Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Joyce Carol Oates

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jack-hubert bukowski
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MessageSujet: Re: Joyce Carol Oates   oates - Joyce Carol Oates - Page 40 EmptyDim 24 Fév 2013 - 10:28

Pour ma part, je retarde inévitablement le moment où je lirai Blonde ou Reflets en eau trouble. Reflets est d'ailleurs assez difficile à trouver en format usagé de poche.
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Heyoka
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MessageSujet: Re: Joyce Carol Oates   oates - Joyce Carol Oates - Page 40 EmptyDim 24 Fév 2013 - 10:58

Aeriale a écrit:
Ha ha, pauvre Kanninska, tu vas vite apprendre ce que choisir veut dire sur Parfum rire
Donc Aeriale, tu es psychopathe ET sadique, de mieux en mieux rire


kenavo a écrit:
je te conseille de jeter un oeil sur le fil de la lecture en commun de JCO, lors des premières pages il y a beaucoup de discussion autour du choix du bon livre et les parfumés qui ont déjà lu quelques uns donnent leurs idées concernant ceux à lire Wink
Bon toi, Kenavo, tu es une psychopathe utile rire

Merci, j'ai réussi à faire mon choix grâce à toi !

Et Merci à toi aussi Epi de m'avoir envoyé du courage Wink


Epi a écrit:
Pour ceux qui veulent découvrir JCO sans s'engager dans une longue lecture, je recommande Reflets en eaux troubles, c'est tout petit mais qu'est-ce que c'est bien !
nezumi a écrit:
La fille tatouée est très bien aussi.
Harelde a écrit:
Premier amour est très court. Et sublime. Mais oppressant.
drunken
Je retiens ces 3 bouquins. Je n'ai pas envie de me lancer dans un pavé de 700 pages sans savoir si je suis sensible à l'univers et au style de JCO donc j'ai volontairement sélectionné ses (rares) petits livres. En plus, les sujets m'intriguent, pareil pour Délicieuses pourritures.


coline a écrit:
- j'ai voulu commencer "petit" avec Délicieuses pourritures et Premier amour qui ont failli me décourager à jamais.
Pourquoi ?
(désolée, tu l'as peut être déjà dit sur le fil dédié à JCO mais je vais me perdre dans les 55 pages du fil rire )
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MessageSujet: Re: Joyce Carol Oates   oates - Joyce Carol Oates - Page 40 EmptyDim 24 Fév 2013 - 12:06

Kannskia a écrit:
Aeriale a écrit:
Ha ha, pauvre Kanninska, tu vas vite apprendre ce que choisir veut dire sur Parfum rire
Donc Aeriale, tu es psychopathe ET sadique, de mieux en mieux rire


kenavo a écrit:
je te conseille de jeter un oeil sur le fil de la lecture en commun de JCO, lors des premières pages il y a beaucoup de discussion autour du choix du bon livre et les parfumés qui ont déjà lu quelques uns donnent leurs idées concernant ceux à lire Wink
Bon toi, Kenavo, tu es une psychopathe utile rire

Merci, j'ai réussi à faire mon choix grâce à toi !

Et Merci à toi aussi Epi de m'avoir envoyé du courage Wink


Epi a écrit:
Pour ceux qui veulent découvrir JCO sans s'engager dans une longue lecture, je recommande Reflets en eaux troubles, c'est tout petit mais qu'est-ce que c'est bien !
nezumi a écrit:
La fille tatouée est très bien aussi.
Harelde a écrit:
Premier amour est très court. Et sublime. Mais oppressant.
drunken
Je retiens ces 3 bouquins. Je n'ai pas envie de me lancer dans un pavé de 700 pages sans savoir si je suis sensible à l'univers et au style de JCO donc j'ai volontairement sélectionné ses (rares) petits livres. En plus, les sujets m'intriguent, pareil pour Délicieuses pourritures.


coline a écrit:
- j'ai voulu commencer "petit" avec Délicieuses pourritures et Premier amour qui ont failli me décourager à jamais.
Pourquoi ?
(désolée, tu l'as peut être déjà dit sur le fil dédié à JCO mais je vais me perdre dans les 55 pages du fil rire )

Je suis en train de découvrir JCO et je sais que si j'avais commencé par "délicieuses pourritures" , j'aurais renoncé à aller plus loin tant ce livre est glauque , malsain , ..... J'en suis ressortie dérangée mais en ce sens je crois pouvoir dire que ce fut malgré tout positif ....
J'ai découvert JCO avec "les chutes" et je ne le regrette pas ..........et là j'attends avec grande impatience "Nous étions les Mulvaney"que je viens de commander !!!!! impatient content
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MessageSujet: Re: Joyce Carol Oates   oates - Joyce Carol Oates - Page 40 EmptyDim 24 Fév 2013 - 12:37

