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| Olivier Rolin | |
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+11Ariane SHOYUSKI shanidar bix229 Heyoka animal Bédoulène Igor topocl Eve Lyne coline Aeriale 15 participants | |
Auteur | Message |
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Ariane SHOYUSKI Sage de la littérature
Messages : 2372 Inscription le : 17/04/2014
| Sujet: Re: Olivier Rolin Sam 13 Juin 2015 - 0:56 | |
| Oh, ce sont vraiment mignons ! Et émouvant aussi. | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Olivier Rolin Sam 13 Juin 2015 - 17:35 | |
| - shanidar a écrit:
- Des lettres et des dessins de ton grand-père Aeriale ?? Si c'est le cas c'est un touchant et drôle d'héritage !
Oui Shanidar, de mon arrière grand père en fait (paternel). C'était pour lui, comme notre Météorologue, le seul héritage qu'il puisse laisser aux siens, et c'est toujours aussi émouvant de les contempler! Merci à vous, je n'osais pas trop les poster sur un fil public tant ils renferment quelque chose d'intime, presque. Mais je suis très contente qu'ils vous aient plu :-D Enfant, j'adorais les après midi chez ma grand mère, lorsque elle ouvrait sa boite à souvenirs et me montrait ces merveilles. Il y avait quelque chose de magique et de sacré à la fois... - Spoiler:
Je vous poste l'album du cirque qu'il avait créé exprès pour mon père, le plus jeune, sur le fil réservé aux photos, pour ne pas monopoliser l'espace
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| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Olivier Rolin Dim 26 Juil 2015 - 18:13 | |
| J'ai relu Meroe, un livre d'un grand romantisme qui nous parle d'un homme éperdu, désenchanté, qui achève de se perdre au Soudan, dans une ville omniprésente, caniculaire, violente, abandonnique...qui s’invente et se raconte des histoires, ami d'un échassier, fasciné par l'impossible recherche des origines et par la perte, cherchant à se dissoudre dans la littérature.... | |
| | | tom léo Sage de la littérature
Messages : 2698 Inscription le : 06/08/2008 Age : 61 Localisation : Bourgogne
| Sujet: La Bibliothèque perdue Ven 18 Sep 2015 - 7:57 | |
| avec Jean-Luc Bertini (photographe):
La Bibliothèque perdue
Original : Französisch, 2014
INTRODUCTION : Le livre se présente dans un format A-4, légèrement moins large, dans un mélange d'un texte relativement court d'Olivier Rolin et de de photographies de Jean-Luc Bertini. C'était en 2010 que l'écrivain avait été la première fois à Solovki, immédiatement sous le charme de ce lieu magique (comme moi quelques années plus tôt). Depuis il a revisité cet archipel encore deux fois. Le lieu fait référence, dans la mémoire collective, à une histoire réligieuse très riche de par la présence d'un monastère très influent depuis le debut du Xvème siècle, et puis par la transformation de l'île en Goulag dès le début des années 1920. Au début de la vie du lager une vie culturelle même semblait possible, et s'y developpa alors entre autre une bibliothèque par les livres apportés par les prisonniers : intellectuels, politiques selon Rolin, mais j'ajoute : aussi des prêtres et autres. Puis avec les années, le durcissement de la situation et la dissolution du Goulag, la bibliothèque « disparaissait », et on ne savait pas vers où. Travaillant sur le sujet de ladite bibliothèque disparue, Rolin revenait en Mars/Avril 2013 pour faire un documentaire pour ARTE. C'est là que naissaient aussi les photos de Jean-Luc Bertini. Leurs investigations les menaient des Solovki vers Kem, Medvejegorsk et Iertsovo.
REMARQUES : « A quelque cinq cents kilomètres au nord-est de Saint-Pétersbourg, juste sous le cercle polaire, la mer Blanche est une mer presque fermée, un grand golfe de la mer de Barents. A l'ouest c'est la République de Carélie et la Finlande, au nord la péninsule de Kola avec le port de Mourmansk, à l'est la "ville de l'Archange", Arkhangelsk, au sud, près du port presque abandonné de Belomorsk, le débouché du canal Baltique-mer Blanche, autrefois nommé "Staline", dont le percement, de 1931 à 1933, coûta la vie à des dizaines de milliers de déportés. C'est sur les bords de la mer Blanche, à Severodvinsk, que la Russie construit ses sous-marins nucléaires. Terres de sombres forêts, de lacs glaciaires, terres de sang, bourgades délabrées sous la froide lumière du Nord : il faut aimer les paysages mélancoliques pour se balader, surtout en hiver, sur les rivages de la mer Blanche. » (extrait du livre...)
