| Parfum de livres… parfum d’ailleurs Littérature, forum littéraire : passion, imaginaire, partage et liberté. Ce forum livre l’émotion littéraire. Parlez d’écrivains, du plaisir livres, de littérature : romans, poèmes…ou d’arts… |
|
| Hubert Mingarelli | |
|
+14églantine oceanelys Marie Arabella eXPie mimi54 topocl Aeriale traversay bix229 coline Marko kenavo tom léo 18 participants | |
Auteur | Message |
---|
Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Hubert Mingarelli Mar 18 Déc 2012 - 17:13 | |
| Grand merci pour ce beau commentaire Existenz!
Je trouve que tu mets bien en relief ce qui fait toute la richesse de ce livre. Simplicité, justesse, l'émotion entre les lignes, sans besoin de rajout. C'est un condensé de vie, dans un contexte dramatique où se révèle comme tu l'exprimes toute la complexité humaine: les bassesses et les besoins de grandeur, ce qui subsiste lorsqu'on se retrouve au pied du mur et que le choix n'existe plus vraiment.
Quatre avis et pour l'instant c'est unanime, je suis contente. Mimi ne t'en prive pas surtout!
| |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Hubert Mingarelli Mar 18 Déc 2012 - 17:21 | |
| - Aeriale a écrit:
Quatre avis et pour l'instant c'est unanime, je suis contente. Mimi ne t'en prive pas surtout!
Tout le monde a compris qu'Aeriale veut dire: Mimi, ne t"en prive pas surtout de nous le descendre un bon coup de son piédestal! (Je connais mon Aeriale par cœur !) | |
| | | mimi54 Zen littéraire
Messages : 6043 Inscription le : 02/05/2010
| Sujet: Re: Hubert Mingarelli Mar 18 Déc 2012 - 17:30 | |
| Je le descendrai si je ne l'apprécie pas....mais si cette lecture me comble, cela fera un 5 ème avis positif Avec moi, c'est d'une simplicité déconcertante.... | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Hubert Mingarelli Mar 18 Déc 2012 - 18:51 | |
| - topocl a écrit:
- Aeriale a écrit:
Quatre avis et pour l'instant c'est unanime, je suis contente. Mimi ne t'en prive pas surtout!
Tout le monde a compris qu'Aeriale veut dire: Mimi, ne t"en prive pas surtout de nous le descendre un bon coup de son piédestal! (Je connais mon Aeriale par cœur !) Moi? Ro non!!! pour pouvoir en reparler en le défendant, tu veux dire? Mimi et son franc parler ne fera pas dans la demi teinte, on la connait aussi. Et je pense que sur ce coup là elle nous suivra sans bifurquer. A toi de jouer Mimi! | |
| | | mimi54 Zen littéraire
Messages : 6043 Inscription le : 02/05/2010
| Sujet: Re: Hubert Mingarelli Dim 17 Fév 2013 - 11:33 | |
| Un repas en hiver
Court roman tout en subtilité, et tout en discrétion ; presque confidentiel qui réunit trois militaires plus « enclin » à aller chasser le juif qu’à procéder aux exécutions. Trois militaires, et un chasseur polonais qui vont se retrouver face à leur propre questionnement pour parvenir à faire sortir leur humanité lors d’un repas improvisé au milieu de nulle part avant de revenir aux cruelles réalités de la guerre. Ce huis-clos dure pratiquement la moitié du roman, peut par moment paraître oppressant. Mais il révèle la complexité des hommes, leurs failles, les obligent à s’accepter, et faire une trêve. Il n’y a aucun manichéisme de a part d’Hubert Mingarelli. Son écriture traduit parfaitement le réchauffement. D’une ambiance gelée comme la campagne polonaise, à la chaleur d’un plat mitonné avec les moyens du bord, en passant la montée en température d’une cheminée, Mingarelli a travaillé son texte pour nous laisser l’envie d’y revenir.
| |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Hubert Mingarelli Dim 17 Fév 2013 - 16:19 | |
| Et de cinq, pari gagné! Contente que tu l'aies apprécié Mimi La question est maintenant: qui va se charger de lui trouver des failles, histoire de relancer un débat? | |
| | | mimi54 Zen littéraire
Messages : 6043 Inscription le : 02/05/2010
| Sujet: Re: Hubert Mingarelli Dim 17 Fév 2013 - 16:27 | |
| | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Hubert Mingarelli Dim 17 Fév 2013 - 19:25 | |
| Je ne m'y risquerais pas. | |
| | | Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| Sujet: Re: Hubert Mingarelli Ven 3 Jan 2014 - 19:48 | |
| Quatre soldats
Tom Léo en a déjà parlé plus haut dans le fil.
Juste quelques impressions. Où sont les chevaux morts? Là est la question..
