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| Dan Simmons | |
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+14petitepom shanidar Harelde lanfear thomas212 Marie Queenie Bédoulène Le Bibliomane eXPie Marko Chatperlipopette Bellonzo Matthieu 18 participants | |
Auteur | Message |
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Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: Dan Simmons Mer 7 Jan 2009 - 9:07 | |
| Pour un premier livre de Simmons quel conseil ?
merci | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: L'échiquier du mal Mer 7 Jan 2009 - 11:32 | |
| L'échiquier du mal m'avait sidéré, même si comme le dit eXPie je trouvais qu'on y retrouvait des choses "réchauffées". N'empêche y'avait une maîtrise, un truc qui prend aux tripes, et l'histoire était vraiment... terrible. Sombre, "machiavélique", déshumanisant, oppressant.
Je me suis toujours dit que je devais en lire un autre un jour, sans jamais trop savoir lequel serait "à la hauteur" et me plairait (vu qu'il "surfe" sur des genres qui m'accrochent moins) | |
| | | Le Bibliomane Zen littéraire
Messages : 3403 Inscription le : 21/02/2007 Age : 58 Localisation : Bretagne
| Sujet: Re: Dan Simmons Mer 7 Jan 2009 - 11:41 | |
| - Bédoulène a écrit:
- Pour un premier livre de Simmons quel conseil ?
merci Comme Queenie : " L'échiquier du Mal" ou alors le cycle " Hypérion Endymion", mais c'est une lecture de longue haleine. Je ne conseillerai pas " Terreur" car je ne l'ai pas encore lu, mais mon petit doigt me dit que ce doit être un bon livre. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Dan Simmons Mer 7 Jan 2009 - 14:31 | |
| - Bédoulène a écrit:
- Pour un premier livre de Simmons quel conseil ?
merci En gros : - L'Echiquier du mal si tu préfères du fantastique ancré dans le réel, avec un petit côté fascination/répulsion pour le Mal. - Hypérion si tu préfères un univers futuriste, voyages dans l'espace, téléportations, histoires multiples… Queenie a raison, L'échiquier du mal, c'est oppressant. Terriblement. Si tu rentres dedans, tu as quatre volumes, tu te prends des heures de claustrophobie en apnée, en gros. C'est en même temps prenant et désagréable. C'est le Mal. Vraiment. Comme pour Hypérion, ça a beau m'énerver un peu, le "réchauffé, il n'empêche que dix ans après je m'en souviens encore bien, j'ai encore ces sensations très glauques pour l'échiquier du mal. Ces deux livres font en quelque sorte partie de moi, pour le meilleur ou pas. Je les sens, là (comme quelques autres bouquins, bien sûr). Dan Simmons recycle, cite, mais il a l'intelligence et le talent, il faut bien le dire, de faire mieux. Dans Hyperion, il y a une avenue, du style Champs-Elysées ; quand tu déambules, par un système de téléportation, tu passes de planète en planète, car l'avenue en tant que tel n'existe pas, il y a des tronçons sur une multitude de planètes, et le système de téléportation rend le tout continu, même pour la vision. Le rendu est totalement fascinant (en tout cas pour moi). Je pourrais multiplier les exemples. Il arrive à Dans Simmons de se planter (à mon sens dans Le Chant de Kali, et puis apparemment dans d'autres livres que je n'ai pas lus, peut-être a-t-il connu une sorte d'état de grâce, si l'on peut dire). Il n'empêche, donc, ces deux pavés que sont Hyperion ou L'Echiquier du mal, je m'en souviens bien., des années après. Supporter ainsi l'épreuve du temps, ce n'est pas donné à tous les livres. | |
| | | Bellonzo Sage de la littérature
Messages : 1775 Inscription le : 22/07/2008 Age : 75 Localisation : Picardie
| Sujet: Re: Dan Simmons Jeu 5 Fév 2009 - 20:45 | |
| Plus que 10 pages et j'ai fini Terreur.Très bientôt mon sentiment,favorable. | |
