Jean Paul Goux

Nathria a écrit:

Les hautes falaises

J'attends Coline pour la suite

Ca y est Nathria!...

Ce livre est une de ces perles rares, passée presque inaperçue lors de la rentrée de janvier...

Nos commentaires (surtout le mien) sont un peu longs mais lisez les extraits que nous avons recopiés et vous constaterez les qualités littéraires de ce roman.

Il est exigeant mais, en aucun cas, ennuyeux (bien au contraire!)...
Et comme il y a peu de chance que son auteur vienne en assurer la promo sur les plateaux de télévision, le Net et le bouche à oreille peuvent l'aider à trouver une meilleure place sur les tables des libraires...

Merci pour vos comptes rendus. Cet auteur est plus que tentant. Ce roman "les hautes falaises" semble très intimiste. A lire avec concentration vu la longueur des phrases, je suppose.

coline a écrit:

L’éducation reçue, rigide, dans l’obsession du mal, a fait de Simon un enfant soumis et très vite culpabilisé. Bastien, avec beaucoup de gentillesse, d’intelligence et de charme, va prendre un ascendant sur lui.

Lorsqu'une amitié s'installe entre deux êtres, souvent l'un des deux entraîne l'autre vers le haut, avant d'être entraîné à son tour comme une espèce de relation rotative ascensionnelle. L'amitié est équilibrée. Le poids de l'éducation de Simon sur sa propre image fausse le regard qu'il porte sur cette relation. A un moment, Simon, adulte, perçoit l'ascendant de Bastien de façon négative et dès lors, leur amitié prend un tournant.
J'ai apprécié l'analyse du personnage de Simon, qui reste malgré tout à l'écoute de ce qu'il ressent et a une attitude profondément humaine (colère, incompréhension, rejet,...). Il évolue tout au long du texte.
Bastien, quant à lui, est égal à lui-même, puisque il n'a pas à travailler une image de soi: il est!


Je suis certaine que lorsque d'autres lecteurs auront pris connaissance de ce roman, d'autres passages seront notés!

Spoiler:

Pour te répondre Eve Lyne, c'est un roman dense mais plus par la profondeur des thèmes évoqués je pense. Je n'ai pas vécu la forme comme longue ou fastidieuse. C'est un roman très bien écrit.

Eve Lyne a écrit:

Merci pour vos comptes rendus. Cet auteur est plus que tentant. Ce roman "les hautes falaises" semble très intimiste. A lire avec concentration vu la longueur des phrases, je suppose.

Une concentration mais sans ce que l'on appellerait aujourd'hui "prise de texte"...
Il me semble qu'elle peut toucher beaucoup de gens, en rappelant des histoires d'amitiés où l'on a pu être celui qui avait l'ascendent ou celui qui était dominé...

Nathria a écrit:

J'ai apprécié l'analyse du personnage de Simon, qui reste malgré tout à l'écoute de ce qu'il ressent et a une attitude profondément humaine (colère, incompréhension, rejet,...). Il évolue tout au long du texte.

Quel chemin parcourt Simon, ce qui fait aussi la beauté de cette histoire!

Nathria, penses-tu comme moi que cette éducation reçue par Simon (le Bien et le mal, la culpabilisation) étaient les facteurs qui pouvaient induire le regard peu avantageux qu'il avait sur lui-même et le disposait à prendre la place du dominé?

coline a écrit:

Nathria, penses-tu comme moi que cette éducation reçue par Simon (le Bien et le mal, la culpabilisation) étaient les facteurs qui pouvaient induire le regard peu avantageux qu'il avait sur lui-même et le disposait à prendre la place du dominé?

Complètement!

Au-delà d’une éducation dictée par les normes sociales de l’époque, l’angoisse de la mère devient un carcan. Simon, seul, ne craint pas l’inconnu, il craint l’inquiétude et l’angoisse de la mère si elle apprend qu’il est sorti du cadre prévu. Elle le modèle en fonction d’une image d’enfant idéal pour elle (avec pour uniques justificatifs les notions aléatoires du Bien et du Mal). Naturellement, elle brise chaque décision autonome de Simon puisque l’émergence d’un individu à part entière supposerait qu’elle lâche prise et l’autorise à s’éloigner d’une image pour exister en pleine conscience de soi. Simon en vient à douter de ses ressentis, de ses envies…

P26 :« Il fallut donc bien se décider à parler de Bastien à la table du dîner : « Chéronnet ? C’est le fils de l’architecte ? »-, tâcher de répondre à des questions obscures : »Qu’est-ce que tu lui trouves ? », « Pourquoi t’invite-t-il ? Il ne peut pas se déranger ? ».

