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| Jean-Michel Guenassia | |
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Auteur | Message |
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Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: Jean-Michel Guenassia Dim 2 Mai 2010 - 19:01 | |
| je viens aussi de terminer "le Club des Incorrigibles Optimistes" Nathria vous en a fait le résumé. J'ai aimé l'écriture alerte qui fait que j'ai eu beaucoup de plaisir à suivre ce récit, une dose d'humour aussi. L'auteur a bien construit les histoires dans les différents évènements évoqués. L'auteur dénonce succinctement à travers les propos et lettres des 2 amis qui sont engagés dans La guerre d'Algérie la barbarie des deux pays belligérants. Les réfugiés des Pays de l'Est qui fréquentent le "Club" ont tous la même raison d'être optimistes : ils sont en vie ! A travers les révélations de ces Hommes l'auteur dénonce le traitement qui est réservé à ceux qui ont déplu, souvent sous des prétextes fallacieux, sous le régime de Staline, également en Russie, en Hongrie, Tchécoslovaquie, Pologne. Certains avaient fuit le régime communiste comme Igor (médecin à Leningrad) Vladimir ou Imré ……… Certains réfugiés demeurent communistes, parmi eux Leonid (pilote et médaillé de guerre) qui avait quitté la Russie pour l’amour d’une Française ou Grégorio qui lui a dû quitter la Grèce après la guerre civile ou Pavel « Le communisme est une belle idée Michel. Le mot camarade a un sens. Ce sont les hommes qui sont mauvais »Les idéaux étant en opposition des affrontements verbaux s’élevaient souvent entre eux mais ils restaient solidaires car ici en France ils étaient tous des étrangers, des déracinés. Beaucoup jouaient aux échecs et c’était aussi un lien . la famille du jeune Michel Marini s'engage allègrement dans la période des "Trente Glorieuses". L'adolescent est un lecteur compulsif, joue au baby-foot, écoute les disques de rock et aime la photographie. Initié par les Hommes du Club (les Femmes n'y sont pas bienvenue) il deviendra un bon joueur d'échecs. Il découvre l'amitié, l'amour et la trahison. L’intérêt de Michel pour ce club lui est venu alors qu’il voient Sartre et Kessel jouaient ensemble aux échecs. Michel sympathise avec tous ces Hommes, particulièrement avec Igor le créateur du Club, Leonid et le discret Sacha que tous détestaient ; ce qui intriguera longtemps l’adolescent. L'auteur égratigne au passage les syndicalistes cégétistes , les communistes Français et Sartre. Un bon moment de lecture (malgré l'épaisseur il se lit vite, l'imprimerie étant d'assez bonne hauteur) extraits Je ne me suis jamais cogné à un poteau Desmillions de Hongrois avaient écouté cette radio et acquis la conviction ques les armées occidentales allaient les aider à se libérer du joug soviétique et qu'ils devaient se révolter. Les jeunes et les éudiants profitèrent | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Jean-Michel Guenassia Mar 6 Juil 2010 - 18:48 | |
| Je rejoins les parfumés qui ont beaucoup aimé "Le club des incorrigibles optimistes". Roman initiatique d’un jeune français dans les années 60, cette histoire est avant tout un grand roman sur l’amitié où la confiance, les confidences et l’écoute empathique se disputent aux petits et grands mensonges, aux lâchetés, trahisons et tromperies diverses. Un roman sensible, émouvant, où la trajectoire de chaque protagoniste, qui se retrouve régulièrement dans l’arrière-salle d’un troquet de quartier, témoigne des grands bouleversements de leur époque. Cette imbrication de la « grande » à la « petite » histoire, style romanesque dans lequel excellent habituellement les auteurs anglais (je pense notamment à Jonathan Coe), est des plus réussies tant l’auteur enchevêtre le tout avec subtilité et finesse. Mais contrairement aux écrivains anglais qui y ajoutent souvent un zeste de cynisme et d’ironie, Jean-Michel Guenassia témoigne envers ses personnages une grande tendresse que nous partageons sans peine tant les personnages suscitent notre sympathie et notre bienveillance, quels que soit leur parcours et leurs erreurs. Un excellent roman et des lycéens qui ne s’y sont pas trompés en lui décernant le prix Goncourt des lycéens 2009.
