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| Jean Mattern | |
| | Auteur | Message |
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Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Jean Mattern Mar 9 Déc 2008 - 12:52 | |
| Jean Mattern est né en 1965 dans une famille originaire d’Europe centrale. Il vit à Paris avec sa femme et ses trois enfants et il travaille dans l’édition. Les Bains de Kiraly, son premier roman, est paru en août 2008 chez Sabine Wespieser éditeur. Les bains de KiralyPrésentation de l'éditeur - Citation :
Gabriel a bien tenté de croire au bonheur. Mais du jour où Laura lui a annoncé qu’elle attendait un enfant de lui, il a pris la fuite, sans un mot… Quand, après des mois d’errance dans Londres, il échoue par hasard dans une synagogue, les chants des hommes l’apaisent, et libèrent enfin sa parole. Il se lance alors dans l’écriture de cette longue confession, où le silence et la culpabilité dansent un vertigineux pas de deux. à la faveur d’une rencontre en Hongrie, une clef de son passé lui est révélée dans un cimetière de Budapest ; ses souvenirs peu à peu se bousculent : les phrases murmurées par ses parents dans une langue étrangère, la saveur de la cuisine magyare, la fascination pour la littérature de la Mitteleuropa … Évoquant le désarroi existentiel et sentimental de cet homme fragile livré à lui-même, Jean Mattern écrit avec des accents justes et mesurés un lumineux roman des origines. Ecrit comme un journal que l'on peut imaginer dédié au fils du narrateur, ce roman narre les déambulations de Gabriel, physiques et morales. Il a du mal avec les mots, il n'a jamais su se confier, il y a des secrets dans sa famille, des douleurs tues, une langue que l'on cache. Il a tenté de trouver une autre approche en apprenant une nouvelle langue et devenant traducteur, mais son histoire est trop lourde pour la tenir enfouie, peu à peu elle ressort par bribes, il tente de recomposer son puzzle, comprendre. Pour cela Gabriel quitte son foyer et tente de se libérer par l'écrit. C'est transcrit avec pudeur, sensibilité, on sent une âme fragile et tourmentée jamais remise de la perte brutale de la jeune soeur ni du silence qui en a suivi. Un garçon bloqué de l'intérieur qui essaie de s'aider des autres (ses rares amis, sa femme) pour s'affranchir de ce poids, s'inventer un passé et devenir enfin adulte, responsable de sa propre vie afin de transmettre un héritage, de mots, de vécu, à son fils. On le suit sur la pointe des pieds, et on s'égare volontiers dans le Rijkmuseum ou à Budapest, ou encore dans ses souvenirs de jeune étudiant. C'est toujours forcément touchant d'approcher de si près les questionnements et la souffrance d'un être. Ici cette quête se double d'une interrogation très fine sur le langage, sa valeur, sa consistance, ce qui le rend nôtre. - Citation :
- « Mais grâce à des inconnus en prière, des inconnus ignorants tout de moi, une certitude qui avait pris racine en moi à l’âge de dix ans est morte : je ne suis plus sûr que les mots soient vraiment insuffisants. Je ne sais plus. Aucun dictionnaire ne vient à mon secours. Aucun modèle n’existe pour ce que je dois apprendre à dire à la femme que j’aime. Je n’ai appris qu’à traduire. Traduire, oui, mais quoi ? Mes sentiments, mes erreurs, mes fautes, ma peur ? Comment trouver ces mots nouveaux, des mots qui ne seraient pas seulement les vocables des autres ? Des mots utiles, et surtout : les miens. Je dois les apprivoiser pour aller au bout de ce chemin, reconquérir un à un ces mots interdits, et leur sens. Donner, reprendre. »
Juste que, j'avoue, cela m'a un peu lassée. Pas le bon moment, pas toujours l'envie ... Mais un style très délicat et même poétique qui peut séduire complètement. Une belle phrase qui m'a accrochée: - Citation :
- « Certains beaux esprits prétendent que la disparition est la forme la plus radicale de notre liberté. Ils ne savent pas de quoi ils parlent. Je suis prisonnier de mon absence. »
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| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Jean Mattern Mar 9 Déc 2008 - 16:53 | |
| Merci pour ce fil. Tout comme je te l'ai dit à Nantes, je pensais l'avoir dans ma PAL.. il y est.. et d'après ce que tu en dis.. il va encore y rester un petit peu | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Jean Mattern Mar 9 Déc 2008 - 19:33 | |
| Je pense qu'il pourrait te plaire quand-même Kenavo! Toi qui aimes les voyages virtuels, j'ai d'ailleurs pensé à toi lorsqu'il décrit son séjour à Amsterdam avec Laura, sa visite au musée Van gogh, ses balades le long des canaux... (Il faudrait que je retouve le passage pour te faire envie ) | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Jean Mattern Mar 9 Déc 2008 - 19:36 | |
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| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Jean Mattern Mer 10 Déc 2008 - 11:23 | |
| J'ai lu ce livre hier soir d'une traite je vais revenir plus tard pour en parler un peu plus | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Jean Mattern Mer 10 Déc 2008 - 21:54 | |
| Les Bains de Kiraly - aériale a écrit:
- Juste que, j'avoue, cela m'a un peu lassée. Pas le bon moment, pas toujours l'envie ...
