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| | Cadeau de Noël pour Parfumés... | |
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coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Cadeau de Noël pour Parfumés... Dim 21 Déc 2008 - 23:20 | |
| Je pensais que nous pourrions sur ce fil poster un texte, une image, un morceau de musique, etc...auquel nous tenons beaucoup, pour l'offrir aux Parfumés... | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Cadeau de Noël pour Parfumés... Dim 21 Déc 2008 - 23:22 | |
| J'ai trouvé chez Sylvie Germain, IMMENSITES , le secret du bonheur des arbres... Pourrait-il être celui des humains?
[La fille de Prokop a voulu mourir parce que son amour l’a laissée…Prokop lui écrit un conte qui parle d’un chemin, des arbres et d’une croix…. Voici un extrait du passage qui concerne les arbres…Il parle du secret du bonheur des arbres (après avoir parlé du grand malheur des arbres)]
« Ecoute, jeune fille, toi dont le cœur se ferme à la bonté du monde, je te raconterai le grand bonheur des arbres. Je te dirai le secret de leur bonheur fou que rien ne peut détruire, pas même la longue épreuve de la soif ni la lente agonie sous le froid et l’orage, sous le feu ou la hache. Et ce secret est simple. Il coule dans leur sève, il verdoie dans leurs feuilles, il tremble dans leur chair, comme le chant des oiseaux auquel il se confond. Il s’appelle patience, ce doux secret ligneux.
Regarde, jeune fille, toi qui erres pour fuir ton chagrin, regarde bien la patience des arbres. Elle est si grande, elle est l’humilité. Ils consentent à tout. Ils consentent à l’immobilité qui leur est imposée, et à la solitude à laquelle ils sont voués. Leurs branches ont beau se tendre, elles n’atteignent rien, ni l’horizon qui les encercle, ni le ciel qui se meut en multiples variations de couleurs, ni les autres arbres qui croissent à leurs côtés. A peine s’effleurent-ils, parfois, du bout de leurs rameaux. Mais la jouissance de l’enlacement, l’oubli de soi contre le corps de l’autre, leur sont à jamais refusés. Ils se nourrissent de lumière, de pluie et de rosée, et ils n’ont d’autre voix pour exprimer leurs plaintes, leurs désirs et leurs rêves, que celle que le vent veut bien de temps à autre leur prêter en froissant leurs feuillages. Tout leur vient du dehors, d’un ailleurs où ils ne peuvent s’aventurer. Ils ne possèdent rien en propre, si ce n’est leur patience. Et ce qui leur advient, ils ne le gardent pas. Ils ne retiennent rien, eux qui sont retenus sans espoir de délivrance par la force du sol. Ils laissent s’éclore et s’épanouir leurs fleurs à la face du ciel, et leurs fleurs se faner, et mûrir leurs fruits que viennent becqueter les oiseaux de passage. Ils distribuent aux vents, aux abeilles, aux oiseaux, et à toute bestiole les mannes végétales qu’ils ont longuement secrétées. Et ils offrent le gîte à toute bête qui cherche abri. Ils donnent jusqu’à leur ombre. Leur ombre large et bleue qui tremble sur la terre dont ils sont prisonniers. Ils n’ont pas de rancoeur, ils n’ont pas d’amertume. Ils exhalent leurs peines en senteurs délicates et en fins chuchotis. Ils portent les enfants aux rêves intrépides jusqu’à la cime de leurs songes végétaux, les bercent dans leurs bras, leur apprennent à regarder la terre avec des yeux nouveaux, avec un cœur plus doux. Et leur apprennent à regarder le ciel avec des yeux immenses, avec une âme cristalline.