Et je confirme, il se lit très vite malgré son épaisseur ! |
| | | krys Sage de la littérature
Messages : 2093 Inscription le : 06/09/2009 Age : 65 Localisation : sud ouest
| Sujet: Re: Jean-Michel Guenassia Lun 14 Mar 2011 - 19:14 | |
| C'est plutôt une chronique qu'un roman, pas super originale, mais plaisante, avec un personnage central sympathique, qui découvre le monde adulte. Et puis, cet amour de la littérature ! vous avez essayé, vous, de lire en marchant ? (moi, oui) | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Jean-Michel Guenassia Ven 25 Mar 2011 - 8:00 | |
| A propos de lire en marchant, voici les premières lignes de l’essai de Charles Dantzig : Pourquoi lire ? "Pourquoi je lis ? Je lis comme je marche, sans doute. D’ailleurs je lis en marchant. Si je vous racontais le nombre de rencontres que j’ai faites grâce à ça ! Plus d’un horodateur de Paris a été ému de m’entendre lui dire « pardon monsieur ! » après que je m’étais cogné à lui en lisant un livre ou un autre."
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| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Jean-Michel Guenassia Ven 25 Mar 2011 - 8:41 | |
| - krys a écrit:
- vous avez essayé, vous, de lire en marchant ? (moi, oui)
moi, non.. mais j'adore lire dans des endroits publics.. café, terasse, parc, ... - topocl a écrit:
- "Plus d’un horodateur de Paris a été ému de m’entendre lui dire « pardon monsieur ! » après que je m’étais cogné à lui en lisant un livre ou un autre."
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| | | Junie_Campireali Espoir postal
Messages : 26 Inscription le : 05/03/2011 Age : 29 Localisation : Charleville
| Sujet: Re: Jean-Michel Guenassia Mer 20 Avr 2011 - 10:09 | |
| Un livre tout bonnement excellent, une fois que j'ai acheté Le Club des Incorrigibles Optimistes, je ne l'ai plus lâché ! | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Jean-Michel Guenassia Mar 11 Oct 2011 - 14:20 | |
| Le club des incorrigibles optimistes (2009) Avril 1980. « Aujourd’hui, on enterre un écrivain. » Bon, on imagine aisément qui s’agit ici de l’enterrement de Jean-Paul Sartre… Mais pourquoi Michel, qui semble éprouver une animosité sans faille envers le personnage, se sent-il contraint de se rendre à l’enterrement ? Quelles sont les raisons d’une telle aversion ? Et qui est Pavel, cet ancien Bulgare qu’il retrouve au milieu de la cérémonie ? Le début du Club des incorrigibles optimistes est incompréhensible, et c’est bien le but. S’il donne envie au lecteur d’en comprendre le sens, libre à lui alors de poursuivre sa lecture. Sinon, il pourra s’épargner les 725 pages suivantes, mais ce serait tout de même bien dommage. D’octobre 1959 à juillet 1964, avec un bref retour au Leningrad de 1952, Jean-Michel Guenassia nous décrit Paris à l’heure où la France est secouée par la Guerre Froide, les affrontements entre communisme, socialisme et existentialisme, la Guerre d’Algérie et, plus généralement, les questions d’engagement politique et de convictions religieuses. Heureusement, la musique, la littérature, le cinéma et les échecs viennent insuffler une bouffée d’air frais au microcosme plus réduit de Michel, qui n’a alors que douze ans au moment des faits. On pourrait craindre que le sérieux des thématiques abordées ne plombe le livre ou ne décourage les plus ignorants (dont je fais partie). Au contraire, une des grandes réussites de Guenassia consiste en ce qu’il a réussi à nous parler de tous ces sujets chers à la France des années 60 sans jamais tomber dans l’énoncé purement didactique, mais en sachant sans cesse les illustrer à travers les propos des amis de Michel, expatriés ayant réussi à traverser le Rideau de fer. Chacun de ces personnages, qu’il