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| Hisham Matar [Libye] | |
| | Auteur | Message |
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domreader Zen littéraire
Messages : 3409 Inscription le : 19/06/2007 Localisation : Ile de France
| Sujet: Hisham Matar [Libye] Ven 19 Déc 2008 - 13:29 | |
| Hisham Matar est né de parents libyens à New York et a passé son enfance en Amérique où son père travaillait pour la délégation libyenne de l’ONU. Sa famille est rentrée à Tripoli lorsqu’il avait 3 ans, il y a alors passé le reste de son enfance. Son père fut arrêté sous le régime Khadaffi et accusé de trahison, ils furent alors obligés de quitter la Libye et de s'exiler d'abord en Egypte au Caire où lui et son frère ont terminé leurs études, puis en Angleterre où il termina ses études et devint architecte. En 1980, son père, toujours considéré comme dissident par le régime Khadaffi, est kidnappé et rapatrié vers la Libye. Il est d'abord porté disparu, puis en 1986, la faille reçoit deux lettres de sa main qui les informe qu'il est prisonnier dans la prison Abu-Salid de Tripoli. Depuis, plus de nouvelles... Hisham Matar a commencé par écrire de la poésie et du théâtre. Il a commencé à écrire son premier roman en 2000 'Au Pays des Hommes' qui fut dans la shortlist pour le Booker en 2006. Je vous mets un post très vite sur ce premier livre, largement inspiré de sa vie... | |
| | | domreader Zen littéraire
Messages : 3409 Inscription le : 19/06/2007 Localisation : Ile de France
| Sujet: Re: Hisham Matar [Libye] Sam 20 Déc 2008 - 19:56 | |
| Au Pays des Hommes Hisham Matar
Pour Suleiman (dit Slooman), 9 ans, beaucoup de choses ne tournent pas rond. Que fait donc son père en plein centre de Tripoli alors qu’il est censé être en voyage d’affaires ? Quel est donc le mystérieux médicament que sa mère achète discrètement, dans de petites bouteilles, chez le boulanger. Les nuits où elle en prend, elle devient d’abord loquace et raconte son enfance à Suleiman, mais ensuite elle ne se sent pas bien. Elle est toujours 'malade' lorsque Suleiman, le père, est « en voyages d’affaires ». Il est évident qu’on cache beaucoup de choses au petit Suleiman qui perçoit le monde avec une certaine distorsion. Mais quand le père rentre c’est la fête, et puis ses amis aussi viennent à la maison pour de longs conciliabules joyeux ou sérieux selon les cas. Suleiman vit dans l’insouciance, la lumière et la chaleur de l’enfance jusqu’au jour où des hommes mystérieux viennent arrêter le voisin, le professeur, Ustah Bachir. C’est l’ami du père de Suleiman et aussi le père de Kareem son meilleur ami. Le monde du petit Suleiman s’écroule alors, il lui semble que plus rien n’est simple. Son propre père disparaît, il ne faut plus fréquenter les voisins, Suleiman ne sait plus que penser des gens qui seraient donc à présent des traitres. Sa mère et Moosa, un ami de son père brûlent même précipitamment , en cachette, tous les livres de son père. Quelques semaines plus tard on assiste même aux semi-aveux publics d’Ustah Bachir à la télé. Puis quelques semaines plus tard, le père de Suleiman est arrêté. Entre-temps, la pendaison d’Ustah Bachir est diffusée à la télé il a probablement été dénoncé par Suleiman qui sera d’ailleurs relâché en fort piteux état tant il a été torturé. Moosa, dénoncé lui aussi se voit obligé de retourner en Egypte avec toute sa famille. Le petit Suleiman sera d’ailleurs lui aussi envoyé en Egypte pour y finir de grandir, loin de la tyrannie du Guide, Khadaffi. Car dès lors qu’on a été inquiété, jamais plus on ne sera à l’abri….et le règne du Guide est bien long.
Un bon premier roman, qui se distingue plus par l’évocation de scènes très fortes que par un véritable style littéraire. L’enfance manipulée, détruite, est au centre du livre, il est intéressant de voir comment l’enfant est influencé, manipulé, près à dénoncer, même les meilleurs amis de la famille, et à rejeter son meilleur ami, comme un traître. L’atmosphère étouffante de la Libye n’est en rien différente de celle de toutes les dictatures, avec ses polices, sa peur rampante, ses dénonciateurs, ses voisins espions, ses disparitions, ses tortures, ses exécutions publiques et aussi ses rêveurs, ceux qui résistent. Cette atmosphère est particulièrement bien rendue à travers les yeux d’un enfant, d’un innocent qui ignore tout du monde qui l’entoure tant on essaie de l’en préserver. Un roman intéressant aussi par le fait qu'on lit rarement sur ce pays, en particulier par des romanciers (en ce qui me concerne en tout cas). | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Hisham Matar [Libye] Dim 14 Juin 2009 - 23:23 | |
| J'ai beaucoup aimé "Au pays des hommes" où Hisham Matar raconte une enfance lybienne entre innocence et découverte confuse d'un monde cruel, celui de la dictature de Kadhafi. Un roman à hauteur d'enfant qui rappelle parfois "Les cerfs volants de Kaboul", sans toutefois posséder une trame narrative aussi forte. Un livre édifiant, sans trémolos excessifs, qui témoigne une fois de plus de la richesse de la littérature britannique, nourrie de tous ses écrivains nés aux quatre coins du monde. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Hisham Matar [Libye] Lun 15 Juin 2009 - 0:33 | |
| Je le note celui-là... Il me tente bien. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Hisham Matar [Libye] Jeu 12 Jan 2012 - 13:25 | |
| Une disparition - Citation :
- Dans l'intimité d'une chambre d'hôtel genevoise, Kamal Pasha et-Alfi, dissident politique sous une dictature arabe et ancien ministre de la monarchie égyptienne, est enlevé sous les yeux de Béatrice Benameur, sa maîtresse.
Son fils Nuri, adolescent à l'époque, n'aura de cesse d'élucider ce mystère. Mais le goût des non-dits fait loi dans l'ambiance calfeutrée de la haute société du Caire, et ses questions restent lettre morte. Dans le premier roman de Hisham Matar (Au pays des hommes), auteur libyen de langue anglaise, un enfant voyait son père enlevé par les sbires de Kadhafi. Une situation que l'écrivain a vécu dans la réalité, dans les années 70. La trame du deuxième livre de Matar, Une disparition, s'appuie sur un argument semblable, l'Egypte se substituant à la Libye. Le narrateur est cette fois plus âgé, un adulte qui se remémore ses années d'adolescence au moment où son père est kidnappé et ne réapparaîtra plus. Une disparition n'est cependant pas qu'un roman sur l'absence et un impossible deuil, il est également la description d'un singulier triangle amoureux : le fils, le père et sa deuxième femme, bien plus jeune que ce dernier (sa première épouse est morte dans des circonstances mystérieuses). Comment grandir à l'ombre d'un géniteur dont on ignore s'il est encore vivant ? Comment se forger une identité alors que sa maison est tour à tour à Londres, en Suisse et au Caire ? Le livre pose toutes ses questions dans un style d'une élégance et d'une fluidité rares. La sensibilité pudique de l'écriture de Matar, sans trémolos mélodramatiques, donne tout son cachet à ce très beau roman qui peut aussi se lire comme un thriller psychologique ou un récit d'apprentissage sentimental et sensuel. C'est superbe. | |
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