Jorn Riel [Danemark]

A lire et relire sans modération !

La passion secrète de Fjordur

Ce sont des hommes de différents horizons, qui décident de sortir de leur milieu ou de la vie qui leur était destinés (ou qu’ils s’étaient destinés), pour vivre un trajet original et libre dans le nord-est du Groenland. Il y a la vie en commun obligée ,qui provoque des tensions et qui rend ces hommes à leur capacités créatrices, qui occupent, rapprochent, enrichissent. Ses hommes réfléchiront, trouveront des solutions pour se rabibocher, pour ramener l’harmonie. parce qu’ils sont plein de tendresse les uns pour les autres, Ils acceptent et pardonnent les erreurs ou les défauts réciproques des uns et des autres.

J’ai ri, je me suis attendrie. Je me suis voulue vivre entourée d’hommes (et de femmes) comme eux. Et j’ai compris pourquoi tout le monde disaient que Jorn Riel est addictif, qu’il est à lire sans modération, ou qu’un livre de lui, commencé, est difficile à lâcher…Puisque c’est comme une grande bouffée d’oxygène chaleureuse qui vient du grand-froid. En plus il y a un chien absolument merveilleux à la fin… Il faut absolument que j’en ai quelques uns dans ma bibliothèque. A ressortir quand le monde devient trop étroit.

Et il est vivement conseillé de les lire dans l'ordre...

pia a écrit:

La passion secrète de Fjordur

Dans ce volume, j'adore vraiment ce racontar : quelle passion admirable !

Absolument! Avec leur gros doigts, il se débrouillent comme des chefs!!

pia a écrit:

Absolument! Avec leur gros doigts, il se débrouillent comme des chefs!!

eXPie a écrit:

Et il est vivement conseillé de les lire dans l'ordre...

J'ai pris ce que j'ai trouvé, mais je vais essayer de les lire dans l'ordre maintenant. C'est possible de les lire dans le désordre, on est pas complètement perdu, mais les personnages se sont déjà rencontrés, ont déjà vécu toutes sortes d'"aventures" et on a envie de savoir quoi!

Un safari arctique

Et bien, moi non plus, je n'ai pas pris dans l'ordre. Pas grave, je vais reprendre cela soigneusement à la case départ, car, oui, un safari arctique m'a suffi pour entrer dans le CFJR, le Club des Fans de Jorn Riel. Les préjugés sont tous faits pour tomber les uns après les autres, n'est ce pas, et M topocl peut bien avoir raison de temps en temps..

Voila des petites histoires de chasseurs du Groenland, juxtaposées, dont les personnages s'entremêlent avec tout ce qu'ils trainent depuis les livres précédents, de la franche camaraderie virile et pas grivoise, qui n'omet pas deux figures de femmes, et bien... quelles femmes!
C'est tendre et joyeux, d'une originalité chaleureuse comme la chaleur du poêle et une lampée d'eau-de-vie qui descend dans les boyaux. Jorn Riel a un talent féroce à décrire les paysages et les hommes (quel portraitiste!), les passions et les petits travers.

Citation :

Mais pour qui a le désert dans le sang, c'est différent. La désolation n'est jamais désolante. Chaque montagne, chaque vallée, chaque fjord et chaque iceberg cachent des surprises. La solitude est rarement trop lourde à supporter et souvent l'isolement donne un merveilleux sentiment de liberté. Le pays polaire est plein de vie et de changement. Il n'y a pas d'obstacles, si ce n'est les éléments, pas de patron si ce n'est la nature, et pas de lois, si ce n'est celles qu'on décide entre hommes. Les gens de là-haut ne sont pas différents, mais peut-être simplement un peu plus heureux, à cause des circonstances.

Dans la passion de Fjordur il n'y avait pas de femmes. Maintenant je suis curieuse de les rencontrer!

Il suffit de commencer par le premier, Pia, La vierge froide.

Je pense que c´est ce que je vais faire....

Ce qui est pas mal, c'est les quatre premiers volumes réunis en poche chez 10/18 en un seul volume.

Oh!! C´est un très bon conseil. Merci Arabella!

La vierge froide et autres racontars

eXPie, comme tu vois je deviens raisonnable et je reprends les choses avec le premier

Citation :

L'Histoire Universelle, mon ami, c'est des gros livres concernant des meurtres sur tous les fronts et l'amour de la patrie, l'honneur et ce genre de foutaises. Et juste quelques lignes ici et là sur la vie des gens ordinaires.

Donc, Jorn Riel nous présente des gens ordinaires, ses chasseurs du grand Nord. Comme il adopte la forme nouvelles-accolées-faisant-un-tout , il n'éprouve pas le besoin de faire une intro, d'expliquer la situation, la géographie etc … (on a quand même droit à une carte, mais on s'en fiche un peu, les histoires vivent pour elles-mêmes) A nous de découvrir au fil de pages.
On est d'entrée de jeu en présence des personnages , et quels personnages, les poètes et les philosophes, les un peu bornés et les originaux, les rêveurs et les grognons, les mutiques et les bavards. Car la solitude du quotidien, fait que les moments de camaraderie deviennent cruciaux,  et justifie les explosions de plaisir quand tout ce petit monde se retrouve et arrose ça dans une belle démesure.

Des situations d'un burlesque un peu fou, mais d'une folie à la fois sereine et plausible. Une superbe galerie de portraits, avec  cet humour tendre, qui n'est jamais lourd, même quand il passe un chapitre à nous parler de cabinets.

Citation :

- Il y en a qui réfléchissent même en vivant à l'écart, répondit BjØrken. Et si on fait ça, on devient quelque chose. Retiens bien ça, Lasseville.

Citation :

Il était jeune et avait du mal à se contenter du silence merveilleux de la nuit.

Citation :

La femme devient en Arctique une entité lointaine et  imaginaire, à laquelle on ne fait allusion qu'avec des tournures vagues et prudentes. Il est extrêmement rare d'y entendre parler de cette créature d'une manière grossière ou obscène. Tout chasseur a sa propre affaire de cœur, belle et délicate, et qu'il préfère garder pour lui.

J'ai eu un faible pour les funérailles de Jalle, mais - en tout cas dans les livres - j’ai toujours un faible pour les enterrements. J'en ai rarement lu d'aussi drôles, par contre !

Ah ! Je n'ai pas pensé qu'à eXPie ! J'ai pensé à animal, aussi :

Citation :

- Ouais ouais, la prudence commande d'embrasser son polochon et d'en écraser quelques heures, pour la beauté du geste.

La passion secrète de Fjordur

Je suis restée sous le charme avec ce nouvel opus de Jorn Riel, lecture pleine de sagacité qui ne peut que réjouir le cœur, où on retrouve sa générosité, son humour, son attention aux gens. J'ai tout particulièrement aimé la nouvelle qui donne son titre à l'ouvrage dont est extrait le passage suivant :

Citation :

-Parce qu'il faut avoir de l'imagination pour avoir une passion secrète. Faut avoir des sentiments qui te rongent pratiquement de l'intérieur, qui peuvent jaunir la face d'un bonhomme et lui faire perdre cheveux, dents et bonne humeur. Une passion secrète, mon pe'it, ça peut faire pleurer un homme adulte comme un enfant fouetté ou le faire rigoler d'un air bienheureux, si l'outsider sur lesquel il a misé cinq couronnes arrive le premier. Ça peut faire vivre un mort et crever un vivant.
-Ça, c'est quelque chose.
Laseville avait l'air impressionné.

Et j'ai noté aussi :

Citation :

Personne sur la côte n'aurait jamais prétendu que le Comte était différent. Parce que dans ce cas, tout le monde serait différent.