Gillian Flynn

Citation :

Après une enfance passée à Kansas City, Gillian Flynn s'installe à New York puis à Chicago où elle poursuit une carrière d'écrivain démarrée sur les chapeaux de roues. Son premier roman, 'Sur ma peau', est en effet très remarqué après sa sortie en 2006 aux Etats-Unis sous le titre 'Sharp Objects' (objets tranchants), un titre qui en dit long. Ce thriller met en scène une investigation sur la disparition d'une petite fille, mais dépasse largement les frontières du roman policier pour plonger dans l'univers d'une héroïne au passé douloureux évacué par l'automutilation. Si Gillian Flynn n'a rien en commun avec son héroïne (l' enfance de l'écrivain ayant été très heureuse), elle dit avoir eu l'envie de devenir journaliste dans le domaine criminel. Elle sort ainsi diplômée de journalisme de l'université de Kansas avant de poursuivre sa formation à l'école de journalisme Medill de la Northwestern University. Après avoir écrit pour différents journaux, elle est finalement embauchée chez Entertainment Weekly comme critique TV et se lance parallèlement dans l'écriture. Lectrice d'Agatha Christie et Dorothy Sayers, Gillian Flynn a un penchant pour les mystères et les romans policiers mais se plaît surtout à évoluer dans la mentalité de son personnage et à en dresser un portrait psychologique. Que ce soit pour la critique ou pour la fiction, l'écriture est constamment présente pour Gillian Flynn et fait partie intégrante de sa vie.

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Auteur: Gillian Flynn
Titre: Sur ma peau
Edition: Le livre de poche
Nombre de pages:382



4è de couverture:

La ville de Wind Gap dans le Missouri est sous le choc : une petite fille a disparu. Déjà, l’été dernier, une enfant avait été sauvagement assassinée… Une jeune journaliste, Camille Preak, se rend sur place pour couvrir l’affaire. Elle-même a grandi à Wind Gap. Mais pour Camille, retourner à Wind Gap, c’est réveiller de douloureux souvenirs. À l’adolescence, incapable de supporter la folie de sa mère, Camille a gravé sur sa peau les souffrances qu’elle n’a pu exprimer. Son corps n’est qu’un entrelacs de cicatrices... On retrouve bientôt le cadavre de la fillette. Très vite, Camille comprend qu’elle doit puiser en elle la force d’affronter la tragédie de son enfance si elle veut découvrir la vérité…

Mon avis:

Thriller assez spécial avec en plus d'une intrigue, une bonne description d'un trouble de la personnalité avec difficulté de gestion des émotions et comportement auto-dommageable.
L'accent est plus mis sur la relation pathologique qui lie l'héroïne ainsi que sa sœur et demi-sœur à leur mère que sur la recherche de l'identité de l'assassin.
C'est vers la fin que l'on découvre qui a tué les fillettes et ce n'est pas forcément prévisible...
A noter également une description très réaliste des relations entre les habitants d'une petite communauté avec tout ce que cela implique.
Très bon livre pour un écrivain débutant.A découvrir.

Les lieux sombres

traduit de l'anglais ( Etats-Unis) par Héloïse Esquié

Sonatine

Citation :

La mesquinerie qui m'habite est aussi réelle qu'un organe. Si on me fendait le ventre, elle pourrait fort bien se glisser dehors, charnue et sombre, tomber par terre, et on pourrait sauter dessus à pieds joints. C'est le sang des Day. Il a quelque chose qui cloche. Je n'ai jamais été une petite fille sage, et ça a empiré après les meurtres. En grandissant, Libbye la petite orpheline est devenue maussade, lymphatique, trimballée de mains en mains au sein d'un groupe de parents éloignés- des cousins issus de germains, des grands-tantes, des amis d'amis- collée dans une série de mobil- homes ou de ranchs décatis aux quatre coins du Texas. J'allais à l'école dans les vêtements de mes soeurs mortes, des chemises aux aisselles jaunies. Des pantalons comiquement lâches, retenus à la taille par une ceinture élimée serrée jusqu'au dernier cran, qui faisaient des poches aux fesses. Sur les phots de classe, j'ai toujours les cheveux en bataille- mes barrettes pendouillent au bout de mes mèches comme des objets aéroportés pris dans les noeuds- et j'ai toujours des poches gonflées sous les yeux, mes yeux de vieille patronne de bar alcoolique. Peut- être les lèvres retroussées à contrecoeur en lieu et place d'un sourire. Peut -être.
Je n'étais pas une enfant aimable, et je suis devenue une adulte profondément mal aimable. Si on voulait dessiner mon âme, n obtiendrait un gribouillis avec des crocs pointus.

