Colson Whitehead

Citation :

Colson Whitehead est né en 1969 à New York, où il vit toujours aujourd'hui. C'est là qu'il a suivi ses premières années d'études, avant d'entrer à l'Université d'Harvard, dont il ressort diplômé en 1991. Il devient alors journaliste spécialisé dans la culture pop, collaborant à plusieurs titres, comme The Village Voice ou The New York Times, dans les domaines de la musique et de la littérature.
En 1999, il publie son premier roman, L'Intuitionniste, qui sera suivi de trois autres titres, Ballades pour John Henry (2001), Le colosse de New York (2003), Apex (2006).
Les ouvrages de Colson Whitehead sont souvent des satires de la société, et dénoncent la façon dont celle-ci a réduit la culture populaire à une marchandise. En 2002, l'écrivain reçoit le prix McArthur, qu'on appelle aussi en anglais le Genius Award (le prix des génies).

Source : livres.ados.fr

Apex :
Un consultant en nomenclature, en Noms pour être plus clair, arrive dans une ville fondée par des esclaves en fuite et qui porte désormais le nom du blanc qui l’a fait prospérer.
Un nouveau blanc, riche lui aussi, veut maintenant lui donner le nom de New Prospera, mot trouvé par l’employeur du dit consultant.

Jadis porté aux nues par sa profession, le consultant n’est plus que l’ombre de lui-même, ceci depuis que son orteil refuse de le suivre…


Satire de l’esprit pratique américain, incarné par la pub et la mode, et ode au pouvoir des mots. L’auteur bien sûr en joue à foison pour démonter cette Amérique tellement fière de sa réussite et qui n’arrête pas de gonfler en raccourcissant proportionnellement sa membrane prospectrice…pour finir par éclater ?

Un livre partisan mais intéressant car porté par les mots.

Un auteur qui a bien sa place chez les Parfumés, merci

et pour faire connaissance avec lui, je dirais plutôt d'essayer Ballades pour John Henry

J'ai commencé "Apex" et d'emblée le ton est réjouissant et l'écriture très vivante.

ah oui dommage, cet auteur ne semble pas avoir trouvé son public en France.. en tout cas pas de traduction de lui depuis 2008 et il a sorti deux autres livres entretemps..

Apex

Pas banale cete histoire de consultant en noms pour produits en tout genre (ex: Loquacia pour un médicament anti timidité)

J'avoue avoir été passionnée plus par cet apspect des choses que par le fond du problème qui est de bien de dénoncer une certaine société aux dents longues qui s'approprie sans états d'âme une ville afin d'en faire un endroit totalement refait à neuf, et qui n'hésite pas à organiser un WE Voyageurs-Découverte pour convaicre le maximum de péquins à venir s'installer.

On leur promet des avantages fiscaux, une propriété peu couteuse, on les mène un peu en bâteau à coups d'apéritifs et de barbecue et ...le tour est joué.
La ville doit changer de nom, de Winthrop, l'homme qui désormais fait prospérer la ville et qui détient donc les rênes propose de la rebaptiser "New Prospera" (vous noterez l'idée lumineuse).
C'est là que l'on fait appel à notre consultant, u peu en perdition dans ses croyances, à moitié estropié par un orteil amputé (une métaphore sur la perte en général) pour débattre.

Mais là l'auteur nous perd un peu et on n'arrive pas vraiment à approcher cet anti héros qui n'est jamais nommé, qui cherche on ne sait trop qui à travers l'imbroglio de cete ville, et sans l'écriture extrêment précise et enlevée de L'auteur, j'aurais eu un peu de mal.

On comprend le mesage qui est de dénoncer cette appropriation capitaliste ans vergogne au détriment de l'identité et des racines, mais c'est un peu confus par moments.

Mais l'intérêt pour les noms, pour la nomenclature en général est palpable et remporte mon adhésion.

Je pensais sans arrêt à des produits auxquels on avait trouvé des noms plutôt bien choisis: genre Pepsodent pour un dentifice.
ça m'a rappelé un peu Mad Men, série qui met en scène des professionnels chargés de trouver des slogans pour une marque.

darkanny a écrit:

Mais là l'auteur nous perd un peu et on n'arrive pas vraiment à approcher cet anti héros qui n'est jamais nommé, qui cherche on ne sait trop qui à travers l'imbroglio de cete ville, et sans l'écriture extrêment précise et enlevée de L'auteur, j'aurais eu un peu de mal.

je pense que Ballades pour John Henry te plairait beaucoup plus.. dans ce livre il y a l'histoire et l'écriture qui sont à la hauteur

Bien bien je note.

kenavo a écrit:

ah oui dommage, cet auteur ne semble pas avoir trouvé son public en France.. en tout cas pas de traduction de lui depuis 2008 et il a sorti deux autres livres entretemps..

Celui-ci est sorti entre-temps en français, en janvier dernier, et il te rappellera quelque chose puisque nous en avions fait une lecture en commun. Elle s'était arrêtée assez vite de ma part car j'avais eu du mal à accrocher. Depuis je l'ai repris et beaucoup apprécié, c'est une chronique d'adolescence bien écrite et vraiment drôle qui se lit avec plaisir, sur un sujet que je connaissais mal, la classe moyenne aisée noire américaine.

Citation :

Quatrième de couverture
C'est l'été 1985, et comme chaque année depuis toujours Benji passe ses vacances à Sag Harbor, la station balnéaire de la bourgeoisie noire new-yorkaise. Mais cette fois, il se l'est juré, tout sera différent : il vient d'avoir quinze ans, il a même trouvé un premier boulot. Dorénavant, on l'appellera Ben, il changera de coiffure, ses copains le prendront au sérieux et les filles s'intéresseront enfin à lui. Malgré les fiascos, les tensions familiales, les aventures tragi-comiques, Benji s'obstine, bien décidé à montrer qu'il n'est plus un enfant. À force de l'attendre, la vraie vie finira bien par arriver. Et lui-même saura enfin qui il est. Épopée parodique, faux roman de formation, Sag Harbor évoque la transition adolescente sous le regard rétrospectif d'un narrateur adulte, moins nostalgique qu'empreint d'une tendresse ironique. Mais il brosse aussi le portrait d'un adolescent pris entre deux âges, entre sa famille et ses pairs, entre conscience communautaire et appartenance sociale, entre le monde blanc et le monde noir. Souvent hilarant dans ses péripéties, ses changements de registre, ses métaphores incongrues, ce roman autobiographique est plus grave qu'il n'y paraît, car sous l'humour affleurent la difficulté à trouver sa place, la mélancolie du temps qui passe, la hantise de perdre ce qui fait la matière de nos vies. Colson Whitehead confirme une fois de plus la finesse lucide de sa vision, et fait passer le lecteur du rire à une émotion aussi profonde qu'inattendue.

nezumi a écrit:

Depuis je l'ai repris et beaucoup apprécié, c'est une chronique d'adolescence bien écrite et vraiment drôle qui se lit avec plaisir, sur un sujet que je connaissais mal, la classe moyenne aisée noire américaine.

  ah cela me fait plaisir, contente de le lire, et oui, c'est un livre qui est bien écrit et raconte en plus une bonne histoire