Restent pour moir l'impression d'une distance vers ce qu'on décrit, un vrai élan, une energie n'est pas communiqué malgré le sujet plus qu'intéressant. Comme si Rolin faisait ici encore un ajout au film, une exercise de devoir sans vraie particpation. Un peu endormi ? Il faut être prêt que le sujet du livre (du texte au moins) est alors plutôt la recherche sur les traces de la bibliothèque, même s'il y manque l'élan. Mais il est étonnant, voir pour moi inconcevable que tout en racontant alors sur les Solovki on fait mention en quelques lignes de l'histoire si riche, la place si unique de la tradition monastique. Comment présenter les Solovki sans aucune photo vraie de la vue d'ensemble du Kremlin tellement impressionnant, image que chacun, aussi les prisonniers des sombres années, ont du connaître en arrivant sur l'île ? Comment parler de coté des prisonniers, seulement d'intellectuels et de prisonniers politiques si on sait combien de croyants y furent tués, massacrés, torturés aussi ? Par ces omissions ce livre perd pour moi un grand part de sa vérité, ou de sa percussion.
Parmi les photos il y en a des superbes, des trouvailles de visages, des vues des alentours dans la neige...(un vrai documentaire devrait aussi tenir compte des différentes saisons de l'année!) . Mais beaucoup ne me parlent pas, ne me disent rien. S'y ajoute le manque detitre, de notes explicatives : comme ces photos sont prises aussi sur le chemin des investigations, on ne sait pas où est-ce qu'on se trouve.
Donc, l'impression générale : une certaine vue reductrice et la conviction qu'on aurait pu faire plus.
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| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Olivier Rolin Ven 18 Sep 2015 - 8:45 | |
| Merci Tom Léo, je vais rester sur la bonne impression du documentaire. | |
| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: Olivier Rolin Ven 18 Sep 2015 - 9:52 | |
| j'avais vu aussi le bon documentaire | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Olivier Rolin Ven 18 Sep 2015 - 14:18 | |
| merci pour tes impressions, ce livre se trouvait dans mon panier jusqu'à ce que je t'ai lu je rester aussi avec les bonnes impressions du documentaire et laisser le livre de côté | |
| | | tom léo Sage de la littérature
Messages : 2698 Inscription le : 06/08/2008 Age : 61 Localisation : Bourgogne
| Sujet: Re: Olivier Rolin Ven 18 Sep 2015 - 16:11 | |
| Merci pour votre confiance dans mon jugement, mais je veux vraiment pas empêcher quelqu'un de regarder et lire ce livre. Moi, je n'ai pas vu le documentaire: évidemment les images devraient parler, vu que c'est un pays incroyable. J'avoue sans difficultés que j'ai un rapport très personnel et subjectif avec cette île. Quand j'y suis allé, c'était une forme de pélérinage. Donc cela me heurte personnellement quand je vois ce coté négligé. Cela ne ma paraît pas une vue "totale" de l'auteur. Ce qui n'empêche pas que d'autres peuvent apprécier cet ouvrage... | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Olivier Rolin Sam 31 Oct 2015 - 17:32 | |
| Bakou, derniers jours - Citation :
- D''ailleurs ce récit que j'écris, que vous lisez, à quoi ça rime ? Et d'abord, qu'est-ce que c'est ? Un journal de voyage, des lambeaux de souvenirs mal cousus entre eux, un testament ? « Un livre sur rien » presque sans sujet, ou dont le sujet reste presque invisible, comme le rêvait Flaubert (mais alors, il faudrait qu'il tienne « par la force interne de son style », et ce serait évidemment présumer de mes forces) ? C'est une promenade sur un fil. Un monologue à basse voix, pour des oreilles patientes, attentives. Une lettre à des amis, connus et inconnus.
