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| Drago Jancar [Slovénie] | |
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Auteur | Message |
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Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Drago Jancar [Slovénie] Mer 18 Juin 2014 - 16:30 | |
| -Cette nuit je l'ai vue- - Citation :
- Quand je suis seul, parfois j'ouvre un livre, je me verse un verre de vin et je m'assois parmi mes camarades qui sont sur le mur, j'écoute les chants de partisans que j'ai enregistrés et ça me fait du bien et du mal, les deux en même temps. C'est ce que mon fils ne comprendra jamais, que ça me fait du bien et du mal, les deux en même temps.
On est en 45. Stevo, commandant de cavalerie de l'armée royale yougoslave en déroute, a une vision: celle de Veronika, femme belle et fascinante dont il fut l'amant sept ans auparavant, et qui le quitta un jour pour rejoindre son mari resté dans leur manoir en Slovénie. Il n'en finit pas de regretter...qu'est-elle devenue? Résonne ensuite la voix de la mère, qui l'attend toujours et parle à son mari mort depuis longtemps. "Si elle était restée avec Stevo, notre fille serait toujours à Moribor". Elle aussi est rongée par les souvenirs du bonheur qui n'est plus et les remords qui s'y rattachent. C'est elle qui l'a convaincue de rentrer. Puis le Dr Horst, militaire allemand et ami du couple, habituel invité aux soirées mondaines organisées dans leur domaine, pour parer à la guerre et s'étourdir d'insouciance. Enfin la voix de deux employés, la fidèle gouvernante Jozi, et Jeranek, le palfrenier secrètement amoureux de sa patronne. Chacun va ainsi avouer sa part de responsabilité, reconnaître sa culpabilité, et peu à peu l'intrigue va se dénouer.. Une fresque tragique, que l'auteur reconstruit à partir de ces témoignages, chacun apportant sa vision des choses, tempérée ou explicitée par la suivante, et au travers desquelles Veronika n'en finit pas de changer. Libre, désinvolte, contrainte ou innocente, elle représente un peu cet aspect troublé d'une Yougoslavie disparue que Drago Jancar nous évoque parallèlement. C'est un très beau roman, avec des accents terriblement nostalgiques, qui prend de plus en plus de force à mesure que l'on avance. J'ai adoré suivre les pas de cette héroïne qui nous reste pourtant assez floue, ce qui à mon goût renforce l'image sous-jacente. Comme son royaume, Veronika demeure mystérieuse, tour à tour convoitée et victime des tensions qu'elle provoque. Arabella souligne la noirceur de ce texte et je la rejoins. La liberté a un prix, elle semble un mirage au milieu du chaos, ici elle finit désarticulée au fond d'un trou, tout comme son personnage, semble nous dire Drago Jancar. Superbe, merci Arabella! . | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Drago Jancar [Slovénie] Mer 18 Juin 2014 - 17:46 | |
| Merci de ton commentaire Aeriale, | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Drago Jancar [Slovénie] Mer 18 Juin 2014 - 19:49 | |
| ... Quand on pense qu' il a failli passer à la trappe, Jancar ! | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Drago Jancar [Slovénie] Jeu 19 Juin 2014 - 23:24 | |
| - Des Bruits dans la tête ( Zvenenje v glavi, 1998... ou 2002 ?). Traduit du slovène par Andrée Lück-Gaye. Passage du Nord-Ouest. 245 pages. - Citation :
- "C'est en août 1978, dans les geôles antiques de M., qu'on m'a raconté l'histoire que je vais essayer de répéter ici dans le détail. Son héros me l'a relatée au cours d'une série de soirées étouffantes, au son d'un orchestre qui, dans la touffeur de la nuit, ruisselaient sur nous de la terrasse de l'hôtel tout proche." (page 7).
