Johnnie To

Queenie a écrit:

Sparrow
parce que Johnnie To il fait des trucs bien classy dans le genre action, et parce qu'avec un peu d'humour ça doit pas être mal aussi (histoire de pickpocket et de love story)

bofbof. Vraiment mou et pas avec un humour très ... drôle.

Vengeance de Johnnie To
avec Johnny Hallyday, Sylvie Testud, Anthony Wong, Simon Yam, Suet Lam

Un tueur à gages règle ses comptes avec un gang de Hong Kong responsable du meurtre de sa fille...

L'intro est violente passée Sylvie Testud qui prépare un super manger pour sa famille ( ... ). Après débarque Johnny son père... avec un style qui demande un temps d'adaptation (imper, chapeau... ). L'objet du film est rapidement clair : vengeance. Il engage et s'associe avec trois tueurs (dont Anthony Wong et Lam Suet qui marchent toujours très bien dans leur genre, surtout Anthony Wong) pour retrouver les trois meurtriers de la famille de sa fille.

Le film commence à Macau dans une ambiance assez sombre et un peu étouffante, entre le climat la vieille ville et une débauche de luxe. recette Johnnie To très efficace, image branchouille mais très propre, sens du rythme, petite musique d'ambiance. ça pose beaucoup mais ça marche. La première grosse demie heure fait passer sans problème le côteé plastifié de Johnny et laisse le temps de s'habituer au fait que tout le monde parle un anglais avec accent. Ambiance cool qui dure jusqu'à ce que soit sceller l'amitié entre le français et les truands locaux et un étalage de flingues pour une séquence "à la con" que même Tarentino il doit être jaloux. Flingues et cool attitude. Un peu lourd, on regrette un peu.

Traversée à Hong Kong. Toujours même façon de faire... qui marche avec de petites images de la ville qui vous mettent tout de suite dans l'ambiance. La suite est un enchainement de gunfights sauce Johnnie To post The Mission (bien bien celui là) : statiques et décontractés mais saignants. quelques enchainements d'organisation qui en mettent plein la vue et des images un peu kitschouttes de lunes et de nuages... toujours la même sauce... un peu réchauffée. Un peu dommage.



Je ne vous raconte pas le reste de l'histoire et le méchant Simon Yam (méchant psychotique et "stylé"). Toujours parsemé de quelques bons petites morceaux d'ambiance locale... on regarde sans déplaisir mais ça manque d'intérêt.

Conclusion habituelle : ils sont salement doués quand ils veulent mais ça s'essouffle pour rentrer dans son créneau de vente (à l'étranger). Dommage. J'attends le retour à quelque chose de plus ouvertement divertissant ou sérieux (moins de cabotinage de tout le monde et du style).

On est complètement dans la catégorie "violence stylisée à l'écran", perte d'habitude ou manque de motivation derrière, j'ai un peu peiné.

Je refuserai de croire tout discours artistique sur la chose. Pas mauvais voyage pour Johnny. Avec trois fois rien ça serait super de voir des actrices comme Sylvie Testud profiter du savoir faire de par là hors films d'action. (faut qu'on exporte nos acteurs ou qu'on importe des réalisateurs !).

Cinéma de l'instant, pour le divertissement, pour le marché... avec un truc qui fait qu'on s'y accroche malgré tout...

J'aimerais bien aller le voir ce Johnnie To , j'avais bien aimé son Breaking News mais pas son Sparrow.

Ouaip Breaking News était pas mal du tout !

Longtemps, j'ai négligé les films de Johnnie To. Comme un pressentiment que je n'aimerai pas. J'ai finalement vu et apprécié (avec modération) Sparrow puis Vengeance qui ne m'a pas emballé du tout. Ce soir, j'ai regardé Election 1. Mouais, franchement, j'ai ça trouvé confus, pas tellement bien filmé et ces histoires de Triade m'ont ennuyé. Je ne sais pas si je rate quelque chose mais j'ai du mal avec ce réalisateur (on est loin de Kitano, quand même). S'il y a des amateurs du hongkongais, je veux bien qu'ils m'expliquent.

Johnnie To... faut prendre avant l'exportation de son succès, c'est mieux, tout simplement, assez joueur et avec des castings imparables.

Breaking News est pas mal... The Longest Nite, PTU et ses productions (dont quelques comédies)... faudrait que je gratouille ma mémoire et quelques filmos pour être plus constructif.

Too many ways to be number 1 est pas mal non plus.

souvent beaucoup de clin d'oeil sur un instant donné du cinéma local mais ça se tient miraculeusement bien au final.

Ah oui, Breaking news, je vais essayer de le voir.

