James Salter

topocl a écrit:

Ben on est bien contentes l'une de l'autre !

Hé hé , elle est pas belle la vie quelquefois !

je vous ai lues avec intérêt, le duo est bon pour une escalade

D'accord, je me mets dans le sac à dos, et Eglantine avance!

topocl a écrit:

D'accord, je me mets dans le sac à dos, et Eglantine avance!

ça ne marche pas comme ça en montagne copine !

Pourtant, Rand était prêt à porter Cadot sur son dos, lui. Tu me déçois, Eglantine!

je lu en diagonale vos derniers commentaires car je suis entrain de lire ce livre.
J'ai juste compris qu'Eglantine avait apprécié, je lirais la suite de votre conversation plus tard.
Je suis au début de l'histoire (Ils arrivent à Chamonix), ça me plait beaucoup. J'aime le style, j'aime le personnage de Rand, j'aime cette froideur... à suivre

UN BONHEUR PARFAIT.

Le lisais vos commentaires récents sur Modiano. SALTER, voilà un auteur qui ne se perd pas dans les descriptions de ses personnages qui ne seront au départ ni esquissés ni présentés.( Vous parliez de Flaubert, je crois).

Le lecteur est jeté en plein roman, face à Viri, Nedra. Au début, avec des noms pareils, on ne sait même pas qui est homme, qui est femme.

Au lecteur de s´aventurer et de se rapprocher à l´aveuglette des uns et des autres.  Il faut se lancer dans le vide, sans filet comme dans une réunion à laquelle on a été invité, et où on ne connaîtrait personne: Il faudra bien faire le premier pas, et se mettre à s´interesser à un inconnu et se faire ses propres conclusions.
Moi aussi j´aime ces romans contemporains où l´auteur laisse tant de liberté et de travail  à faire au lecteur.

-Et rien d'autre-



Première rencontre avec James Salter pour moi, dont il est dit qu'il reste un des plus grands auteurs américains. L'histoire débute en pleine bataille d'Okinowa. Philip Bowman, jeune marines, en réchappe, et démobilisé, se retrouve à New York, prêt à se lancer dans une carrière de journaliste. Mais les débouchés ne sont pas si aisés et par un hasard de circonstances, c'est l'édition qui lui ouvre ses portes en l'engageant comme lecteur, puis directeur d'un service. Il épousera une riche fille de terriens, Vivian, mais perdra vite ses illusions et dès lors commencera une vie de plaisirs tournée principalement sur les femmes et le monde des livres.

Je serais assez comme Kenavo, je ne suis pas sûre qu'il puisse emballer la majorité, mais je lui reconnais volontiers un sens du récit qui m'a tout de même embarquée, même si souvent ses anecdotes ou ses descriptions de personnages ne sont pas des plus déterminantes. J'en ai parfois perdu le fil, tant le nombre en est important, et ma lecture en a été hachée d'autant. Mais dans l'ensemble j'ai bien aimé le suivre dans ce parcours bercé de rencontres d'auteurs (pas tous connus, je dois dire) et de soirées new yorkaises, dans une existence portée par la soif de réussir et les élans de jeunesse, mais qui débouche vers la fin sur une prise de conscience beaucoup plus mesurée, sinon désabusée. Un agréable plongeon dans un univers bien attractif pour qui aime celui de l'écriture...

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Merci Aériale , je sais que je continuerai à découvrir cet auteur : une sorte d'échappée pour moi ces auteurs qui ne correspondent pas forcément à mes repères habituels ! J'aime bien m'éloigner , pour mieux revenir vers mes "chouchous" et on fait de belles découvertes quelquefois ! Ce fut le cas en tous cas avec James Salter , grâce au commentaire de Miss Topocl !

Ce que j´aime dans un roman, ce sont les idées, plus que l´histoire ou la psychologie des personnages. Le style aussi, plus il est dépouillé et sans artifices, plus j´aime.
Avec Salter, pour ce qui est des idées, je suis servie. Quelques exemples, extraits d´"Un bonheur parfait".

BONHEUR: Inventer sa vie:
-Es-tu heureuse?.
Elle rit. Le bonheur. Ce qu´elle voulait, c´est être libre"
Il lui arrivait d´être plus heureuse qu´elle ne l´avait jamais été et il lui semblait que ce bonheur ne lui était pas donné, mais qu´elle l´avait crée elle même, l´avait cherché sans même connaître sa nature, avait renoncé á tout ce qui était moins important- même des choses irremplaçables- pour l´atteindre.

