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| Jean Vigo | |
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Auteur | Message |
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Babelle Zen littéraire
Messages : 5065 Inscription le : 14/02/2007 Localisation : FSB
| Sujet: Jean Vigo Mar 10 Avr 2007 - 11:07 | |
| Découvert ce w-end Zéro de conduite et L'Atalante. Synopsis (L'Atalante) : - Citation :
- Juliette, une fille de paysans de l’Oise jamais sortie de son village, épouse Jean, un jeune marinier patron de l’Atalante. L’équipage se compose d’un mousse et d’un second, le père Jules, qui cohabitent dans une cabine pleine de " bazar ". Très vite, la jeune femme s’ennuie à bord. Sur les conseils d’un camelot, elle finit par fuir pour se rendre à la Ville, mais son mari, blessé dans son amour-propre, donne l’ordre de repartir sans l’attendre. À Paris, outre les vitrines, Juliette découvre le chômage, tandis que sur la péniche, Jean, malheureux, n’assure plus son rôle de patron. Inquiet du sort de l’Atalante, Jules va rechercher la patronne à Paris et la ramène à bord. Les amants se retrouvent avec émotion sur la péniche.
Première sortie 1934. Film restauré en 1990. le Père Jules / Michel Simon. Juliette / Dita Parlo. Jean / Jean Dasté. le camelot / Gilles Margaritis.le gosse/ Louis Lefebvre. Un document cinématographique rare, auquel l'histoire des coupures successives et les "corrections" de l'époque apportent encore plus d'émotion. in Wiki > - Citation :
- En 1940, le nouveau détenteur des droits et ancien actionnaire de la Gaumont, Henri Beauvais, présenta une version la plus correcte possible (une reconstitution partielle, du mieux qu'il pouvait) avec le titre et la musique originales du film qu'il avait lui-même mutilé. Malheureusement, le négatif de cette copie fut détruit pendant la guerre.
En 1950, Henri Langlois et la Cinémathèque française se baseront sur cette version de Beauvais qu'ils corrigeront avec différentes copies trouvées çà et là, et en rencontrant l'entourage de Vigo. La qualité technique de cette restauration est médiocre.
En 1983, un jeune réalisateur, âgé de 23 ans, Jean-Louis Bompoint apprend que la Cinémathèque française est, depuis peu, en possession d'éléments inédits récemment retrouvés. Il voudrait lancer une nouvelle restauration, mais Vincent Pinel, conservateur au sein de la Cinémathèque française, l'envisageait déjà secrètement.
En 1990, la Gaumont sortit une version restaurée, produite par Michel Schmidt et dirigée par Jean-Louis Bonpoint (qui a entre temps reçu le soutien de Luce Vigo, fille du cinéaste) et Pierre Philippe. Mon coup de coeur va cependant au court métrage intitulé : " A propos de Nice". Le documentaire montre du doigt le fossé entre deux classes sociales. Une portée de caméra très en avance sur son temps. Une grande émotion devant ces images. | |
| | | Babelle Zen littéraire
Messages : 5065 Inscription le : 14/02/2007 Localisation : FSB
| Sujet: Re: Jean Vigo Mar 10 Avr 2007 - 11:09 | |
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| | | Babelle Zen littéraire
Messages : 5065 Inscription le : 14/02/2007 Localisation : FSB
| Sujet: Re: Jean Vigo Mar 10 Avr 2007 - 11:11 | |
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| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Jean Vigo Mar 10 Avr 2007 - 11:17 | |
| je ne connais pas du tout. Ni même entendu parler... si tu peux nous en dire plus Babelle, je ne suis pas contre. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Jean Vigo Mar 10 Avr 2007 - 15:09 | |
| - Queenie a écrit:
- je ne connais pas du tout. Ni même entendu parler... si tu peux nous en dire plus Babelle, je ne suis pas contre.
Moi aussi Babelle...je compte sur toi pour en apprendre davantage... | |
| | | Babelle Zen littéraire
Messages : 5065 Inscription le : 14/02/2007 Localisation : FSB
| Sujet: Re: Jean Vigo Mar 10 Avr 2007 - 21:40 | |
| "A propos de Nice" La caméra d'un jeune réalisateur au service du "documentaire social" : Nice, 1930. Des plans qui se succèdent. Sur les terrasses de vieux touristes (moches) en villégiature prennent le soleil. Plans sur le carnaval, le casino, la plage. Femme allongée sur un transat en diverses tenues puis...nue. Cireur de chaussures : la chaussures disparaît, les pieds nus continuent d'être cirés. Le surréalisme au cinéma (Bunuel), sans excès. Car ces plans-là sont brefs, servis par une caméra qui choisit de balayer d'abord plus longuement la réalité de la ville. Puis d'un seul coup une traversée sur le labeur et la pauvreté des habitants. Des images choc, si l'on sait le peu de documents filmés de l'époque. Si l'on sait qu'il s'agit là de la première réalisation du jeune cinéaste venu à Nice pour soigner une tuberculose (dont il mourra après avoir tourné L'Atalante, son seul long métrage), et qui, dit-on, avait d'abord pour idée de réaliser un reportage "zoologique"...