Mais un style très délicat et même poétique qui peut séduire complètement. Aériale a bien parlé de ce livre – je n'ai pas besoin d’ajouter grand chose, seulement que je ne peux pas dire que je cela m’a lassée – mais je lui fais le ‘reproche’ d’avoir voulu mettre trop dans un –petit- livre : 133 pages ne sont pas suffisantes de parler de la relation parents-enfants, la perte d’un enfant/d’une sœur, le passé juif des grands-parents, des origines hongroise, une relation avec une femme qui ne tourne pas rond et une amitié avec son meilleur copain qui lui pose aussi des problèmes… et j’en oublis encore.. Donc – beaucoup d’idées – surtout sa profession de traducteur, son envie de se cacher derrière ses dictionnaires, la figure de Thomas Mann et son roman Doktor Faustus, la mention de Franz Werfel, sa visite au Rijksmuseum et aux bains de Kiraly – il nous présente sa culture.. mais je perd un peu les nœuds qui auraient reliés tout cela en une histoire plus convaincante. Mais tout comme Aériale – le style m’a convaincu et je veux bien suivre cet auteur. Et c’est vrai – avec ce roman on peut faire un très bon voyage virtuel – commencer au Rijksmuseum à Amsterdam, vivre à Londres et faire des visites en Hongrie - Citation :
- …j’avais retenu qu’il fallait un jour se rendre aux bains Gellert –
Et ma phrase préférée : Aujourd’hui encore, je ne sais pas être celui qui reste | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Jean Mattern Jeu 11 Déc 2008 - 9:25 | |
| Kenavo a envcore frappé - kenavo a écrit:
- J'ai lu ce livre hier soir d'une traite
Merci pour ton commentaire en tout cas, que je rejoins en partie, car je me demande si ce n'est pas pour cette raison (la multiplicité des thèmes) qu'il ne m'a finalement pas embarquée totalement. - kenavo a écrit:
- Donc – beaucoup d’idées – surtout sa profession de traducteur, son envie de se cacher derrière ses dictionnaires, la figure de Thomas Mann et son roman Doktor Faustus, la mention de Franz Werfel, sa visite au Rijksmuseum et aux bains de Kiraly – il nous présente sa culture.. mais je perd un peu les nœuds qui auraient reliés tout cela en une histoire plus convaincante.
On reste un peu 'entre deux', confident mais à l'écart quand-même, et peut-être ce flou, s'il confère du charme à l'histoire et inévitablement une pudeur toute élégante, lui m'a lassée. Il faudrait que je le relise l'esprit plus disponible... C'est amusant car c'est le même petit reproche que je pourrais faire à mon autre Wespieser ( Le canapé rouge de Michel Lesbre) Elégant, cultivé, mais survolé. Le style prévaut sur la trâme du récit, et au final, sur les émotions... | |
| | | mimi54 Zen littéraire
Messages : 6043 Inscription le : 02/05/2010
| Sujet: Re: Jean Mattern Dim 30 Sep 2012 - 21:14 | |
| Simon WeberSimon Weber, Jean MatternSabine Wespieser (23 Août 2012) 155 pages 4ème de couverture : (Extraits, car trop bavarde) - Citation :
- Etudiant en médecine très protégé par un père qui l’a élevé seul, le narrateur de ce roman de formation s’est trouvé précipité dans l’âge adulte par l’annonce de la maladie. Sur un coup de tête – pour fuir un père trop parfait, constamment à ses côtés lors de son traitement ? , il décide de partir en Israël et d’attendre là les analyses qui lui annonceront une éventuelle rémission…….
