| Parfum de livres… parfum d’ailleurs Littérature, forum littéraire : passion, imaginaire, partage et liberté. Ce forum livre l’émotion littéraire. Parlez d’écrivains, du plaisir livres, de littérature : romans, poèmes…ou d’arts… |
|
| Willa Cather | |
|
+9topocl Avadoro Marko domreader Orientale bix229 kenavo Sophie Arabella 13 participants | |
Auteur | Message |
---|
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Willa Cather Jeu 19 Juil 2012 - 11:58 | |
| La nièce de Flaubert - Citation :
- Présentation de l'éditeur
Willa Cather (1873-1947) a déjà solidement établi sa réputation de grand écrivain américain avec, entre autres romans, Mon Antonia et Pionniers ! lorsque, au cours de l'un de ses voyages en France, en 1930, elle rencontre, dans un hôtel d'Aix-les-Bains, une fascinante vieille dame qui n'est autre que Caroline Grout, la nièce de Gustave Flaubert. La petite Caroline, dont la mère est morte en couche, a été élevée par son fameux oncle dont elle est l'exécutrice testamentaire. Dans La Nièce de Flaubert, la romancière américaine dresse en quelques pages le portrait d'une femme surprenante, lien vivant entre un vingtième siècle déjà éprouvé par la guerre et l'âge d'or de la littérature française, dont Flaubert est l'un des plus grands représentants. Ce texte est avant tout un éloge ardent et précis de la littérature et de la lecture, non comme passe-temps mais comme raison de vivre. Après Frank Norris et Jamie James que j’ai découvert à cause de l’édition du Sonneur, mais dont j’ai fait les lectures en anglais, il fallait bien que je lise au moins un de leur programme. Et voilà que ce petit livre de Willa Cather m’a paru bien sympa pour en faire connaissance de plus près avec cette maison d’édition. Sans doute, tous ceux d’entre nous qui ont eu la chance de découvrir les maîtres français par accident, et non pas sous la férule glaciale d’un professeur, ont vécu à peu de chose près la même expérience.Malheureusement, je n’avais pas cette chance. Lors de ces longues années à l’école je n’ai rencontré pas un prof qui m’a ramené la littérature française, surtout classique, plus près. Un court récit d’une brève rencontre qui est tout à fait charmante et décrite de belle manière. Je sors de ce livre et je suis plutôt enclin à lire d’autres livres de Willa Cather que de Flaubert. Mais néanmoins, la rencontre avec la nièce était sympa… et il me reste un envie de replonger dans l’œuvre de Tourgueniev dont la jeune Caroline a fait connaissance dans la maison de son oncle. Je ne peux pas être à 100% sûre, mais il parait que cet essai est paru dans ce recueil de 3 nouvelles: | |
| | | Avadoro Zen littéraire
Messages : 3501 Inscription le : 03/01/2011 Age : 39 Localisation : Cergy
| Sujet: Re: Willa Cather Sam 22 Déc 2012 - 19:35 | |
| L'un des nôtres
Je suis sensible à la délicatesse et à la sensibilité du style de Willa Cather, qui dévoile au-delà d'un quotidien des regrets, des frustrations, qui esquissent une personnalité très riche par son ampleur et ses contradictions. Elle évoque dans ce roman le passage entre l'adolescence et l'âge adulte, le poids d'un héritage familial et la portée d'un choix dans l'Amérique rurale du début du XXème siècle. Enfin, la vision bouleversante mais presque inattendue de la première guerre mondiale déplace les enjeux, révèlant alors une identité qui se cherche jusqu'à la perception douloureuse de la perte. | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Willa Cather Sam 16 Nov 2013 - 9:13 | |