| | | Bellonzo Sage de la littérature
Messages : 1775 Inscription le : 22/07/2008 Age : 75 Localisation : Picardie
| Sujet: Re: Dan Simmons Ven 6 Fév 2009 - 21:31 | |
| Certes il est un peu monstrueux, Terreur,de Dan Simmons, avec ses 700 pages comme écrites robustes par un charpentier de marine.Lourd et épais comme un vulgaire best-seller(c'est pas méchant) et en relief le nom de l'auteur et celui de livre.Et surtout il est passionnant malgré quelques petites baisses de régime.Dame!Sur la distance...Triple patronage pour ce grand roman épique,moral et philosophique. -L'Histoire,celle de la conquête des pôles,qui a inspiré Simmons qui met en scène les vrais acteurs du drame de 1845 qui vit le Grand Nord se refermer sur l'expédition Franklin,de la Marine royale anglaise.Jules Verne pour Un hivernage dans les glaces s'st souvenu de cela lui aussi. -Howard Hawks et son film de 51 La chose d'un autre monde(bon remake par John Carpenter en 82) qui contait la terreur causée parun extra-terrestre congelé,puis décongelé sur une base militaro-scientifique. -Un certain H.M. dont le roman M.D.,un pavé lui aussi,d'ailleurs fort peu lu dans sa version totale,et où le Capitaine A. se damnait sur toutes les mers du monde,nanti d'un pilon pour clouer au pilori le grand cachalot blanc. De tout cela Dan Simmons tire sa substantifique moelle pour nous offrir un roman d'initiation,un avatar de la collection Terre Humaine,un thriller d'épouvante,un précis de navigation boréale,un long cours de climatologie,une histoire d'amour,un western avec traîtres et sacrifices,une grande aventure doublée d'une soilde réflexion sur le destin de ces hommes,sombre et grandiose. Si vous entrez dans ce journal de bord immobile vous n'échapperez pas à ce souffle,d'une grande valeur littéraire,mais Simmons a fait ses preuves, je crois,dans ses immenses cycles de science-fiction.Mais de cela d'autres ont déjà fort bien devisé ici-même.Immobile dans le grand blanc,infernal et titanesque,face au léviathan,à l'immensité de glace(vocabulaire très riche en découvertes),et à la petitesse de certains hommes dont la vilenie s'épanouit mieux en Arctique,vous frissonnerez intelligemment.Couvrez-vous.
Dernière édition par Bellonzo le Sam 7 Fév 2009 - 18:50, édité 1 fois | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| | | | Invité Invité
| Sujet: Re: Dan Simmons Sam 7 Fév 2009 - 6:42 | |
| Si je tombe dessus à la biblio, je le prends ! Cela fait longtemps que je n'ai plus lu l'auteur, il me manque ! |
| | | Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| Sujet: Re: Dan Simmons Mer 25 Fév 2009 - 19:34 | |
| - Citation :
- Couvrez-vous.
Couvrez-vous, oui, mais rentrez votre langue.. Je connaissais déjà cette histoire sinistre de l'expédition Franklin, l'homme qui avait déjà mangé ses chaussures,. à la recherche de Franklin. Mais là, c'est en détails qu'on la vit, et il est bien difficile d'arrêter sa lecture une fois embarqué! Il s'est énormément documenté, Dan Simmons, et en fait, à part l'abominable bestiole ( et encore!)qui les découpe en morceaux souvent symétriques, ce récit fictionnel de la disparition progressive de ces marins sonne très juste. On apprend de plus plein de choses sur le scorbut qui n'est plus une pathologie très courante! Dans huis-clos arctique. les relations humaines sont remarquablement étudiées, et il en resort des personnages extraordinaires tels ce Crozier ( Franklin est mort très vite..) et l'anatomiste Goodsir, dont on lit le journal. Finalement un bel hommage à ces hommes d'un courage sidérant, comme tous les marins de l'époque. | |
| | | thomas212 Envolée postale
Messages : 177 Inscription le : 27/06/2009 Age : 56 Localisation : Marrakech