Nous savons donc dès le début que le héros de l'histoire, Keber, va survivre. De façon générale, Drago Jancar annonce au fur et à mesure ce qui va arriver, pas pour créer une attente, un suspens, mais plus pour désamorcer la surprise. Par exemple : "Je me souviendrai de ce dernier après-midi calme. De cette accalmie avant la bataille." (page 144). Pas de mystère, le lecteur sait alors très bien de quoi il s'agit. Keber est un drôle de gars qui ne supporte pas certains bruits (le frottement des couverts sur les assiettes, par exemple), ni certaines attitudes vulgaires. Dès que ça arrive, il y a des bruits dans sa tête, et il peut exploser. Il est aussi obsédé par Massada. On va suivre la révolte de la prison de Livada et, en parallèle (ou plutôt en pointillés) l'histoire de Massada. Nous sommes dans une prison. Le directeur est appelé le Vieux. - Citation :
- "On l'appelait le Vieux, simplement le Vieux, comme on appelle en fait tous les directeurs bienveillants de colonies, d'administrations, de petits Etats comme ce pénitencier du Sud. Le Vieux jouait le bon père qui avait pris toutes ces crapules sous sa protection, il ne savait pas lui-même au bout de combien de temps il avait cessé de jouer ce rôle ni quand il était réellement devenu bienveillant à l'égard de ces gens-là. Il comprenait qu'on était un homme, un escroc et une crapule, tout à la fois, quelque chose qu'il était impossible de dissocier. Il comprenait tout, même qu'il y avait en nous des énergies inconnues. Maintenant Livada était en feu et en révolte, des messagers couraient la campagne, les fils téléphoniques bourdonnaient, les projecteurs sondaient la nuit, et l'angoisse se déversait sur le procurateur : Et maintenant ?" (pages 42-43).
La révolte commence à l'occasion de la retransmission d'un match de basket (une rencontre entre l'équipe nationale et celle des Etats-Unis), match qui fera d'ailleurs l'objet d'une revendication pour le moins originale de la part de Keber. C'est l'anarchie. Mais, bientôt, un nouveau pouvoir se met en place, et un homme fort émerge : Mrak. - Citation :
- "Dans la cellule verrouillée de Mrak avait commencé l'instauration d'une république libérée, d'un Etat des taulards qui passerait dans la légende de nombreuses prisons où les protagonistes allaient sans cesse revenir. Et c'est ainsi qu'en cette heure historique, toujours plus vainqueurs, on s'est réunis en écoutant le chant apeuré qui résonnait dans la nuit et les gémissements des gardiens enfermés derrière les portes clouées, le crépitement des derniers feux et l'écho des explosions dans les ateliers." (page 51).
Les prisonniers voyagent dans leur tête ; ils pensent aussi aux femmes ; l'atmosphère est lourde, il y a souvent une sorte d'immobilité liée à l'irruption de souvenirs, à un bout d'histoire de Massada, à l'annonce de ce qui va arriver sans volonté de créer une attente. C'est très bien rendu (on se rappelle que l'auteur a fait plusieurs mois de prison). La révolte, la liberté confisquée par un dictateur, tout cela rappelle forcément La Ferme de Animaux d'Orwell. C'est un bon roman, vraiment bien écrit, avec des personnages bien brossés, mais il me semble y manquer un petit quelque chose, un élement de surprise (à part le match de basket, symbole de l'obstination pour des principes), une once d'originalité dans l'histoire (qu'avait le livre d'Orwell). Cela résulte manifestement d'un choix de l'auteur. Sans doute pour montrer que, malgré l'inexorabilité du dénouement, malgré la fin que l'on connaît d'avance, il faut tout de même jouer sa partie ? | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Drago Jancar [Slovénie] Ven 20 Juin 2014 - 15:13 | |
| Quelques mots suite à ton commentaire, même si ma lecture date maintenant de presque deux ans.
Je pense qu’il n’ait pas d’éléments de surprise, qu’on aille vers quelque chose d’annoncé est dans le projet de l’auteur. C’est un peu comme dans une tragédie grecque, la fin est jouée d’avance. Mais là évidemment ce sont les dieux, la destinée, la fatalité. Et là nous sommes plutôt dans une sorte de réaction chimique, qui a source dans la nature humaine, dans la façon mécanique dont fonctionne l’homme. Le match de basket illustre parfaitement cela, le petit chef ne peut pas s’empêcher de jouer au petit chef, et les prisonniers ne peuvent pas s’empêcher en réaction d’exploser.
Et les événements s’enchaînent, complètement prévisibles, mais inéluctables. Même si personne ne veut que tout cela se passe ainsi, on arrive à la violence, à l’explosion de haine, à l’horreur. A l’irrationnel total.