Le père de Vigo, l'anarchiste Eugène Bonaventure, dit Miguel Almereyda, meurt en prison. Jean passera son enfance en internat (voir "Zéro de conduite", le film qui précède L'Atalante et qui fut interdit par la censure. Un réalisateur "maudit" qui inspirera (dit-on) la Nouvelle vague. Et qui fut influencé par le surréalisme caméra au poing. Mais autant il y eut (surtout, me semble-t-il) le désir de choquer chez Bunuel ou autres surréalistes, autant je suis surprise ici par la tendresse qui émane des dialogues de l'Atalante, de la succession des images sur Nice, de la légitimité de la révolte des enfants dans Zéro de conduite. - Je vois dans ce cinéma une poésie, un 7ème art singulier très... moderne. Qui donne à voir de l'intérieur. J'y retrouve la même émotion qu'à travers Le voleur de bicyclette, sauf que Vittorio de Sica en 1949 savait qu'il faisait un cinéma "social" et que, selon moi, il ne faisait que cela.
Jean Vigo meurt de la tuberculose après avoir tourné L'Atalante. Il ne pourra donc pas s'opposer à la censure infligée par le distributeur. Une Atalante amputée, souffreteuse, sortira sous le nom de la bleuette à la mode : Le Chaland qui passe. Dans un cinéma sur Les Champs Elysées où les cinéphiles et autres rêveurs ne mettent pas les pieds alors... | |
| | | Babelle Zen littéraire
Messages : 5065 Inscription le : 14/02/2007 Localisation : FSB
| Sujet: Re: Jean Vigo Mar 10 Avr 2007 - 21:48 | |
| Ici, une biographie du réalisateur : http://increvablesanarchistes.org/articles/biographies/vigo_jean.htm Le chaland qui passeParoles: Ennio Neri adapt par André de Badet. Musique: Cesare-Andrea Bixio 1931/Titre original: "Parlami d'amore Mariu" interprètes: Marjal, Jean Lumière, Réda Caire, Tino Rossi (en Italien) Colette Renard, Aimé Doniat, Lina Margy, Patachou, Juliette Gréco, Simone Langlois, André Dassary - Citation :
- "La nuit s'est faite, la berge
S'estompe et se perd... Seule, au passage une auberge Cligne ses yeux pers. Le chaland glisse, sans trêve Sur l'eau de satin, Où s'en va-t-il ? ... Vers quel rêve ? ... Vers quel incertain Du destin ? ...
{Refrain:} Ne pensons à rien... le courant Fait de nous toujours des errants ; Sur mon chaland, sautant d'un quai, L'amour peut-être s'est embarqué... Aimons-nous ce soir sans songer A ce que demain peu changer, Au fil de l'eau point de serments : Ce n'est que sur terre qu'on ment !