Ce roman noir vaudrait la lecture pour le seul portrait de cette jeune femme murée dans la solitude et la culpabilité, qui, parce qu'elle a besoin d'argent pour continuer à vaguement survivre, va obéir à quelques individus fanatiques de meurtres spectaculaires, convaincus de l'innocence de celui qui paye depuis vingt ans pour ceux là, ceux de sa mère et ses deux soeurs. Elle est la seule rescapée du massacre. Avec son frère, mais le frère, c'est elle qui l'a accusé d'avoir commis ce triple meurtre.
A regret, ,elle va quand même, pour de l'argent, se replonger dans ce passé, le roman alterne les chapitres de sa nouvelle enquête, et le récit de ce qui s'est passé ce jour là. Et ce qui a conduit à ce meurtre.
Malgré peut être quelques longueurs, c'est pour moi un très bon polar, que l'on a du mal à poser une fois commencé, mais aussi un roman social avec une analyse psychologique assez fine de tous les protagonistes.
Amateurs de ce genre de lectures, n'hésitez pas!

Noté , bien sûr

Je l'ai noté aussi celui-la. Un polar ça me changerait un peu.

Les appararences


Sélectionné dans la catégorie policier pour le prix des lectrices Elle

4ème de couverture :

Citation :

Amy, une jolie jeune femme au foyer, et son mari Nick, propriétaire d’un bar, forment, selon toutes apparences, un couple idéal. Ils ont quitté New York deux ans plus tôt pour emménager dans la petite ville des bords du Mississipi où Nick a grandi. Le jour de leur cinquième anniversaire de mariage, en rentrant du travail, Charlie découvre dans leur maison un chaos indescriptible : meubles renversés, cadres aux murs brisés, et aucune trace de sa femme. Quelque chose de grave est arrivée. Après qu’il a appelé les forces de l’ordre pour signaler la disparition d’Amy, la situation prend une tournure inattendue. Chaque petit secret, lâcheté, trahison quotidienne de la vie d’un couple commence en effet à prendre, sous les yeux impitoyables de la police, une importance inattendue et Nick ne tarde pas à devenir un suspect idéal. Alors qu’il essaie désespérément, de son côté, de retrouver Amy, il découvre qu’elle aussi cachait beaucoup de choses à son conjoint, certaines sans gravité et d’autres plus inquiétantes.

Je me faisais une joie de lire cet ouvrage….Sonatine sonne toujours très doux à mes oreilles, et ne m’a jamais déçue….D’autant que je ne lisais ici et là que des louanges de ce livre…
Ce n’est pas moi qui en écrirai. Ce n’est pas moi qu’il aura tenue éveillée toute une nuit, ce n’est pas moi qu’il aura scotchée par son suspense intenable.
Car ce n’est pas de suspense dont je parlerai, mais d’ennui. En toute honnêteté, j’ai tenu le coup 180. Pages, mais qu’est que je me suis emmerdée. Je ne compte pas le nombre de fois où je me suis levée pour mille et une raisons, je ne compte pas le nombre de fois où j’ai relevé la tête en soupirant, et en regardant avec dépit le nombre total de pages… (Des fois qu’il baisse par magie entre temps)
La construction est intéressante ; alternativement nous avons les points de vue de Nick de manière chronologique depuis la disparition d’Amy, et le journal d’Amy bien antérieur aux faits. Ils sont mariés, d’emblée nous nous rendons compte d’un malaise dans ce mariage….mais tout semble noyé dans une sorte de soupe trop copieuse pour ne pas finir par provoquer l’indigestion.
Le sujet l’est tout autant. Seulement, une ambiance aussi plombée, aussi nauséabonde, ne peut que plomber le moral d’un lecteur lui-même plombé par un brouillard cafardeux au possible. Je ne prétends pas la lecture d’un tel ouvrage par temps radieux aurait changé radicalement ma perception des choses, mais m’aurait certainement donné plus de persévérance pour un ouvrage ennuyeux de toute façon.
L’auteur prend un malin plaisir à faire tourner en rond son lecteur. C’est du délayage pur et dur. Les 150 premières pages n’apportent absolument rien, et auraient pu être réduite de moitié. La suite ne vaut pas mieux ; D’autant, que je suis allée lire la fin pour me donner une idée de ce que l’auteur a bien voulu faire de ses personnages….et cette fin- là m’a paru trop banale.
Le style de Gillian Flynn ne me plait absolument pas. J’ai son précédent ouvrage en attente. J’ai failli le lire cet été, mais mon sixième sens m’en a détourné… je ne le lirai donc pas !!!



