Anne Fontaine

kenavo a écrit:

j'ai adoooooré ce livre, faut que je vois ce film!!!

Et ton cœur de midinette craquera peut-être pour un des deux éphèbes... ! (ils ne sont pas du tout désagréables à regarder, et toujours très dévêtus ! - Ouh, le bon argument de vente)

Queenie a écrit:

kenavo a écrit:

j'ai adoooooré ce livre, faut que je vois ce film!!!

Et ton cœur de midinette craquera peut-être pour un des deux éphèbes... ! (ils ne sont pas du tout désagréables à regarder, et toujours très dévêtus ! - Ouh, le bon argument de vente)

conquise!

Mince alors, perso je me suis barbée! Je n'avais déjà pas trop aimé le livre (j'avais trouvé ça un peu complaisant, le genre de roman écrit par une vieille dame qui voit ses belles années enfouies et s'invente des histoires coquines..) le trouvant assez creux. Je me disais que ça passerait peut-être mieux au cinéma, avec de bons acteurs, les plages australiennes, et les beaux surfers...

Toujours pas de déclic cette fois-ci. Robin Wright et Naomi Watts sont pourtant fabuleusement belles c'est vrai, elles jouent à la perfection et tirent au maximum le film vers le haut. Mais j'ai vraiment eu du mal à être embarquée dans cette histoire bien improbable. Je l'ai vu en VF, et la doublure de Naomi Watts est à baffer tellement elle est gnan-gnan. Peut-être cela explique-t'il un peu? Ce qu'il y a surtout c'est que rien ne se dit de transcendant, et surtout je n'y ai pas cru une seconde.

Ok, les corps sont superbement mis en valeur, les deux jeunes garçons sont bâtis comme des dieux, la côte est magnifique, et tout cela est filmé avec sensualité. Mais cela ne m'a pas suffit, j'avoue que j'ai souvent regardé ma montre. Les personnages secondaires sont trop placardés, et l'ensemble m'a paru cliché, à part le jeu des acteurs (surtout les filles) je n'ai pas réussi à en retenir grand chose.

Bien d'accord avec Aeriale.


Anne Fontaine a l'art de dénicher des sujets originaux et volontiers transgressifs. Cela a donné quelques résultats probants par le passé (Nettoyage à sec) et d'autres nettement plus anecdotiques, faute d'un manque d'audace à développer leur contenu. Perfect Mothers (noter le savoureux glissement de titres : Les grands-mères de Doris Lessing puis Two Mothers en V.O) est de cet acabit. Faussement sulfureux, faussement incestueux, faussement sensuel, le film se laisse envahir par ses images de cartes postales qui lissent l'intrigue, lui ôtant progressivement son peu de chair et de réalisme. Le passage du temps ne semble avoir aucune prise sur la plastique impeccable de ses deux héroïnes. Lesquelles, par bonheur, sont incarnées par deux actrices talentueuses, Robin Wright et Naomi Watts, dont le jeu contraste avec la piètre performance de leurs surfers de fils qui adoptent parfaitement la devise : Sois beau et tais-toi. Inutile de parler des seconds rôles, ils sont inexistants. Anne Fontaine aurait pu approfondir la relation entre ces deux femmes qui s'aiment par procuration mais elle se contente de suggérer cette attraction fatale. L'ensemble est chic et fade.

Peut-être que j'ai été trop gentille parce que dans ce froid et cette grisaille continus, ça m'a fait drôlement du bien cette carte postale de plage, de jolies maisons, de beaux corps avec un côté subversif assumé dans une légèreté qui fait du bien.

Je comprends vos points négatifs, mais je crois que j'étais pile dans l'état d'esprit qu'il fallait pour ce film, et qu'il ne faut pas trop lui en demander.