P35 : « Le soir, au moment de s’endormir, quand on était tout seul, quand on avait à deux
reprises raconté son après-midi chez « Le petit Chéronnet », la première fois, sitôt rentré- « Alors qu’est-ce que vous avez fait, tous les deux ? »-, la seconde, à la table du dîner- « Raconte à ton père ce que tu as fait avec le petit Chéronnet ! »-, quand à deux reprises on avait pu mesurer l’immensité de l’écart entre ce qu’on parvenait à raconter […] et ce qui avait lieu vraiment pour vous et qu’on ne pouvait pas dire, non pas parce qu’on avait quelque chose à cacher ou qu’on aurait fait quelque chose de mal, mais qu’on ne savait pas comment dire ce qui avait lieu vraiment : juste avant de s’endormir on s’attachait à ces impressions confuses qui vous avaient si fort troublés à certains moments. »

Pour Bastien, c’est différent. Son père partage : il explique à son fils pourquoi il aime ou réfute certaines choses en laissant à Bastien le choix d’évaluer les propos et de se faire une opinion propre, il lui laisse la possibilité d’expérimenter l’inconnu. Il lui apprend l’amour de : découvrir, apprendre, vouloir, désirer, aimer,… Jeune adulte, avec le passage de la « tornade » Emilie, Bastien voit les limites des codes répétitifs de son microcosme familial, la famille, même si elle est ouverte et apporte de la matière à réflexion, ne suffit pas pour continuer de s’épanouir. L’envol de Bastien est une belle évolution.

Ouah!! C'est un de mes professeur à la fac! Je savais qu'il écrivait mais je ne pensais pas qu'il avait tant de renommée.
De plus, vos commentaires m'intéresse et je vais me plonger rapidement dans son oeuvre.

Pichnette13 a écrit:

Ouah!! C'est un de mes professeur à la fac!

quelle chance tu as

Pichnette13 a écrit:

Ouah!! C'est un de mes professeur à la fac! Je savais qu'il écrivait mais je ne pensais pas qu'il avait tant de renommée.
De plus, vos commentaires m'intéresse et je vais me plonger rapidement dans son oeuvre.

C'est un auteur discret...mais un grand!

Pichnette13 a écrit:

Ouah!! C'est un de mes professeur à la fac!

Et bien, tu pourras lui dire qu'il a quelques lectrices, une libraire et une représentante "dans sa poche"

Nathria a écrit:

Pichnette13 a écrit:

Ouah!! C'est un de mes professeur à la fac!

Et bien, tu pourras lui dire qu'il a quelques lectrices, une libraire et une représentante "dans sa poche"

Et tu pourras lui dire aussi que nous parlons de lui sur Parfum de Livres!

D'accord si je le croise dans les couloirs je lui parle de parfum du livre

Jean Paul Goux a été invité dans une émission littéraire sur France Culture la semaine dernière (Les affinités électives).


Profitez-en vite, cette émission peut encore s'écouter...
c'est ici!

Je voudrais vraiment attirer, une fois de plus, l'attention des Parfumés sur cet auteur et cet ouvrage en particulier, Les hautes falaises, sorti en début d'année 2009 chez ActesSud.

Pourquoi?

D'une part parce que Nathria et moi qui l'avons lu vous avons dit à quel point il nous semblait digne du plus grand intérêt.

Mais aussi, sans vous raconter ma vie, je voudrais vous dire qu'hier j'étais à une soirée avec mes amis que j'ai ici (pour certains de grands lecteurs que je n'arrive, hélas, pas à convaincre de venir participer sur le forum!). Nous avons beaucoup parlé de cet ouvrage.
Il se trouve que voyant mon enthousiasme après la lecture, trois autres l'ont lu. Ils sont tout aussi enthousiastes que moi!
Nous regrettons que ce roman soit passé un peu inaperçu. Encore que Le Matricule des Anges de mars lui consacre un très bel article et que Jean Paul Goux ait été l'invité de France Culture (Les affinités électives) il y a quelques jours. (Voir mon post précédent , vous pouvez encore pour quelques heures écouter l'émission)

Avec mes amis, nous avons décidé de nous investir autour de nous à la promotion de ce roman.Nous allons demander à notre amie libraire de l'avoir toujours sur ses tables...
Et ce matin je suis là à vous en reparler...
(encore une fois le regret de ne pouvoir le proposer au cerclage parce que j'écris sur les pages des livres que je lis)

Il est ma prochaine lecture après ma reprise de Berlin Alexanderplatz que j'ai laissé pendant les vacances.

Marko a écrit:

Il est ma prochaine lecture après ma reprise de Berlin Alexanderplatz que j'ai laissé pendant les vacances.