Contemple, jeune fille, la patience des arbres qui attendent debout que tout leur soit donné, leurs branches étendues comme des bras de mendiants. Ils attendent en pauvres pour combler ensuite de ce qu’ils ont reçu les autres créatures. Relève, jeune fille, tes yeux aux paupières endolories de larmes, apprends à voir de nouveau, contemple la patience des arbres, eux qui veillent sans fin, de l’aube à la nuit et de la nuit au jour, leurs branches dressées comme des bras d’hommes en prière. Reçois cette patience, car même de cela ils font don. Accueille cette patience,elle est humilité, douceur et prodigalité. Elle est un pur amour, aux racines noueuses et tordues de souffrance. Elle est une oraison. » | |
| | | mimi Sage de la littérature
Messages : 2032 Inscription le : 19/07/2007 Localisation : Auvergne
| Sujet: Re: Cadeau de Noël pour Parfumés... Dim 21 Déc 2008 - 23:32 | |
| Merci pour ce fil, Coline. Ton extrait me rappelle celui que je viens de lire de Orsenna.
"La vocation de la botanique lui était venue très tôt, dès l'âge de quatorze ans. Un jour que, dans sa maison, deux adultes se déchiraient pour je ne sais plus quelle histoire de coucherie. Pour échapper aux larmes et aux cris, il était descendu se promener dans le parc de la ville qu'il habitait alors : Biarritz. Et là, dans ces allées désertes, dans l'air du soir rosé par les derniers rayons du couchant, la vérité était apparue, évidente, implacable : les plantes faisaient honte aux humains. Elles aussi naissaient, vivaient et mourraient. Elles aussi avaient leurs amours et leurs tracas. Mais elles ne jugeaient pas nécessaire, pour autant, de prendre le ciel à témoin et d'empoisonner l'atmoshère par des sanglots et des hurlements. Elles se contentaient d'être. La vie végétale était aussi diverse, joyeuse et désespérée, aussi vivante que la nôtre. Elle nous donnait simplement un exemple de silence et de dignité". | |
| | | Steven Zen littéraire
Messages : 4499 Inscription le : 26/09/2007 Age : 51 Localisation : Saint-Sever (Landes)
| Sujet: Re: Cadeau de Noël pour Parfumés... Dim 21 Déc 2008 - 23:45 | |
| Oui, merci Coline. Petite poésie musicale : - Citation :
- Les mots divins, les mots en vain,
Les mots de plus, les motus Les mots pour rire, les mots d'amour les mots dits pour te maudire Les mots bruissants comme des rameaux les mots ciselés comme des émaux la faim de mots, la soif de mots Qui disent quelque chose
Les mots chéris qui sur mes lèvres N'ont pas trouvé leur place Les mots muets, les mots buée Comme un baiser sur la glace les mots bouclés, clés de l'espace Les mots oiseaux qui laissent des traces
Les mots qui tuent, les mots qui muent Les mots tissant l'émotion Les mots pâlis, les mots salis les mots de prédilection Les mots qui te caressent comme des mains Les mots divins, les mots devins Les premiers mots La fin des maux
Claude Nougaro, Album "La note bleue"
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| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Cadeau de Noel Lun 22 Déc 2008 - 0:02 | |
| Sur les arbres aussi : Le bruit de la gognée contre les troncs, signalant un bucheron dans le silence de la foret, ce bruit-là on ne l'entend plus. Les tronçonneuses l'ont remplaçé. Leur vacarme présente évidemment un avantage : on le perçoit de loin... Mais il y a dans ce bourdonnement obstiné cmme la vibration d'une nuée de guepes énervées, le cri d'un instrument impatient d'en finir avec l'arbre, et trépignant de rage dans les mains du tronçonneur. Rien du choc cadencé, patient de la hache qui prend l'arbre en coin, le grignote, le ronge peu à peu, et l'abat en un combat presque loyal. Parfois des arbres écrasaient leurs abatteurs...
Aujourd'hui, les arbres meurent sans combat, fauchés nets en quelques minutes. Ce bruit des arbres qui s'abattent, je l'ai entendu maintes fois au cours de cette marche. Plus souvent que le chant des oiseaux qui se fait de plus en plus rares. Jacques LACARRIERE - Chemin faisant. Dans un album qu'on m'a offert et qui s'intitule : ARBRES. Parce que j'aime les arbres... et les oiseaux.