(j'ai recherché un peu) dans les filmos autour de Johnnie To il y a celles de ses scénaristes/réalisateurs : Patrick Yau et Wai Ka Fai...

quelques souvenirs un peu trop lointains mais je maintiens pour les polar The Longest Nite et j'ajoute Expect the Unexpected... les autres mis à part les comédies et les films tirants sur le fantastique je crois que je suis plus réservé.

profitons en néanmoins, tu as l'air de ne pas hésité à chercher les dvd un peu partout, et quelques (autres) films privés de diffusion chez nous : Beast Cops (qui est un petit bijou dans son genre, ne pas se laisser avoir par le gros titre, c'est sur l'ambiance amicale et commissariat de quartier qu'il fait fort) ... The Log (avec Kent Cheng et Michael Wong et une bonne BO) et les filmos de Kirk Wong et Ringo Lam... et quelques autres trucs.

(suggestions orientés polar et pas flingueries acharnées. The Longest Nite est sorti en dvd chez HK Video).

La vie sans principe

Citation :

Teresa, employée de banque ordinaire, incite ses clients à faire des investissements risqués pour remplir ses objectifs financiers.
Panther, escroc à la petite semaine, plonge dans le monde de la spéculation boursière dans l’espoir de gagner facilement de l'argent pour payer la caution d’un de ses amis qui rencontre quelques soucis avec la justice.
Enfin, l’inspecteur Cheung est un flic honnête. Jusque-là satisfait de son modeste train de vie, il a tout à coup un besoin d’argent criant lorsque sa femme verse un acompte pour acheter un appartement luxueux au-dessus de leurs moyens.

Une bonne heure, c'est le temps nécessaire pour comprendre où Johnnie To veut en venir dans La vie sans principe, assez éloigné des polars qui ont fait connaître le cinéaste. Un film choral, avec trois personnages principaux, ça non plus, ce n'est pas évident d'emblée, qui se croisent, ou pas, sur fond de krach boursier et de dette grecque. Surprenant, d'autant que le réalisateur hongkongais prend son temps et flirte avec l'abstraction financière avant de tomber le masque. En fin de compte, c'est très malin et prouve une fois de plus qu'avec To, il n'est jamais trop tard. On aurait aimé que le puzzle soit un peu moins fabriqué, plus spontané, mais il faut accepter les règles de ce Cosmopolis asiatique, qui finit par révéler sa vraie nature avec ses côtés cynique, narquois et somme toute ludique, marque de fabrique de Johnnie To. Ce thriller social est violent, mais davantage dans les comportements induits par le capitalisme effréné que par des scènes d'action pures. Quand tout se remet d'aplomb, dans le dernier quart du film, il y a une part de jubilation à s'être fait ainsi manipuler. Et la virtuosité scénaristique de l'ensemble apparait, dans tous ses aspects, factice et ambitieux à la fois. Krach, boum, hue, ce To a en définitive de la moelle et de la malice à revendre. Si on accepte de se faire balloter sans trop rechigner.

pas prévu par ici pour le moment mais ce que tu en dis fait assez envie. Un Johnnie To un peu tordu avec Lau Ching Wan ça ne se refusera pas si l'occasion se présente !

eXPie a écrit:

Je reste traumatisé par Sparrow...
Et j'avais bien dormi pendant Election...

Je vais quand même faire un petit effort puisque je lui dois quand même quelques bons souvenirs d'une période assez euphorique d'un point de vue filmique.

Si on regarde la filmographie : par ici on remarque que ce n'est pas fait pour des prunes et ne vise pas le chef d'œuvre. On remarque aussi que ce qu'il y a de plus intéressant est peut-être ce qui est produit plus que réalisé (Milkyway Image) et qu'il est entouré de collaborateurs efficaces (Wai Ka-Fai, Patrick Yau).

Dans le tas apparaissent des gros cartons de là-bas et quelques films qui ont surnagé : Running Out of Time, Fulltime Killer... qui ne vaudront pas le plus joueur et divertissant (et au très gros casting) : The Mission.

Tout ça étant postérieur à un petit âge d'or qui se finit en 98-99. Dans les recommandations je colle : The Longest Nite, Expect the unexpected et Too many ways to be number 1.

Pas des chefs d'œuvre et il faut que ça marche mais ça ne prétend pas le contraire et comme atout : c'est joueur. Il faut que le scénario relève le bazar et que quelques effets stylistiques soient dans l'air du temps ou un peu à côté. Le plus cheap et plus barge est Too many ways to be number 1 qui est en plus marrant.

Dans les récents passés par une case ciné je suis plus Breaking News (qui est pas mal foutu, ptet un avis à récupérer dans un coin) et PTU.

Bande annonce du film de gangster bleu et nonchalant : The Mission

et : The Odd One Dies

Je persiste (et j'ai toujours envie de voir Sparrow et l'autre dont parle Traversay) !