s’agisse de Pavel, de Sacha, de Léonid, d’Igor ou d’Imré, apparaît dans toute sa singularité à travers son histoire personnelle, ses faiblesses et ses valeurs. On en vient même à se demander s’il ne s’agit pas de personnages que Guenassia aurait vraiment connus tant ils semblent réels. Avec eux, les débats politiques retrouvent tout leur sens : donner une direction à la trajectoire qu’emprunte sa vie, justifier ses actes, chercher à exister à travers des idéaux politiques. Mais toutes les intrigues qui découlent du vécu de ces personnages ne sont-elles que des intrigues secondaires greffées à ce que l’on pourrait appeler la trame principale du récit, l’histoire contemporaine au récit, celle vécue par Michel ? On peut le soupçonner, puisque toutes ces histoires entendues au club serviront à Michel à s’interroger sur l’engagement irréfléchi de son frère, sur ses relations avec Cécile ainsi qu’avec sa famille, et sur la construction de sa propre personnalité. On assiste, sur une période de cinq ans, à la longue formation d’une personnalité, et c’est avec émerveillement qu’on constate les incidences de tel acte, de telle parole ou de telle rencontre sur l’homme à devenir. Des moments d’espoir et de joie pure surgissent au détour des pages, puis s’estompent voire disparaissent lorsque la grisaille reprend le dessus. Le club des incorrigibles optimistes, malgré son titre, ne me semble pas être une ode à la joie, mais peut-être définit-il l’optimisme comme une manière plus réaliste de considérer l’existence, en s’emparant de chaque instant de bonheur envers et contre toute la tristesse du quotidien. Cet aspect m’aura définitivement convaincue de la grandeur de ce livre. Maintes fois, on aurait pu croire que le sort de Michel allait enfin s’arranger ; que Cécile allait réussir à sortir victorieuse de sa dépression ; que Frank allait revenir à la raison ; que Sacha allait se réconcilier avec les membres du club ; que Michel allait s’enfuir avec Camille… Mais les issues à ces nombreux tracas de l’existence sont loin de se résoudre aussi facilement. Dans toutes les déceptions vécues par Michel, on se reconnaît, de près ou de loin, et chaque désillusion qu’il subit nous rapproche un peu plus de lui. Ce Club des incorrigibles optimistes est une formidable leçon de vie adressée en priorité à ceux qui se laissent trop vite abattre par le quotidien. Laisser ses vieux démons derrière soi et sans cesse rester ouvert au présent, voilà le leitmotiv des véritables optimistes. | |
| | | mimi54 Zen littéraire
Messages : 6043 Inscription le : 02/05/2010
| Sujet: Re: Jean-Michel Guenassia Jeu 15 Mar 2012 - 8:15 | |
| Je suis en train de le lire, et je m'y em........comme pas permis C'est long, très long, trop loooooooooong Je me sens gavée au bout de 30 pages...
Livre lu pour le jury du livre de poche, et pas certaine d'arriver au bout..... | |
| | | mimi54 Zen littéraire
Messages : 6043 Inscription le : 02/05/2010
| Sujet: Re: Jean-Michel Guenassia Jeu 15 Mar 2012 - 8:17 | |
| - colimasson a écrit:
Avril 1980. « Aujourd’hui, on enterre un écrivain. » Bon, on imagine aisément qui s’agit ici de l’enterrement de Jean-Paul Sartre… Mais pourquoi Michel, qui semble éprouver une animosité sans faille envers le personnage, se sent-il contraint de se rendre à l’enterrement ? Quelles sont les raisons d’une telle aversion ? Et qui est Pavel, cet ancien Bulgare qu’il retrouve au milieu de la cérémonie ? Le début du Club des incorrigibles optimistes est incompréhensible, et c’est bien le but. S’il donne envie au lecteur d’en comprendre le sens, libre à lui alors de poursuivre sa lecture. Sinon, il pourra s’épargner les 725 pages suivantes, mais ce serait tout de même bien dommage.
