Le Jourde et Naulleau

La critique est aisée, mais l'art est difficile, certes. Mais critiquer la critique, c'est aussi un art très facile (ils tendent la perche, souvent, les critiques).
Et dire que "Ce sont les ratés les plus rances qui décrètent le goût du jour", ça veut dire que les gens sont crétins de suivre ce que des ratés leur dictent.
Dans ces conditions, ça ne me dérange pas vraiment, je dois dire.

Que de soit des ratés ou des idiots qui dictent aux crétins ce qu'ils doivent apprécier, où est le problème ? Vaut-il mieux qu'un crétin apprécie sans comprendre une bouse cosmique, ou bien un authentique chef-d'oeuvre de la littérature ?

Liquider le rôle de la critique, c'est faire un amalgame entre la mauvaise critique et la bonne ; et donc tomber dans le même piège que les critiques qui sont accusés de ne rien comprendre.

Expie, je ne sais pas comment tu as lu Le Jourde et Naulleau...
Pour ma part je grapille dedans lors de moments détendus...
Ils me font tout de même pas mal rire même s'ils forcent le trait.

J'autre jour, j'ai vu Labro présentant son dernier livre dans une émission, je me suis marrée, je retrouvais vraiment le Labro du Jourde et Naulleau...

Charles a écrit:

J’avais vu cette émission lors de sa diffusion et je n’en avais pas gardé le même souvenir qu’Armor-Argoat. J’ai donc revu le passage de Philippe Besson dans On n’est pas couché. Alors certes Eric Naulleau est plus tendre avec ce Besson ci qu’avec l’autre mais pas de quoi crier à la connivence : il n’a parlé en tout et pour tout que des prix littéraires. Naulleau a fait la critique d’une " certaine presse " sous-entendu Télérama et consorts ainsi que des Goncourt & Cie mais à a aucun moment il n’a encensé le dernier livre de Besson. Il lui a simplement accordé le mérite de ne pas participer à cette course quelque peu ridicule en sortant ses livres après la rentrée littéraire et en restant fidèle à Julliard éditeur pas très populaire dans les " milieux autorisés ". Zemmour à ensuite parler du livre dans des termes assez peu flatteurs donc dans l’ensemble ça sentait pas le serrage de mains dans les coulisses et la tape amicale dans le dos. La chronique était juste un peu plus honnête et moins manichéenne qu’à l’habitude.

Je n'ai pas jamais crié à la connivence, j'ai juste évoqué le fait qu'Eric Naulleau apprécie apparemment énormément les écrits de Besson ! C'était là mon seul propos. Je dois être naïve, mais je n'ai même pas imaginé qu'il pouvait y avoir de petits arrangements entre amis dans les coulisses. C'est d'ailleurs Zeymour qui évoque la connivence, ce dont je ne me souvenais pas.

J'ai écouté l'extrait que tu proposes ( et qui n'apparaît pas dans ton message, tu as oublié de mettre un espace avant le lien ) ; https://www.dailymotion.com/search/naulleau%252Bbesson/video/x82c9w_phillipe-besson-vs-zemmour-naulleau_fun]en%20ligne
Ce que tu dis est en partie vrai, notamment le fait que Zeymour soit dubitatif ; mais je maintiens que Naulleau est très, très élogieux, surtout quand on le connaît ! Par ailleurs il est intervenu à d'autres moments dans l'émission, toujours en bien. Et il a bel et bien dit, en conclusion, que Besson est injustement ignoré des jurés de Goncourt ! ( ce qui n'est pas dans l'extrait )

PS : Naulleau à propos d'Atiq Rahimi, en résumé ça donne ça : "On a donné le Goncourt à un sympathique afghan politiquement correct dont le livre est digne d'une rédac d'un gamin de quatrième. Tout plutôt que Besson !"

kenavo a écrit:

Armor-Argoat a écrit:

J'ai vu samedi chez Ruquier un Naulleau absolument dithyrambique sur Philippe Besson, à son avis injustement ignoré des jurés du Goncourt...

merci pour cette information..
comme tu as pu le voir sur le fil de Besson - j'aime bien le lire.. mais de là jusqu'à citer le Goncourt
et bien.. un bel exemple de 'les goûts et les couleurs....'

