Valéria Bruni Tedeschi

Je ne savais pas que tout était autant autobio ! du coup, je suis bluffée.

En vrac.

J'ai aimé : la légèreté dans le grave. La gravité dans l'anodin. La loufoquerie dans le quotidien. La méchanceté dans la franchise. L'égoïsme dans la douleur.
Les digressions, les çapartensucetteàl'anis mais c'est normal, c'est la vie.
Les situations décalées qui pointent sur des choses terribles tout en gardant un regard vif.
Voir des acteurs que j'apprécie pour la sincérité qu'ils portent et transmettent. Notamment Céline Sallette, je trouve qu'elle accroche terriblement la caméra (j'aurais aimé la voir plus).

J'ai moins aimé : j'étais trop spectatrice. Trop loin. Ça survole trop de choses en même temps. Ça ne laisse jamais le temps aux choses de se poser (mais c'est aussi ce qui fait son intérêt). Du coup, je n'ai jamais été très émue ni très souriante. Toujours en demie teinte.

Moment agréable.
Envie de faire partie de cette famille (en être un maillon rapporté, c'est moins fun par contre. C'est un vrai clan fermé).
Certainement pas un film incontournable, et l'impression que le cinéma de Valeria Bruni-Tedeschi tourne en rond, mais elle a le mérite de ne pas en sortir tous les ans, et d'offrir un divertissement sensible et intelligent.
(C'est un peu notre Woody Allen à nous, en mieux ! Tac !)

La seule limite c'est qu'elle nous fait toujours le même numéro d'hystérie depuis Les gens normaux n'ont rien d'exceptionnel. Je la vois peu dans d'autres registres. Mais j'aime cet excès hypersensible et un peu givré. Elle est surtout époustouflante dans la pièce de Jon Fosse mise en scène par Chéreau. Du grand art!

Je comprends vos avis positifs sans les partager. De mon côté, j'ai été plus souvent agacé qu'emporté mais c'est forcément lié au jeu d'actrice de Valeria Bruni Tedeschi qui ne parvient pas à me convaincre dans la durée. J'y vois davantage d'artifice que de séduction et les rebondissements me semblent forcés, malgré une certaine efficacité dans la conduite de la mise en scène.
La famille italienne offre de beaux moments dans ces méandres, malaises et retrouvailles alors que je trouve les autres personnages très distants, notamment Louis Garrel toujours dans le même registre et assez laborieux.

Avadoro a écrit:

notamment Louis Garrel toujours dans le même registre et assez laborieux.

Ah! oui, Louis Garrel... soupir. Mais il faut reconnaitre que c'est le premier film que je vois où il n'est pas le pire des acteurs... Valéria Bruni Tedeschi fait bien pire.

Mon côté trop sage et pas drôle a sans doute exaspéré par cet amoncellement de bonnes idées inabouties , ce burlesque perpétuel qui envahit tout et a masqué totalement pour moi la  moindre émotion. Ce n'est pas tellement que j'ai trouvé ça fouillis ou confus, cet aspect là est plutôt jouissif. Plein de fois je me suis dit ah! quelle bonne idée, et ça a fait flop. Plein de fois je me suis dit c'est marrant, ça, et ça partait en dérisoire. Pas une fois je n'ai vraiment ri ou pleuré dans ce film qui se voudrait tragi-comique. Je ne suis jamais arrivée à l'émotion. Snif, ça aurait pu être vraiment bien, cette histoire de "Les riches aussi ont leurs névroses",  si ce n'avait pas été Valérie Bruni Tedeschi aux commandes, mais quelqu'un qui maitrise un peu plus toutes ces choses tellement sensibles pour elle, et endigue son côté regardez-moi comme je suis fofolle!

Queenie a écrit:

l'impression que le cinéma de Valeria Bruni-Tedeschi tourne en rond,

Oui, elle tourne en rond dans une espèce de spirale qui la pousse à se caricaturer elle-même.

Marko a écrit:

. Et il y a ce dernier saut enfantin de Louis Garrel qui redonne le sourire.

Oui, c'est très cool, cette image, ça donne plein de regrets d'un film beaucoup plus tendre et que j'aurais aimé.