Dans son précédent livre, Suite à l'hôtel Crystal, paru en 2004, Olivier Rolin décrivait minutieusement des chambres d'hôtel qui l'avaient hébergé, et, dans celle de Bakou, mourrait suicidé en 2009 (je n'étais pas arrivée jusque là ). 2009 arrivant, Olivier Rolin retourne à Bakou, histoire de tenter le diable, ou la mort… on ne sait pas trop. Cela donne un récit de voyage avec ce que cela implique d'observations et descriptions d'un pays mal connu, entre pétrole et dictatures, de réflexions, de réminiscences, de rappel de livres qu'il a lus ou écrits. Cela a un petit charme morbide, il y a des pages touchantes ou amusantes, on croise des personnages pittoresques ou saumâtres. C'est par moments assez égocentré, mais quand on aime Olivier Rolin, on s'en accommode fort bien (le voyageur n'est il pas aussi important que le voyage?. - Citation :
- Ce sont de réflexion qu'on se fait quand on marche - comme sans y penser, ou plutôt au gré de ce colloque intérieur que se tiennent les marcheurs, et qui est à la pensée ce que le grommellement est à la parole éloquente.
Ah! j'allais oublier de dire qu'il y a des photos, ce qui ne nuit pas à l'ensemble, au contraire! | |
| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: Olivier Rolin Dim 1 Nov 2015 - 8:34 | |
| faudra que je fasse connaissance avec lui, merci pour ton commentaire qui me laisse deviner l'Homme. | |
| | | Ariane SHOYUSKI Sage de la littérature
Messages : 2372 Inscription le : 17/04/2014
| Sujet: Re: Olivier Rolin Dim 1 Nov 2015 - 22:50 | |
| Un Chasseur de lion et Bakou sont donc déjà en poche. C'est tentant. J'ai déjà parlé avec l'auteur dans une fête de livre. Il était très sympathique d'ailleurs. Merci Topocl pour le commentaire. | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Olivier Rolin Lun 2 Nov 2015 - 9:23 | |
| Tous sont en poche, y compris le météorologue, son dernier. | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Olivier Rolin Ven 19 Fév 2016 - 18:02 | |
| Veracruz - Citation :
- Ce n'était d'ailleurs pas seulement l'orgueil qui m'incitait à refuser l'idée qu'elle m'avait purement et simplement plaqué, mais aussi le désir de conserver, alors que toute beauté, toute joie, m'avait déserté, un souvenir parfaitement pur, resplendissant, inaltéré par le soupçon que déjà la ruine était à l’œuvre, de la période de ma vie où j'avais été le plus heureux.
Olivier Rolin - ou en tout cas le narrateur - est une fois de plus prisonnier plus ou moins volontaire de terres hostiles -ici Veracruz-, une fois de plus amoureux éperdu d'une jeune femme éblouissante et insaisissable, entre niaiserie et perfection. Sur cette trame obsessionnellement ressassée chez lui, Olivier Rolin construit un court récit, noir et ironique, absurde et désabusé, pétillant d'humour . La nonchalance désabusée s'associe à une noirceur et une violence transfixiantes. Le narrateur, depuis, a vécu, erré , ravagé par les tourments de l'amour perdu, voyageant entre souvenirs lumineux et regrets amers des jours heureux. Il a traîné comme une croix un questionnement indicible, et, vieillissant, il comprend qu'il faut renoncer au sens, à l'ordre et aux buts, que les questions sont sans réponse. Bonheur, douleur, pourquoi chercher ? Pantin absurde et rompu, dernière audace, il congédie son lecteur. - Citation :
- Chacun des moments beaux qui nous est donné est une fin en soi, une perfection dont il faut se laisser envahir comme de celle d'un tableau bouleversant découvert soudain, parmi d'autres, ternes, dans la salle d'un musée. Il est vain de le relier à d'autres, encore plus vain ensuite de chercher à en faire l'histoire.
Il y a l'élégance presque vieillotte du style: longues phrases (parfois mêmes alambiquées, je dois l'avouer : il m'a fallu parfois les relire du début), subjonctifs, appositions et coordonnées entre virgules, tournures inusitées pour l'élégance; et en face, l'humour du désespoir :parenthèses et apartés en forme de clin d’œil. - Citation :
- Nous voulons toujours que tout ait un sens. Nous voulons que le temps aille sans jamais se retourner, que les événements s'enchaînent, que les livres aient un plan, une signification cachée, l'histoire une fin. Nous sommes assoiffés d'ordre, fanatiques de logique. Mais pourquoi les choses devraient-elles être ordonnées, emboîtées, pourquoi le temps ne pourrait-il pas repousser son cours comme le fleuve Alphée des Anciens, ou divaguer, pourquoi ce qui vient après ne serait-il pas la cause de ce qui précède? D'où tient-on qu'il y a toujours des causes ?
Beau texte, touchant, et plein de sens, n'en déplaise à l'auteur! | |
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| | | | Olivier Rolin | |
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