Je n’ai quasiment jamais été déçue par les publications de Sabine Wespieser, et en tout cas, la qualité n’a jamais fait défaut. Un seul bémol, la quatrième de couverture est bien trop bavarde, et gagnerait à être plus succincte, et plus elliptique. Encore une fois, cette nouvelle rencontre littéraire me donne envie d’y revenir sans trop tarder. D’une plume élégante, et sans superflu, ce roman nous emmène au cœur d’un couple père-fils, lequel deviendra vide un étrange trio, dans lequel la clé de voute n’est pas forcément celui que l’on croit. C’est l’histoire de plusieurs fuites ; fuir un père-poule entièrement dévoué à son garçon, mais terriblement hermétique, fuir un verdict médical tant redouté, fuir une histoire familiale incomplète dans un pays qui peut surprendre, fuir une enfance pour entrer en accéléré dans la vie d’adulte avant qu’il ne soit trop tard. La transmission est également bien présente, avec notamment la transmission biologique qui ne cesse de tarauder Simon. Un roman qui pose beaucoup plus de questions, qu’il ne donne de réponse ; un roman qui laisse le lecteur face à lui-même et face à ses propres questions ; un roman sensible. Un roman, qui se révèle en définitive, assez difficile présenter. Je n’ai qu’un conseil : osez !!! Si à priori, il se situe dans une certaine continuité avec les deux premiers ouvrages de l’auteur, il n’en reste pas moins accessible quand on ne les a pas lus au préalable. | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Jean Mattern Lun 1 Oct 2012 - 8:50 | |
| après la bonne lecture de son premier roman, j'avais encore lu son 2e, sans jamais faire de commentaire à ce que je réalise maintenant.. j'ai noté en tous cas ce 3e lors de la sortie, mais tant d'auteurs à suivre, faut parfois faire un choix mais ton commentaire me donne envie de continuer avec cet auteur | |
| | | mimi54 Zen littéraire
Messages : 6043 Inscription le : 02/05/2010
| Sujet: Re: Jean Mattern Dim 7 Oct 2012 - 20:38 | |
| Les bains de KiralyPremier volet d’une trilogie dont j’ai lu récemment Simon Weber (le troisième), Les bains de Kiraly s’attarde sur la personnalité de Gabriel, notre narrateur. Gabriel, fils d’émigrés hongrois est confronté à son histoire familiale que ses deux parents ont pris grand soin de cadenasser. - Citation :
- « Dieu a donné, Dieu a repris. Il fallait s’y résigner. Continuer. Telle était la loi. La vie l’emporte toujours. Elle avait encore deux enfants dont il fallait s’occuper, deux enfants qui lui restaient. Il ne fallait pas leur montrer ses larmes, sa faiblesse. »
Gabriel est hanté par la perte d’une sœur, hanté par de grandes zones d’ombres. Des parents qui s’expriment en secret dans une langue qu’il ne comprend pas, une langue qu’on lui cache. C’est ainsi, qu’il traduit les grands auteurs pour mieux taire ce qu’il est. - Citation :
- « Traduire, pour gagner du temps, pour éloigner la réalité des choses. Comme moi plus tard. »
De ces secrets, non-dits proviennent les difficultés relationnelles de Gabriel, son rapport ambigu avec la judéité. - Citation :
- « Je suis prisonnier de mon absence. Et Laura ne connait même pas l’adresse de ma prison. »
Gabriel à la faveur d’un déplacement professionnel part à la recherche de cette histoire que personne ne lui a racontée. - Citation :
- « Les cimetières écrivent l’histoire silencieuse de nos peines et de nos déchirures, et la flânerie et la curiosité superficielle devraient y être proscrites.»