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| | | bulle Zen littéraire
Messages : 7175 Inscription le : 02/07/2007 Age : 67 Localisation : Quelque part!
| Sujet: Re: Cadeau de Noël pour Parfumés... Lun 22 Déc 2008 - 0:33 | |
| Conte de Noël - Un merveilleux conte de Noël à découvrir. l'esprit de Noël, selon Dino Buzzati - Spoiler:
L'antique palais épiscopal est sombre, ogival; le salpêtre y est partout incrusté. S'Y trouver pendant les nuits d'hiver représente un véritable supplice. La cathédrale qui le jouxte est immense, une vie entière ne suffirait pas pour en faire le tour, elle contient un tel entrelacement de chapelles et de sacristies que, depuis maintenant des siècles d'abandon, il en reste encore un certain nombre pratiquement inexplorées. On peut se demander ce qu'au soir de Noël fera le pauvre archevêque, seul dans son palais, tandis que la ville entière fêtera l'événement. Comment parviendra-t-il à vaincre sa mélancolie? Tout le monde trouve alors de quoi se consoler; le bébé s son train et Pinocchio, sa petite soeur une poupée, la maman tous les siens réunis autour d'elle, le prisonnier la voix d'un autre dans la cellule voisine, le vieux garçon son compagnon de bamboche... Comment l'archevêque va-t-il s'y prendre? Le fidèle don Valentino, secrétaire de Son Excellence, ne pouvait réprimer un sourire chaque fois qu'on lui posait ce genre de question: le soir de Noël, l'archevêque avait Dieu. Agenouillé, totalement solitaire, en plein milieu de la glaciale cathédrale désertée, il pourrait à première vue attirer la compassion. Tout au contraire: ah, si l'on savait!...Non, solitaire, il ne l'est pas, il n'a pas même froid, il ne se sent nullement abandonné. Le soir de Noël, le Seigneur envahit le temple – rien que pour l'archevêque – et la nef en dégorge littéralement, au point qu'il est quasiment impossible de fermer le portail. Et il y a beau n'y avoir ni poêle ni radiateurs, il règne une telle chaleur que les vieilles couleuvres se réveillent dans le sépulcre des prélats historiques et se faufilent en grimpant par les soupiraux, viennent gentiment pointer la tête aux balustres des confessionnaux.
C'est ainsi qu'était le Dôme ce soir-là; débordant de la présence de Dieu. Et, tout en sachant pertinemment que cela n'entrait pas dans ses attributions, don Valentino s'insgéniait pendant bien plus lontemps que nécessaire à mettre en place le prie-Dieu du prélat. Pas besoin de sapin, de dinde et de champagne. Une vraie nuit de Noël, quoi!.... Sinon qu'en plein milieu de ses saintes pensées don Valentino entendit frapper au portail. ''Qui peut bien venir se présenter à la porte du Döme, se demanda-t-il, le soir de Noël? N'ont-ils pas suffisamment prié? Quelle frénésie les prend donc? '' Il n'en alla pas moins ouvrir et, en même temps qu'une bourrasque de vent, pénétra un petit pauvre en haillons. '' Quelle abondance de Dieu!'' s'exclama celui-ci en regardant autour de lui avec un sourire extasié. '' comme c'est beau! On le devine même de l'extérieur. Ah, Monseigneur, ne pourriez-vous m'en laisser un petit peu? Pensez donc: c'est la nuit de Noël...'' '' Pas question!"" répliqua le prêtre. '' C'est pour Son Excellence l'archevêque. Il en aura besoin dans quelques heures. Son Excellence mène déjà une vie de saint, tu ne voudrais quand même pas prétendre qu'il reconce à Dieu par-dessus le marché! Et pui d'ailleurs, tu n'as aucune raison de m'appeler monseigneur. '' '' Pas même un petit peu, mon révérend? Un tout petit peu: il y en a tant! Son Excellence ne s'en apercevrait même pas...'' '' Je t'si dit que non.... Tu peux t'en aller... Le Dôme est fermé au public....'' et il congédia le petit pauvre avec un billet de cinq lires.