Je suis curieuse de connaître vos avis.....

Hello!

Je viens de finir "Les apparences" et contrairement à Mimi, j'ai beaucoup aimé car cette histoire nous change des thrillers habituels....C'est plus la psychologie qui est à l'honneur...Ou comment les travers d'un homme et d'une femme sont exacerbés parce que c'est lui et parce que c'est elle : ça ne marcherait pas avec d'autres protagonistes. C'est l'alchimie entre deux êtres qui provoque l'histoire.
La forme du roman m'a bien plu avec l'alternance des points de vue de l'un et de l'autre, qui fait que le lecteur peut anticiper et se demander si "l'autre" va trouver la parade et à la fin, l'alternance se fait plus rapide car les chapitres sont de plus en plus court, jusqu'au dénouement.

J'ai également lu Les apparences ; je suis allée jusqu'au bout mais il m'a laissée mitigée. Je reconnais une bonne intrigue, qui repart de plus belle dans le dernier tiers alors qu'on se lassait. (lire la fin sans cette partie ne permet pas de se rendre compte de toute la perversité des personnages)
Mais que de longueurs ! J'aime les livres qui prennent leur temps, mais trop, c'est trop !
Le livre alterne récit du mari/récit de la femme. Et, gros bémol, j'ai détesté le style de l'épouse. C'est bien simple, si tout le livre avait été écrit de cette façon, j'aurais abandonné.

Si vous voulez lire un excellent sonatine, avec une intrigue qui nous mène de surprise en surprise, essentiellement basé sur l'aspect psychologique, je conseille sans réserve Heather Mallender a disparu de Robert Goddard. Il prend son temps lui aussi, mais c'est un régal !

Merci, Armor, pour le conseil de lecture : il est à la médiathèque, je viens de le réserver

Les apparences
(Gone Girl)
Gillian Flynn

Une petite ville du Missouri, Carthage, c’est le cinquième anniversaire de mariage de Nick et d’Amy Dunne. Quand celui-ci rentre à la maison, Amy a disparu et il y a des traces de lutte dans leur maison. Tout de suite, comme à l’habitude, l’enquête s’oriente sur le mari Nick.
On pourrait croire en entamant ce roman que c’est du déjà vu et revu. Pas du tout, ce thriller psychologique est plutôt bien fait, il est à deux voix : celle de Nick le mari qui raconte l’histoire du couple, avec en parallèle l’enquête et celle d’Amy avec son journal intime. Leurs personnalités terriblement troubles se dévoilent peu à peu, mais il nous faudra bien du temps pour comprendre qui est le plus monstrueux des deux.
Un bon thriller / polar psychologique ….avec quelques longueurs.

Je l'ai lu depuis mon dernier message.

Domreader, c'est très pratique pour moi : tu as tout dit.

C'est vrai qu'il y a quelques longueurs, mais la construction du roman les fait oublier.

-Les apparences-


Je me retrouve dans vos commentaires, un peu dans chacun...Je serais moins intransigeante que mimi, plus proche d'Armor (j'ai détesté aussi la façon de s'exprimer d'Amy, surtout au début) J'ai trouvé qu'il y avait en effet beaucoup de longueurs et j'ai failli arrêter ma lecture à certaines reprises, malgré un début qui m'a captée d'emblée. L'auteur joue un peu trop sur l'intrigue, même si l'alternance des points de vue apporte une aération bienvenue.

Par contre, je ne regrette pas d'être allée jusqu'au bout car sauter le basculement qui s'opère (alors qu'on ne l'attendait pas forcément, j'aurais fait un piètre inspecteur) vers la moitié du roman, annule tout l'intérêt du récit..Dommage!

Histoire d'apparences, de faux semblants, de perversité et de jeux à deux. Qui manipule qui, qui sera le plus fort? J'avoue que le sujet accroche et que l'étude des caractères est bien vue. En résumé, un bon triller psychologique, acide et bien mené, même s'il n'est pas Le polar incontournable. 675 pages quand même!

Gone Girl
(Les apparences)

J’ai été happée par cette histoire dès le début. Cela commence pourtant bien banalement. Amy, l’épouse de Nick, disparaît mystérieusement le matin de leur cinquième anniversaire de mariage. Des traces de lutte dans le salon laissent penser à un enlèvement ou un meurtre. Nick bien sûr devient vite le suspect numéro un.