Et nous aurions je crois A l'instant de périr nous poètes nous hommes Un souci de même ordre à la guerre où nous sommes Mais ici comme ailleurs je le sais la beauté N'est la plupart du temps que la simplicité..
Guillaume Apollinaire me pardonnera d'avoir pensé au Poète pour parler de ce livre.
Qu'en si peu de mots ici aussi, tant de choses simples sont dites.. Des choses qui font le bonheur avant qu'il ne s'échappe. Qu'il n'explose. Et ils le savent, les soldats , qu'il va exploser. Et on le sait aussi. Le bonheur explose toujours. A un moment ou à un autre. Encore faut-il avoir su le goûter avant. Il explosera plus vite pour eux parce qu'ils sont soldats, et que c'est la guerre? Peut-être. Et peut-être pas. Qui sait?
Tant de choses? Les rencontres, le bien-être, les petites choses . Un thé " plein de nostalgie" , ce qui est quand même mieux que pas de thé du tout. La beauté d'un étang. Une couverture propre. La fin de la solitude, l'amitié qui se noue, l'attention à l'autre, les regards, le dialogue, l'écoute. Ce qu'on peut faire ou pas. Le rire jusqu'à la fin de la guerre . Le besoin de témoin, de souvenir, d'existence.
Et aussi que le ciel est sans fin, et qu'il n'y a pas les mots.
Oui, mais avant? Avant, on vit.
Magnifique. | |
| | | tom léo Sage de la littérature
Messages : 2698 Inscription le : 06/08/2008 Age : 61 Localisation : Bourgogne
| Sujet: Re: Hubert Mingarelli Ven 3 Jan 2014 - 22:24 | |
| Juste un grand Merci à Marie pour ce commentaire si juste et beau!!! | |
| | | tom léo Sage de la littérature
Messages : 2698 Inscription le : 06/08/2008 Age : 61 Localisation : Bourgogne
| Sujet: L’homme qui avait soif Mar 29 Juil 2014 - 6:26 | |
| L’homme qui avait soif
Originale : Français, 2014
CONTENU : Japon, 1946, pendant l’occupation américaine. Démobilisé depuis peu, Hisao Kikuchi revient de la montagne avec une soif obsédante et des rêves qui le hantent. À bord du train qui doit le conduire vers la femme aimée, il commet une terrible erreur. Descendu pour boire, il voit le train repartir avec sa valise et l’oeuf de jade qu’il a prévu d’offrir à Shigeko, sa promise. Alors qu’un suspens subtil mais intense invite le lecteur à suivre les péripéties d’Hisao courant après sa valise, se dessine la bataille de Peleliu où il a combattu aux côtés de Takeshi, jeune soldat troublant qui chante dans le noir. Et qui mourra à ses côtés. Dans ce roman aussi puissant que poétique, Hubert Mingarelli évoque avec une rare élégance l’amitié entre hommes et le Japon meurtri par la guerre. Hisao retrouvera-t-il sa valise et arrivera-t-il jusqu’au « mystère Shigeko » ? (Source : Présentation de l'éditeur, légèrement élargie ; Stock)
REMARQUES : C’est ce va-et-viens qui constitue une part de la subtilité de ce livre: entre les souvenirs de Hisao des dernières semaines véceus sur l’île de Peleliu, cet ile aprement combattue (voir aussi : http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Peleliu ) et, d’autre coté le chemin de retour dans le « maintenant » (vers 1946), marqué par la perte de la valise et la course pour la rattraper.
Les détails affreux des combats d’un coté ne seront pas énumérés avec une morbidité ; même ici – au milieu de l’angoisse – se crée une amitié entre Hisao et son camerade Takeshi. Celui-ci étonne par sa capacité de trouver des mots, de les chanter et crée ainsi une autre ambiance, une apparence d’être gardé, entouré ? Mais au milieu de la montagne, où ces soldats creusent des tunnels en vue de la bataille finale et attendent l’attaque américaine, c’est le desastre qui se dessine : le petit groupe sera coupé par des masses de terre qui tombent, et c’est d’abrd juste Takeshi et Hisao qui survivent.
Et des moments, des expériences liés à ce temps traumatisant remplissent les nuits et jours ultérieurs de Hisao : la solitude, ce soif incroyable (n’ayant plus d’eau potable ou, plus tard voulant même se jeter dans l’eau salé de la mer), l’obscurité des tunnels, ce rire insupportable du soldat ennemi quand il le « rate » en tirant, lui, Hisao, qui sortira de la montagne « comme un animal ».