Mais, dans le même temps que le malheureux quittait la cathédrale, Dieu disparut. Effaré, don Valentino regarda autour de lui, puis scruta en vain les voûtes ténébreuses: Dieu n'était pas là nonplus. Tout ce spectaculaire appareil de colonnades et de statues, de baldaquins, d'autels, de chapelles et d'estrades, de candélabres et de draperies, d'habitude tellement imposant et mystérieux, était devenu à l'improviste inhospitalier et parfaitement sinistre. Et dans deux heures à peines l'archevêque qui allait descendre! Fou d'inquiétude, don Valerio entrouvit le portail, regarda sur la place. Rien. Au-dehors de l'église, bien que ce fût Noël, il n'y avait aucune trace de Dieu. Des milliers de fenêtres illuminées parvenaient les échos de rires, de musiques, de verres brisée, et même de gros jurons. Mais pas de chants, pas de cloches. Don Valerio sortit dans la nuit et se hasarda sur les routes profanes, encerclé par le fracas de bacchanales impies. Mais il savait parfaitement ou il devait se rendre . Quand il entra dans la maison en question, la famille entière était assise à la table. Ils se regardaient tous avec amour et un peu de Dieu flottait autour d'eux. '' Joyeux Noël, mon révérend!'' fit le père de famille, '' Prenez donc une chaise » '' Je suis pressé, mes amis'', répondit-il. '' Figurez-vous qu'à cause d'une étourderie que j'ai faite, Notre Seigneur a abandonné la cathédrale. Et Son Excellence va bientôt venir y prier. Pourriez-vous me prêter le vôtre? D'autant que, puisque vous vous trouvez en compagnie, vous n'en avez pas un besoin absolu. '' Mon cher don Valentito'', répliqua le père de famille, '' Il me semble qu vous oubliez que nous sommes le jour de Noël. Et ce serait justement aujourd'hui que mes enfants devraient se priver du bon Dieu? Vraiment, don Valentino, je m'étonne...'' Dans l'instant même ou il pronoçait ces mots, Dieu s'éclipsa, les sourires heureux de l'assistance se figèrent et le poulet rôti sembla n'être plus que de la cendre entre les dents. En route de nouveau donc, en pleine nuit, tout au long des rues désertes. Don Valentino marchait, marchait et, soudain, il le revit. C'était à la porte de la ville, devant lui la pleine campagne s'étendait dans une obscurité vaguement blafarde à cause de laneige. Par- dessus les prés et les champs de mûriers, Dieu ondoyait, comme s'il était dans l'attente de quelque chose ou de quelqu'un. Don Valerio tomba à genous.
Mais, dans le même temps que le malheureux quittait la cathédrale, Dieu disparut. Effaré, don Valentino regarda autour de lui, puis scruta en vain les voûtes ténébreuses: Dieu n'était pas là non plus. Tout ce spectaculaire appareil de colonnades et de statues, de baldaquins, d'autels, de chapelles et d'estrades, de candélabres et de draperies, d'habitude tellement imposant et mystérieux, était devenu à l'improviste inhospitalier et parfaitement sinistre. Et dans deux heures à peines l'archevêque qui allait descendre! Fou d'inquiétude, don Valerio entrouvit le portail, regarda sur la place. Rien. Au-dehors de l'église, bien que ce fût Noël, il n'y avait aucune trace de Dieu. Des milliers de fenêtres illuminées parvenaient les échos de rires, de musiques, de verres brisée, et même de gros jurons. Mais pas de chants, pas de cloches. Don Valerio sortit dans la nuit et se hasarda sur les routes profanes, encerclé par le fracas de bacchanales impies. Mais il savait parfaitement ou il devait se rendre . Quand il entra dans la maison en question, la famille entière était assise à la table. Ils se regardaient tous