J'en suis à la page 130 , et je ne me souviens même plus du début, et de ce personnage que l'on enterre...... c'est dire !!!!! | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Jean-Michel Guenassia Jeu 15 Mar 2012 - 21:42 | |
| - mimi54 a écrit:
- colimasson a écrit:
Avril 1980. « Aujourd’hui, on enterre un écrivain. » Bon, on imagine aisément qui s’agit ici de l’enterrement de Jean-Paul Sartre… Mais pourquoi Michel, qui semble éprouver une animosité sans faille envers le personnage, se sent-il contraint de se rendre à l’enterrement ? Quelles sont les raisons d’une telle aversion ? Et qui est Pavel, cet ancien Bulgare qu’il retrouve au milieu de la cérémonie ? Le début du Club des incorrigibles optimistes est incompréhensible, et c’est bien le but. S’il donne envie au lecteur d’en comprendre le sens, libre à lui alors de poursuivre sa lecture. Sinon, il pourra s’épargner les 725 pages suivantes, mais ce serait tout de même bien dommage.
J'en suis à la page 130 , et je ne me souviens même plus du début, et de ce personnage que l'on enterre...... c'est dire !!!!! C'est vrai que c'est un peu difficile de se faire sa place au coeur de cette histoire... Ca démarre sur les chapeaux de roues. On nous balance une foule de personnages dont il faut retenir les particularités, les noms, les âges, les nationalités... Sans chercher à dresser une sorte d'arbre généalogique, en faisant un peu confiance ta mémoire, tu devrais pourtant t'en sortir... Une fois que tous les personnages sont en poche, devenus plus familiers, la lecture devient vraiment délicieuse... | |
| | | mimi54 Zen littéraire
Messages : 6043 Inscription le : 02/05/2010
| Sujet: Re: Jean-Michel Guenassia Jeu 15 Mar 2012 - 22:32 | |
| je ne le finirai pas,car je ne vois aucun délice à l'horizon......un supplice plutôt !!! | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Jean-Michel Guenassia Ven 16 Mar 2012 - 19:24 | |
| - mimi54 a écrit:
- je ne le finirai pas,car je ne vois aucun délice à l'horizon......un supplice plutôt !!!
Tu as raison Et c'est d'autant plus décourageant que le livre est épais. | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Jean-Michel Guenassia Jeu 13 Déc 2012 - 9:06 | |
| La vie rêvée Ernesto G. Je préviens que je vais révéler une péripétie qui survient après la première moitié du livre, mais, comme Guenassia la révèle allègrement dans tous ces interviews, je m'y crois autorisée, et il serait en outre difficile de rendre compte du livre en passant à côté. Je ne révèle cependant pas la toute fin. Après avoir écrit Le club des incorrigibles optimistes, qui racontait l'exil parisien de quelques exilés de l'Europe de l'Est, Guenassia s’est donné avec ce nouvel opus deux mission. Il souhaitait raconter la Tchécoslovaquie à travers un héros qui la voyait de l'intérieur, et il y a ajouté le projet (la fameuses péripétie) d’imaginer une explication pour les quatre mois que Che Guevara passa en Tchécoslovaquie en 1966, sans que personne ne sache jamais ni pourquoi ni comment. Le premier objectif, c'est à travers Joseph Kaplan, un médecin juif pragois qui a la bonne idée de partir à Paris avant que les ennuis ne commencent à Prague. Il passe la guerre en Algérie, où il est contraint à un exil de 3 ans dans le désert pour échapper aux lois de Pétain et échappe au désastre. Il rentre à Prague avec l'amour de sa vie, Christine, enthousiastes face à ce nouveau régime qui va rendre tout le monde heureux… On assiste peu à peu à la totale mainmise sur les libertés, aux surveillances, aux arrestations, aux exils clandestins. Bien évidemment, ce destin entre nazisme et communisme aurait dû me captiver, je dois dire que si je l'ai lu sans déplaisir cela ne m'a pas passionnée non plus, Joseph est un peu trop parfait, tellement magnanime qu’on a l'impression qu'il est à peine égratigné par tous ces drames auxquels il est mêlé. Guenassia a une façon de raconter ce qui se passe, en égrenant de petites propositions juxtaposées entre des virgules, qui met une distance, élimine