| Sujet: Re: Dan Simmons Dim 28 Juin 2009 - 21:00 | |
| J'ai beaucoup aimé le cycle Hyperion, Terreur,l'échiquier.Un peu moins Illium.Et pas du tout Darwin blade et Children of the night.(vraiment mauvais) Un nouveau Simmons est sorti en anglais il y a 2 mois. Je l'ai acheté.Il est basé sur un roman de Dickens que je veux lire avant Le Mystère d'Edwin Drood de commencé. | |
| | | lanfear Espoir postal
Messages : 30 Inscription le : 03/01/2010 Age : 48
| Sujet: Re: Dan Simmons Lun 4 Jan 2010 - 10:31 | |
| J'ai entendu beaucoup de bien de "L'échiquier du mal", je le note. Pour ma part j'ai lu le cycle "Hypérion / Endymion", alors c'est vrai que c'est une lecture assez difficile par moment, j'ai eu du mal avec les conversations trop techniques ! Mais cela ne m'a pas empêché d'adorer cette histoire. Le pélerinage était vraiment passionnant, chaque histoire des pélerins avait son côté atroce (celle de Paul Duré m'a horrifiée !) mais voilà Enée et Raul m'ont vraiment touchée, j'ai vraiment eu un faible pour "Endymion" - Spoiler:
qui ne reverait pas de rencontrer Enée ? Enfin moi en tout cas j'ai beaucoup aimé cette jeune fille, sa mort m'a bouleversée, mais bien sûr de savoir que presque tout le monde a partagé ce moment si fort était impressionnant. Les personnages qui les entouraient étaient trés interressants, celui qui m'a le plus fascinée est le père de Soya, son évolution est remarquable ! Et Raul bien sûr qui est si important mais si inutile aussi. La fin est magnifique, je me doutais bien que Raul serait le père du petit.
Je relirais ce cycle avec grand plaisir ! | |
| | | Harelde Zen littéraire
Messages : 6465 Inscription le : 28/04/2010 Age : 49 Localisation : Yvelines
| Sujet: Re: Dan Simmons Mar 19 Oct 2010 - 11:08 | |
| - Queenie a écrit:
- L'échiquier du mal m'avait sidéré, même si comme le dit eXPie je trouvais qu'on y retrouvait des choses "réchauffées". N'empêche y'avait une maîtrise, un truc qui prend aux tripes, et l'histoire était vraiment... terrible. Sombre, "machiavélique", déshumanisant, oppressant.
Je me suis toujours dit que je devais en lire un autre un jour, sans jamais trop savoir lequel serait "à la hauteur" et me plairait (vu qu'il "surfe" sur des genres qui m'accrochent moins) Un livre qui m'a également beaucoup marqué. Et malgré les années, j'en garde des souvenirs assez précis. Ces vampires de la volonté sont abominables. Les humains ne sont pour eux qu'un vaste terrain de jeu. Mais la résistance finit par s'organiser et le final est terrible. Il m'avait fait froid dans le dos. | |
| | | Le Bibliomane Zen littéraire
Messages : 3403 Inscription le : 21/02/2007 Age : 58 Localisation : Bretagne
| Sujet: Re: Dan Simmons Ven 24 Déc 2010 - 14:48 | |
| "Terreur"
Dans ces deux genres littéraires que sont le fantastique et la science-fiction, Dan Simmons appartient à la catégorie des poids lourds. C'est avec bonheur que je me souviens des heures passées à lire le cycle d' "Hypérion" ainsi que « L' Échiquier du Mal ». Puis l'engouement pour cet auteur s'était quelque peu refroidi pour moi suite à la lecture laborieuse et indigeste du dyptique « Illium-Olympos » qui m'avait laissé très dubitatif. Heureusement, c'est avec un grand plaisir que j'ai pu renouer avec cet auteur suite à la lecture de « Terreur ». Encore un pavé, certes, comme excelle à en produire Dan Simmons, mais quel pavé ! Voici en effet un ouvrage de plus de mille pages qui va nous entraîner dans une aventure dantesque retraçant la dramatique expédition polaire de Sir John Franklin, partie d'Angleterre le 19 mai 1845 en direction de l'Arctique à la recherche du très convoité passage du nord-ouest.
