Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 James Baldwin

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Arabella
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Arabella
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MessageSujet: James Baldwin   James Baldwin EmptyVen 26 Mar 2010 - 11:10

James Baldwin (1924-1987)


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Né à Harlem, James Baldwin fait ses débuts littéraires à 14 ans dans le magazine de son collège en même temps que ses débuts de prédicateur. Rompant avec l’église et le ghetto, il s’établit à sa majorité à Greenwich Village se consacre à la carrière de romancier sous la tutelle de Richard Wright. Il s’installe en France à la fin des années 40, écrivant des essais et des romans. Ces premiers écrits lui apportent un début de notoriété et à la fin des années 50 il rentre aux USA, et devient un des porte-parole du Mouvement des droits civiques. Il partagera sa vie entre les USA et la France, où il mourra, à Saint-Paul de Vence.

Il est aussi connu en tant qu’essayiste que romancier, ses essais portant essentiellement sur le racisme, et les mythes américains, qui occultent une histoire objective du pays. Ses romans, classiques dans leur forme, abordent aussi la question du racisme ainsi que de l’homosexualité.

Les principaux romans de James Baldwin :
• Harlem Quartet
• Go Tell it on the Mountain (Titre français: La Conversion)
• Giovanni mon ami ou La chambre de Giovanni
• L'Homme qui meurt
• Un autre pays
• Si Beale Street pouvait parler
• Meurtres à Atlanta
• Les Elus du Seigneur


On a fait une Lecture en commun pour cet auteur
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Arabella
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MessageSujet: Re: James Baldwin   James Baldwin EmptyVen 26 Mar 2010 - 11:13

La chambre de Giovanni


Il s’agit d’un récit à la première personne, fait par David, un jeune Américain venu en France dans les années 50. Il est à un tournant de sa vie, et nous la conte par petits bouts, tout au moins des éléments les plus significatifs. Son enfance, les relations difficile avec son père, puis sa venue en France, et sa rencontre avec Giovanni, un jeune Italien, avec qui il va vivre une histoire d’amour, condamnée d’avance. Giovanni qui doit mourir, condamné pour meurtre.

Un très beau récit, très sobre, très limpide avec rien de trop, ni dans les faits racontés ni dans la forme. Une sorte de juste mesure dans les moyens utilisés par le romancier. Les commentaires du roman évoquent surtout la question de l’homosexualité refoulée du personnage principal, mais personnellement j’y ai plutôt vu le récit d’un homme qui a du mal à assumer ses sentiments, pour qui que ce soit, et qui se condamne ainsi à la solitude et aux regrets, par incapacité de dire aux gens ce qu’il ressent, et par une volonté d’éliminer ses attaches pour eux, par peur.

Un livre court mais très dense, qui me donne une grande envie de lire d’autres romans de son auteur.

Citation :
C’est peut être cet été-là que je découvris la solitude, c’est peut être cet été-là que je commençait la fuite qui m’a amené devant cette fenêtre qui s’obscurcit peu à peu.

Et pourtant, lorsqu’on veut retrouver le moment précis, le moment crucial, le moment qui a changé tous les autres, on est poussé dans une grande souffrance vers un labyrinthe de fausses alertes et de portes précipitamment closes. Ma fuite a peut être bien commencé cet été-là – cela ne me dit pas où trouver la racine du dilemme qui ce termina, cet été, par la fuite. Elle est bien sûr quelque part devant moi, enfermée dans mon image que j’observe dans la vitre tandis que la nuit tombe. Elle est emprisonnée dans cette chambre avec moi, elle l’a toujours été et le sera toujours, et pourtant elle m’est plus étrangère que ne sont ces collines étrangères, là, dehors.
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kenavo
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MessageSujet: Re: James Baldwin   James Baldwin EmptyVen 26 Mar 2010 - 11:26