l’ émotion. Pas de pathos dans son style, alors qu'il y a du pathos dans l’histoire, la fin qui donne des réponses à toutes les questions, retrouve le destin de chaque personnage croisé, sans craindre ni les coïncidences ni les grosses ficelles est là pour le confirmer. Quant à la fameuses péripétie, le séjour du Che, Guenassia se l’approprie totalement , il y a une histoire d'amour nunuche, qui est absolument non crédible sur toute la durée. Il a la prétention d'éclairer la personnalité du Che, de justifier ses combats ultérieurs et ses échecs. Ce n'est pas tant une insulte à Ernesto Guevara qu’une insulte à l’ histoire. Certes Guenassia a mis en exergue cette phrase de Neruda « La vérité, c'est qu'il n'y a pas de vérité. ». Ne reculant pas dans le choix de mes références, je répondrai par cette phrase de Topocl : la vérité, c'est que n'importe quoi, c'est vraiment trop n'importe quoi. Guenassia, l'homme d'un seul livre? Dommage. | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Jean-Michel Guenassia Jeu 13 Déc 2012 - 10:16 | |
| -La vie rêvée d'Ernesto G-
Merci pour ton commentaire Topocl. J'ai lu ce roman qui faisait partie de la sélection fnac et j'avoue, si l'histoire m'a relativement bien embarquée dans sa première moitié, disons même les trois quarts, passée la rencontre fortuite d'Helena avec ce fameux G (et qui est le véritable noeud du roman) je n'ai plus du tout accroché. Guenassia sait raconter des histoires, personne n'en doute, mais à mon sens ici il a un peu trop tiré sur les ficelles qui me sont apparues si grosses que la trame elle même a fini par complètement m' indifférer. L'auteur est un malin, et a certes beaucoup d'imagination, mais il lui manque, pour moi en tout cas, cette indispensable subtilité qui donne de la crédibilité à ses personnages, et surtout aux aléas qu'ils rencontrent.
Guenassia c'est un peu le Lellouch littéraire. On se laisse prendre un moment et puis assez vite on se demande toujours s'ils n'ont pas trop chargé la mule. Des histoires tellement tarabiscotées qu'ils n'en restent pas grand chose. L'avantage du premier est qu'il nous décrit un pan de l'Histoire important, ce qui est toujours passionnant. Il y met de la vie, des rebondissements, il connait le principe. Mais je n'ai malheureusement pas réussi à m'attacher à Joseph, Helena, Christine ni aucun des autres. Les personnages servent le récit mais c'est lui qui commande et cela se sent trop. Pas d'émotion, peu d'approche. Comment expliquer tous ces hasards et ces retrouvailles, et comprendre la magnanimité du héros que relève aussi Topocl?
Trop c'est trop, je suis bien d'accord. Guenassia sait trouver son public, on ne peut lui oter un certain talent qui est celui de modeler les évènements en fonction de son inspiration ce qui est après tout aussi le but d'un écrivain. Mais il en oublie l'essentiel, savoir garder un minimum d'empathie et de cohérence vis à vis de ses personnages sous peine de verser dans le mièvre et faire passer ses lecteurs pour de simples gogos. | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Jean-Michel Guenassia Jeu 13 Déc 2012 - 11:25 | |
| Le parallèle avec Lelouch, je n'y avais pas pensé. C'est bien vu pour la fin. par contre chez Lelouch il y a un excès de pathos dégoulinant, tandis que là le moins qu'on puisse dire c'est qu'il est sur la réserve. Sa femme part à l'ouest, c'est ce qu'elle avait de mieux à faire. Son père a disparu dans les camps nazis, passons à autre chose. Sa fille veut partir avec Che Guevarra en Argentine, (c'était quand même surement pas un cadeau pour une femme) merveilleux, ils seront heureux. Sept jours dans les geôles de la police poltiqieu, on va quand même pas ennuyer les gens avec ça et se plaindre. un pareil blindage, il est autiste ou quoi? | |
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| Sujet: Re: Jean-Michel Guenassia | |
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| | | | Jean-Michel Guenassia | |
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