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| Gibran Khalil Gibran [Liban] | |
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Auteur | Message |
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jack-hubert bukowski Zen littéraire
Messages : 5257 Inscription le : 24/02/2008 Age : 43
| Sujet: Re: Gibran Khalil Gibran [Liban] Mar 2 Juil 2013 - 11:06 | |
| Quiconque n'a pas encore lu Le Prophète et qui aime un tant soit peu la poésie se doit de le lire. Je vous propose un fragment relativement court de ce qui cisèle une partie importante de son discours. Et alors... - Khalil Gibran, Le Prophète, 2005 (1992), Gallimard/Folio Classique, p. 108-109. a écrit:
- Voici ce dont je voudrais que vous vous souveniez lorsque mon souvenir sera évoqué :
Ce qui paraît en vous le plus faible et le plus désemparé est le plus fort et le plus déterminé, N'est-ce pas votre souffle qui a dressé et fortifié votre ossature? Et n'est-ce pas un rêve qu'aucun de vous ne se rappelle avoir rêvé qui a bâti votre ville et tout ce qu'elle contient? Si vous pouviez voir les marées de ce souffle, vous ne verriez plus rien d'autre. Et si vous pouviez entendre le murmure de ce rêve, vous n'entendrez plus d'autre son. Mais vous ne voyez ni n'entendez, et il est bien qu'il en soit ainsi. Le voile qui obscurcit vos yeux sera levé par les mains qui l'ont tissé, L'argile qui emplit vos oreilles sera percée par les doigts qui l'ont pétrie. Et vous verrez, Et vous entendrez. Vous ne regretterez pas toutefois d'avoir connu la cécité, ni d'avoir été sourds. Car en ce jour vous prendrez connaissance des desseins cachés derrière toute chose, Et vous bénirez les ténèbres comme vous bénirez la lumière. | |
| | | jack-hubert bukowski Zen littéraire
Messages : 5257 Inscription le : 24/02/2008 Age : 43
| Sujet: Re: Gibran Khalil Gibran [Liban] Jeu 4 Juil 2013 - 13:18 | |
| Dans la catégorie poésie, pas poésie, je vous retranscris un court chapitre du Prophète. - Khalil Gibran, Le Prophète, 2005 (1992), Folio Classique/Gallimard, p. 38-39. a écrit:
- Une femme qui tenait un nouveau-né contre son sein dit : Parle-nous des Enfants.
Il dit : Vos enfants ne sont pas vos enfants. Ils sont les fils et les filles du désir de la Vie pour elle-même. Ils passent par vous mais ne viennent pas de vous, Et bien qu'ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas.
Vous pouvez leur donner votre amour, mais pas vos pensées, Car ils ont leurs propres pensées. Vous pouvez loger leurs corps, mais pas leurs âmes, Car leurs âmes habitent la maison de demain, que vous ne pouvez visiter, pas même en rêve. Vous pouvez vous efforcer d'être semblables à eux, mais ne cherchez pas à les rendre semblables à vous, Car la vie ne revient pas en arrière et ne s'attarde pas avec le passé. Vous êtes les arcs à partir desquels vos enfants, telles des flèches vivantes, sont lancés. L'Archer vise la cible sur la trajectoire de l'infini, et Il vous courbe de toutes ses forces afin que les flèches soient rapides et leur portée lointaine. Puisse votre courbure dans la main de l'Archer être pour l'allégresse, Car de même qu'Il chérit la flèche en son envol, Il aime l'arc aussi en sa stabilité. | |
| | | jack-hubert bukowski Zen littéraire
Messages : 5257 Inscription le : 24/02/2008 Age : 43
| Sujet: Re: Gibran Khalil Gibran [Liban] Jeu 11 Juil 2013 - 10:44 | |
| Encore quelques extraits pour parler du Prophète : - Khalil Gibran, Le Prophète, 2005 (1992), Folio Classique/Gallimard a écrit:
- Un lettré demanda : Que nous diras-tu de la Parole.