Keber et le Vieux assistent à ce qui arrive dans une totale impuissance, leur lucidité ne leur sert finalement à rien, et surtout pas à limiter les dégâts. Ils n’ont pas le choix, c’est soit plonger dans le même mouvement destructeur que les autres, soit observer, mais sans réelle influence sur ce qu’il va arriver.
Et au final, Keber devient une légende, toute cette histoire navrante et horrible, devient un mythe, avec des héros, voire des modèles ; qui vont éventuellement donner des idées à d’autres un peu plus tard.
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| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Drago Jancar [Slovénie] Mar 24 Juin 2014 - 10:20 | |
| Des bruits dans la tête
Pourquoi ? Pourquoi Keber, soir après soir, demande à un de ses codétenus d'écrire l'histoire de la révolte de Livada ? Parce que, en tant que héros de cette révolte, il désire rétablir la vérité, remettre les évènements dans l'ordre et raconter cet épisode, qu'il place sous l'égide de trois grandes figures de révoltés : les juifs de Massada, Spartacus et Robespierre.
Dire la vérité. Sa vérité. Avec les bruits dans la tête qui tintent quand la violence doit s'échapper. Dire la trahison de Mrak (sorte de Robespierre) qui fait régner la Terreur une fois la prison soulevée. Dire les hommes, leur violence, leurs réactions brutales, le couteau qui se plante, les brusques bouffées de rage, les bruits qui tintent et la révolte qui échappe. Devient une mascarade un peu grotesque. Mais qui achève ceux comme Pepo la tante qui n'ont plus la force de se défendre.
Il faut donc dire la vérité de ce qui s'est passé dans la prison de Livada. En n'échappant pas à la rumination des répétitions, des mots ritournelles qui reviennent, virent, voltent, s'écrivent pour former une mémoire collective. Celle de prisonniers qui n'ont pas su, pas pu aller au bout de la solidarité et inventer la liberté. Car c'est bien le récit d'un échec dont il est ici question, l'échec d'une rébellion, de cette révolution qui tout comme celle des juifs de Massada, de Spartacus ou de Robespierre s'achève dans le sang et la perte de sens.
Pas de surprise donc, pas de suspens, en dehors du rétablissement de la vérité 'historique', de la manière dont la révolution a échappé à son instigateur, la manière dont Mrak a pris le pouvoir et fait régner l'horreur. Les abus, les dérèglements, les assassinats sont devenus courant, les fêtes, la boisson, le viol, tracent à nouveau une frontière entre victime et bourreau, exactement comme à l'extérieur des murs de la prison. Pas de réconciliation possible, pas plus que d'élévation, l'homme est mauvais, brutal, sauvage, primaire dans ses réactions et seule sa vie intérieure composée de rêves, d'attentes, d'amours peut l'épargner peut-être.
C'est par la grâce d'une écriture du désespoir teintée d'une légère, très légère touche d'ironie, que Drago Jancar peint le destin d'un homme brisé, fini, qui n'appartient plus vraiment au monde ordinaire. Alors qu'elle peut-être la vérité de cet homme-là, avec tous ces bruits dans la tête, avec toute cette violence qu'il faut bien décharger (contre l'administration, les gardiens, Leonca la femme aimée, contre Johan l'ami menteur) ? Peut-on le croire ? Doit-on admettre sa version des faits ?
A chacun sa réponse. A chacun une image de ce Keber, monstre ou héros, dont la rage doit, à un moment ou à un autre se répandre (comme l'a très bien compris le Vieux, directeur attentif de cette prison de Livada).
Un livre intéressant, même si j'ai nettement préféré les moments oniriques quand la prison devient femme ou bateau, dans cette attente de la résolution de l'énigme : qu'est-il arrivé à Leonca ? dans ces très émouvants passages par Odessa, le wagon à bestiaux à travers une Allemagne dévastée et l'attente d'un haut-fourneau qu'on ne verra jamais parce qu'il n'existe pas. C'est dans ces illusions-là, que je trouve Jancar particulièrement impressionnant et doué. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Drago Jancar [Slovénie] Mar 24 Juin 2014 - 23:26 | |
| - Arabella a écrit:
- C’est un peu comme dans une tragédie grecque, la fin est jouée d’avance. Mais là évidemment ce sont les dieux, la destinée, la fatalité. Et là nous sommes plutôt dans une sorte de réaction chimique, qui a source dans la nature humaine, dans la façon mécanique dont fonctionne l’homme. Le match de basket illustre parfaitement cela, le petit chef ne peut pas s’empêcher de jouer au petit chef, et les prisonniers ne peuvent pas s’empêcher en réaction d’exploser.
