Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Parfum de livres… parfum d’ailleurs
Littérature, forum littéraire : passion, imaginaire, partage et liberté. Ce forum livre l’émotion littéraire. Parlez d’écrivains, du plaisir livres, de littérature : romans, poèmes…ou d’arts…
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
Sujet: Re: Robert Altman Dim 23 Oct 2011 - 21:54
Revu The Long Goodbye/Le Privé... ça marche encore à la deuxième vision, le placement de la musique et la décontraction de Elliot Gould y sont pour beaucoup, l'histoire un peu foldingue à suivre étant au second plan, comme le suspens. Reste le feeling donc (comme ce début au poil avec la bouffe du chat). C'est un peu mou et bordélique parfois.
mais content de l'avoir revu (et Sterling Hayden en écrivain trop porté sur la bouteille ça marche aussi).
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Robert Altman Jeu 6 Sep 2012 - 18:11
Trois Femmes (1977)
Citation :
La jeune Pinky Rose, mal dégrossie et arrivée tout droit en Californie depuis le fin fond de sa campagne texane, est engagée dans le centre thermal de réadaptation pour 3e âge dirigé par le docteur Mass et mademoiselle Bunweil. Ils confient son apprentissage rudimentaire à « Millie » Lammoreaux, une autre Texane. Grand échalas ultra sophistiqué, Millie s’identifie à ce qu’elle considère comme l’élégance personnifiée : un svelte iris jaune, couleur qui compose tout son univers depuis sa garde-robe en passant par sa déco jusqu’à sa voiture coloris « moutarde française ». Millie récite à qui veut l’entendre (le problème est qu’il n’y a pas d’amateur) ses recettes et trucs puisés dans des magazines féminins, le summum du raffinement à ses yeux. Miss canari va trouver en « Pinky-la-rose » un auditoire attentif et admiratif alors qu’elle vise vainement celui des messieurs-médecins du centre. Tous les midis, elle va les assommer avec ses palabres dans leur réfectoire où, un jour, elle appose au tableau d’affichage sa recherche de colocataire : Pinky postule immédiatement…
Trois Femmes pourrait être le trait d'union entre certains films de Bergman qui explorent la psyché féminine (Persona notamment) et l'univers onirique de David Lynch en plus soft.
Le film développe une première partie assez lente qui permet de s'intéresser à la psychologie des 2 femmes principales que sont Sissy Spacek et l'étonnante Shelley Duvall (prix d'interprétation à Cannes et repérée dans ce film par Kubrick pour son futur "Shining") à travers les petits détails de leurs comportements respectifs au sein de cette institution thermale. Relations contradictoires et antagonistes à l'autorité, à la séduction ou à la sexualité... D'abord très contrastée jusqu'à la caricature, cette psychologie devient progressivement plus troublante jusqu'à une séquence onirique impressionnante qui semble ensuite provoquer une inversion des rôles puis une sorte de fusion. On anticipe vraiment le Mulholland Drive de Lynch sans aller jusqu'à la même complexité narrative. Altman dit d'ailleurs s'être inspiré d'un des ses propres rêves. La 3e femme est d'abord mutique et essentiellement représentée par ses peintures qui illustrent le décor désaffecté d'une sorte de ranch touristique avec piscine. Ces peintures qui apportent une dimension allégorique et archétypale contaminant la surface a priori paisible de l'histoire. Sorte de trait d'union inconscient entre les 2 autres femmes. Le final offrant après une séquence éprouvante d'accouchement un peu sauvage une union de ces 3 femmes une fois les hommes mis à l'écart. Le désert affectif qui règne entre tous les personnages durant le film est d'ailleurs saisissant et oppressant.
J'aurais du mal à développer davantage tant le film se joue à un niveau presque subliminal qui laisse le champ ouvert à l'interprétation. Il cherche une forme d'abstraction psychanalytique.
C'est en tout cas une expérience de cinéma passionnante et un film marquant de cette époque qui ne manquait pas de films expérimentaux. Un grand Altman en tout cas.
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
Sujet: Re: Robert Altman Jeu 6 Sep 2012 - 19:08
ah oui.. j'ai oublié ce film, surtout qu'il était de Robert Altman, mais l'image de la femme qui peint me le rappelle (c'est dans une piscine, n'est-ce pas?)... faudrait le revoir, je me rappelle que j'avais adoré
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Robert Altman Jeu 6 Sep 2012 - 23:31
kenavo a écrit:
ah oui.. j'ai oublié ce film, surtout qu'il était de Robert Altman, mais l'image de la femme qui peint me le rappelle (c'est dans une piscine, n'est-ce pas?)... faudrait le revoir, je me rappelle que j'avais adoré
Oui elle peint au fond d'une piscine vide et sur d'autres surfaces en béton. 3 créatures femelles et un mâle menaçant à chaque fois.
Commentaire d'Altman sur son film: Trois Femmes
Et une sorte de bande annonce:
traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
Sujet: Re: Robert Altman Mar 25 Juin 2013 - 21:52
That cold Day in the Park (1969) Une bourgeoise solitaire et inhibée recueille chez elle un jeune vagabond mutique. Entreprise de séduction ou de destruction ? Un an avant Mash, Altman tourne un deuxième long-métrage dans sa veine introspective que l'on retrouvera à plusieurs reprises plus tard (Un mariage, Trois femmes). Dans un climat claustrophobe et névrotique, sur fond de frustration sexuelle, le cinéaste opère sans anesthésie. Et c'est impressionnant, quoique parfois languissant. On peut penser à Losey ou Polanski mais aussi, par moments, à Chabrol ou Bergman. Une bonne opportunité de (re)voir l'inquiétante, talentueuse et beaucoup trop rare Sandy Dennis, Oscar du meilleur second rôle dans Qui a peur de Virginia Woolf, décédée à 54 ans.
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille