Miklós Bánffy [Transylvanie]

Merci Arabella pour le spoiler.

D'une manière général j'aime bien les histoire qui finissent bien.Dommage.
Je le lirai tout de même.

Information qui m'avait presque échappée
les éditions Phébus avaient l'excellente idée de ressortir en poche le premier tome de la Chronique transylvaine:


Vos jours sont comptés


en espérant que les deux autres vont suivre

kenavo a écrit:

en espérant que les deux autres vont suivre

cela c'est fait

en octobre 2010 c'était au tour de


Vous étiez trop légers



et depuis hier il y a


Que le vent vous emporte


Plus d'excuses de ne pas lire cette trilogie

kenavo a écrit:

Plus d'excuses de ne pas lire cette trilogie

Kena va vous donner l'exemple

Vos jours sont comptés

Les premières pages sont un peu intimidantes : les patronymes et les lieux défilent sans que le lecteur puisse mémoriser l'ensemble des liens et références tissés par Miklos Banffy. Mais dès que l'écriture se recentre sur Balint et Laszlo, des repères s'installent, annonçant les drames à venir.
Vos jours sont comptés offre un contraste entre des analyses politiques rigoureuses mais elliptiques, et des vertiges amoureux qui sont le reflet de sensibilités écorchées. C'est la lucidité douloureuse de Banffy qui peut apporter une cohérence au récit...la trame historique est incertaine, car elle semble échapper aux protagonistes qui la contemplent de loin, avec fébrilité et sans en mesurer les conséquences. L'édifice austro-hongrois apparait alors tel un vestige du passé, une somme de compromis intenables, précipitant les êtres vers un avenir qu'ils ne veulent accepter.
La perception de l'intime est aussi le miroir d'un aveuglement, au-delà d'une sincérité touchante et maladroite. Balint/Adrienne et Laszlo/Klara doivent affronter des renoncements, se heurtant à l'impossibilité de consolider un équilibre dans la durée. Des méditations amères succèdent à l'enthousiasme d'élans poétiques, et Banffy parvient remarquablement à cerner les méandres tumultueux d'une pensée.
Je vais désormais me plonger dans la suite avec impatience...

Merci de ce joli commentaire Avadoro qui rend bien compte de l'ambiance de ce livre.

Vous étiez trop légers

Beaucoup de souffrances dans ce deuxième volet...Balint croit entrevoir la perspective d'un bonheur avec Adrienne, mais cet idéal devient trop vite un mirage. Le présent semble échapper au couple, qui se réfugie dans un renoncement obstiné et douloureux. De son côté, Laszlo erre comme une ombre et précipite son isolement, fruit d'une auto-destruction puisqu'il ne peut que subir les tourments de l'existence.
Face aux drames individuels, la politique internationale lance des avertissements lointains mais toujours plus inquiétants : la Hongrie, aveugle et embourbée dans des luttes internes, n'est pas capable d'en tenir compte et s'enferme dans une impasse.
Banffy est encore une fois très à l'aise pour mêler l'histoire et l'intime, la politique et l'individu, et si la tonalité de l'oeuvre est relativement sombre, l'écriture ne cède jamais à la complaisance. Au contraire, chaque instant de joie, de plénitude, est transcendé pour être arraché au temps. C'est une belle incarnation du romanesque.

C'est bien sûr noté, et renoté !

Que le vent vous emporte

Encore plus sombre les précédents volumes, le final de la trilogie précipite ses personnages dans un dénouement rempli d'amertume et de désolation. Mais l'ensemble est toujours très intense, Banffy ne cédant jamais à la complaisance ou à une surenchère dramatique. Au contraire, il apporte une dimension pathétique et fantomatique, révélant l'ampleur d'une disparition par l'angoisse d'un renoncement. C'est une souffrance intériorisée, semblant presque insaisissable et dès lors particulièrement émouvante. Les gestes et les mouvements se figent également dans une torpeur ralentie, évoquant la rigidité et la méditation des statues. Portées vers une éternité inaccessible.