2 VIES:
En reálité il existe deux sortes de vies, celle que les gens croient que vous menez, et l´autre.


ENFANTS: - Ce que deviennent les enfants- oui, c´est ce qu´on meurt de savoir.
Les enfants sont notre récolte, nos champs, notre terre. Ce sont des oiseaux lâchés dans l´obscurité. Des erreurs renouvelées. Neánmoins, ils sont la seule source d´où nous pouvons tirer une vie plus réussie, plus intelligente que la nôtre. Nous croyons à la splendeur jaillie d´un avenir que nous ne verrons pas. Les enfants doivent vivre, ils doivent triompher.
En définitive, il n´avait eu qu´un seul désir, beaucoup trop modeste: que ses filles grandissent dans le plus heureux des foyers.
Les enfants doivent mourir; c´est une idée que nous ne pouvons accepter.

EROS: ensuite, ils eurent l´impression d´avoir couru pendant des kilomètres, Ils demeurèrent couchés l´un à côté de l´autre, sans pouvoir parler.
- Quand tu me fais l´amour, j´ai parfois la sensation que je vais si loin que je ne pourrai jamais revenir.


LE PASSÉ
Chaque assiette, objet, ustensile, coupe illustrait ce qui n´éxistait plus; c´était des fragments charriés par le passé, les tessons d´une époque révolue.

VIE ORDINAIRE:
- Soixante dollars la douzaine. Qu´en feras-tu?
-On a toujours besoin de verres à vin.
-Tu n´as pas peur de les casser?
-La seule chose qui me fasse peur, ce sont les mots "vie ordinaire".


LE SAVOIR. LA CONSIDÉRATION et la gloire.
Le savoir ne vous protège pas. La vie méprise le savoir; elle le force à faire antichambre, à attendre dehors. La passion, l´énergie, les mensonges, voilà ce que la vie admire. Néanmoins, on est capable de supporter beaucoup de choses si l´humanité entière vous regarde. Les martyrs sont là pour le prouver. Nous vivons dans l´attention des autres. Nous nous tournons vers elle comme des fleurs vers le soleil..

On déplore son décès aujourd'hui:

http://www.lefigaro.fr/livres/2015/06/20/03005-20150620ARTFIG00071-deces-du-grand-ecrivain-americain-james-salter.php

Une petite interview: http://bibliobs.nouvelobs.com/actualites/20140822.OBS6986/aurai-je-le-temps-l-envie-l-energie-d-ecrire-un-nouveau-livre.html

Je ne l'ai pas lu, il me faudra réparer ça.

Triste nouvelle...

ArturoBandini a écrit:

Je ne l'ai pas lu, il me faudra réparer ça.

ah oui, il en vaut certainement le détour

J'en ai lu un. Il ne m'en reste aucun souvenir même pas le titre.
Quel est son meilleur ?

tina a écrit:

Il ne m'en reste aucun souvenir même pas le titre.

Tu lis trop aussi tina...

kenavo a écrit:

Un bonheur parfait

Citation :

Résumé du livre
Nedra et Viri s'aiment, partagent une vie harmonieuse, jalousée par leurs amis. Ils habitent avec leurs deux filles Franca et Danny dans une belle demeure près de New York. Nedra est belle, séduisante. Viri est architecte et passionné par son travail. Toutes les semaines, il prend le train pour New York où il reste quatre jours, faisant ainsi la navette 'entre deux bonheurs'. Des allers et retours heureux qui n'enlèvent pas la crainte de voir un jour les désirs disparaître, l'épanouissement s'évanouir. Avec le temps, il ne restera peut-être que tristesse et désolation, un vague souvenir.

Livre avec lequel j’ai découvert James Salter – et un de mes grands coups de cœur.
Dans la ligne des romans de la côte ouest de l’Amérique (Richard Yates, John Updike, Joyce Carol Oates, …) ce livre s’ouvre sur un week-end que la famille va passer avec des amis dans leur maison près de New York.
Et à partir de ce moment on va être témoin d’un bonheur parfait – si parfait qu’on ne fait qu’une chose : attendre la fissure..
La manière dont il nous montre l’histoire de ce couple résulte en tout cas dans le bonheur parfait du lecteur.. si c’est le cas pour Nedra et Viri.. faut lire ce livre sublime  

Les lecteurs qui ont découvert récemment Peter Cameron devraient trouver aussi leur bonheur dans ce livre !

C'est pour moi aussi le premier livre de cet auteur. J'ai été emballée par le rythme, l'atmosphère et les relations entre les personnages. Le style sublime de cet auteur y est pour quelque chose ! c'est magique !