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| Curzio Malaparte [Italie] | |
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+13shanidar Queenie toma mimi54 Epi LaurenceV Babelle Le Bibliomane kenavo bix229 Bédoulène Bellonzo Nathria 17 participants | |
Auteur | Message |
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Bellonzo Sage de la littérature
Messages : 1775 Inscription le : 22/07/2008 Age : 75 Localisation : Picardie
| Sujet: Re: Curzio Malaparte [Italie] Ven 1 Mai 2009 - 8:12 | |
| Curzio Malaparte en 50 tourne Le Christ interdit,parabole sur la vengeance et la culpabilité.Il a lui-même composé la musique et bénéficié d'acteurs importants à l'époque,Raf Vallone,Gino Cervi,Alain Cuny.Ce film est à mon avis quasi-invisible.Rappelons aussi La peau,adaptation de Liliana Cavani en 81. | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Curzio Malaparte [Italie] Ven 1 Mai 2009 - 9:52 | |
| - Bellonzo a écrit:
- Rappelons aussi La peau,adaptation de Liliana Cavani en 81.
intéressant.. peut être après ma lecture (et si on le trouve encore de nos jours?) | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Curzio Malaparte [Italie] Jeu 14 Mai 2009 - 18:00 | |
| Malaparte et les soldats perdus
Jacques de Saint Victor 14/05/2009
Dans ce roman resté inconnu en France jusqu'à aujourd'hui, l'auteur de «Kaputt» plonge le lecteur dans le désarroi de l'Italie en 1943. Comme avec Brahms, la question peut se poser. Aimez-vous Malaparte ? Si la réponse est positive, malgré les ambiguïtés du personnage et son parcours politique d'un joyeux opportunisme, alors il faut se plonger dans ce petit texte inédit, au charme si italien, qui a pour titre Le Compagnon de voyage.
L'histoire est simple et nous plonge au cœur d'une de ces terribles meurtrissures de l'histoire d'un peuple qui a le chic de transformer le drame en farce. En septembre 1943, le grand commandement romain, après s'être débarrassé du Duce, décide de rompre avec l'allié nazi et passe du côté anglo-américain. Mais tout se fait dans la précipitation. La confusion règne. Les soldats se retrouvent livrés à eux-mêmes, tandis que la famille royale quitte Rome en toute hâte pour fuir à Salerne et éviter d'être arrêtée par les Allemands. Voilà donc le pays livré à une terrible question : faut-il continuer à combattre aux côtés des Allemands, les amis d'hier, ou épouser la nouvelle cause des Alliés, les amis de demain ? La plupart des astucieux choisiront une troisième solution : profiter de cet épouvantable chaos, indigne d'une grande nation, pour tout simplement retourner à la maison. Tutti a casa !
Mais le retour sera loin d'être une partie de plaisir, comme en témoigne ce récit, sobrement écrit, de Malaparte, qui commença à l'écrire en 1946 et le reprendra en 1956, comme le précise Carole Cavallera, l'excellente traductrice et postfacière de ce Compagnon de voyage. Certes, ce petit roman n'a pas la force des grands livres de Malaparte, La Peau ou le sublime Kaputt, témoignage irremplaçable de la guerre vue du côté des forces de l'Axe. Mais, à travers l'épopée tragi-comique d'un jeune soldat perdu, Calusia, brave garçon de Bergame, douloureusement happé par une histoire qui au fond n'est pas la sienne, celle d'une Italie « cochonne, grasse, stupide, sadique», Malaparte sait nous toucher. Il exprime une certaine tendresse pour le peuple italien. Au milieu des malheureux qui fuient sur les routes du Sud, Calusia, gars du Nord perdu en Calabre, a fait le serment de ramener la dépouille mortelle de son lieutenant dans l'aristocratique maison napolitaine de ce dernier. Il va connaître les péripéties propres à ce genre de retour au pays dont Benedetto Croce disait qu'il est un « paradis habité par des diables».
Un encombrant témoin
Voilà qui fait penser à un film célèbre de la comédie italienne, la bonne, celle des années Risi, Monicelli et Comencini. Les amateurs se souviendront peut-être de ce petit chef-d'œuvre du grand maître Luigi Comencini, traduit en français sous le titre assez incongru de La Grande Pagaille : une histoire de soldats perdus qui, en ce même mois de septembre 1943, tentent de regagner leur maison en évitant les Allemands et les fanatiques de Mussolini.