Oui, je suis bien d'accord. Mais une tragédie grecque, c'est relativement court. Ici, c'était plus long, et du coup ça m'a un peu gêné, j'aurais aimé un petit peu plus d'inattendu. Shanidar a préféré les passages oniriques, peut-être aussi pour cette raison là (ou en partie ?)... Tout ça échappe au déterminisme de la tragédie (de même que "qu'est-il arrivé à Leonca" ; comme quoi, effectivement, il y a des passages avec de l'inattendu, ou du moins du "pas-deviné", et c'est ce qui fait généralement que le lecteur a son intérêt en éveil - en mettant de côté le style, bien sûr). | |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Drago Jancar [Slovénie] Mer 25 Juin 2014 - 9:35 | |
| - eXPie a écrit:
- Arabella a écrit:
- C’est un peu comme dans une tragédie grecque, la fin est jouée d’avance. Mais là évidemment ce sont les dieux, la destinée, la fatalité. Et là nous sommes plutôt dans une sorte de réaction chimique, qui a source dans la nature humaine, dans la façon mécanique dont fonctionne l’homme. Le match de basket illustre parfaitement cela, le petit chef ne peut pas s’empêcher de jouer au petit chef, et les prisonniers ne peuvent pas s’empêcher en réaction d’exploser.
Oui, je suis bien d'accord. Mais une tragédie grecque, c'est relativement court. Ici, c'était plus long, et du coup ça m'a un peu gêné, j'aurais aimé un petit peu plus d'inattendu. Shanidar a préféré les passages oniriques, peut-être aussi pour cette raison là (ou en partie ?)... Tout ça échappe au déterminisme de la tragédie (de même que "qu'est-il arrivé à Leonca" ; comme quoi, effectivement, il y a des passages avec de l'inattendu, ou du moins du "pas-deviné", et c'est ce qui fait généralement que le lecteur a son intérêt en éveil - en mettant de côté le style, bien sûr). j'avoue qu'il m'a fallu lire 70 pages avant de commencer à trouver mon rythme et que les souvenirs d'Odessa et la relation ambiguë avec Leonca ont été les éléments me permettant d'entrer dans le roman, je rejoins donc en partie eXPie sans vraiment savoir si c'est l'aspect 'téléphoné' du propos qui m'a empêché d'y pénétrer immédiatement. je crois aussi qu'il faut se familiariser avec les personnages, assez nombreux à intervenir dès le début et du coup l'esprit se focalise plus sur la compréhension des évènements que sur le plaisir de la lecture et puis je reconnais avoir été gênée par certaines répétitions (les dents en or de Johan en particulier, schème qui revient en permanence avec une certaine lourdeur). J'imagine que Jancar avait besoin de ces répétitions pour bien différencier les acteurs de la rébellion mais j'y ai trouvé une insistance un peu étouffante. Cependant en dépit de ce départ laborieux, je trouve ce livre très réussi, avec des partis pris narratifs intéressants et j'ai finalement éprouvé beaucoup de plaisir à le lire. | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Drago Jancar [Slovénie] Mer 25 Juin 2014 - 12:03 | |
| Katarina, le paon et le jésuite
J'ai vraiment eu du mal à arriver au bout . Malgré des qualités d'écriture et un foisonnement initialement réjouissant, le livre n'évite pas certaines lourdeurs stylistiques et m'a paru d'une longueur plombante .
Le fond historique mêle de religion et de superstitions, le Malin y tient souvent plus de place que Dieu, Il met en parallèle la horde des pèlerins et l'armée des soldats, au temps de la guerre de 7 ans, qui rivalisent d'excès et de violences, tant dans la recherche des plaisirs que dans celle de leur salut. Il évoque aussi l’anéantissement des missions jésuites au Paraguay. Jancar y atteint souvent une truculence digne de Bruegel. Il utilise à fond toutes les pistes mystique, onirique, légendaire dans un pittoresque flamboyant, mais avec souvent une impression de surplace poussif, où j'ai fini par saturer.
