Hiroshi Teshigahara

j'en reste sur mon postérieur, 48h après, de la capacité à pousser autant la part de discours explicite sans détraquer le film, voire en renforcer le sens. c'est assez inédit pour moi ? je cherche, je cherche ce que j'aurai pu voir d'autre et que je pourrai envisager sous cet angle, pas évident, pas avec les mêmes implications émotionnelles et concrètes... ?

(quoique, Le camion de M. Duras a de cet effort et une sensualité particulière ?)

Le visage d'un autre

Un homme défiguré qui doute de sa relation avec sa femme et donc de lui même. Un médecin qui doute aussi et expérimente. Une jeune femme à demi défigurée qui se ... perd ? Thématiques de l'identité (et identité physique), du doute et de la confiance, puis du crime... ou du crime latent. Sur une préparation de Kobo Abe.

Presque plus sage dans la forme, mais toujours le souci constant du détail omniprésent avec moult expérimentations sur des textures et des mélanges d'images par transparence, notamment dans le cabinet du docteur/psy qui touche plusieurs fois à l'abstraction des limites. Noir et blanc impressionnant et vivacité troublante, on s'y fait vite aux qualités de ce réalisateur !


Reste que c'est dense dans son trouble entretenu, les touches de duplicité apparentes, la liberté dangereuse exprimée par Tatsuya Nakadai prenant possession d'une nouvelle existence avec son nouveau visage, l'enfermement de cette jeune femme. C'est un film qui va gratter là où l'identité doute c'est un fait, doute dans la confiance en soi et confiance à l'extérieur.

Le film fait partie d'un genre (c'est peut-être là son confort, quoique la maitrise formelle aide aussi) mais ne donne pas toutes ses clés, il en est ainsi. Il ressemble ptet juste trop à un gros classique un peu monstrueux des années 60. c'est un peu froid et inquiétant, c'est ce que je veux dire par là.

La femme des sables. Je l'avais vu il y a longtemps et en avais gardé un très fort souvenir. Revu très récemment, il m'a tout autant fascinée que la première fois. Par sa beauté, son rythme, sa sensualité, le traitement des corps, de la peau, la dimension fantastique et étrange, l'évocation du désir et de sa puissance, les rapports de domination et les sentiments qui se créent dans ce genre de contexte... Extraordinaire.

Le fait que L'Homme soit interprété par Eiji Okada, le "Lui" d'Hiroshima mon amour, ne gâche rien.  

Je vais partir à la recherche des autres...