Kannskia a écrit:
Epi a écrit:
Pour ceux qui veulent découvrir JCO sans s'engager dans une longue lecture, je recommande Reflets en eaux troubles, c'est tout petit mais qu'est-ce que c'est bien !
nezumi a écrit:
La fille tatouée est très bien aussi.
Harelde a écrit:
Premier amour est très court. Et sublime. Mais oppressant.
drunken
Je retiens ces 3 bouquins. Je n'ai pas envie de me lancer dans un pavé de 700 pages sans savoir si je suis sensible à l'univers et au style de JCO donc j'ai volontairement sélectionné ses (rares) petits livres. En plus, les sujets m'intriguent, pareil pour Délicieuses pourritures.
Je crois qu'on aura tous des avis différents. J'ai eu du mal à m'intéresser à Reflets en eaux troubles (mais ce livre a beaucoup de fans).
La fille tatouée, c'est un des trois cents Carol Oates que je n'ai pas encore lus. Par contre, j'ai trouvé Premier amour supérieur à Délicieuses pourritures.
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MessageSujet: Re: Joyce Carol Oates   oates - Joyce Carol Oates - Page 40 EmptyDim 24 Fév 2013 - 12:53

eXPie a écrit:
Par contre, j'ai trouvé Premier amour supérieur à Délicieuses pourritures.
J'ai une légère préférence pour Premier amour, surtout que visiblement, Délicieuses pourritures fait l'unanimité quant au fait d'être "à part" dans la biblio de JCO donc pas forcément le meilleur choix.
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MessageSujet: Re: Joyce Carol Oates   oates - Joyce Carol Oates - Page 40 EmptyDim 24 Fév 2013 - 17:14

Kannskia a écrit:
eXPie a écrit:
Par contre, j'ai trouvé Premier amour supérieur à Délicieuses pourritures.
J'ai une légère préférence pour Premier amour, surtout que visiblement, Délicieuses pourritures fait l'unanimité quant au fait d'être "à part" dans la biblio de JCO donc pas forcément le meilleur choix.
Ah ? Délicieuses pourritures a des éléments récurrents chez Oates : la rencontre du mal, la perversion, et l'Innocence qui en est fascinée, comme devant un serpent...
Et puis ça se passe dans le milieu universitaire, ce qui n'est pas non plus unique chez Oates.

Mais tu as raison dans ta légère préférence (il y a une atmosphère lourde, "sudiste", pourrait-on dire, très bien rendue dans Premier Amour) ! dentsblanches
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MessageSujet: Re: Joyce Carol Oates   oates - Joyce Carol Oates - Page 40 EmptyDim 24 Fév 2013 - 17:48

eXPie a écrit:
Ah ? Délicieuses pourritures a des éléments récurrents chez Oates : la rencontre du mal, la perversion, et l'Innocence qui en est fascinée, comme devant un serpent...
Et puis ça se passe dans le milieu universitaire, ce qui n'est pas non plus unique chez Oates.
Je me suis mal exprimée, je voulais dire que ce bouquin a l'air d'être le plus dérangeant dans sa biblio, pas forcément le meilleure choix pour une première lecture. J'ai l'impression que c'est ce qui ressort entre ce fil et celui de la lecture commune. Mais il attise quand même pas mal ma curiosité, j'aime beaucoup les thèmes qu'il soulève alors je sens gros comme une maison que je vais acheter les deux dentsblanches
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MessageSujet: Re: Joyce Carol Oates   oates - Joyce Carol Oates - Page 40 EmptyLun 25 Fév 2013 - 10:06

Aeriale a écrit:
Nous étions les Mulvaney sort du lot.
C'est aussi par celui-ci que je commencerais. Il est épais mais se lit tout seul.

Kannskia a écrit:

Epi a écrit:
Pour ceux qui veulent découvrir JCO sans s'engager dans une longue lecture, je recommande Reflets en eaux troubles, c'est tout petit mais qu'est-ce que c'est bien !
nezumi a écrit:
La fille tatouée est très bien aussi.
Harelde a écrit:
Premier amour est très court. Et sublime. Mais oppressant.
drunken
Je retiens ces 3 bouquins. Je n'ai pas envie de me lancer dans un pavé de 700 pages sans savoir si je suis sensible à l'univers et au style de JCO donc j'ai volontairement sélectionné ses (rares) petits livres. En plus, les sujets m'intriguent, pareil pour Délicieuses pourritures.
Je te déconseille La fille tatouée que je n'ai pas beaucoup aimé. Il est dur et assez malsain. C'est par celui-là que j'ai débuté et il a failli être fatal !
Je te déconseille aussi Délicieuses pourritures. Je l'ai beaucoup aimé. Mais il est très spécial. Egalement très malsain. Je pense qu'il faut bien connaître JCO pour l'aborder.
Premier amour est très bien. Mais pas vraiment représentatif de ce que fait JCO. Ni de ce qu'elle est. Ses pavés sont bien plus révélateurs de son monde.
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MessageSujet: Re: Joyce Carol Oates   oates - Joyce Carol Oates - Page 40 EmptyLun 25 Fév 2013 - 21:45

Kannskia a écrit:
colimasson a écrit:
Et maintenant, reste le plus difficile : choisir ton premier livre... diablotin
Suite à mon dernier message, je suis allée voir sa biblio en page 1 et j'ai pris peur affraid

Trop de choix, impossible de choisir, j'ai abandonné l'idée. J'ai cru - très naïvement - que j'allais pouvoir m'en sortir comme ça, que ça allait passer inaperçu... Je sais pas, l'espace d'un instant, j'ai oublié que vous étiez des psychopathes sur ce forum rire

Bon, puisque je suis grillée, vous conseillez lequel de ses nombreux livres pour un premier pas dans son univers ?

Bon, si tu as vraiment trop de mal, tu peux toujours laisser faire le hasard et tirer au sort. C'est une pratique qui me sauve régulièrement.
Sinon, lis La fille du fossoyeur. C'est par là que j'ai commencé, donc tu peux me faire confiance dentsblanches (si tu estimes que je suis un être de confiance, hé hé...)
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MessageSujet: Re: Joyce Carol Oates   oates - Joyce Carol Oates - Page 40 EmptyLun 25 Fév 2013 - 22:50

Harelde a écrit:
Je te déconseille La fille tatouée que je n'ai pas beaucoup aimé. Il est dur et assez malsain. C'est par celui-là que j'ai débuté et il a failli être fatal !
Je te déconseille aussi Délicieuses pourritures. Je l'ai beaucoup aimé. Mais il est très spécial. Egalement très malsain. Je pense qu'il faut bien connaître JCO pour l'aborder.
Premier amour est très bien. Mais pas vraiment représentatif de ce que fait JCO. Ni de ce qu'elle est. Ses pavés sont bien plus révélateurs de son monde.
J'admets que j'ai certainement tort d'éliminer d'office les pavés mais je fais un blocage, c'est psychologique. Je n'ai pas envie d'entamer un auteur que je ne connais ni d'Eve, ni d'Adam avec un bouquin qui s'apparente à l'encyclopédie du carrelage. Je reste donc sur l'idée d'un JCO light mais je t'écoute au moins en partie en mettant de côté La Fille tatouée. Wink


colimasson a écrit:
Sinon, lis La fille du fossoyeur. C'est par là que j'ai commencé, donc tu peux me faire confiance dentsblanches (si tu estimes que je suis un être de confiance, hé hé...)
Peut-on réellement faire confiance à quelqu'un qui confond la bidoche et les Bidochons ? attentif
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MessageSujet: Re: Joyce Carol Oates   oates - Joyce Carol Oates - Page 40 EmptyMer 27 Fév 2013 - 21:54

Kannskia a écrit:


colimasson a écrit:
Sinon, lis La fille du fossoyeur. C'est par là que j'ai commencé, donc tu peux me faire confiance dentsblanches (si tu estimes que je suis un être de confiance, hé hé...)
Peut-on réellement faire confiance à quelqu'un qui confond la bidoche et les Bidochons ? attentif

Bien sûr ! dentsblanches Ça prouve que mes anciennes lectures ne me lâchent pas une seconde !
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MessageSujet: Re: Joyce Carol Oates   oates - Joyce Carol Oates - Page 40 EmptyMar 12 Mar 2013 - 9:55

coline a écrit:
Nous étions les Mulvaney

J'ai parcouru le fil après ma lecture et adhère à tout cela:

Sousmarin a écrit:

Rien d’exceptionnel n’arrive dans ce roman, mais lui l’est…exceptionnel !


Marko a écrit:

elle a ce pouvoir magique de nous plonger dans la tête de chacun de ses personnages
[…] Quelle puissance quand elle suggère la violence et la souffrance des traumatismes de l'existence par touches subtiles, par des détails infimes en montrant les conséquences plutôt que l'horreur frontale, en nous faisant littéralement éprouver physiquement le mal être ou la névrose de ses protagonistes


Epi a écrit:

nous entrons dans la peau de chaque personnage et nous réjouissons ou nous désespérons en même temps qu’eux. Tour à tour, nous accédons à leurs pensées, leurs angoisses, leurs peurs, leurs joies.