| L’un des nôtres Claude est né dans une ferme du Nebraska, au crépuscule du XIXe siècle. C'est un jeune homme à la sensibilité à vif, plein d'espoirs en la vie, qui espère que celle-ci lui réservera un destin peu ordinaire. Il est pris dans le carcan des traditions rurales et religieuses, entre sa mère, complice aimante mais pour qui « "connaître le monde" était synonyme de perversité », et son père, « l'homme le plus beau et plus intelligent de la communauté locale », dont Claude eût aimé qu'il « en fut aussi le plus digne ». Il va, au contraire de ses attentes, rester sur la ferme de son père, épouser une femme prude et bardée de religion, peu aimante, surtout… A trop attendre de l'existence, nous dit Willa Cather, il ne pouvait que s'en trouver déçu. ce n'est que dans son engagement dans la Grande Guerre qu'il va trouver, enfin, « l'épanouissement » qu’il attendait. Il y a dans ce livre une grande proximité avec la terre, des paysages à la fois banaux et magnifiques, tant en Amérique qu'en France. On est au début du XXe siècle, auprès d’hommes pas du tout urbanisés, et la terre, pour eux, c'est les racines, c’est le sens de la vie. Le sens de la vie, c'est aussi la famille, et l'on croise des choses très douces sur l’amour résolu d'une mère qui ne comprend pourtant pas son fils, la relation touchante à une vieille servante illettrée, le retour vers un foyer qu'on aime bien qu'il représente tout ce que l'on déteste. - Citation :
- Il ne revenait jamais sans émotion, en dépit de ses efforts pour ne pas faire trop grand cas de départs et de retours qui n'étaient que routine. À chaque fois qu’il remontait ainsi la colline, en direction de la grande maison avec ses fenêtres éclairées, quelque chose lui étreignait le cœur. Il adorait et détestait à la fois rentrer chez lui. Il était toujours déçu et, cependant, il avait toujours le sentiment qu'il était juste et bien de revenir dans son foyer. Même lorsque cela l’abattait et mettait à mal sa fierté, il avait l'impression qu'il était normal d'être ainsi humilié.
Claude est un garçon écartelé entre ses hautes aspirations et son amour pour sa famille, son respect des traditions. Pendant tout son parcours américain, j'ai eu envie de le secouer et lui dire d'écouter son cœur plutôt que sa raison, et d'arrêter de se torturer et de passer à l'action. Et puis, quand, arrivé en France il trouve finalement dans la guerre un sens à sa vie, j'aurais aimé lui dire, comme son ami David: - Citation :
- Tu m’accorderas que c'est plutôt coûteux comme moyen de permettre à la jeunesse de connaître l'aventure
Il ressort donc un héros qui n'a pas eu pour moi la séduction que laissait présager ses espérances de jeunesse. Cependant c'est un beau portrait d'un jeune homme, d'une époque et d'un mode de vie. La description de la première guerre vue du côté des Américains, est quelque chose que je n'avais jamais lu, je crois, et c'est une façon assez intéressante de découvrir la chose. Un peu plus d'interrogations et de doutes sur sa mission de soldat ne m'aurait pas déplu. Voilà, pas mal de choses plaisantes ou intéressantes dans ce livre, mais malgré cela, le gros reproche que je lui ferai, et qui n'est pas forcément un défaut objectif, c'est que je m'y suis très souvent ennuyée | |
| | | Epi Escargote Zen
Messages : 14255 Inscription le : 05/03/2008 Age : 64 Localisation : à l'ouest
| Sujet: Re: Willa Cather Lun 28 Avr 2014 - 21:08 | |
| O Pioneers!
Le Nebraska, c’est la plaine, un climat rude en hiver où la neige recouvre tout pendant de longs mois très froids, et des étés brulants et orageux. C’est là que viennent s’établir quelques immigrants venus de Suède, de Norvège, de France, de Bohème, attirés par la promesse de Lincoln de recevoir des terres, 160 acres -65 hectares- pour rien ou presque (Homestead Act de 1832 selon lequel toute personne de plus de 21 ans ou chef de famille peut devenir propriétaire de la terre qu’il occupe et travaille depuis au moins 5 ans – ou l’acquérir à très bas prix au bout de 6 mois d’occupation). Au moment où l’histoire commence, en 1883, ce pays inhospitalier n’est pas très habité, ses terres qui semblent arides, sont difficiles à cultiver pour des hommes qui ne connaissent absolument rien à l’agriculture
Les Bergson, des suédois installés là depuis 11 ans, se préparent à la mort du père. Celui-ci désigne Alexandra comme son héritière. C’est l’aînée, deux de ses frères ne semblent pas avoir les qualités requises pour diriger une ferme, Emil le petit dernier est encore trop jeune. Malgré son très jeune âge, elle va prendre la responsabilité de sa famille et de la ferme.
