[BD] Florent Chavouet

Citation :

Florent Chavouet est né en 1980. Tokyo Sanpo est son premier ouvrage.

Tokyo Sanpo

Quelle belle promenade à travers les rues de Tokyo !
En 2006, Florent Chavouet suit sa compagne pour 6 mois au Japon. Des premières recherches de logement jusqu’à la mise en place du quotidien, Florent Chavouet en profite pour nous faire découvrir Tokyo à travers son carnet de voyage/guide. En vélo et avec son siège de pêcheur, il parcourt les différents quartiers de Tokyo :

Machuja- Ikebukuro- Taka danobaba- Ochiai- Okubo- Ueno- Ichigaya- Shinjuku ouest- Shinjuku est- Yoyogi Harajuku- Omotesando Aoyama- Roppongi- Shibuya- Daikanyama- Ebisu- Tsukiji.

et prend le temps de saisir le Japon (dessins aux crayons de couleurs).
Chaque chapitre commence par le plan du quartier évoqué avec en présentation le dessin du commissariat local (un commissariat par quartier). On découvre ensuite le quotidien des autochtones : le monde vestimentaire, culturel, économique, architectural… L’humour et les déboires de l’auteur ponctuent le voyage. J’ai bien ri des blagues à 2 yens à l’interrogatoire au commissariat pour vélo volé (désolée). Entre autres choses étonnantes, j’ai noté que la tombe de Guido Verbeck se trouvait à Tokyo… (association d'idée par l'auteur avec le Gustave Verbeck de "Sens dessus-dessous")

Beaucoup de plaisir à parcourir ces pages et comme le dit Florent Chavouet à la fin de l’ouvrage : « déjà ».
J'ajoute : « Vivement le prochain ! ».

Extraits:

hé, ça me donne envie d'en voir plus !

Je l'ai parcouru hier, et il est terriblement chouette ! Mais je peux pas trop l'acheter...
Je veux plein d'argent !!

Lors du festival 2009 des Etonnants Voyageurs, à St-Malo, j'étais tombée sur le carnet de voyage d'un jeune dessinateur revenant d'un séjour à Tokyo: le graphisme, l'utilisation du pastel et surtout l'humour tendre des images ont mis à mal mes sages résolutions et j'ai fait la queue pour une dédicace, fort sympathique.