Ta bouche est triste et j'évoque Ces fruits mal mûris Loin d'un soleil qui provoque Leurs chauds coloris, Mais sous ma lèvre enfiévrée Par l'onde et le vent, Je veux la voir empourprée Comme au soleil levant Les auvents ..." | |
| | | Babelle Zen littéraire
Messages : 5065 Inscription le : 14/02/2007 Localisation : FSB
| Sujet: Re: Jean Vigo Mar 10 Avr 2007 - 21:50 | |
| http://www.radioblogclub.com/open/62271/le_chaland_qui_passe/gauty%20le%20chaland%20qui%20passe | |
| | | Babelle Zen littéraire
Messages : 5065 Inscription le : 14/02/2007 Localisation : FSB
| Sujet: Re: Jean Vigo Mar 10 Avr 2007 - 21:56 | |
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| | | Babelle Zen littéraire
Messages : 5065 Inscription le : 14/02/2007 Localisation : FSB
| Sujet: Re: Jean Vigo Mar 10 Avr 2007 - 22:11 | |
| Maudit ou... moderne? - Citation :
- (...)faux documentaire touristique et vrai pamphlet, A propos de Nice (1930) rencontrera l'incompréhension du public et de la critique ;
interdit à sa sortie car "attentatoire au prestige du corps enseignant français", Zéro de conduite (1932) ne sera réhabilité qu'au lendemain de la guerre ; rejeté par les premiers critiques, L'Atalante (1934) sortira en salle sous un titre plus commercial et amputé de près d'une demi-heure à la demande de la Gaumont. (in Amazon) | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Jean Vigo Lun 24 Sep 2007 - 9:45 | |
| - Babelle a écrit:
- "A propos de Nice"
La caméra d'un jeune réalisateur au service du "documentaire social" : Nice, 1930. Des plans qui se succèdent. Sur les terrasses de vieux touristes (moches) en villégiature prennent le soleil. Plans sur le carnaval, le casino, la plage. Femme allongée sur un transat en diverses tenues puis...nue. Cireur de chaussures : la chaussures disparaît, les pieds nus continuent d'être cirés. Le surréalisme au cinéma (Bunuel), sans excès. Car ces plans-là sont brefs, servis par une caméra qui choisit de balayer d'abord plus longuement la réalité de la ville. Puis d'un seul coup une traversée sur le labeur et la pauvreté des habitants. Des images choc, si l'on sait le peu de documents filmés de l'époque. Si l'on sait qu'il s'agit là de la première réalisation du jeune cinéaste venu à Nice pour soigner une tuberculose (dont il mourra après avoir tourné L'Atalante, son seul long métrage), et qui, dit-on, avait d'abord pour idée de réaliser un reportage "zoologique"...
Je vais voir ce film dans le cadre de notre Festival de cinéma. Lors d'une soirée festive, le film sera projeté et accompagné en musique par Marc Perrone à l'accordéon diatonique. | |
| | | lekhan Main aguerrie
Messages : 324 Inscription le : 20/08/2007 Age : 35 Localisation : Poitiers-Biarritz
| Sujet: Re: Jean Vigo Lun 24 Sep 2007 - 21:35 | |
| Je n'ai qu'une remarque à faire, sur un des pères de notre cinéma avec Renoir. Jean Vigo | |
| | | Babelle Zen littéraire
Messages : 5065 Inscription le : 14/02/2007 Localisation : FSB
| Sujet: Re: Jean Vigo Sam 29 Sep 2007 - 22:42 | |
| - lekhan a écrit:
- Je n'ai qu'une remarque à faire, sur un des pères de notre cinéma avec Renoir. Jean Vigo
Tu ne t'en tireras pas comme ça Lekhan, tu en as trop dit ou pas assez! Lekhan! Lekhan! | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Jean Vigo Jeu 15 Nov 2007 - 15:30 | |
| Quelqu'un parle d'accordéon sur un autre fil et je me souviens que je ne vous ai jamais parlé du ciné-concert auquel j'ai assisté où l'accordéoniste Marc Perrone accompagnait les images du chef-d'oeuvre muet de Jean Vigo, A propos de Nice (Babelle a déjà évoqué ce film)... Jean Vigo, éternel jeune cinéaste fauché par la maladie à seulement vingt-neuf ans (1905-1934), a laissé un héritage immense au septième art. À propos de Nice (1930) est un documentaire de 20 minutes tourné à l'âge de 24 ans par un Vigo débutant et qui brosse de la ville un portrait inédit, tantôt léger tantôt sombre, dans un style dynamique et parfois même humoristique. Un documentaire social où la révolte emprunte les chemins de la plus pure poésie. Faux documentaire touristique et vrai pamphlet ! Lors de sa présentation au Vieux Colombier, à Paris, le film fut accueilli sous les huées et les sifflets tandis que certains, qui feront bientôt partie du futur ‘clan Vigo’, crient leur enthousiasme. Il est certain que le film n’a rien d’académique ! A l’origine le film est muet, mais Luce Vigo (la fille du réalisateur) a demandé à Marc Perrone de composer la partition de la version restaurée de A propos de Nice. Il en résulte un beau concert-hommage de Marc Perrone. " Quand il a tourné ce film, Vigo avait vingt-cinq ans. Il y a chez lui un côté manichéen avec, d’une part, le monde des nantis venus de toute l’Europe pour se prélasser au bord de la Méditerranée et, de l’autre, le monde populaire, laborieux. Mais en faisant la musique, je me suis rendu compte que c’est également un discours sur la vie et la mort ". (Marc Perrone) « A propos de Nice », je le connaissais. Je me suis plongé dedans. Je l’ai regardé et re-regardé longtemps, jusqu’à en avoir une connaissance intuitive. Seul à jouer sur scène, je n’ai de comptes à rendre à personne, je peux improviser beaucoup, c’est dans l’esprit de Vigo. Une grande liberté créative. […] C’est un film hyper moderne dans le sujet traité : Nice, en 1929, où toute la bourgeoisie de l’Europe venait se dorer la pilule. Ces nantis en villégiature sont mis en parallèle avec les gens du travail. Une réflexion socio-politique très poussée, un rythme incroyable dans le montage. » (Marc Perrone ) | |
| | | Bellonzo Sage de la littérature
Messages : 1775 Inscription le : 22/07/2008 Age : 75 Localisation : Picardie
| Sujet: Re: Jean Vigo Ven 15 Aoû 2008 - 7:58 | |
| A propos d'A propos de Nice
Tout à fait de l'avis de Babelle,A propos de Nice,n'a à mon avis rien perdu de sa verdeur et demeure l'une des oeuvres les plus audacieuses.Tentatives d'explication.