Merci pour ce fil et contente de lire que tu as aimé
James Baldwin vaut la découverte et j'espère qu'il y aura d'autres parfumés qui vont avoir l'envie de le lire
À part La chambre de Giovanni, j'ai lu Un autre pays de lui et j'étais sous le charme
Cela me dirait bien de lire à nouveau un livre de lui, cette-fois ci volontiers en anglais, ce que je n'avais pas fait dans le temps, mes études de l'anglais étant au moment de la lecture qu'à ses débuts Very Happy


Dernière édition par kenavo le Ven 26 Mar 2010 - 11:55, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: James Baldwin   James Baldwin EmptyVen 26 Mar 2010 - 11:41

James Baldwin valait vraiment un fil, c'est même bizarre qu'il n'en avait pas encore, on peut peut être voir plus tard pour une lecture commune, parce que je lirai forcement autre chose de lui.
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kenavo
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MessageSujet: Re: James Baldwin   James Baldwin EmptyVen 26 Mar 2010 - 11:42

Arabella a écrit:
on peut peut être voir plus tard pour une lecture commune, parce que je lirai forcement autre chose de lui.
volontiers.. tu me fais signe quand tu seras disponible.. je ferais même une relecture de Un autre pays Very Happy
La conversion et Harlem Quartet me tentent aussi...
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domreader
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MessageSujet: Re: James Baldwin   James Baldwin EmptyDim 28 Mar 2010 - 12:38

Je note avec enthousiasme James Baldwin dans mes tablettes !! James Baldwin Icon_cheers
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Arabella
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MessageSujet: Re: James Baldwin   James Baldwin EmptyDim 28 Mar 2010 - 19:49

domreader a écrit:
Je note avec enthousiasme James Baldwin dans mes tablettes !! James Baldwin Icon_cheers

J'espère que tu passeras de bons moments de lecture.
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MessageSujet: Re: James Baldwin   James Baldwin EmptyLun 12 Avr 2010 - 19:11

J'ai hésité à prendre "Harlem Quartet" , j'ai lu quelques pages en librairie , c'est un pavé
Quelqu'un l'a lu ?
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MessageSujet: Re: James Baldwin   James Baldwin EmptyLun 12 Avr 2010 - 20:36

darkanny a écrit:
J'ai hésité à prendre "Harlem Quartet" , j'ai lu quelques pages en librairie , c'est un pavé
Quelqu'un l'a lu ?
non, je n'ai pas lu (encore) celui-là..
peut être cela te dirais de participer à notre lecture en commun ici
certes, un autre livre, mais un peu moins épais.. et si cela te dis, tu vas être plus certaine de savoir si tu veux entamer un pavé de lui? Very Happy
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MessageSujet: Re: James Baldwin   James Baldwin EmptyLun 12 Avr 2010 - 20:41

A ce moment je vais être trop occupée , mais je suivrai vos commentaires , sûr.
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MessageSujet: Re: James Baldwin   James Baldwin EmptyLun 12 Avr 2010 - 20:44

darkanny a écrit:
A ce moment je vais être trop occupée , mais je suivrai vos commentaires , sûr.
d'accord...

puisque j'avais aussi proposé Harlem Quartett pour la LC, il se peut que je vais le lire après cette lecture.. si tu ne vas pas succomber avant pour tenter de le lire, je te dirais Wink
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MessageSujet: Re: James Baldwin   James Baldwin EmptyVen 28 Mar 2014 - 23:59

Harlem Quartet

Un roman fleuve, le dernier chronologiquement dans l'oeuvre de James Baldwin. De l'histoire contemporaine américaine à l'appréhension de l'homosexualité, en passant par l'impact de la religion, Baldwin cherche une intensité romanesque à la fois excessive et flamboyante.
Les développements sont parfois très longs, répétitifs et décousus mais des passages absolument tétanisants dans leur force émotionnelle et leur sincérité captivent l'attention. A l'image du chant et de la musique irriguant la vie des protagonistes, Baldwin veut dépasser une souffrance, une colère, une rage pour incarner un apaisement.
Harlem Quartet est admirable par cette sensation de trop plein, de démesure même si l'on risque parfois de se perdre en route.
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MessageSujet: Re: James Baldwin   James Baldwin EmptySam 4 Avr 2015 - 17:27