Il répondit ainsi : Vous parlez lorsque vous cessez d'être en paix avec vos pensées; Et quand vous ne pouvez demeurer plus longtemps dans la solitude de votre coeur, vous vivez sur vos lèvres. Le son de la voix devient alors divertissement et passe-temps. Et dans une grande part de vos propos, la pensée gît à demi assassinée. Car la pensée est oiseau d'espace qui dans la cage des mots peut déployer ses ailes, mais non s'envoler. (p. 79)
[...]
Lorsque vous rencontrez votre ami au bord de la route ou sur la place du marché, laissez l'esprit en vous remuer vos lèvres et diriger votre langue. Laissez la voix cachée en votre voix murmurer à l'oreille de son oreille; Car son âme retiendra la vérité de votre coeur comme on se souvient du goût du vin, Quand la couleur est oubliée et que la coupe n'existe plus. (p. 80)
[...]
Brefs furent mes jours parmi vous, plus brèves encore les paroles que je vous ai adressées. Mais si ma voix devait faiblir dans vos oreilles et mon amour disparaître de vos mémoires, alors je vous reviendrai, Et d'un coeur plus riche et avec des lèvres plus offertes à l'esprit, je parlerai. Oui, je reviendrai avec la marée montante. La mort dût-elle me cacher et le plus grand silence m'envelopper, à nouveau je ferai appel à votre entendement. Et mon appel ne sera pas vain. Si dans mon discours se trouvait une part de vérité, cette vérité se révélera d'une voix plus claire et avec des paroles plus proches de vos pensées. (p. 101) | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Gibran Khalil Gibran [Liban] Mer 9 Nov 2016 - 22:06 | |
| extrait de The Calligrapher's Garden de Hassan MassoudyTrees are poems that the earth draws in the skyLes arbres sont des poèmes que la terre dessine dans le ciel | |
| | | jack-hubert bukowski Zen littéraire
Messages : 5257 Inscription le : 24/02/2008 Age : 43
| Sujet: Re: Gibran Khalil Gibran [Liban] Jeu 10 Nov 2016 - 5:45 | |
| - jack-hubert bukowski a écrit:
- Dans la catégorie poésie, pas poésie, je vous retranscris un court chapitre du Prophète.
- Khalil Gibran, Le Prophète, 2005 (1992), Folio Classique/Gallimard, p. 38-39. a écrit:
- Une femme qui tenait un nouveau-né contre son sein dit : Parle-nous des Enfants.
Il dit : Vos enfants ne sont pas vos enfants. Ils sont les fils et les filles du désir de la Vie pour elle-même. Ils passent par vous mais ne viennent pas de vous, Et bien qu'ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas.
Vous pouvez leur donner votre amour, mais pas vos pensées, Car ils ont leurs propres pensées. Vous pouvez loger leurs corps, mais pas leurs âmes, Car leurs âmes habitent la maison de demain, que vous ne pouvez visiter, pas même en rêve. Vous pouvez vous efforcer d'être semblables à eux, mais ne cherchez pas à les rendre semblables à vous, Car la vie ne revient pas en arrière et ne s'attarde pas avec le passé. Vous êtes les arcs à partir desquels vos enfants, telles des flèches vivantes, sont lancés. L'Archer vise la cible sur la trajectoire de l'infini, et Il vous courbe de toutes ses forces afin que les flèches soient rapides et leur portée lointaine. Puisse votre courbure dans la main de l'Archer être pour l'allégresse, Car de même qu'Il chérit la flèche en son envol, Il aime l'arc aussi en sa stabilité. Rétrospectivement, je vois que j'ai écrit ça bien avant d'avoir un premier fils. Aujourd'hui, je sais que j'aurai un deuxième enfant. Heureusement que la poésie existe pour nous faire don de sagesse... | |
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