Nous avons deux versions de l’histoire de ce couple. Celle de Nick, ancrée dans le présent, avec qui nous suivons l’enquête, les recherches, la façon dont il gère la situation. La version d’Amy nous est donnée tout d’abord par le biais de son journal qu’elle tient depuis le début de sa relation avec Nick, quelques années en arrière, jusqu’au moment de sa disparition. Ce journal est un régal de niaiseries qui paraît avoir été écrit par une midinette fleur bleue mais qui devient au fil des années plus sombre, où les doutes sur la vraie nature de son mari ternissent l’amour et la gaité du début.

Amy exprime donc sans retenue sa joie d’avoir rencontré un homme dont elle peut tomber amoureuse, en tous points parfait pour elle. Ses parents sont devenus célèbres grâce à une série de livres pour enfants, intitulée « Amazing Amy » qui, en gros, raconte la vie de leur fille en l’idéalisant. C’est une enfant gâtée, qui essaie d’être à la hauteur de son personnage de papier et lorsqu’elle fait la connaissance de Nick, elle voit en lui le partenaire qui lui permettra d’avoir la vie de rêve que ses parents ont imaginée pour elle.

Deux points de vue sur un mariage qui s’avère être moins extraordinaire qu’on avait pu le croire. Peu à peu, les personnalités se dessinent, les caractères se dévoilent. Le portrait que Nick fait d’Amy ne colle pas vraiment avec la femme du journal intime, Nick lui-même n’est peut-être pas le prince charmant qui avait séduit Amy.

Si la première partie est plutôt classique, l’histoire décolle vraiment dans la deuxième qui est pleine de surprises. On découvre des personnages qui manipulent leur entourage avec maestria et Flynn introduit dans son récit de l’humour et beaucoup d’esprit. C’est tordu, j’ai ri de nombreuses fois, c’est tellement machiavélique que c’en est jubilatoire. Les passages où Amy s’exprime sont de vrais joyaux, surtout en regard du journal de la première moitié du livre. Et j’avoue avoir adoré détester Nick.

C’est très astucieux, on est trompé de bout en bout, les deux narrateurs ne cessent de mentir et ne sont pas fiables, on comprend vite qu’on ne peut absolument pas s’appuyer sur ce qu’ils racontent pour se faire une idée de ce qu’il en est. La fausse narration du début est déroutante et originale, on se fait mener en bateau avec brio.

Mais c’est bien plus qu’un simple thriller, c’est l’autopsie d’un mariage qui tourne mal, les rêves brisés et surtout la difficulté, voire l’impossibilité d’entretenir des relations vraiment sincères. Les passages sur la façon dont les gens endossent une personnalité au début d’une relation pour séduire et se révèlent sur la durée bien différents de ce qu’ils prétendaient être sont absolument réjouissants. Il y a quelques vérités ici qu’on préférerait ne pas avoir à reconnaître. Et je pense que c’est ce qui fait tout l’intérêt de ce roman, bien plus que le (faux) mystère de la disparition d’Amy.

C’est retors à souhait – tous les personnages sont assez horribles, aucun n’attire la sympathie même si j’ai eu un faible pour Amy parce qu’elle est autant victime que bourreau et qu’elle m’a offert quelques beaux fous rires. Flynn n’a pas hésité à créer des personnages détestables, des personnalités troubles, complètement immorales que le lecteur a bien du mal à aimer. Le ton est souvent virulent mais toujours réaliste pour une histoire qui dépasse pourtant souvent l’entendement.

Un des meilleurs thrillers que j’ai pu lire, et même si à force d’être baladé, on s’attend à tout, l’impact est fort, les surprises nombreuses, bref, un pur délice.

ah comme je regrette d'avoir vu le film (qui n'est pas mauvais du tout) car il va falloir qu'il s'efface de ma mémoire pour que je puisse lire ce roman ! En tout cas merci Epi pour ce commentaire élogieux qui confirme mon envie de lire ce livre !

- je me demandais si les dialogues étaient aussi crus et enlevés que dans le film ?? -

shanidar a écrit:

- je me demandais si les dialogues étaient aussi crus et enlevés que dans le film ?? -

Je n'ai pas vu le film (mais j'aimerais bien maintenant) alors je ne sais pas pour les dialogues mais dans le livre je ne les ai pas trouvés aussi crus que ça. En fait c'est parce que tu en parles que je me dis effectivement, il y a des passages un peu crus mais ce n'est pas ce qui reste et ça ne m'a ni choquée ni gênée même si parfois elle n'y va pas avec le dos de la cuillère. En tout cas, les quelques passages de ce genre sont justifiés je pense et même nécessaires vu la nature du personnage et l'état d'esprit dans lequel il se trouve.
Ceci dit, je viens de lire La gifle où il n'y a que ça à chaque page, c'est peut-être pour ça que je trouve Flynn très soft en comparaison.

Eh ben, il a l'air bien !