Nancy Huston

J'aime beaucoup lire Nancy Huston : j'ai à lire,dans ma pile de livres "contemplés" (ceux que je garde comme une gourmandise ! ), "Cantique des plaines" et je n'ai pas lu son dernier... Ses livres sont envoûtants : impossible de les fermer même si c'est très noir parfois ! "Instruments des ténèbres" ...

D'après ce que j'ai lu : "Cantique des plaines" est un des meilleurs selon vos avis ...à lire vite alors ?!!

Et L'empreinte de l'ange, mon préféré, je crois.

monilet a écrit:

Et L'empreinte de l'ange, mon préféré, je crois.

C'est le premier que j'ai lu pour découvrir Nancy Huston... J'ai beaucoup aimé "La virevolte" et celui qui y est lié : "Dolce Agonia"

Je n'ai pas du tout aimé Dolce agonia, de même que Infrarouge. Je devrais les relire car j'ai eu le même problème avec Lignes de faille, d'abord bof bof puis adoré à la relecture.

J'avais commence a lire "Infrarouge" que j'ai achete en octobre a Bruxelles et cette lecture a ete interrompue a cause de la lecture en commun de Meyrink. Je ne le regrette pas, mais ce n'est pas comparable.
Je me suis sentie tres proche de Rena Greenblatt, l'heroine du roman, une femme artiste tres cultivee, sensible, mais indocile, rebelle, aventuriere avide de connaitre encore et encore les hommes dans leur intimite et en meme temps mere de deux fils deja grandis, fille fidele a son pere.
Je suis toujours attiree par l'ecriture "magnetique" de Nancy Huston et je n'ai pas ete decu une fois de plus, par son dernier roman. Il m'a semble etrange, tres different de ses autres romans, mais on y retrouve ses themes d'avant - les dechirements, familieux, l'enfance tourmenee, les rapports hommes/femmes souvent assomants, les non-dit...
La construction de la narration, comme dans les autres livres de l'auteure, est a plusieurs niveaux et la chronologie est toute "imbriquee" - il y a plusieurs histoires en une : le voyage de la photographe parisienne (canadienne juive d'origine) Rena en Toscane, cadeau qu'elle offre a son pere de 70 ans et a sa seconde femme ou on fait connaissance des merveilles culturelle de cette ville et de la region ;les relations illuminees et compliquees entre Rena et ses maris et amants ; les noires souvenirs de Rena humiliee et matraitee physiquement par que Rewan, le frere aine pervers; la destruction du couple de ses parents et la disparition de sa mere et plein de reflexions sur ce que les hommes faibles et humilies font subir aux femmes. Le tout dans un brillant style tres dense ou se cotoient descriptions tres chaudes de scenes d'amour charnel et des morceaux des vies des grands maitres italiens...et tout cela est munitieusement surveillee par Subra, l'amie-confidente imaginaire de Rena.
Le pere de Rena - Simon, 70 ans, a ete un neuropsychologue rebelle, marginal, qui voulait comprendre et decrire les origines de la conscience, qui s’enthousiasmait pour les voyages psychedéliques, pour les theories radicales de Timothy Leary et qui a sombre dans "d’absurdes querelles conjugales". Il n’est plus que l’ombre de lui-meme. Quant a Ingrid, sa nouvelle femme, c’est une protestante hollandaise, insensible a la beauta des œuvres d’art. Ce sejour en Toscane, Rena le pressent, va de mal en pis, et pourtant quand Aziz, son amant, lui demande de revenir le plus vite possible a Paris parce que la revolte des banlieues s’etend chaque nuit un peu plus et que son journal a besoin de ses talents de photographe, elle reste en Italie.
L’histoire se passe en automne de 2005, ou dans la region parisienne il y a eu des emeutes suite a la mort de deux adolescents dans un transformateur electrique a Clichy-sous-Bois. Mais de ce drame on n’en voit que l’echo par l'intermediaire des rares communications telephoniques entre Rena et son jeune amant parisien Aziz.
Pourquoi "Infrarouge"? -

Citation :

Rena Greenblatt est une photographe specialisee dans l’infrarouge, procédé qui change la réalité et la couleur des choses, qui révèle du caché, qui casse l’apparence. Non, elle ne photographie pas des sexes, des morceaux de chair, mais plutôt des corps entiers et la jouissance qui n’est jamais la même, laquelle transcende les visages des hommes.

Les images de la transgression cachees et passant a travers les generations, a travers la vie - c'est la question du roman d'apres moi - comment se transmet un heritage comme la transgression? Que devient-elle chez les generations a venir?