Composée de deux navires : le HMS Erebus et le HMS Terror, puissamment équipés pour affronter les glaces, l'expédition est commandée par sir John Franklin et les deux bâtiments sont dirigés respectivement par le capitaine de frégate James Fitzjames et le capitaine de vaisseau Francis Crozier. Ces deux navires seront aperçus pour la dernière fois à l'entrée de la mer de Baffin en août 1845. On sait que les deux vaisseaux seront ensuite pris dans les glaces et passeront l'hiver 1845-1846 sur l'île Beechey, pour ensuite se retrouver irrémédiablement immobilisés l'hiver 1846-1847 et 1847-1848 sur l'île du Roi-Guillaume d'où ils ne repartiront jamais.
Les notes, retrouvées par les expéditions de secours lancées suite à la disparition de l'Erebus et du Terror nous apprennent que des membres de l'équipage ont survécu jusqu'en 1848, tentant de rejoindre à pied l'embouchure de la rivière Back au Canada.
Au fil des années, suite aux différentes recherches, menées de 1848 jusqu'en 2008 pour tenter de faire la lumière sur cette tragédie, on a beaucoup appris sur la disparition de l'expédition Franklin. On sait aujourd'hui que l'équipage a été progressivement décimé par le froid, la faim, le scorbut, le botulisme et autres maladies. On sait aussi que les membres de l'expédition, après l'épuisement des vivres, se sont livrés au cannibalisme pour survivre.
C'est donc cette effroyable odyssée que nous raconte Dan Simmons dans « Terreur », un récit étayé par un scrupuleux respect des données historiques concernant la préparation et le déroulement de cette tragique expédition. L'auteur, en effet, a veillé à retranscrire scrupuleusement toutes les données concernant la dernière expédition de l'Erebus et du Terror. Le lecteur approche ainsi – grâce à un remarquable travail de documentation – au plus près les conditions de ces hommes, officiers, marins, soldats, reclus de longs mois dans des navires immobilisés par les glaces. On ressent fortement, à la lecture de ce roman, l'atmosphère glaciale, le confinement, la promiscuité, et aussi la peur.
La peur est en effet omniprésente dans ce roman : la peur de mourir de faim, de froid, de maladie, d'isolement dans ces solitudes glacées. Mais à toutes ces peurs vient s'en ajouter une plus grande encore. Dan Simmons qui, on l'a dit, a scrupuleusement veillé au respect des données historiques, a profité des nombreuses zones d'ombre qui subsistent dans le déroulement des faits tragiques de cette expédition pour y introduire un nouvel élément : une créature maléfique et redoutable qui s'attaque sauvagement aux membres de l'équipage avant de disparaître. C'est ici en effet qu'intervient la patte de l'auteur fantastique qu'est Dan Simmons. Là où il aurait pu se contenter de nous narrrer l'histoire passionnante et dramatique de cette expédition, il ajoute à tout ceci un élément irrationnel inspiré de la mythologie du peuple inuit qui fait basculer ce récit au départ historique vers le roman d'épouvante. Cette étrange et dangereuse créature donnera lieu à des passages d'anthologie comme cette fête organisée pour remonter le moral de l'équipage à l'occasion du nouvel an 1848, fête inspirée d'une nouvelle : « Le masque de la mort rouge », écrite par un auteur américain alors inconnu dénommé Edgar Allan Poe.