Un autre pays

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Citation :
Il n'a pas de véritable œuvre à accomplir, c'est là le drame, pour lui ; c'est aussi le problème qui se pose à toute notre époque et à cet invraisemblable pays. Et je suis prisonnière. Et il ne sert à rien de blâmer les hommes, de blâmer  une époque – n'est-on pas soi-même tous ces gens à la fois ? Ce sont les hommes qui font une époque.


Quelques jeunes gens new-yorkais, à la fin des années 50, dans cette ville tentaculaire, anonyme à force de multitude, discriminante.
D'une génération intermédiaire, ils se demandent si leurs rêves de jeunesse ne mènent qu' au désespoir. Ils  rêvaient d'amours éternelles mais la  sérénité leur y est interdites car elles sont homosexuelles, interraciales ou adultères. Ils rêvaient de liberté, et pour cela veulent devenir artistes (chanteuse, acteurs, écrivains, musiciens). Ils rêvaient que les différences raciales n'existaient pas. Ils croyaient que l'audace et la passion suffiraient. Il  leur  reste, peut-être,  l'amitié, face à leurs couples qui, de fulgurances en incertitudes, se déchirent, écartelés entre  sincérité  et compromissions. D'une sensibilité à fleur de peau, ils recherchent maladroitement un état de grâce hypothétique et le désespoir les rattrape souvent dans cette quête du bonheur. D'un taxi  à l'autre, de fumée de cigarette en scotchs, de bars en boîtes à jazz, il déambulent, et parlent,  parlent encore d'aspirations grandioses, de déchirements intimes, comme les adolescents  qu'ils n'ont cessé d'être, héroïques et inconsolables.

Citation :
- Eh bien, oui, dit Éric lentement, il a été blessé. C'est sûr. Il n'est pas besoin d'être un individu remarquable pour souffrir.

C'est un livre d'ambiance, ambiance d'une ville aimée quoique grouillante et inhospitalière, ambiance de jeunes gens qui se cherchent, se raccrochent les uns aux autre. Ballottés par un monde qui impose ses règles et exige trop d'eux, ou ne leur offre pas assez, ils découvrent que le passage de la jeunesse à la maturité est la perte d'une innocence. Dans ce New-york de  James Baldwin, il y a quelque chose du Paris de Simone de Beauvoir, (ils se donnent délicieusement du « mon petit », et du « tu es si gentil, Vivaldo ») les  jeunes femmes sont libres, complices et têtues mais font la vaisselle, les jeunes hommes hurlent leur désespoir avec élégance, ils se raccrochent les uns aux autres, ils y croient encore, peut-être…ou plutôt ils veulent y croire, les larmes au bord des yeux « happés dans le tourbillon d'une mystérieuse défaite ».

Citation :
- Des jours comme celui-la, dit soudain Cass, je me souviens de ce que c'était - je crois m'en souvenir du moins - que d'être jeune, très jeune. - Elle leva les yeux vers lui. - Quand tout ce que l'on touche, tout ce que l'on ressent est si nouveau, que la souffrance elle-même est merveilleuse, car elle est totale.
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MessageSujet: Re: James Baldwin   James Baldwin EmptySam 4 Avr 2015 - 17:40

ça a l'air bien compliqué d'être intermédiaire. (hu-hu).
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MessageSujet: Re: James Baldwin   James Baldwin EmptySam 4 Avr 2015 - 17:43

D'autre voies sont peut-être possibles que celles de Baldwin. Même si c’est peut-être moins porteur pour un roman, c'est à souhaiter.
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