Florent Chavouet se retrouve à Tokyo, à la suite de sa compagne, pour six mois, durée du stage de cette dernière. Dans son introduction, il explique pourquoi il s'est mis à dessiner ce qu'il voyait, au gré de ses promenades, on se prend à être piqué par la curiosité et, vite, on se cale, confortablement installé, dans un fauteuil pour suivre le séjour du narrateur. Il paraîtrait que Tokyo soit "la plus belle ville moche du monde" et, ma foi, c'est ce que Florent Chavouet fait découvrir à son lecteur: l'architecture est épouvantable, les petits quartiers typiques, portions congrues, les buildings foisonnent, la circulation est pénible, les gens pressés, les rues éclairées par les multiples vitrines et cependant, le narrateur trouve toujours le petit détail qui fait oublier la grisaille de l'environnement, le petit détail émouvant, amusant, étonnant, parfois surréaliste, offrant une touche de Beau dans la mocheté généralisée. Un policeman arrosant une plante en pot ou aidant une mamie à traverser la rue, un building illuminé la nuit, une façade de maison collective disparaissant derrière la verdure d'un balcon, une minuscule échoppe perdue au pied d'un immense immeuble, des passants aux looks impossibles, une discussion improvisée avec des passants curieux de voir un européen croquer ce qu'il voit....tous les instants minuscules, insignifiants qui font que la vie urbaine possède ses couleurs si particulières. La vie quotidienne d'un Tokyo se déroule sous le crayons de Florent Chavouet qui sait "éterniser" les vélos, les mères de familles, les policemen placés à chaque carrefour, parfois devant chaque immeuble d'affaires. Ces photos de crayons de couleurs sont des diapositives où l'humour se cache sous chaque traits: on ne peut s'empêcher de sourire devant les portraits croqués de passants anonymes (tant japonais qu'occidentaux) et on est loin d'une impression "Lost in translation", le narrateur, même s'il ne comprend pas la langue, parvient à tisser des liens, éphémères certes, avec les gens qu'il croise. Du coup, Tokyo apparaît comme une réunion de multitudes de petits villages perdus dans l'immensité une mégapole où l'urbanisation moderne se voit démentie par les câbles innombrables pendouillant le long des maisons et immeubles, détail surréaliste au coeur d'une modernité japonaise toujours en avance sur son temps. C'est ce décalage savoureux, fil (c'est le cas de le dire) conducteur, avec le policier de base incontournable, de ce carnet de voyage souriant, joyeux, même si c'est une véritable aventure que de trouver un toit pour dormir, et poétique: en effet, la poésie est présente au détour d'un parc, d'une rue, sur une publicité ou un ticket de caisse.
J'ai aimé les croquis des objets hallucinants tels que la peluche en forme de tranche de pain de mie, le kitsh des décorations ou des affichages, le tout saupoudré de l'actualité d'alors, les essais nucléaires coréens. J'ai ri en lisant l'expédition à la plage....lieu couru où l'eau est plus que trouble, où on peut parader dans des tenues excentriques, où la pollution urbaine gangrène les désirs de côtoyer une nature dont on est sevré. Rires, aussi, lors de la balade à vélo d'une bonne centaine de kilomètres autour de Tokyo où les pissenlits retiennent l'attention du narrateur, ainsi que le séchage du riz, sans compter les traîtrises d'une route qui grimpe sans en avoir l'air...le tout relaté sur un croquis, drôlatique à souhait.
"Tokyo sanpo" est le journal de bord d'un occidental, pérégrin urbain, décalé, des quartiers, peu connus des touristes, où il a habité et qu'il a "écumés" au fil des jours...une lecture réjouissante.

Nouveauté:


Manabéshima

Citation :

Le Japon est tellement une île qu'il est un archipel.
Dans le catalogue japonais, on trouve des îles industrielles, des îles artificielles, des îles sacrées, des îles musées, des îles formol, des îles atoll, des îles balnéaires, des îles bleu-vert, des îles sauvages, des îles sans âge, des îles connues, Shikoku, et mêmes des îles où l'on pêche et l'on boit.
Parmi ces miettes de terre, il y a Manabé Shima, une île dont on parle peu, mais où poussent très bien les poissons.

Ça tombe bien, je n'ai rien prévu cet été.

Un inventaire exhaustif et désopilant sur Manabé Shima, l’île aux soixante crabes et à peine plus d’habitants, par l’auteur de Tokyo Sanpo.

pour feuilleter ce livre, c'est par ici

Manabé Shima

Après avoir fini le délicieux et drôle Tokyo Sampo, je n'avais qu'une hâte, c'était que Florent Chavouet fasse une autre BD/carnet de voyage sur le Japon, et c'est vous dire si j'étais contente de lire Manabé Shima!
C'est une autre facette du Japon qu'il nous montre, plus la mégapole mais au contraire une toute petite île de quelques centaines d'habitants, dans la mer du Japon, entre les deux grandes îles Honshu et Shikoku. Un coin à priori pas touristique et essentiellement peuplé de pêcheurs et de bestioles diverses (chats, crabes, insectes) où il a passé 2 mois de l'été 2009...
Au fil de dessins, croquis et plans vivement colorés et fourmillants de petits détails (faut parfois tourner le livre dans tous les sens, c'est ludique!), Florent Chavouet nous fait partager ses rencontres avec les habitants de l'île, découvrir l'intérieur des maisons, les paysages, les animaux, les techniques de pêche et les traditions locales, avec un humour constant et beaucoup de chaleur.
Que ça fait du bien au moral ce genre de livre!