Mais ce monstre qui rôde autour de l'Erebus et du Terror immobilisés dans les glaces, ce monstre qui massacre un par un les hommes d'équipage, est-il finalement ce dont les membres de l'expédition ont le plus à craindre ? Car un autre monstre, bien plus terrifiant celui-ci, se prépare à entrer en scène... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Dan Simmons Dim 8 Jan 2012 - 10:06 | |
| Drood - Citation :
- Présentation de l'éditeur
9 juin 1865. Charles Dickens, alors âgé de 53 ans et au faîte de son art et de sa gloire, regagne Londres en secret en compagnie de sa maîtresse à bord du train de marée. Soudain, à Staplehurst, l'Express déraille. Tous les wagons de première classe s'écrasent en contrebas du pont, à l'exception de celui de Dickens. Indemne, "l'écrivain le plus célèbre du monde", comme on le surnomme, tente de se porter au secours des survivants. Au fond du ravin, sa route croise celle d'un personnage à l'allure spectrale qui va désormais l'obséder : Drood. De retour à Londres, Dickens confie le secret de son étrange rencontre à son ami Wilkie Collins, écrivain lui aussi, à qui il reviendra de relater les dernières années de la vie de celui qu'il appelle, avec autant d'admiration que d'ironie, l'Inimitable. A la poursuite de Dickens, qui a cessé d'écrire pour hanter les bas-fonds - cryptes, cimetières et catacombes - de Londres, Collins cherche à comprendre quels rapports unissent désormais l'Inimitable et l'inquiétant Drood. Mais peut-on vraiment porter foi au récit halluciné de Collins, opiomane en proie à la paranoïa ? Inspiré par Le Mystère d'Edwin Drood, le roman mythique que Dickens laissa inachevé à sa mort en 1870 - cinq ans jour pour jour après son accident de train -, Drood nous entraîne dans le Londres interlope de Jack l'Eventreur et des sciences occultes. Dan Simmons prend le risque de dérouter son lectorat fidèle tant ce récit se singularise de ses autres romans : faisant souvent la part belle au fantastique, à l’horreur et au polar, l’auteur semble bien suivre cette direction coutumière dans les cent cinquante premières pages du roman mais ce n’est que pour mieux ensuite relâcher l’intrigue afin de plonger tête la première dans le roman psychologique pur jus. Biographie romancée des cinq dernières années de la vie de Charles Dickens à travers le regard embrumé de l’opiomane Wilkie Collins, qui surnomme son mentor non sans humour teinté de sarcasme l’Inimitable, c’est avec étonnement que nous suivons les relations ambigües de ces deux hommes tour à tour jaloux, envieux, admiratifs, aimants, haineux ou manipulateurs. La surprise fut de taille en ce qui me concerne, ne m’attendant pas du tout à cette tournure au cours du récit. Il n’empêche que la balade fut intéressante, tant Dan Simmons reste tout de même Dan Simmons : horreur des bas-fonds londoniens, prisme déformant de la réalité à travers les yeux du narrateur (Wilkie Collins) drogué au laudanum, folies hallucinatoires, autodestructions et aliénations diverses, manipulations mentales et pouvoir de suggestion. Et même si on sent que l’auteur s'est énormément documenté sur cette époque, il arrive à donner à ces personnages une telle épaisseur qu’on a l’impression à la fin du roman de les avoir réellement côtoyés. Drood n’évite malheureusement pas certaines longueurs dues à de multiples détails et répétitions qui alourdissent le récit. Les amateurs de C. Dickens et de W. Collins se délecteront à coup sûr, les autres peut-être aussi, sachant qu’il s’agit avant tout d’un roman plus psychologique que terrifique. Un roman qui prend du temps et qui prend son temps, mais j’y ai trouvé mon compte au final, même si l’auteur m’a prise au dépourvu tant je m’attendais initialement à autre chose. Avec cette impression d’avoir finalement été manipulée à mon tour, mais non sans consentement tacite ;-) A noter qu’il ne faut pas avoir lu les romans de C. Dickens et de W. Collins pour suivre la trame du récit : on loupe certainement quelques références et mises en correspondance sans pour autant que cela nuise à la compréhension de l’ensemble du roman. Drood de Dan Simmons, Editions Robert Laffont, 25 août 2011, 876 pages |
| | | Invité Invité
| Sujet: Hypérion Mar 24 Avr 2012 - 9:58 | |
| Hypérion - Citation :
- Présentation de l'éditeur
Au XXVIIIesiècle, sur la planète Hypérion, les dangers s'amoncellent. Celui de la guerre avec l'approche de la flotte des Extros en perpétuel conflit avec l'Hégémonie. Celui du gritche, figure mythologique et meurtrière que révère l'Eglise des Templiers. Celui de l'ouverture des Tombeaux du Temps qui dérivent de l'avenir vers le passé à la rencontre d'une imprévisible catastrophe.