Et ainsi cette recherche sur la piste de sa propre valise perdue (presque une mini-forme de road-movie) et vers la femme encore jamais vue, mais promise, vivant sur l’île de Hokkaïdo, deviendra aussi la question si il pourra se débarasser de « l’animalique », redevenir un homme. Revenir de la guerre – mais oui, cela prendra dans son sens profond, du temps. En passant il y a la question de la honte (sujet très japonais?) des vétérans. Survivre comme condamnation ? Tous ces anciens qu’il rencontre sur son chemin seront à leur façons dans un écart à la société, dans une incompréhension, mais aussi une forme de solidarité entre eux. Cela me rappela de loin aussi cette littérature très spéciale des revenants de la guerre dans les romans ou petites formes d’un Wolfgang Borchert ou d’un Heinrich Böll.
Juste encore deux petites remarques sur le texte de la 4ème de couverture (voir en haut). Primo : Hisao ne commet pas, à mon avis « une terrible erreur » en laissant partir quasimment le train. C’est plutôt le signe d’une obsession de soif, plus fort que toute volonté. Secundo : Hisao, comme tellement de victimes de la guerre, n’a finalement PAS combattu dans cette bataille historique. Ils ont été proche de la mort, même avant d’avoir « combattu ».
Et Mingarelli fait tout cela avec une langue aussi bien réaliste, mais aussi très poètique, dans une grande simplicité dont il a le secret. Pendant une partie du roman j’en étais moins convaincu que par d’autres, lus de lui, mais il me semble que surtout vers la fin du livre il arrive à une densité et une forme d’ouverture de l’histoire que j’ai beaucoup aimé.
Donc, splendide !
| |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Hubert Mingarelli Mar 29 Juil 2014 - 7:47 | |
| - tom léo a écrit:
- L’homme qui avait soif
Je me le note aussi, merci ! | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Hubert Mingarelli Mar 29 Juil 2014 - 9:09 | |
| Grand merci pour ce beau commentaire Tom léo, il m'inspire encore terriblement celui-ci.
Toujours les mêmes thèmes, l'homme confronté à son moi profond, à sa morale, face à son animalité dans des périodes troublées. Les rapports entre ses congénères, la honte ou la solidarité. la solitude et les obsessions qu'elle entraîne...
Et ce que tu précises sur la forme est tout à fait réel, cette simplicité apparente qui pourtant est chargée en émotions et en questionnements. Et qui s'ouvre sur quelque chose d'universel. Une grande générosité je trouve!
Je cours me le chercher... | |
| | | oceanelys Main aguerrie
Messages : 449 Inscription le : 21/06/2014 Age : 40 Localisation : Sud
| Sujet: Re: Hubert Mingarelli Mar 29 Juil 2014 - 19:43 | |
| Ton commentaire donne envie ! et hop sur ma liste | |
| | | églantine Zen littéraire
Messages : 6498 Inscription le : 15/01/2013 Age : 59 Localisation : Peu importe
| Sujet: Re: Hubert Mingarelli Dim 3 Aoû 2014 - 11:06 | |
| Un repas en hiver
Un court roman dans l'épure stylistique mettant en scène trois allemands , un polonais et un juif prisonnier autour d'un repas improvisé dans une vieille maison désaffectée lors de la seconde guerre mondiale .
Quelques minutes de réchauffement , quelques secondes de bien-être dans la communion pourtant improbable dans d'autres conditions , un élan fugace de compassion , un regard de haine engendrant une réaction compassionnelle impossible l'instant d'avant , un refuge névrotique pour l'un , un refuge éphémère dans le rêve pour l'autre , une armure d'insensibilité encore ou une absence à soi ....
Il a fallu faire partir le décor en fumée pour se réchauffer de la bonne soupe sur la cuisinière à bois : pour taire la faim , pour retrouver une étincelle d'humanité et d'éclat de fraternité ...Mais bientôt le bruit de la cuillère contre le quart vide annonce la fin de la trêve .
Cinq hommes dans la survie , l'âme abimée par l'histoire de l'humanité et le rôle que le destin leur fait porter : quel que soit le choix restreint du moment , les conséquences seront tragiques , comment garder un peu d'humanité face à une implacable destinée historique ....
La trivialité du moment décrite avec une sobriété quasi minimaliste laisse hurler le silence et fait résonner les pensées secrètes de chacun ou les absences intellectuelles ....Que reste-t-il de l'homme lorsque sa conscience se trouve prisonnière de l'absurdité de l'histoire ...
On pourrait disserter à l'infini : Mingarelli éveille les blessures secrètes de l'humanité par la petite porte intimiste ....
Inutile de vouloir refermer le livre : il vit en nous , c'est toute l'histoire du monde et de l'humanité auquel il est vain de vouloir échapper puisque nous en sommes créateurs ....
Dernière édition par églantine le Dim 3 Aoû 2014 - 14:10, édité 1 fois | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Hubert Mingarelli | |
| |
| | | | Hubert Mingarelli | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|