - Page 3 EmptyMer 9 Juin 2010 - 18:25

coline a écrit:


Livre humain et modeste en effet...Il n'y a pas de leçons, pas de héros...Rien que de pauvres hommes dans le doute et la souffrance, qui ne doivent qu'à eux-mêmes, et à la fraternité qui les relie, de survivre au chaos et de reconstruire un espace d'humanité.

Je souligne le rôle du contact avec la nature qui, chez Wiechert, a des puissances de guérison, n'est-ce pas? Ayant lu Wiechert, on marche avec une attention renouvellée, et on aimerait ouvrir ses yeux pour ce qui nous entoure...
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MessageSujet: Re: Ernst Wiechert [Allemagne]   ernst - Ernst Wiechert [Allemagne] - Page 3 EmptyMer 9 Juin 2010 - 18:26

Marko a écrit:


J'en profite pour rappeler de lire, dans un style tout autre évidemment, l'incroyable roman d'Hubert Selby Junior "Le Saule" (voir fil) qui aborde les même thèmes sous un angle plus brutal et moderne mais tout aussi bouleversant dans sa résolution...

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Je note, merci!
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MessageSujet: Re: Ernst Wiechert [Allemagne]   ernst - Ernst Wiechert [Allemagne] - Page 3 EmptyMer 9 Juin 2010 - 22:37

tom léo a écrit:
coline a écrit:


Livre humain et modeste en effet...Il n'y a pas de leçons, pas de héros...Rien que de pauvres hommes dans le doute et la souffrance, qui ne doivent qu'à eux-mêmes, et à la fraternité qui les relie, de survivre au chaos et de reconstruire un espace d'humanité.

Je souligne le rôle du contact avec la nature qui, chez Wiechert, a des puissances de guérison, n'est-ce pas? Ayant lu Wiechert, on marche avec une attention renouvellée, et on aimerait ouvrir ses yeux pour ce qui nous entoure...

Tu fais bien d'insister sur ce point...Je l'avais indiqué dans mon commentaire, pas assez clairement peut-être :
coline a écrit:
Dans ce coin de marais les trois frères, Amédée, Erasme et Aegide vont recréer (pour eux et pour les êtres qu’ils se sentent en devoir de protéger) un espace d’humanité et d’espoir, en décalage total avec le contexte, rendu possible grâce à la paix et à la force que transmet la nature, grâce à l’amour qui les unit, grâce à leur incomparable grandeur d’âme et en dépit de la souffrance qui meurtrit lourdement chacun d’eux.

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MessageSujet: Re: Ernst Wiechert [Allemagne]   ernst - Ernst Wiechert [Allemagne] - Page 3 EmptyMer 29 Sep 2010 - 20:20

Missa sine nomine

Ah là là, que dire de ce roman si riche en émotions ? Lu presque d’une traite tellement on est happé par le récit de ces trois frères qui vivaient paisiblement dans leur château et se retrouvent confrontés à un bouleversement profond ? Le régime nazi les a emportés et séparés. Le roman commence lors du retour d’Amédée, qui a passé quatre ans dans un camp après avoir été dénoncé par le garde forestier de son domaine.
Ce personnage brisé est donc de retour chez lui. Il a subi tant de souffrance qu’il est devenu presque haineux à l’encontre de l’humanité, et souhaite vivre seul. Malgré tout, il reste sensible à la nature tranquille qui l’entoure, source d’apaisement, puis il va changer ; pas rapidement ni d’un seul coup, mais face à la détresse d’une jeune femme qui a tenté de le tuer, son cœur se modifie. Ca me rappelle tout ce qu’a écrit Cyrulnik sur la résilience, sauf que là, l’aide ne vient pas vraiment de ceux qui l’aiment : ses frères, et les habitants du village qui le vénèrent. Non, il est confronté à la souffrance, et c’est ce qui va déclencher la guérison en lui. C’est lui le plus atteint des trois, mais ses frères n’ont pas été épargnés ; Erasme souffre d’une terrible culpabilité, et Aegide semble moins touché, mais c’est un homme de la terre ; est ce à dire que le travail manuel est idéal pour oublier la souffrance ? Montaigne disait bien qu’un travail mécanique aidait à ordonner ses pensées. Mais là, il s’agit davantage d’assister au renouveau de la terre, à la fois immuable et source de promesses. Et puis, ce travail de la terre est aussi la certitude d’avoir de quoi nourrir les gens qui l’entourent…

Ce qui m’a fascinée, c’est la relation qui unit les trois frères. Les histoires de famille me passionnent, que les relations soient douloureuses ou harmonieuses. Et s’il s’agit d’amour fraternel, je fonds complètement… Ils forment à eux trois « comme une entité » et restent unis malgré le mariage de deux d’entre eux. Dès l’enfance, ils sont comme différents, et gardent cette particularité.

Il y a pas mal de nostalgie dans ce roman. Je ne suis pas du tout nostalgique, je ne crois pas au mythe de l’âge d’or, et je suis passionnée par les nouvelles technologies. Mais quand même, est ce qu’on devient tous comme le scaphandrier, qui n’est intéressé que par l’or ? Et cette beauté « qu’on ne peut pas toucher » ? Il faut que je réfléchisse à ça…
Et surtout, le style est magnifique, les mots sont ciselés, étincelants. Ce livre est plein de lumière.
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MessageSujet: Re: Ernst Wiechert [Allemagne]   ernst - Ernst Wiechert [Allemagne] - Page 3 EmptyMer 29 Sep 2010 - 23:42

krys a écrit:
Missa sine nomine
Ce livre est plein de lumière.
Et d'espoir en l'humain...
(Dis donc tu as été rapide pour le lire Krys! content)
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MessageSujet: Re: Ernst Wiechert [Allemagne]   ernst - Ernst Wiechert [Allemagne] - Page 3 EmptyMer 29 Sep 2010 - 23:46

Bienvenue dans le fan club d'Ernst Wiechert, Krys! Very Happy
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MessageSujet: sur wiechert   ernst - Ernst Wiechert [Allemagne] - Page 3 EmptyMar 27 Aoû 2013 - 21:14

Un auteur exceptionnel: la seule chose qui manque, c'est un groupe de pression sur une maison d'édition pour que ces chefs d'oeuvre soient enfin réédités!
J'avais envie de découvrir Wiechert: mais trouver ses livres est un véritable épreuve de patience.
"Missa Sine Nomine" et "Les enfants Jéromine" sont en effet à lire... mais j'ai un coup de coeur particulier pour "le bois des morts", d'abord car il s'agit du premier livre de Wiechert que j'ai lu mais aussi car le temps passé à Buchenwald hante beaucoup des personnages.
A signaler donc, "le bois des morts" -- une lecture bouleversante.
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