Rena, photographe, invite son père et sa belle-mère à une semaine de vacances à Florence. Mais ce séjour, pendant lequel elle pensait retrouver la complicité qui l’unissait à son père, autrefois brillant chercheur, s’annonce comme un fiasco. Son père, vieillissant, accuse la fatigue, perd la mémoire, et sa belle-mère reste imperméable à l’art italient. De plus, Rena est sollicitée par son journal pour ajourner ses vacances : on est en 2005 et en banlieue, c’est la guerre. Rena se confie à son amie secrète, qu’elle a inventée à l’adolescence, son double à qui elle confie tout, et se remémore plusieurs périodes de son enfance et son adolescence.
Récit magnifique où alternent les souvenirs de Rena, enfant et adolescente meurtrie, détestée par son frère aîné, et qui a su très vite séduire les hommes, et sa désillusion face à un couple de touristes fatigués. Rena ne supporte la réalité qu’à travers son objectif, photographie ses nombreux amants en utilisant la technique de l’infrarouge, qui capte uniquement la chaleur. Ses réflexions se portent sur la fragilité des hommes, leur angoisse face au sexe féminin dont ils sont issus, et leur violence face à cette angoisse.
Les souvenirs de Rena évoquent également un lourd fardeau : elle se sent responsable de la mort de sa mère, et s’interroge elle-même sur le cercle familial, source de violence : "comme ceux de tout le monde, ses yeux reflètent les démons de son enfance").

C'est le deuxième roman que je lis de Nancy Huston et je suis vraiment conquise ! Ce que je regrette c'est la typo de l'éditeur, Actes Sud ! Je n'aime pas du tout !

krys a écrit:

C'est le deuxième roman que je lis de Nancy Huston et je suis vraiment conquise ! Ce que je regrette c'est la typo de l'éditeur, Actes Sud ! Je n'aime pas du tout !

tout comme toi j'ai adoré ce livre de Nancy Huston.. mais contrairement à toi, j'adoooore la typo d'Actes Sud.. si j'aurais le choix, je demanderais qu'on imprimme tous les livres chez eux.. tellement agréable à lire

krys a écrit:

Infrarouge

C'est le deuxième roman que je lis de Nancy Huston et je suis vraiment conquise !

On l'a dit tellement différent de tous les autres et il l'est!...
Cela a de quoi faire peur aux amateurs de Nancy Huston...Je suis contente de constater que finalement plusieurs d'entre nous l'ont tout de même apprécié...

J'ai terminé Lignes de faille, avec de plus en plus d'intérêt au cours de la lecture, puisque Nancy Huston a placé un douloureux mystère familial au coeur du récit, une faille qui touche chacun des personnages. Jusqu'à Solomon, cet enfant supérieurement intelligent, observateur caustique de sa famille, mais qui porte lui aussi le grain de beauté fatal.
Commencé dans l’humour et la dérision, le roman s’achève dans l’émotion face aux dégâts engendrés par la guerre et la haine, les familles déchirées, et ces voix de petits enfants qui s’interrogent face à des actes qui les dépassent

krys a écrit:

J'ai terminé Lignes de faille, avec de plus en plus d'intérêt au cours de la lecture, puisque Nancy Huston a placé un douloureux mystère familial au coeur du récit, une faille qui touche chacun des personnages. Jusqu'à Solomon, cet enfant supérieurement intelligent, observateur caustique de sa famille, mais qui porte lui aussi le grain de beauté fatal.
Commencé dans l’humour et la dérision, le roman s’achève dans l’émotion face aux dégâts engendrés par la guerre et la haine, les familles déchirées, et ces voix de petits enfants qui s’interrogent face à des actes qui les dépassent

Tout comme toi, j'ai de plus en plus accroché au fur et à mesure du retour dans le passé.
J'ai adoré Sol puis je me suis un peu plus ennuyée avec Rendall avant de replonger avec Sadie et Kristina.
J'ai aimé cette découverte au fil des générations. Peu à peu, on tisse les liens. Certains évènements prennent du sens. J'ai parfois dû faire des retours en arrière .
Nancy Huston nous décrit une sacrée histoire de famille. Elle montre que les souffrances passées ne sont jamais oubliées, qu'il y a toujours un p'tit quelque chose qui unit les membres d'une même famille.

Le comédien Cosmo est mort, assassiné. S’élèvent alors les voix de tous ceux qui l’ont cotoyé, de près ou de loin : sa mère, sa maîtresse, les enfants de celle-ci, son jeune amant, la mère du copain du fils de la maîtresse, et également des objets comme une certaine passerelle et le fameux couteau, arme du crime. Tout cela au cours d’un genre de procès, avec des répliques comme dans une pièce de théâtre. C’est original, les textes sont courts, on découvre la vision de chacun des personnages et leurs sentiments par rapport à la victime. Ce comédien, genre de clown caustique, provoquait une admiration éperdue, un véritable fanatisme de la part du public. Alors, qui est coupable ? Est-ce seulement celui ou celle qui tenait le couteau ou chacun porte-t-il sa part de responsabilité ?
J’ai bien aimé le style de ce roman tout en dialogues, mais je n’ai pas ressenti le même charme qu’avec d’autres livres de Nancy Huston ; comme s’il manquait quelque chose..

Je me souviens bien d Une adoration.
Un livre que j'ai vraiment apprécié et je ne me souviens pas avoir eu des p'tits moments de lassitude (comme dans ligne de faille)... bien au contraire.
J'ai vraiment aimé cette manière originale de raconter la vie de Cosmos à travers les témoignages de tous ceux qui l'ont connu.

Une decouverte de ma fille:

Citation :

La série L'Objet de... réalisée par David Unger est produite par Actes Sud et a été diffusée sur Paris Première.

Orientale a écrit:

Une decouverte de ma fille:

Citation :

La série L'Objet de... réalisée par David Unger est produite par Actes Sud et a été diffusée sur Paris Première.

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