L'aubergiste Ikkyu-san, un sacré personnage!

Mon personnage préféré: le type qui parle avec plein de taches!

Celui qu'il appelle le clochard, et que les gens de l'île appellent Rock ? Oui, il est trop fendard celui-là!

ENVIIIIIIIIIIIIIIIIES !

Je note sur ma liste d'anniv'-Noël !

Je viens de terminer Manabé Shima.
Un vrai régal.
J'aime beaucoup les dessins de Florent Chavouet. C'est lumineux, coloré. Ce que je préfère ce sont les maisons et surtout l'intérieur avec la représentation du moindre détail et la vue de dessus. C'est à la fois très sérieux et très enfantin.
Avec le livre, il y a une carte qui reprend les différents lieux, c'est un vrai tableau et il faut une grande table pour la déplier entièrement. A déconseiller dans le lit !
L'illustrateur nous plonge littéralement dans cette île avec ces personnages typiques et son mode de vie . On voyage. Il ne manque que les odeurs.

J'ai hâte de lire le livre sur Tokyo.
Un grand merci à ma belle-soeur pour cette découverte.

menine a écrit:

Avec le livre, il y a une carte qui reprend les différents lieux, c'est un vrai tableau et il faut une grande table pour la déplier entièrement. A déconseiller dans le lit !

ah cette immense carte...j'ai eu le plus grand mal à me dépatouiller avec, je crois que je l'ai même un peu déchirée .

Tu devrais te régaler autant avec Tokyo Sanpo!

J'ai eu très peur de déchirer la carte d'autant plus que le livre ne m'appartient pas !

A chaque fois que je vois une photo de l'illustrateur je me marre car je trouve qu'il ressemble vraiment à son petit personnage .

menine a écrit:

A chaque fois que je vois une photo de l'illustrateur je me marre car je trouve qu'il ressemble vraiment à son petit personnage .

Tout à fait!

L’île Louvre

Citation :

Présentation de l’éditeur
Chacun d’entre eux devient, le temps d’un livre, un visiteur aux yeux grands ouverts, parcourant l’immense palais qui abrite les collections inouïes du grand musée. Regards toujours inattendus, libres et pétillants. Une visite personnelle et inédite d’un des lieux les plus fréquentés du monde. Chavouet, passionné de géographie et collectionneur de cartes, dessine ici le Louvre comme jamais et donne au musée une autre mémoire en ouvrant les canaux de l’imagination.

Je suis cette série de le Louvre et la Bande Dessinée depuis plusieurs années et j’attends avec impatience et anticipation chaque nouvel opus.

Cette année c’était au tour de Florent Chavouet de transformer le musée en image.

J’aime bien le travail de ce BDiste et puisque je ne suis pas du tout douée de m’imaginer un séjour au Louvre, j’ai du mal de dire que je suis un peu déçue. Mais faut aussi que je dise la vérité de mon ressenti.

Si on prend l’album en tant que livre seul, cela tient la route, c’est bien fait et il trouve des angles intéressants pour montrer le musée… mais si on prend toute la série, il n’apporte rien de nouveau. Par moment c’était du ‘déjà vu’ (p.ex. la vue des gardiens, on l’avait déjà, suivre les visiteurs, cela c’est fait).

Je sais, il va être de plus en plus difficile pour les futurs artistes de trouver toujours des nouveaux approches pour donner un petit plus à leur album… il va y avoir le moment où tout a été dit.
Mais cela n’empêche pas que je vais m’attendre à ce que je sois plus fascinée que ça.

Dommage, j’étais vraiment captivée de voir ce nouvel album…

Mais si on aime le style de Florent Chavouet et des petites histoires assemblées pour faire une visite du Louvre, on peut trouver plein de bons moments.




pour voir plus de planches

Donc, Kenavo, comme je n'ai lu aucune autre BD à propos du Louvre, je risque de ne pas trop être déçue car tout va être nouveau pour moi.
En tout cas, vu les illustrations, ça me tente bien.