Alexandra va consacrer sa vie à la ferme qu’elle va agrandir et en faire un véritable domaine, rentable et enviable. Lorsque ses deux frères Lou et Oscar se marient, la propriété sera divisée. Alexandra continuera de s’occuper de sa part seule, car elle a d’autres vues pour son petit frère Emil, qu’elle envoie à l’université pour lui épargner le dur travail de la ferme.
C’est un livre qui parle de ces gens qui ont construit l’Amérique. Ce ne sont pas des héros, juste des gens ordinaires qui ont quitté leur pays d’origine pour vivre le rêve américain, ceux qui grâce à leur travail acharné ont façonné le pays, pour le meilleur aussi bien que pour le pire. C’est aussi un livre féministe, Alexandra est une femme forte, elle se dévoue corps et âme, supporte les épreuves, tient tête à ses deux idiots de frères qui essaient de prendre le contrôle et affirme son indépendance, autant financière que physique, avec courage et fierté. Dans un environnement traditionnellement masculin, elle réussit à s’imposer grâce à son sens du business, c’est une visionnaire et sait prendre des risques. A coup de sacrifices et de dur labeur, elle réussira mieux que la plupart de ses voisins car beaucoup n’ont pas eu le courage ou la patience et sont partis tenter leur chance plus à l’ouest ou au sud.
Bien que ce roman soit très court, il couvre plusieurs décennies. On a peine à croire qu’il ne compte que 160 pages. On saute facilement 10 ans d’un chapitre à l’autre et certains moments clés sont juste évoqués, ce qui évite les longueurs mais inévitablement, crée une certaine distance. Les personnages pourtant ne manquent pas d’épaisseur, Cather réussit à les faire vivre en quelques traits qui permettent au lecteur d’en saisir toute la psychologie. Son écriture, belle même si un peu froide, n’empêche pas l’émotion car c’est un roman de luttes, de déceptions, d’espoirs, d’accomplissement mais aussi d’amour –l’histoire tragique d’Emil et de Marie, son amie d’enfance et celle, tardive, d’Alexandra et de Carl mais surtout, l’amour de la terre que l’on apprivoise et à laquelle on finit par s’identifier. | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Willa Cather Lun 28 Avr 2014 - 21:38 | |
| - Epi a écrit:
- O Pioneers!
Bien que ce roman soit très court, il couvre plusieurs décennies. On a peine à croire qu’il ne compte que 160 pages. On saute facilement 10 ans d’un chapitre à l’autre et certains moments clés sont juste évoqués, ce qui évite les longueurs mais inévitablement, crée une certaine distance. En lisant ton commentaire, je l'imaginais plus conséquent ce livre. Du coup, c'est intéressant de voir quelqu'un qui fait dans le concis malgré un sujet où on a l'habitude de voir les pages s'aligner. | |
| | | Epi Escargote Zen
Messages : 14255 Inscription le : 05/03/2008 Age : 64 Localisation : à l'ouest
| Sujet: Re: Willa Cather Mer 30 Avr 2014 - 12:54 | |
| Oui, quand je repense à ce livre j'ai l'impression d'avoir lu un pavé, ça fait assez bizarre en fait. Même si j'ai déjà lu pas mal d'auteurs qui excellent dans l'art de dire beaucoup en peu de mots, c'est la première fois que je le ressens aussi fort. | |
| | | tom léo Sage de la littérature
Messages : 2698 Inscription le : 06/08/2008 Age : 61 Localisation : Bourgogne
| Sujet: Cather Jeu 1 Déc 2016 - 7:12 | |
| Il est vrai que Willa Cather a des aiëuls en Irlande, et on pourrait ainsi classer tous les auteurs américains "blancs ou hispanophones (etc) sous le pays de leurs origines. Mais sauf erreur de ma part, on peut tranquillement classer Cather sous "Etats-Unis", et pas sous Irlande? Juste une question? | |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Willa Cather Jeu 1 Déc 2016 - 13:11 | |
| J'ai transféré ton message sur le fil de l'auteur, tom léo, pour qu'il ne se perde pas une fois le portail finit. On peut en effet poser cette question de la nationalité et il ne semble pas incohérent de ranger Cather chez les Etats-Uniens...
Mais je ne connais pas bien cette littérature et il y a peut être des réfractaires ? Arabella qui a ouvert le fil, nous dira peut-être... attendons de voir avant de faire le rapatriement... | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Willa Cather | |
| |
| | | | Willa Cather | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|