Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Tanguy Viel

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kenavo
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MessageSujet: Re: Tanguy Viel   viel - Tanguy Viel - Page 2 EmptyVen 6 Fév 2009 - 23:03

eXPie a écrit:
J'aime bien les vacheries, alors ça m'a fait rire.
ben moi j'aime bien aussi les vacheries.. pas spécialement quand ils concernent mes chouchous.. mais pas raison de perdre ma bonne humeur Wink
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Aeriale
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MessageSujet: Re: Tanguy Viel   viel - Tanguy Viel - Page 2 EmptyMer 22 Avr 2009 - 18:35

Paris-Brest

Eh bien, contre toute attente, et après un début laborieux (ais-je trouvé) j'ai bien aimé ce roman qui se déguste un peu comme un Paris Brest: au goût léger et à la saveur subtile, il ne nous délivre qu'après ses redoutables effets sourire

Le narrateur, Louis, est une jeune homme dont le père, suite à une malversation frauduleuse sur le compte de son club de foot a dû fuir Brest, accompagnée de sa femme, qui se morfond dans un bled près de Montpellier en vendant des cartes postales, mais surtout en lorgnant près du magot dont a hérité sa propre mère. Elle n'est d'ailleurs pas la seule. La femme de ménage du donateur et son fils, "ami" de Louis, ont aussi un oeil dessus.

Scandales, non-dits, fausses amitiés et hypocrisie, tout est en place pour formenter la trâme d'une machination diabolique dont l'auteur connait bien les rouages. Et il s'en donne à coeur joie! Ca décoiffe l'air de rien, entre une phrase assassine et un constat implacable, l'auteur règle ses comptes à cette petite bourgeoisie qu'il semble bien connaître. On le suit forcément un peu complice, avec toujours ce petit sourire en coin, dans cette intrigue familiale dévoilée par petites touches, et dans laquelle pour ma part, j'ai pris au final de plus en plus de plaisir!

Le portrait de la mère en dévoreuse de personnalité omnisciente coincée entre le paraître, les barrières sociales, et l'appât du gain est un petit bonbon bien acidulé qui titille encore le palais une fois avalé! Une mère qui ne se départ jamais de son sac en plastique en prévision d'une crise soudaine de spasmophilie et dont les caresses sont perçues comme des "lames de rasoir" par son fils Wink

Citation :
Pour ma mère, expliquais-je au fils Kermeur, le monde est très simple, le monde est une sorte de grand cercle et au milieu, il y a une montagne d’argent et sans cesse des gens entrent dans le cercle pour essayer de gravir la montagne et planter un drapeau en haut


C'est efficace, concis, et ça vise juste. Un bon moment de détente si vous aimez le genre vachard classieux, et qui symbolise on ne peut mieux la célèbre phrase de Gide "Familles je vous hais"

Bref, j'ai bien aimé Very Happy


Dernière édition par aériale le Mer 22 Avr 2009 - 18:41, édité 4 fois
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Eve Lyne
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MessageSujet: Re: Tanguy Viel   viel - Tanguy Viel - Page 2 EmptyMer 22 Avr 2009 - 18:38

J'aurais dû attendre ton commentaire Aériale avant d'aller à la biblio car j'ai hésité à l'emprunter. Il faut dire qu'il sort très peu aussi.

Tu en dresses une galerie de portraits savoureux... dans leur intéressement. Cool
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Aeriale
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MessageSujet: Re: Tanguy Viel   viel - Tanguy Viel - Page 2 EmptyMer 22 Avr 2009 - 18:49

Eve Lyne a écrit:
Tu en dresses une galerie de portraits savoureux... dans leur intéressement. Cool
C'est le mot qui convient Eve-Lyne: savoureux!

Mais je vois que Kenavo (qui est pourtant une adepte de Tanguy Viel) n'a pas aimé...
Alors dur à dire. Je me suis tellement barbée avec Insoupçonnable (j'exagère un peu) que celui-ci m'a très agréablement surprise.

Il fait partie de la Sélection Inter cette année, c'est pour cette raison qu'il m'est venu dans les mains. Sinon je ne crois pas que j'aurais retenté... Et ca aura été dommage Very Happy
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Eve Lyne
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MessageSujet: Re: Tanguy Viel   viel - Tanguy Viel - Page 2 EmptyMer 22 Avr 2009 - 19:41

aériale a écrit:

Il fait partie de la Sélection Inter cette année, c'est pour cette raison qu'il m'est venu dans les mains. Sinon je ne crois pas que j'aurais retenté... Et ca aura été dommage Very Happy

Finalement cette Sélection est plus intéressante qu'au premier abord. Very Happy
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kenavo
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MessageSujet: Re: Tanguy Viel   viel - Tanguy Viel - Page 2 EmptyJeu 23 Avr 2009 - 21:52

merci pour ton commentaire..
aériale a écrit:
Mais je vois que Kenavo (qui est pourtant une adepte de Tanguy Viel) n'a pas aimé...
d'autant mieux que tu as aimé - c'est toujours très bien d'avoir plus d'un avis - et pourquoi tu ne pourrais pas dire que tu as aimé Very Happy
En plus il est encensé un peu partout.. donc.. c'est aussi intéressant d'avoir des avis différents
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MessageSujet: Re: Tanguy Viel   viel - Tanguy Viel - Page 2 EmptyLun 4 Mai 2009 - 21:18

Insoupçonnable, c' est une histoire à la James Cain, si vous avez lu par hasard Le Facteur sonne toujours deux fois...
Une histoire sordide, poisseuse, misérable et fatale, sauf que la fatalité
vue par Viel a un coté distant et ironique.

C' est un roman plutot dans la ligne des auteurs publiés par Minuit, qui est reconnaissable à la tournure des phrases, leur construction, l' absence de ponctuation...
Des gens comme Oster, Toussaint, Bailly, qui ont une certane parenté...
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MessageSujet: Re: Tanguy Viel   viel - Tanguy Viel - Page 2 EmptyMar 5 Mai 2009 - 22:26

" Sam est le frère de Lise. Du moins c' est ce que tout le monde croit quand Lise se marie avec Henri.
Mais c' est surtout Henri qui doit le croire, pour que Sam et Louise
puisse réussir un mauvais coup.
Seulement Henri aussi a un frère, un vrai cette fois, et qui s' appelle Edouard.
Or meme vrai on peut etre un faux frère."

Et ça c' est le 4e de couverture de Insoupçonnable et j' aime bien...

Moi j' ajouterai : Sam et Henri vont en bateau... C' est Henri qui tombe à l' eau et Sam qui se noie.
Et c' est Edouard qui a fait le coup ! bravo

Ceux qui ont lu le livre ou le liront comprendront ! Shocked
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MessageSujet: Re: Tanguy Viel   viel - Tanguy Viel - Page 2 EmptyDim 19 Juil 2009 - 17:21

Paris-Brest comparé à ces autres romans, je l'ai trouvé plus faible..
mais concernant ce livre, je n'en ai lu presque que des éloges et bons commentaires, je pense que ce n'était tout simplement pas le livre pour moi.. Wink
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MessageSujet: Re: Tanguy Viel   viel - Tanguy Viel - Page 2 EmptyDim 19 Juil 2009 - 17:33

Faut les lire tous.. ils sont très bons..
je ne peux même dire pas lequel est mon préféré.. ils dégagent tous une autre atmosphère, dévoilent une autre facette de son talent.. vraiment un auteur à lire..
Et moi avec mon amour pour la Bretagne étais tellement contente qu'il ait choisit de prendre Brest comme décor pour son dernier roman (Brest se trouve aussi dans un autre de ses romans, mais moins 'présent') - et voilà que je n'ai pas trouvé le charme dans ce livre Wink
mais pas grave.. j'attends déjà son prochain Very Happy
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MessageSujet: Re: Tanguy Viel   viel - Tanguy Viel - Page 2 EmptyDim 18 Avr 2010 - 20:21

Paris-Brest

Louis raconte ses souvenirs d'enfance, ses blessures, la boue des non-dits et les relations difficiles avec la mère, figure énergique, un peu trop, du clan familial, image négative d'une mère, archétype du matriarcat breton.
Il y a le football, celui par qui est venue l'opprobe (c'est fou ce que "quatorze millions" égarés peuvent avoir un pouvoir de nuisance!), celui qui est la cause d'un exil loin de l'iode bretonne, loin du vent brestois, loin de ce bout du monde salé, parfois froid, toujours accroché à sa rade; la fortune étonnante de la grand-mère suite à une union tardive (les repas au Cercle Marin mènent à tout) Il y a aussi un personnage extraordinaire: le fils Kermeur, le poil à gratter de tout ce petit monde engoncé dans une léthargie bourgeoise, celui qui entraîne Louis dans les mauvais coups, ceux qui donnent à l'enfance le goût amer de l'interdit, le frisson irrépressible du danger; les tablettes de chocolats dérobées au supermarché ont la saveur d'une innocence flouée.

Louis déroule la pelote du passé pour tenter "d'en finir avec tout ça", de crever l'abcès et de pouvoir vivre sans ce poids dans la poitrine: les après-midis avec la grand-mère, les soirées avec le fils Kermeur, les entraînements de foot et la souffrance lorsqu'on apprend à quoi correspondent les lettres des équipes...Louis est dans l'équipe F, celle des mômes qui ne deviendront même pas de bons joueurs amateurs et se casseront le nez devant les portes du sport professionnel, alors que son frère aîné a un avenir de professionnel devant lui. Et puis, cet attachement mortifère aux valeurs de la petite bourgeoisie que sont l'apparence (qui doit être irréprochable pour se démarquer de "ces gens-là" entendez les Kermeur) , le statut social et la sacro sainte peur du déclassement, porte ouverte à la déchéance insupportable aux yeux de la mère de Louis.

Louis écrit pour chasser de manière définitive, ses démons familiaux au grand dam de sa mère qui pense détruire le brûlot par la simple force d'une flamme de briquet, sous les yeux de son fils mi-chagrin mi-amusé, lui qui possède une clé de sauvegarde. L'acte désespéré d'une femme qui ne veut pas que ce soit le destin qui mène la danse mais bien elle, au prix d'une intransigeance maternelle au-delà de l'acceptable. Or, ce feu, purificateur d'un côté et rédempteur de l'autre, permet au père, figure volatile, presque transparent, n'existant que par l'affaire financière qui le jeta dans l'ombre et le silence de la honte sociale, de s'affranchir des carcans d'une prison érigée par sa femme et de sortir à la gare, la tête haute, au vu et au su de tous, la valise de son fils. Le temps efface beaucoup de choses, celles qui ne sont qu'anecdotes dans une histoire familiale, tandis qu'il épaissit celles qui rongent et sapent des vies...tout ce qui peut constituer une vie "du" (noir, sombre, en breton) bretonne.

L'écriture incisive, presque chirurgicale dans l'introspection familiale, de Viel est surprenante au premier abord: tout est au présent, l'actualité de la narration et les retours dans le passé ne se démarquent pas par la conjugaison des verbes mais par les images issues des souvenirs du narrateur. Ce parti pris narratif, entrechevêtrement des époques, surprend, déroute puis trouve un rythme de croisière lorsque le lecteur entre dans l'entrelac des histoires jalonnant la vie familiale et sociale. La tension monte lentement à mesure que les révélations, "les choses sur nous", deviennent plus explicites, approchent les frontières opaques de la dénonciation: le lecteur sent qu'un des protagonistes perdra son sang froid ou sortira la tête du haute de ce conflit muet, larvé dans les profondeurs abyssales de la loi du silence. La famille dévoreuse, la famille vampirisant ses membres les moins préparés à lui résister, la famille microcosme idéal pour la mise en place de psychodrame ou de luttes intestines rongeant les siens plus sûrement que le pire des acides...c'est ce qu'offre, avec intelligence, virtuosité et humour corrosif , "Paris-Brest", un roman familial tendu où les non-dits pourrissent les relations jusqu'au jour où l'un des membres décide de crever l'abcès et de libérer les humeurs, nauséabondes parfois, afin de libérer la parole et les actes. On est troublé, ému et surtout glacé par l'emprise d'une mère engluée dans la dévoration de tout ce qui l'entoure, engluée dans un conformisme certes vain mais ô combien mortifère, par la passivité d'un père, terrassé par un scandale financier qui n'en finit pas de disparaître: famille, je vous hai-me!
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MessageSujet: Re: Tanguy Viel   viel - Tanguy Viel - Page 2 EmptyMer 25 Aoû 2010 - 11:34

"Paris-Brest"

Dans le train qui le ramène vers Brest où il va passer dix jours en famille pour les fêtes de Noël, le narrateur, chargé d’une valise contenant un manuscrit, s’interroge sur les raisons qui l’ont poussées à accomplir ce retour aux sources. Est-ce le désir de renouer le contact avec sa famille ou l’envie de régler une fois pour toutes ses comptes avec ses parents, et en particulier avec sa mère ?


De ce jeune homme, on sait peu de choses si ce n’est que, quelques années auparavant, lorsque ses parents ont quitté précipitamment Brest pour s’installer dans le Languedoc-Roussillon, il a décidé, lui, de ne pas les suivre et d’occuper l’appartement situé juste au dessous de celui de sa grand-mère.


Pourquoi les aurait-il suivis ? Pourquoi en effet aurait-il du prendre sa part dans le scandale financier qui a atteint son père, président du Stade Brestois qui, suite à cette affaire, a préféré mettre entre lui et le monde footballistique finistérien une distance de plusieurs centaines de kilomètres afin d’éviter de croiser les regards et d’endurer les sarcasmes des passants ? Pourquoi aurait-il du suivre sa mère qui se glorifiait de fréquenter les notables de la ville jusqu’au moment où, le scandale ayant éclaté, les portes de la bonne société se sont fermées devant elle, la contraignant à émigrer vers le sud de la France et de tenir une boutique de souvenirs à Palavas-les-Flots ?


Le jeune homme a donc décidé de ne pas quitter Brest, n’ayant plus que pour seule famille sa grand-mère qui, remariée sur le tard avec un amiral en retraite a hérité, après la mort de celui-ci, d’une petite fortune qui n’est pas sans attirer la convoitise des parents du narrateur. Malheureusement pour ceux-ci, le scandale du Stade Brestois va les contraindre à s’exiler pour quelques années, contretemps qui va les empêcher de mettre la main sur la petite fortune acquise par la vieille dame.


A part sa grand-mère, le jeune homme n’aura pour unique fréquentation que celui que sa mère appelle avec dédain « le fils Kermeur », le fils de la femme de ménage de sa grand-mère, une sorte de mauvais génie, personnage aussi sympathique que déconcertant et qui va, un jour, lui exposer un curieux projet consistant à cambrioler sa propre grand-mère et à lui dérober une forte somme d’argent.


Suite à cette affaire, les parents du jeune homme, plus soucieux de préserver la fortune de la vieille dame que d’assurer sa sécurité, vont se décider à revenir dans le Finistère. Ces quelques années d’exil auront après tout effacé en partie le parfum de scandale attaché à la personne du père. Et puis, mettre la main sur l’argent de la grand-mère mérite bien que l’on essuie au détour d’une rue un regard hostile ou quelques paroles désobligeantes. Ils vont donc revenir et s’installer non loin de Brest, sur la côte, dans une grande maison où ils hébergeront, à l’étage, la vieille dame, bénéficiant ainsi des revenus de celle-ci pour vivre confortablement.


La famille sera-t-elle de nouveau réunie, comme si rien ne s’était passé ? Non, car le narrateur, au moment où ses parents décident de revenir, lui va s’installer à Paris où il va peaufiner quelques années durant un roman où il mettra en scène sa propre famille, en profitant pour régler ses comptes avec sa mère, intolérante, cupide et ambitieuse, et avec son père, indifférent à tout ce qui ne sert pas ses propres intérêts.


Il va pourtant accepter de revenir à Brest, pour fêter Noël en famille. Il n’y va pas de gaieté de cœur mais peut-être pour comparer ce que sont réellement ses parents avec la manière dont il les a décrits dans son manuscrit. Peut-être aussi pour constater leur médiocrité de petits-bourgeois, leur mentalité de parvenus et se convaincre ainsi que, n’ayant rien de commun avec eux, il est temps de trancher les liens qui le lient avec eux.


Ce bref séjour sera en tout cas le moment où les masques vont tomber et où l’on atteindra le paroxysme de cette histoire de famille. Ce retour à Brest, cette réunion de famille, on l’ attend tout au long de la lecture de ce roman et l’on en ressent la tension, tension qui monte crescendo jusqu’au dernier chapitre où tout se jouera dans la confrontation entre le narrateur et sa mère…


« Paris-Brest », qui évoquera pour beaucoup le nom d’un des plus célèbres fleurons de la pâtisserie française, n’est pas sans rapports avec le gâteau du même nom : délicieux et écoeurant.
Délicieux parce que l’auteur nous gratifie d’une étude de mœurs et de personnages qui, le style mis à part, méritent l’appellation de « Balzaciens » tant leurs actes et leurs pensées s’apparentent à une moderne version de la Comédie Humaine.
Écoeurant parce que, comme pour Balzac, les personnages ici mis en scène font preuve, soit d’une naïveté sans bornes qui les pousse à devenir l’enjeu de la convoitise de leurs proches, comme le Père Goriot ou la grand-mère du narrateur, soit d’un arrivisme et d’une cupidité méprisables qui n’hésitent devant aucun obstacle, aucune bassesse, pour assouvir leurs besoins de posséder toujours plus au détriment de ceux précédemment cités.


En cela, Tanguy Viel, comme le fit Balzac en son temps, nous offre ici un tableau peu reluisant de la nature humaine avec cette tragi-comédie provinciale plus amère que douce qui plongera le lecteur dans l’univers d’une famille comme tant d’autres où la vénalité et le souci des apparences l’emporte sur les liens affectifs qui devraient souder leurs membres. Édifiant.

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MessageSujet: Re: Tanguy Viel   viel - Tanguy Viel - Page 2 EmptyLun 29 Nov 2010 - 18:47

Paris-Brest

Grosse déception après avoir adoré Insoupçonnable et bien apprécié L'absolue perfection du crime

Trop de répétitions, trop de lourdeur, des personnages sans âme qui accrochent peu l'esprit, une narration sans beaucoup d'intérêt... Une histoire de famille qui se résume à des épisodes fades et qui a tendance à partir dans tous les sens...
Bref, j'attends le prochain pour oublier très vite cette histoire-là.
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MessageSujet: Re: Tanguy Viel   viel - Tanguy Viel - Page 2 EmptyLun 29 Nov 2010 - 18:56

shanidar a écrit:
Bref, j'attends le prochain pour oublier très vite cette histoire-là.
je te rejoins dans tes impressions..
et j'ai lu tous les autres livres de lui, j'adore.. mais je ne pouvais pas voir l'intéret dans ce livre..
mais bon, comme tu dis, il reste l'espoir pour le retrouver dans son prochain Very Happy
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MessageSujet: Re: Tanguy Viel   viel - Tanguy Viel - Page 2 EmptyMer 13 Mar 2013 - 13:44

viel - Tanguy Viel - Page 2 A267
La disparition de Jim Sullivan

Citation :
4e de couverture
Du jour où j'ai décidé d'écrire un roman américain, il fut très vite clair que beaucoup de choses se passeraient à Detroit, Michigan, au volant d'une vieille Dodge, sur les rives des grands lacs. Il fut clair aussi que le personnage principal s'appellerait Dwayne Koster, qu'il enseignerait à l'université, qu'il aurait cinquante ans, qu'il serait divorcé et que Susan, son ex-femme, aurait pour amant un type qu'il détestait.

Délicieux est le premier mot qui me vient à l’esprit si je ne devrais qu’en dire un concernant cette lecture.

C’est marrant, bien écrit, se lit tout seul et fait plaisir d’un bout à l’autre !

Le roman américain à la française. Réussite totale pour Tanguy Viel. On ressent qu’il a, tout comme son narrateur, fait beaucoup de lectures de romans américains. Il s’en moque avec respect en même temps qu’il essaie d’en construire un lui-même. Sans oublier de mettre bien sa marque sur ce livre. On ressent aussi le cinéphile en lui, quelques scènes semblent sortir d’un film noir – certainement aussi américain.

Si on connaît l’auteur, c’est réjouissant de le retrouver et je pense que ses adeptes vont le suivre avec beaucoup de plaisir dans cette aventure. En ce qui concerne ceux qui n’ont pas encore fait de lectures de lui, je dirais que ce livre se prête très bien à le découvrir.


Ne vous privez pas de lire les premières pages


Au fond, ce qu’a réussi à construire Tanguy Viel, c’est un "UFO-ovni" : un roman vraiment américain avec, au second degré, comme une voix off, les commentaires professionnels, malicieux et amusés d’un lecteur et romancier français.
Bernard Pivot, Le Journal du dimanche, 3 mars 2013
source et suite
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