avec amour et un peu de Dieu flottait autour d'eux. '' Joyeux Noël, mon révérend!'' fit le père de famille, '' Prenez donc une chaise » '' Je suis pressé, mes amis'', répondit-il. '' Figurez-vous qu'à cause d'une étourderie que j'ai faite, Notre Seigneur a abandonné la cathédrale. Et Son Excellence va bientôt venir y prier. Pourriez-vous me prêter le vôtre? D'autant que, puisque vous vous trouvez en compagnie, vous n'en avez pas un besoin absolu. « Mon cher don Valentito'', répliqua le père de famille, '' Il me semble qu vous oubliez que nous sommes le jour de Noël. Et ce serait justement aujourd'hui que mes enfants devraient se priver du bon Dieu? Vraiment, don Valentino, je m'étonne...'' Dans l'instant même ou il prononçait ces mots, Dieu s'éclipsa, les sourires heureux de l'assistance se figèrent et le poulet rôti sembla n'être plus que de la cendre entre les dents. En route de nouveau donc, en pleine nuit, tout au long des rues désertes. Don Valentino marchait, marchait et, soudain, il le revit. C'était à la porte de la ville, devant lui la pleine campagne s'étendait dans une obscurité vaguement blafarde à cause de la neige. Par- dessus les prés et les champs de mûriers, Dieu ondoyait, comme s'il était dans l'attente de quelque chose ou de quelqu'un. Don Valerio tomba à genoux. '' Mais que faites-vous là, mon révérend? « « lui demanda un paysan qui passait. '' Vous voulez prendre le mal, avec ce froid? '' Regarde au ciel, mon fils. Ne vois-tu rien? '' Le paysan regarda, étonné. ''Eh bien, oui '', dit-il. '' C'est le nôtre: il revient à chaque Noël pour bénir nos champs. ''
« Écoute » , reprit don Valentino. « Ne pourrais-tu m'en doner un petit peu? À la ville, nous n'en avons plus; même les églises en sont démunies. Laisse-m'en un petit bout, afin que l'archevêque puisse au moins passer son Noël convenablement. » « Mais vous rêvez, mon pauvre monsieur le révérend! Je me demande bien quels horribles péchés vous avez dû commettre dans votre ville. À qui la faute? C'est votre problème.... » « Oui, c'est un péché, assurément. Et qui ne pêche jamais? Mais mon cher enfant, pense au nombre d'âmes que tu peux sauver, rien qu'en me disant oui.... » « J'ai déjà suffisamment à faire pour sauver la mienne! » ricana le paysant et, dans l'instant même ou il disait cela, le Seigneur se retira d'au-dessu de ses champs et disparut dans l'obscurité. En route de nouveau, toujours plus loin. Dieu semblait se faire plus rare chaque fois et aucun de ceux qui en possédaient une parcelle n'entendait la lâcher; de sorte qu'à l'instant même ou ils manisfestaient leur refus, Dieu disparaissait, s'éloignant toujours davantage. Et voici donc notre don Valentino aux limites extremes d'ine immense lande. Au fond, tout à fait à l'horizon, Dieu resplendissait doucement, comme un nuage effilé. Le petit prêtre se jeta à genoux dans la neige. « Seigneur, je t'en prie, attens-moi» , suppliait-il. « Par ma faute, l'archevêque est resté seul ce soir, et c'est Noël.... » Il se releva, les pieds gelés, et se remit en marche dans la brume et la neige, s'enfonçant jusqu'aux genoux, s'étalant parfois de tout son long. Combien de temps allait-il pouvoir tenir ainsi? Il finit par entendre un immense et pathétique choeur, des voix d'anges, et par percevoir un rayon de lumière qui filtrait à travers le brouillard. Il ouvrit un petit portillon de bois: de l'autre côté il y avait une église gigantesque au milieu de laquelle, faiblement éclairé, priait un homme. Et l'église était tout emplis de paradis. « Frère... », gémit don