Motorway (2012)

Ok, on ne parlera de grand film ou de film révolutionnaire mais à une heure ou à peu près n'importe quoi se retrouve paré des qualités les plus artistiques et auteurisantes un solide artisanat n'apparait il pas comme une bouffée d'air frais ?

Et bien si. Pourtant sur le papier ça part mal comme affaire... Un jeune flic nerveux et fou du volant avec un équipier proche de la retraite qui a l'air de connaitre sans trop y toucher (Anthony Wong toujours toujours au top) se retrouve après quelques déconvenues avec des chauffards au prise avec des truands très fous du volant.

On sentait donc arriver un truc bancal avec des images de synthèses pour palier le manque de moyen et des scènes chocs mal foutues et un film mou qui tente de racoler gentiment sur les thèmes du moment : les trucs avec des voitures et des types qui ont des problèmes, avec un peu de musique électronique derrière.

Et bieeeeen... la Milkyway touch est là, ce n'est pas Johnnie To qui a réalisé* mais la patte de la maison est évidente, donc ambiance smooth aux transitions léchées dans un monde très légèrement bleuté. En plus le côté garage du futur est laissé de côté de même que les démonstrations trop improbables au profit d'un naturel rassurant. Bon, ça roule vite et ça aime les voitures mais rien de tout neuf ou trop cher.

Et surtout c'est bien ajusté autour de son peu de scénario avec quelques scènes clés pour enrouler le tout progressivement vers un final chargé en adrénaline. Pour un peu avec ce très alimentaire film on se dirait qu'on a eu ce qu'on attendait d'ailleurs : une sorte de film policier avec des courses-poursuites efficaces, le tout carré, propre avec des acteurs qui passent bien. Avec le petit plus de charme du bon petit film de là-bas.

ça fait un bien fou un film qui ne fait que ce qu'il a à faire !

bande-annonce et musique (on les connait ceux qui ont faible pour l'électro !)


* : marrant Cheang Pou-soi a aussi réalisé Horror Hotline... Big Head Monster

La vie sans principe

Un film de filou ? Un film avec beaucoup de filous ! Et c'est comme du gâteau, un gâteau aussi beau que la photo du gâteau qui fait baver. Vous suivez ? Non. Ok.

Petites routines du policier qui doute de l'avenir, de la banquière qui sent que son boulot ça ne va pas durer et des gangsters fauchés, avec en costard et claquettes Lau Ching Wan qui la joue dans les règles et avec des angles arrondis (et qui cabotine du tic de gros chat). C'est à dire qu'on rencontre comme ça des gens imparfaits qui vivent la réalité économique imposée dans ses faits et dans ses manières (et à Hong Kong forcément tout le décor se tient).

Et puis la crise boursière, qu'est-ce qui change, qu'est-ce qui ne change pas. Où sont passées les valeurs de nos personnages et des autres... humour grinçant emballé dans les toujours belles images de la ville, les images du moment, et avec cette nonchalance qui est la marque de fabrique des bonnes cuvées de Johnnie To.

La nonchalance qui pardonne, accepte, regarde les choses en les laissant passer, se croiser peut-être...

Un film joueur qui n'embellit pas le tableau et qui motive beaucoup de sympathie.

ça fait forcément du bien, un cinéma "assez simple" à sa façon mais bon.

PTU (2003)

Comme dans Police Tactical Unit. Un respect précis du cahier des charges de la production Johnnie To : scénario malin, avec dans celui-ci un temps condensé de quelques heures d'une nuit hong kongaise, un humour du gadget et de la répétition (ils ont toujours su quoi faire des portables dans les films). Et puis l'image propre, bleutée, les légers décalages, l'ambiance un peu louche de la nuit, des valeurs incertaines, des acteurs excellents...

Beaucoup de plaisir donc à revoir ce film. Au moins autant que la première fois et probablement plus. J'ai vu plus de choses depuis la première et je n'ai pu m'empêcher de lui trouver un authentique charme de néo film noir. Intelligent, rusé, pas trop d'esbroufe ou de grandiloquence et de belles images avec une présence de la ville. Elle a beau être jouée sur une touche désertique cette fois c'est du gâteau pour les yeux.

Et ça marche. Du cinéma rentable mais bien foutu.

L'histoire ? Après une funky (et indispensable) scène de restaurant (avec chemise à fleurs) un policier s'embrouille avec de petits délinquants, il perd son arme. Avec une aide parallèle de la patrouille de PTU il va essayer de remettre la main dessus. Ajouter les mafieux locaux, des policiers CID zélés et méfiants, et quelques autres trucs et vous aurez le cocktail qui passe comme une lettre à la poste.  


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