Harelde a écrit:


J'approche de la page 100 de Nous étions les Mulvaney (page 95 ou 96...)
Et je ne peux plus attendre pour vous en parler. La fin est encore loin et il me faut vous dire à l’instant mon émerveillement.
Je poursuis ma lecture. Je suis aux environs de la page 225. Le drame vécu par Marianne, son silence qu'on sent contraint, les retombées sur la famille... J'ai du mal à poser le livre.
[…]Un livre que j’ai réellement adoré : j’ai souvent vécu comme une déchirure les moments d’interrompre ma lecture. Un livre difficile à poser.


Aériale a écrit:

Terrible, implacable, ce sont les mots qui me viennent mais au delà ce sont surtout les images d'un délitement, de la fragilité des choses alors que l'on croit tenir le monde dans sa main.
[…]j'ai lu ce roman avec une extrême voracité, bluffée par la justesse avec laquelle JCO analyse la complexité de ces sentiments familiaux, faits d'amour de violence ou de haine.


Igor a écrit:

Je n'aime pas cette famille Mulvaney.
[…]
Voici la dernière page de "Nous étions les Mulvaney" tournée et je doit l'avouer: j'ai été scotché!


J'ai déjà lu quelques romans de Joyce Carol Oates qui m'ont beaucoup plu (La fille du fossoyeur, Petite soeur mon amour, Les chutes...) Mais voilà que maintenant Nous étions les Mulvaney arrive en première place dans mon coeur.

« Longtemps vous nous avez enviés, puis vous nous avez plaints.
Longtemps vous nous avez admirés, puis vous avez pensé Tant mieux !? ils n’ont que ce qu’ils méritent.
" Trop brutal, Judd ! " dirait ma mère, gênée, en se tordant les mains. Mais j’estime qu’il faut dire la vérité, même si elle fait mal. Surtout si elle fait mal. »


C’est Judd, le cadet des Mulvaney qui est le narrateur.

Comment cette famille Mulvaney, qui semblait avoir tout pour elle au début du roman, en vient-elle à exploser et se dissoudre, et pire encore ?

Je ne suis pas si convaincue que la cause nommée ait pu produire de tels effets…Il y avait sans doute au départ une fragilité sournoise, comme un éclat sur le pare-brise qui un jour, à l’occasion d’une secousse, se fendille tout à fait. Pour moi, la fragilité était celle du père.
Cette histoire de regard que portent les autres sur les Mulvaney après le « drame », ces jugements, me semblent être moins la réalité que ce que les Mulvaney imaginent alors, amplifient, par honte et peur du rejet d’un milieu social où ils viennent juste de se faire une place et dont ils sont si fiers. Notamment le père. Sa décision paraît incompréhensible et injuste, lâche même. Il n'est pas à la hauteur de la situation et toute la famille va en être minée.

Je suis admirative de voir avec quelle précision et quelle psychologie l’auteur nous dresse le portrait de la dégringolade familiale, à travers chacun de ses membres. Jusqu’à transformer deux d’entre eux en de possibles meurtriers, par blessure, par non-dits, par rage tue et par vengeance.

« Je serai franc avec vous : j’ai été mêlé à deux infractions majeures punissables de longues peines de prison dans l’État de New York, et manqué de peu d’être le complice, par instigation et par assistance, d’un véritable meurtre, qui, s’il avait été commis, ne m’aurait vraisemblablement pas inspiré de remords. Mon frère Patrick en tout cas, qui fut à deux doigts de le commettre, n’en aurait pas éprouvé. Si le juge lui avait donné la parole avant la condamnation, Patrick l’aurait regardé dans les yeux en disant : " J’ai fait ce que j’ai fait et je ne le regrette pas. »

Superbe roman!