Avec son complice Boris Kaufman,frère ou cousin du cinéaste russe Dziga Vertov,théoricien du cinéma-oeil,Jean Vigo dont il faut toujours garder à l'esprit l'héritage anarchiste, pamphlétaire et frondeur de son père,mort en prison curieusement en 1917,ne rêve que de cinéma, passionné de montage et des pères fondateurs Charlie et Serguei.Son idée est de faire d'A propos de Nice un laboratoire,catégorie documentaire,de ce nouveau cinéma,plus libre,plus caustique,plus nerveux, plus politique,avec rage et mauvaise foi parfois.J'ai donc revu plusieurs fois A propos de Nice et ce film me frappe toujours de plein fouet,d'une violence inégalée,sauf par Vigo lui-même dans Zéro de conduite. Pourquoi Nice en cette année 29?Présence des studios de la Victorine,climat ensoleillé convenant à Vigo,toujours malade,lumière de ce midi d'azur.Et puis Vigo cherche à réaliser un poème visuel sur une cité traditionnellement connue pour ses plaisirs,encore assez peu démocratiques à cette époque,et qui doit lui permettre forces paradoxes,et oppositions entre le labeur,la pauvreté,d'une part et l'oisiveté,le faste d'autre part.On sait bien sûr de quel côté penche le fils de l'anarchiste mais cela n'empêche pas d'apprécier ce film,en ôtant la petite part de démagogie inévitable.Et puis Nice est aussi la capitale du grotesque avec ce carnaval,sinistre pochade dont la vulgarité et la laideur ne sont pas du goût de Jean Vigo.
A propos de Nice est un film déstabilisant,usant et abusant de plongées et contre-plongées,au montage parfois désinvolte d'apparence,un film muet ne l'oublions pas mais qui donne le tournis par sa richesse d'invention et ses idées multiples.Vigo se sert aussi très bien de figurines en papier mâché pour moquer les touristes descendant de leur train-jouet.Corps sur la plage,rombières en chaises-longues,messieurs à lorgnons lisant le Financial Times, Promenade des Anglais et Anglais en promenade, palmiers lissés et artificiels,sont quelques unes des images assez féroces de cette faune des palaces.J'avoue me demander presque sérieusement si ce film ne tomberait pas dans le délit de racisme anti-vieux,tant les visages des nantis expriment déjà et brutalement une prochaine agonie et bien peu de candeur.Les employés des hôtels,ou les Niçois des quartiers pauvres sont au contraire,pour la plupart d'une jeunesse rimbaldienne.Et même des plus vieux semble émaner ue énergie.La vie,simplement.
Le blanc des voiliers et des joueurs de tennis n'empêche pas un hydravion,peut-être trop lourd,comme les ventripotents aux terrasses,ou à sec,comme les vieilles et leurs caniches,de rater à plusieurs reprises son envol dans la Baie des Anges.Mais j'arrête, croyant qu'il ne faut pas faire d' A propos de Nice une lecture trop dichotomique et qu'il faut voir ou revoir ce film évènement, oeuvre de jeunesse d'un cinéaste qui ne fera que cela,des oeuvres de jeunesse et pour cause,comme un sonnet un peu surréaliste,corrosif et un tout petit peu "mal élevé" ne serait-ce que pour comprendre en partie l'art du montage que nécessitaient la concision et la ferveur du cinéaste. | |
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