Dans l'espoir de sauver Hypérion et d'accomplir leurs destins suspendus, sept pèlerins se dirigent ensemble vers le sanctuaire du gritche. Il y a le père Lenar Hoyt, prêtre catholique, qui a vu l'enfer ; le colonel Kassad, dit le Boucher de Bressia, à la recherche d'un rêve ; Martin Silenus, le poète, qui a connu la Vieille Terre et perdu les mots ; Brawne Lamia, la belle détective, qui a aimé un John Keats synthétique : le Consul qui a régné sur Hypérion ; Sol Weintraub, l'érudit, dont la fille perd des années ; et le Templier Het Masteen, qui garde ses secrets.
Autant d'énigmes, autant d'histoires, qu'ils choisissent de conter avant d'affronter les labyrinthes d'Hypérion. Autant de styles différents. Le cycle d'Hypérion comprend au total quatre volumes. Ce cycle est en fait divisé en deux parties : 1e partie - Les Cantos d'Hypérion, comprenant les deux premiers volumes dont le présent tome Hypérion (1989) et sa suite, La Chute d'Hypérion (1990). 2e partie - Les Voyages d'Endymion, comprenant des deux derniers volumes dont Endymion (1995) et L'Éveil d'Endymion (1997). Ce cycle est considéré comme une des œuvres majeures de la science-fiction, rien de moins. Autant vous dire que ses lettres de noblesse, le genre space opera et la longueur du cycle m’ont longtemps rebutée : trop complexe ? trop ardu ? manque de références ? manque de temps ? enfin bref, il m’a longtemps fichue la trouille ce cycle, par crainte aussi d’être déçue par un auteur dont j’aime en général sa veine essentiellement fantastique. Je me suis donc enfin plongée dans ce premier tome Hypérion, pour le meilleur comme pour le pire pourrait-on dire. Car complexe, il l’est à plus d’un titre ! Après un début tonitruant, on se rend compte rapidement que cette lecture ne sera pas aisée tant il mélange allégrement les genres (je n’essaye même pas d’en faire une liste exhaustive) et les styles, à tel point que j’avais parfois l’impression de devoir recharger mes batteries pour entamer chaque nouveau chapitre (chaque chapitre reprenant les aventures antérieures d’un des sept pèlerins). Mélange de genres, de styles mais aussi truffé de références religieuses, mythologiques, poétiques sans oublier une réflexion sur la littérature et la créativité en général. Alors Dan Simmons est-il un génie ou un imposteur patenté ? Car la question finit irrémédiablement par se poser, même si la réponse est loin d’être évidente : oeuvre à part entière d'un auteur surdoué qui surpasse tous les styles en démontant les rouages de la littérature ou exercices de démonstration, compilateur éhonté et manipulateur assumé ? Au final, un roman clinquant, parfois flamboyant et profond, d’autres fois bancal, creux et décousu, un premier tome qui prend aux tripes à certains passages, qui laissent de marbre à d’autres bref un récit inégal mais dont on a bien du mal à s’en détacher, pris presque malgré soi malgré les manques évidents et les emprunts multiples aux genres dits populaires. Prendre une petite pause avant d’entamer le second tome ne sera donc pas superflu même si le récit me trotte dans la tête avec l’envie de connaitre la suite des aventures des sept pèlerins à la recherche du Gritche dans les tombeaux du temps. Un fait certain : c’est un malin ce Dan Simmons, tant il s’informe, se documente, étudie, joue avec différentes figures de style et autres pastiches, tours de passe-passe et grosses ficelles sans jamais pour autant nous perdre en cours de route. Faut aussi savoir le faire. Hypérion a reçu : Prix Hugo du meilleur roman en 1990. Prix Locus du meilleur roman de science-fiction en 1990. Prix Cosmos 2000 du meilleur roman de science-fiction en 1992. Prix Seiun du meilleur roman en langue étrangère en 1995. Prix Tähtivaeltaja pour la traduction finnoise du roman en 1998. |
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