Ce thème hante la mémoire italienne dont on sait combien Malaparte est un encombrant témoin. Il faut lire à ce sujet l'excellent petit portrait que fait de lui Raymond Guérin dans un récit de 1950, réédité avec beaucoup d'à-propos par l'éditeur bordelais Finitude. Du côté de chez Malaparte n'est pas seulement le compte rendu d'un séjour de trois semaines passé dans la célèbre maison de Capri, perchée sur un éperon rocheux, et qui servira de cadre au Mépris de Godard. C'est aussi une introduction jouissive au génie de Malaparte, notamment son sens aigu des situations, ce qui lui servira autant pour ses livres que pour sa carrière. On ne résistera pas à l'anecdote de la cravate de Mussolini qui met en scène l'écrivain, brillant, aussi indépendant que courtisan. Un bon résumé, au fond, du personnage.
source | |
| | | LaurenceV Agilité postale
Messages : 813 Inscription le : 25/02/2007 Age : 41 Localisation : Liège
| Sujet: Re: Curzio Malaparte [Italie] Mer 27 Mai 2009 - 19:43 | |
| C'est grâce à un super représentant que j'ai lu ce magnifique livre. Le compagnon de voyage de Cruzio Malaparte est un roman inédit commencé en 1946 et achevé en 1956. Ce court récit est le symbole de la débâcle italienne en septembre 1943 alors que les Alliés débarquent dans le Sud en Calabre qui conduira à l’armistice le 8 septembre, symbole d’un pays qui n’a plus de lois, d’un chaos. C'est l’histoire du soldat Calusia, l’ordonnance du lieutenant, qui survit au combat alors que tous sont morts et qui reçoit comme dernière mission celle de ramener le corps du lieutenant dans se famille à Naples. Ce détachement de soldats était isolé et seul face aux Alliés. Ils n’avaient aucune chance de s’en sortir mais ils ont combattu pour la dignité de leur pays. Calusia se relève de la bataille et décide d’accomplir sa dernière mission. C’est l’occasion pour l’auteur de nous faire parcourir les routes de cette Italie défaite et sans repères et rencontrer des soldats alliés, des gens perdus qui tentent de rentrer chez eux, des voleurs, des maquerelles… C’est l’occasion pour l’auteur de nous montrer la fragilité et l’instabilité du pays. Calusia est un homme digne qui aide son prochain et n’admet pas les injustices trop fréquentes qu’il rencontre sur son chemin. Par ce texte, Malaparte dénonce son pays et les voleurs qui le dirigent. Mais il montre également la générosité et le courage du peuple italien, de ce peuple qui n’a plus rien et pour qui tout est à reconstruire.
Le compagnon de voyage est un texte en mouvement, un texte qui progresse, qui bouge au rythme des déplacements de ces gens ballotés sur les routes où défilent les convois militaires. On lit le texte comme on regarderait un film sur cette période. C’est fascinant. J’ai trouvé ce texte très poétique, très beau et très juste. Un inédit de Malaparte à lire sans délai. | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Curzio Malaparte [Italie] Mer 27 Mai 2009 - 21:02 | |
| ... Un livre qui semble bien compléter le beau livre de Renzo Biason S' agapo. | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Curzio Malaparte [Italie] Mer 27 Mai 2009 - 21:11 | |
| - bix229 a écrit:
- ... Un livre qui semble bien compléter le beau livre de Renzo Biason
S' agapo. c'est bien de reparler de ce livre.. bien que j'ai aimé les deux livres, je dirais que celui de Biason est quand même plus accompli.. | |
| | | Epi Escargote Zen
Messages : 14255 Inscription le : 05/03/2008 Age : 64 Localisation : à l'ouest
| Sujet: Re: Curzio Malaparte [Italie] Mer 27 Mai 2009 - 22:25 | |
| - LaurenceV a écrit:
- C'est grâce à un super représentant que j'ai lu ce magnifique livre.