Effectivement Philippe Besson a fait le tour de tous les plateaux pour la promotion de son dernier roman.
Je pense que Naulleau déteste Patrick Besson et toute l'émission de Ruquier s'est faite autour de cette confusion fréquente entre Patrick et Philippe (Besson), le méchant (Patrick bien sûr) et le gentil.
Je suis une fan des livres de Besson. Mais de là à lui donner le Prix Goncourt, c'est un pas que je ne franchirai pas car il manque quelque chose. Besson a dit, avec une modestie peut-être fausse, qu'il ne visait aucun prix d'où ses publications en début d'année, chez un éditeur jamais récompensé au Goncourt. Alors pourquoi en parler ?

coline a écrit:

Expie, je ne sais pas comment tu as lu Le Jourde et Naulleau...
Pour ma part je grapille dedans lors de moments détendus...
Ils me font tout de même pas mal rire même s'ils forcent le trait.

J'autre jour, j'ai vu Labro présentant son dernier livre dans une émission, je me suis marrée, je retrouvais vraiment le Labro du Jourde et Naulleau...

Je l'ai lu comme des critiques pleines de mauvaise foi assumée. C'est très drôle, la mauvaise foi !
Ils grossissent le trait, oui, mais à la base, il était là, le trait, même si on ne le remarquait pas forcément. Ils servent de révélateurs aux tics et manies des écrivains. Le "suivez mon regard" et le "comme par hasard" de Sollers, par exemple. A chaque fois que, dans un extrait Sollersien, je tombe sur ces mots, ça me fait rire.

eXPie a écrit:

coline a écrit:

Expie, je ne sais pas comment tu as lu Le Jourde et Naulleau...
Pour ma part je grapille dedans lors de moments détendus...
Ils me font tout de même pas mal rire même s'ils forcent le trait.

J'autre jour, j'ai vu Labro présentant son dernier livre dans une émission, je me suis marrée, je retrouvais vraiment le Labro du Jourde et Naulleau...

Je l'ai lu comme des critiques pleines de mauvaise foi assumée. C'est très drôle, la mauvaise foi !

Oui c'est évidemment comme cela qu'il faut le lire...
Ce que je voulais savoir c'est si tu l'avais lu d'un bloc, en une fois...Moi je le consulte par moments, comme j'aurais fait d'un Lagarde et Michard quoi...Et chaque fois, ils me font bien rire...

Charles a écrit:

On ne voit toujours pas la même chose... Je maintient qu'a aucun moment Naulleau ne fait l'éloge de Besson ! Il ne dit pas que celui-ci mériterait le Goncourt : il dit que le comité du Goncourt préférait le donner à un livre de bricolage qu'a Besson. Y a une nuance ! .

Euh oui merci j'avais compris ! Ca c'est dans l'extrait que tu nous donnes à visionner.

Je me souviens bien, parce que ça m'a marqué, que Ruquier conclut l'interwiev en disant : "donc si je comprends bien, Besson est injustement ignoré des jurés du Goncourt", et que Naulleau aquiesce. ( je ne me souviens plus du terme exact qui accompagne son hochement de tête ).Et il ne faut pas oublier que dans cette émission il y a plusieurs interventions, pas seulement lorsque l'invité est dans le fameux fauteuil. Naulleau a d'ailleurs explicitement dit que c'était un très bon livre à plusieurs reprises, il n'a pas parlé que des prix. Mon propos porte sur l'ensemble des remarques de Naulleau, ce que j'ai déjà dit dans mon précédent message.

Après nous pouvons tout à fait avoir un avis qui diffère, chacun perçoit les choses sous un angle qui lui est propre ; mais attention au ton que tu emploies pour exprimer ton désaccord, car là j'ai un peu l'impression d'être prise pour une gourde. On va dire que cela vient de la fougue de la jeunesse !

Sans rancune !