Valentino, à bout de forces, le corps partout hérissé de glaçons. « Aie pitié de moi. Par ma faute, mon archevêque est demeuré tout seul et a besoin de retrouver Dieu. Donne-m'en un peu, s'il te plaît... » L'homme en prière se retourna lentement. Et don Valentino, en le reconnaissant, se sentit blêmir encore davantage. L'archevêque se releva et, tout auréolé de Dieu, vint vers son secrétaire. «Joyeux Noël, don Valentino! » lui lança-t-il. « Mon cher garçon, mais ou es-tu donc allé te fourrer? Peut-on savoir ce que tu es allé chercher dehors, par une nuit à ne pas y mettre un chien? »
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| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: Cadeau de Noël pour Parfumés... Lun 22 Déc 2008 - 9:34 | |
| merci pour ce fil Coline et pour le choix de ce livre qui m'attire. merci à Steven, Mimi, Bulle, Bix pour vos extraits bien choisis également. | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| | | | mimi Sage de la littérature
Messages : 2032 Inscription le : 19/07/2007 Localisation : Auvergne
| Sujet: Re: Cadeau de Noël pour Parfumés... Lun 22 Déc 2008 - 12:59 | |
| Je vais vous faire un petit cadeau à tous. Allez voir ici ! http://raffa.grandmenage.info/post/2006/01/12/Livret_____Le_Grand_M%C3%A9nage_____Versions_finales | |
| | | Epi Escargote Zen
Messages : 14255 Inscription le : 05/03/2008 Age : 64 Localisation : à l'ouest
| Sujet: Re: Cadeau de Noël pour Parfumés... Lun 22 Déc 2008 - 13:20 | |
| - mimi a écrit:
- Je vais vous faire un petit cadeau à tous.
Allez voir ici !
http://raffa.grandmenage.info/post/2006/01/12/Livret_____Le_Grand_M%C3%A9nage_____Versions_finales Je le connais bien ce petit livret, il y a des trucs vraiment très très bien ! | |
| | | Epi Escargote Zen
Messages : 14255 Inscription le : 05/03/2008 Age : 64 Localisation : à l'ouest
| Sujet: Re: Cadeau de Noël pour Parfumés... Lun 22 Déc 2008 - 13:23 | |
| J'offre à tous les parfumés juste ceci Un coeur, qui bat. Que chacun ait suffisamment d'amour, parce qu'il n'y a que ça qui vaille. | |
| | | Epi Escargote Zen
Messages : 14255 Inscription le : 05/03/2008 Age : 64 Localisation : à l'ouest
| Sujet: Re: Cadeau de Noël pour Parfumés... Lun 22 Déc 2008 - 13:26 | |
| Et aussi un grand merci à tous | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Cadeau de Noël pour Parfumés... Lun 22 Déc 2008 - 13:29 | |
| Quel Romantisme CulCulLaPraline Epi ! Il m'a l'air tout fragile ce pti cœur, je préfère laisser les adroits des mains s'en occuper. | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Cadeau de Noël pour Parfumés... Lun 22 Déc 2008 - 13:39 | |
| - Epi a écrit:
- Et aussi un grand merci à tous
Merci à toi Epi Et merci aux autres...c'est une idée toute mimi que ce fil... Je vais chercher quelque chose dans ma hotte et je reviens (vous inquiétez pas, je laisse les rennes dehors) | |
| | | bulle Zen littéraire
Messages : 7175 Inscription le : 02/07/2007 Age : 67 Localisation : Quelque part!
| Sujet: Re: Cadeau de Noël pour Parfumés... Lun 22 Déc 2008 - 13:42 | |
| - Bédoulène a écrit:
- merci pour ce fil Coline et pour le choix de ce livre qui m'attire.
merci à Steven, Mimi, Bulle, Bix pour vos extraits bien choisis également.
merci aussi à toi Bédoulène, ton loup ressemble à mon Lou qui avait l'air d'un loup. (en plus délicat et jeune). je l'ai donné à un ami des animaux qui en prend grand soin. ma soeur l'avait retrouvé en fôret dans les Laurentides. Peut-être était-t-il vraiment un descandant de loup. | |
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