Perfect Mothers


J'ai beaucoup aimé ce film qui me semblait au départ totalement improbable, sorte de petite transgression bourgeoise artificielle, soft, chic et glacée, mais qui prend toute sa dimension progressivement. Beaucoup de non-dits qui restent en suspens sur ce qui attire ces personnages les uns vers les autres. Je vois surtout une véritable histoire d'amour très émouvante entre Ian (le blond) et Robin Wright alors que le brun ne fait au départ que l'imiter sans véritable passion (surtout de l'excitation et du désir). Il y a des jalousies et des tensions entre les 2 garçons qui créent un sous-texte ambigu en miroir de cette amitié si forte entre les 2 femmes sans pour autant parler véritablement d'homosexualité latente ou non. Toute intrusion extérieure compromettant cet équilibre à la fois pur et morbide entre eux. Anne Fontaine joue bien sur ces 2 dimensions solaire et crépusculaire, jeunesse rayonnante et premiers signes d'une jeunesse qui échappe (le plan de Naomi Watts dans le miroir et les lunettes que Robin Wright ne veut pas enlever sont des moments très beaux et cruels). Le cadre idyllique de cette maison hallucinante et de ces plages paradisiaques crée un éden qui se dérobe constamment et qu'ils tentent de préserver quitte à tout briser autour d'eux. C'est probablement peu réaliste mais une belle idée presque abstraite bien que totalement incarnée. Les 2 femmes sont sublimes de beauté et de sensibilité (quelle actrices!) et les 2 garçons magnétiques par leur jeunesse et leur présence sculpturale. La détresse de Ian comme celle de Naomi Watts m'ont touché. Jusqu'à ce plan final sur la musique de Max Richter (déjà entendue dans Valse avec Bashir) qui est à la fois profondément triste comme une impasse et presque apaisé comme un espoir de paradis retrouvé. Jeunesse et maturité qui cherchent à fusionner sans jamais y parvenir vraiment. Rien que pour ces 2 actrices merveilleuses il faut voir le film! Et côté tension érotique on en mangerait... Pas un chef d'oeuvre mais un très joli film.



Thème musical de Max Richter à la fin du film:

Ah merci Marko ! Je commençais à me sentir seule avec ce film à force d'en entendre des avis très mitigés...


Elle n'est pas si latente que ça l'homosexualité. Elle est nommée, et rejetée, assez naturellement. Comme on sent que, naturellement, si ça se faisait vraiment, ce ne serait pas choquant (enfin, je parle des deux femmes. pour les deux garçons, je n'y ai pas vu d'homosexualité).


Par contre, je ne comprends pas où tu situe le morbide dans leur relation ("équilibre pur et morbide") : parce que, dès le départ, le personnage de Robin Wright annonce que ça finira ? Que ce n'est pas appelé à tenir ?
Mais entre eux, il n'y a pas du tout ce côté condamné.

Je pense à cette tentative de recréer constamment la pureté de ce désir originel. Ils se font du mal, savent que ça va casser mais ça continue malgré eux. Et puis surtout ce constat que la jeunesse elle-même échappe et avec elle la promesse du bonheur. C'est quand même le portrait de femmes sublimes devenues moins jeunes et qui savent qu'elles ne feront pas le poids devant ces minettes toutes fraîches. Le plan final pourrait être un démenti mais on peut aussi penser que rien n'est résolu. Le choix de cette musique sonne comme un requiem. Celui d'un amour et d'une jeunesse perdus.

Gemma Bovery

Citation :

Martin est un ex-bobo parisien reconverti plus ou moins volontairement en boulanger d'un village normand. De ses ambitions de jeunesse, il lui reste une forte capacité d'imagination, et une passion toujours vive pour la grande littérature, celle de Gustave Flaubert en particulier. On devine son émoi lorsqu'un couple d'Anglais, aux noms étrangement familiers, vient s'installer dans une fermette du voisinage. Non seulement les nouveaux venus s'appellent Gemma et Charles Bovery, mais encore leurs comportements semblent être inspirés par les héros de Flaubert. Pour le créateur qui sommeille en Martin, l'occasion est trop belle de pétrir - outre sa farine quotidienne - le destin de personnages en chair et en os. Mais la jolie Gemma Bovery, elle, n'a pas lu ses classiques, et entend bien vivre sa propre vie...