Beaucoup de thèmes sont abordés dans ce roman ; roman peut-être un peu court et donc un peu trop concentré. J’y ai retrouvé la puissance, et la poésie qui m’avaient séduite dans Simon Weber. J’attends avec impatience de me plonger dans De lait et de miel. | |
| | | mimi54 Zen littéraire
Messages : 6043 Inscription le : 02/05/2010
| Sujet: Re: Jean Mattern Dim 28 Oct 2012 - 21:56 | |
| De lait et de mielDe lait et de miel, Jean MatternSabine Wespieser éditeur (26 Août 2010) 131 pages 4ème de couverture (extrait) : - Citation :
- Au premier regard, quand il la rencontre en 1957 à la sortie d'un concert au bénéfice des réfugiés hongrois, le narrateur sait qu'il peut offrir à Zsuzsanna une vie de lait et de miel. Avec cette jeune femme volontaire et lumineuse, qui a fui Budapest et sa révolution manquée, il a en commun l'expérience de l'exil et, chevillé au corps, le désir de construire un avenir possible. Arrivé en France quelques années plus tôt, il a lui aussi échappé à l'étau de l'histoire. Parvenu au soir de sa vie, il se remémore son long combat contre le typhus, dans un hôpital de fortune, après qu'à l'automne 1944 il a quitté précipitamment avec son ami Stefan la ville de Temesvar que se disputaient les puissances ennemies……
Dans ce second volet, Jean Mattern poursuit sa quête de la mémoire, et l’exploration familiale. Après Gabriel, le fils, c’est ici le père qui se penche sur son passé au soir de sa vie. Une vie commencée en Europe centrale, où les frontières changeaient à au gré des traités de paix, et des déclarations de guerre. Les retours s’entremêlent, comme pour accentuer la confusion des temps troublés que la Mittel Europa a connu durant cette période. Comment notre narrateur et sa femme Suzanne, elle aussi réfugiée, ont surmonté l’exil, adopté une nouvelle patrie, et se sont assimilés…. Comment chacun des deux vit cela à sa manière, et à son rythme… J’ai retrouvé avec un certain plaisir la plume de Jean Mattern, mais pas avec le même plaisir que les fois précédentes. Sans doute qu’une forme de lassitude s’est installée, et qu’il est temps, maintenant pour l’auteur de se renouveler un peu ? | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Jean Mattern Lun 26 Nov 2012 - 20:15 | |
| De lait et de miel
Sans doute était-ce une mauvaise idée de le lire sans avoir lu le tome précédent. Mais rien n'indiquait cela sur la couverture… Je me disais bien que j'avais l'impression qu'il manquait des cases, qu’on sautait d'un moment à l'autre sans cohérence vraie, je me disais que c'était plus ou moins normal puisqu’il s’agissait d’un vieil homme, à deux pas de mourir, qui se retourne sur sa vie passée. Mais à moi, lectrice, cette cohérence manquait et laissait dans son sillage un sentiment de vide, comme si le livre était déshabité. D'autant que le vieil homme a toujours été un taciturne, qui ne voulait pas semer les émotions sur son parcours, qui s'en sortait de ces souffrances perpétuelles de l’exil en restant sur son quant-à-soi, en retrait, j'ai trouvé ce texte froid, distant, je n'y ai trouvé, tout comme le vieil homme, ni lait, ni miel, mais, plutôt un grand sentiment de froideur. L'effet est peut-être voulu, c'est bien possible. Mais trop de distance m'a menée vers l'indifférence. | |
| | | mimi54 Zen littéraire
Messages : 6043 Inscription le : 02/05/2010
| Sujet: Re: Jean Mattern Lun 26 Nov 2012 - 20:17 | |
| Certes, il s'agit d'une trilogie, mais les livres peuvent être lus séparément..... J'ai lu le 3 ème en premier... Cela étant, parmi les 3 , j'ai trouvé que c'était le moins réussi. | |
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| Sujet: Re: Jean Mattern | |
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| | | | Jean Mattern | |
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