Le compagnon de voyage de Cruzio Malaparte Je l'ai eu entre les mains tout à l'heure, j'ai hésité, je l'ai reposé et maintenant je le regrette Hop, ce sera pour la prochaine fois et au passage, je note aussi le Biason ! | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| | | | Epi Escargote Zen
Messages : 14255 Inscription le : 05/03/2008 Age : 64 Localisation : à l'ouest
| Sujet: Re: Curzio Malaparte [Italie] Jeu 28 Mai 2009 - 16:11 | |
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| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| | | | Epi Escargote Zen
Messages : 14255 Inscription le : 05/03/2008 Age : 64 Localisation : à l'ouest
| Sujet: Re: Curzio Malaparte [Italie] Jeu 28 Mai 2009 - 21:37 | |
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| | | Bellonzo Sage de la littérature
Messages : 1775 Inscription le : 22/07/2008 Age : 75 Localisation : Picardie
| Sujet: Re: Curzio Malaparte [Italie] Ven 2 Oct 2009 - 20:39 | |
| Un petit livre curieux,Le soleil est aveugle un peu dans un univers à la Rigoni Stern.Encore dix pages et j'y reviens. | |
| | | Bellonzo Sage de la littérature
Messages : 1775 Inscription le : 22/07/2008 Age : 75 Localisation : Picardie
| Sujet: Re: Curzio Malaparte [Italie] Sam 3 Oct 2009 - 14:52 | |
| Montagnard ce livre,et épisode guerrier.Comme souvent Mario Rigoni Stern.La comparaison s'arrête là.Très différents ces deux auteurs.Le livre de Malaparte est plus ardu dans la forme,constellé d'italiques,et presque versant dans l'onirique,un onirique de violence dans des décors alpins si grandioses.En fait ce court roman était sorti en épisodes dans Il Tempo en 41 quand Malaparte était correspondant de presse dans l'armée italienne des Alpes.Mais Mussolini fit censurer certains chapitres et les deux derniers disparurent et Malaparte ne voulut jamais les réécrire.Beaucoup trop francophile pour le Duce tout ça. Malaparte déclara en 1947 qu'avec Le soleil est aveugle il fut "le seul parmi tant d'écrivains italiens,fascistes et antifascistes(parfois ce furent les mêmes,note de Bellonzo) à avoir osé condamner le coup de poignard dans le dos de la France(expression consacrée),le condamner publiquement,pendant la guerre".Je ne me prononcerai pas sur cette assertion.Par contre j'aime beaucoup le tableau illustrant le livre, Troupes au repos d'un certain Christopher Nevinson. | |
| | | mimi54 Zen littéraire
Messages : 6043 Inscription le : 02/05/2010
| Sujet: Re: Curzio Malaparte [Italie] Dim 9 Mai 2010 - 20:14 | |
| J'ai eu l'occasion de lire, très récemment le compagnon de voyage, voici ce que j'en avais pensé ( et publié sur mon blog); ce fut pour moi une très belle découverte:
Nous sommes en pleine débâcle de l’armée italienne,en 1943. Au sud du pays Calusia fait le serment devant son lieutenant au bord du trépas, de ramener son corps à sa famille àNaples. C’est l’histoire d’une amitié, d’une fidélité d’un homme pour un homme dont ce très beau livre est l’objet. A travers une Italie en plein chaos, Celusia, va coute que coute faire route vers Naples. Il fera des rencontres, vivra des aventures durant son parcours. J’ai vécu son voyage, comme un devoir de loyauté à son Lieutenant, mais aussi comme un sens qu’il donne à sa vie. Ce roman est court, trop court peut être. L’écriture est sans artifices sans décorum. La description du climat ambiant est, certes succincte, mais, justement tout l’intérêt de cet ouvrage n’est-il pas justement ailleurs ? Je suis infiniment heureuse d’avoir pu gouter à cette écriture, et découvrir cet auteur. Je remercie les éditions de la table ronde d’y avoir contribué. | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Curzio Malaparte [Italie] Dim 9 Mai 2010 - 20:43 | |
| - mimi54 a écrit:
- Je suis infiniment heureuse d’avoir pu gouter à cette écriture, et découvrir cet
auteur. Je remercie les éditions de la table ronde d’y avoir contribué. de même pour moi, je me rapelle volontiers de cette bonne lecture | |
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