L'histoire individuelle est celle de Katarina, cette vierge attardée, longtemps auto-cloîtrée, qui perd les sens dans une exaltation souvent éthérée. Entre haine et amour, prise dans un fanatisme émotionnel, elle alterne des intentions de pureté quasi mystique et une sensualité amorale, errant de l'officier brutal au jésuite, amoureux éperdu - mais qui n’est jamais là quand on a besoin de lui. Elle m'a assez peu intéressée.
Tout cela était sans doute trop démesuré pour moi. | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| | | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Drago Jancar [Slovénie] Jeu 26 Juin 2014 - 21:13 | |
| Un grand merci à Alixe et je suis impatiente d'être dans quelques jours. | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Drago Jancar [Slovénie] Dim 6 Juil 2014 - 8:16 | |
| bon voilà... j'ai eu son compte rendu de sa visite du festival en plus de ses deux rencontres avec cet auteur... mais c'est assez difficile de redonner ses impressions fin du mot: elle n'a pas trop aimé son livre qu'elle s'est acheté mais elle trouve le personnage de l'auteur très intéressant et tout à fait adorable (je lui ai demandé de venir elle-même vous dire deux-trois lignes, elle m'a dit qu'elle ne voulait rien promettre, mais elle va essayer ) tout comme elle, j'ai aimé sa réponse à une question du public concernant son pays/sa nationalité: il connaissait quelqu'un qui vivait dans un petit village et à tour de rôle il habitait dans l'empire austro-hongrois, devenu par après le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes, rebaptisé « royaume de Yougoslavie », changé après la deuxième guerre mondiale en République fédérale socialiste de Yougoslavie et ensuite en République fédérale de Yougoslavie pour que finalement il habitait en Serbie... et il n'a jamais quitté son village! | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Drago Jancar [Slovénie] Dim 6 Juil 2014 - 11:38 | |
| - kenavo a écrit:
- tout comme elle, j'ai aimé sa réponse à une question du public concernant son pays/sa nationalité: il connaissait quelqu'un qui vivait dans un petit village et à tour de rôle il habitait dans l'empire austro-hongrois, devenu par après le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes, rebaptisé « royaume de Yougoslavie », changé après la deuxième guerre mondiale en République fédérale socialiste de Yougoslavie et ensuite en République fédérale de Yougoslavie pour que finalement il habitait en Serbie... et il n'a jamais quitté son village!
Ou comment voyager sans bouger ! | |
| | | pia Zen littéraire
Messages : 6473 Inscription le : 04/08/2013 Age : 56 Localisation : Entre Paris et Utrecht
| Sujet: Re: Drago Jancar [Slovénie] Dim 6 Juil 2014 - 14:03 | |
| Le Galérien
Comment raconter cette histoire sans en divulguer tout le contenu.
Johan Ott a essayé de s’installer quelque part, mais il parlait trop, et de choses dont il ne fallait pas parler. Il écrivait des formules qui devaient forcément être Sataniques puisque incompréhensibles, il laissait allumé toute la nuit, il avait au-dessus de sa porte une petite mascotte en forme de rat qui devait lui porter chance et il est allé une fois dans la forêt danser autour du feu et écouter la terre.
Il a mal commencé et un mauvais début est un mauvais début.
Il amènera forcément la peste puisque c’est un suppôt du diable....
Inquisition, torture, il est condamné. Puis sauvé par cette fraternité qui vit la religion différemment. Il devient marchand, vagabond, galérien. Mais il n’y a pas d’espoir, tout l’encercle, tout l’enferme. Il fuit. Il est pourchassé et se sent pourchassé. Et il cherche. Mais que cherche-t-il ? A quoi sert ce voyage, cette fuite ? Pour arriver où ? Comme tous les hommes qui ont besoin de se rapprocher les uns des autres il prend des risques, ne s’écoute pas et se rapproche. Il attend son destin avec fatalité, pétrifié.
Inquisition, peste, saleté, chaleur malsaine, odeur des corps mal lavés. La vie ne vaut pas tripette. Il n’y aucun espoir. Son écriture est comme une comptine lancinante ou comme un compte rendu d’évènements implacable. Sombre, sombre, sombre. J'ai bien aimé. | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Drago Jancar [Slovénie] Dim 6 Juil 2014 - 15:48 | |
| Tu n'étais pas censée être optimiste ? Je l'attends.... | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Drago Jancar [Slovénie] | |
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| | | | Drago Jancar [Slovénie] | |
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