Kurt Vonnegut Jr

shanidar a écrit:

Tu me donnes envie de le relire ! Merci coli ! Ton commentaire me fait penser à l'Horloge baudelairienne : Souviens-toi que le temps est un joueur avide / Qui gagne sans tricher, à tout coup ! c'est la loi.

Tellement de choses me font penser à ces vers !

bix229 a écrit:

Merci Coli, mais aujourd' hui, je ne pourrais pas relire  Abattoir 5. Trop fragile !

Rien ne t'y oblige. Pour ma part, je l'ai trouvé presque léger ce roman...

He ben la malédiction est tombée...

Clairement, le début de Abattoir 5 vaut le coup. Il est aussi bien écrit que la suite est... décevante. Je l'ai sentis un peu rôdé, Vonnegut, assez peu inventif dans le sens où ses redondances m'ont ennuyées. Je ne parlerai pas de cynisme, c'en est à mon avis assez éloigné. C'est pour moi une façon élégante de pleurer que de rire et de traiter les choses avec distance, pour éviter de se faire bouffer par une machine plus terrifiante qu'on ne pourrait l'imaginer. Tout ça n'a pas beaucoup de sens, cadavres, sexe, ânneries à outrance. Vonnegut écrit-là un roman drôle de désenchantement et de sauvagerie, tout en partant à l'aventure à des années lumières de là, même si c'est enfermé dans un zoo...

C'est beau, j'y croyais vraiment. Mais je crois que j'aurais préféré un ersatz (même si c'est déjà assez court), ou que Vonnegut aille plus loin.

Ah dommage. J'ai justement aimé le recours de Vonnegut à des échappatoires (la SF, l'ironie, 3 temps et 3 lieux différents, etc.) qui permettent au lecteur de ne pas se lasser, d'être toujours sur le qui-vive et de ne pas sombrer dans le désespoir le plus noir...

Je vais faire peur, mais c'est les passages de guerre qui m'ont le plus réjouis / fait rire.

Dreep a écrit:

Je vais faire peur, mais c'est les passages de guerre qui m'ont le plus réjouis / fait rire.

Lecture au second degré ou les effets du style ?

Les deux

Vonnegut a été plutôt secoué par ce qu' il a vécu, à commencer par la guerre et ses conséquences sur la société américaine.
En homme bléssé, il a réagi non par le cynisme mais par l' ironie et l' humour noir.
La société de consommation n' était pas sa tasse de thé et la menace d' une guerre nucléaire lui semblait possible.
C' était la crainte de plusieurs générations. Et elle est malheureusement toujours envisageable.