Anne Fontaine se réapproprie la trame du roman graphique de Posy Simmonds mais le résultat ne m'a pas emballé. Construire le film autour du rôle de Fabrice Luchini est un piège tant l'acteur, dans son registre habituel, monopolise l'attention au détriment des autres personnages et du contexte à la réjouissante inspiration littéraire. Ses monologues intérieurs créent un décalage par rapport aux scènes qui se révèlent distantes et plutôt désincarnées. Gemma Arterton retrouve l'univers de Simmonds après Tamara Drewe, sans pouvoir exprimer davantage qu'une sensualité résignée et une lassitude.

Gemma Bovery est assez paresseux dans son mélange des genres et les traits d'humour sont rarement convaincants, à l'image de la répétition des caricatures de débats franco-anglais. Il manque un recul, une finesse, une imagination visuelle pour aller au-delà d'une suite d'anecdotes, certes agréable à suivre et cependant frustrante.

Faudra que je voie "Perfect mothers", rien que pour Robin Wright, inoubliable dans "She's so lovely" et "Les vies privées de  Pippa Lee".

Avadoro a écrit:

Gemma Bovery

Construire le film autour du rôle de Fabrice Luchini est un piège tant l'acteur, dans son registre habituel, monopolise l'attention au détriment des autres personnages et du contexte à la réjouissante inspiration littéraire.

Je vais arriver à ne plus le supporter même si je lui reconnais des talents...Sa promotion du film dans les médias ferait presque que j'en sois dégoûtée à l'avance. Il en fait des tonnes...

coline a écrit:

Avadoro a écrit:

Gemma Bovery

Construire le film autour du rôle de Fabrice Luchini est un piège tant l'acteur, dans son registre habituel, monopolise l'attention au détriment des autres personnages et du contexte à la réjouissante inspiration littéraire.

Je vais arriver à ne plus le supporter même si je lui reconnais des talents...Sa promotion du film dans les médias ferait presque que j'en sois dégoûtée à l'avance. Il en fait des tonnes...

Hélas oui ...........Il vieillit et sa causticité qui lui conférait un charme délicieusement agaçant et attachant a pris un petit coup de mou : plus très convaincant l'ami Luchini et un peu pathétique je trouve !
N'empêche que je l'aime bien quand même ...........autrement .........mais je n'ai aucune envie d'aller voir Gemma Bovary !

Avadoro a écrit:

Gemma Bovery est assez paresseux dans son mélange des genres et les traits d'humour sont rarement convaincants, à l'image de la répétition des caricatures de débats franco-anglais. Il manque un recul, une finesse, une imagination visuelle pour aller au-delà d'une suite d'anecdotes, certes agréable à suivre et cependant frustrante.

J'ai tenu la moitié du film, c'est déjà pas mal!
Grâce aux références à Flaubert, et à l'actrice principale.

Vu cet aprèm :



J'y suis allée une amie, et c'est le genre de moment où il faut trouver le film que personne n'a déjà vu et qui fait consensus...
Et finalement, je ne regrette absolument pas de ne pas l'avoir manqué...
C'est très beau. Très élégant et sobre, à l'image de ses héroïnes, comme figées dans le marbre de leur supplice, et qui tentent de rester debout, malgré tout.

Chymère a écrit:

Vu cet aprèm :



J'y suis allée une amie, et c'est le genre de moment où il faut trouver le film que personne n'a déjà vu et qui fait consensus...
Et finalement, je ne regrette absolument pas de ne pas l'avoir manqué...
C'est très beau. Très élégant et sobre, à l'image de ses héroïnes, comme figées dans le marbre de leur supplice, et qui tentent de rester debout, malgré tout.

Une vraie déception pour moi .