[color=darkred]Après avoir lu tout ce qui a été écrit par les Parfumés sur ce roman, je ne peux que m'associer à ce que Coline a déjà souligné ci dessus parmi tous les ressentis .
Pour ma part (et là je te rejoins Coline ) , ce livre met aussi en lumière (et surtout !!!) la fragilité de la structure familiale .......Oui le père qui a fui sa propre famille et qui a voulu se créer une identité propre sans avoir réglé ses problèmes personnels : dès le départ on sent une souffrance tue , qu'il anesthésie dans l'action , la volonté d'exister sans s'appuyer sur quelques racines ........La rencontre avec Corinne sera salvatrice un temps : Batisseur dans l'âme , "couvreur" de profession (pas innocent comme travail "il couvre"pour masquer quoi ?....) il "bâtit" une famille avec ses codes , ses lois internes que rien ne semble pouvoir ébranler : une ambiance "petite maison dans la prairie" ......
"le drame" face au regard de la société "bien pensante " à laquelle ils ont voulu appartenir pour échapper à leur condition sociale d'origine n'est que le déclencheur d'un volcan sous-jacent , détruisant l'édifice familial .........
Si JCO nous interpelle tant avec ce roman , c'est qu'il nous renvoie à nous mêmes et aux conséquences du déni , de nos failles liées à la psychogénéalogie et bien sûr l'implacable jugement social détruisant l'individu mal construit dans son identité ........

J'ai eu beaucoup de plaisir : je pense qu'il y aurait encore beaucoup de choses à dire au sujet de ce roman car il invite à beaucoup de réflexions ......
Mais pour le moment "Les chutes" reste mon préféré ......... à suivre donc , je n'en ai pas fini avec cette "sale gosse " de Jco prolifique , agaçante , déroutante , dérangeante....avec ses romans fleuves , ses maladresses quelquefois , ses lourdeurs puis soudain ses phrases percutantes comme un sursaut de génie au beau milieu de tout ça , son regard acéré sur le monde ......... J'adore car chaque opus nous entraine dans l'inattendu et j'aime me faire surprendre !!!Alors vivement le prochain ..... impatient content impatient content impatient content il va falloir choisir ! jemetate
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MessageSujet: Re: Joyce Carol Oates   oates - Joyce Carol Oates - Page 40 EmptyMer 3 Avr 2013 - 11:18

Le mystérieux Mr Kidder

Katya est une ado de 16 ans qui en a déjà vu des vertes et des pas mûres. Une mère alcoolique, peu aimante et encore moins démonstrative ; une mère qui n’hésite pas à « emprunter » de l’argent à ses enfants pour payer ses écarts de conduites. Le père a brusquement disparu. Il devait apparemment beaucoup d’argent à des gars peu compréhensifs. Des dettes de jeu. Où se trouve-t-il maintenant ?

Quant aux hommes, Katya a connu sa première expérience à l’âge de 14 ans. Avec un vague cousin, bien plus âgé, brutal et dont la vision de la femme s’apparente à un corps destiné à satisfaire ses pulsions bestiales.

La jeune fille est donc un savoureux mélange de naïveté juvénile et de cynisme adulte. Elle n’a probablement pas la meilleure vision qui soit du genre humain et masculin en particulier. Pourtant, quand un vieux monsieur l’aborde dans la rue, elle ne fuit pas. Car cet homme est d’une rare élégance. Il s’exprime de façon châtiée et son vocabulaire qu’elle estime suranné prête à rire. Un vieux beau qui lui dit qu’elle est son âme sœur et qu’il la recherche depuis des années. Un discours qu’on pourrait juger enjôleur ; un homme avec une arrière pensée. Une idée pas bien difficile à deviner dans le cas d’une fraiche jeune fille sans défense. Et pourtant Katya, malgré son vécu déjà conséquent, ne se méfie pas. Au contraire, elle trouve l’homme éblouissant.

Elle ne tarde pas à lui rendre visite dans sa riche propriété de bord de mer : une villa immense dans le quartier huppé de la petite station balnéaire où Katya est employée pour l’été par un couple aisé pour s’occuper de leurs deux enfants. Marcus Kidder se révèle être un artiste accompli : dessinateur, peintre, sculpteur, écrivain… monsieur a de nombreuse cordes à son arc. Il couve Katya des yeux, lui parle tout d’abord comme un grand-père à sa petite-fille, puis comme un amoureux de la beauté face à une jeune fille aux courbes harmonieuses.

Joyce Carol Oates poursuit son récit auquel nous pouvons aisément donner deux lectures. On peut trouver Mr Kidder un peu trop pressant, un tantinet entreprenant. Que cherche-t-il ? Qu’attend ce vieil homme un peu ridicule d’une midinette avec laquelle il n’a rien en commun ? Qu’elle est la souveraine raison qu’on pressent et qui le force à cette relation absurde ? Katya se pose la question et ses interrogations pervertissent le lecteur le forçant à chercher une petite bête qui n’existe peut-être pas. Car objectivement, Macus Kidder est irréprochable. Il est affable, cultivé, prévenant.

Alors ? Papy sympathique et solitaire en mal de jeunesse et d’affection ? Ou satyre dangereux ? Cette belle maison ne demande-t-elle qu’à accueillir un regain de vie ou est-elle le panier de crabe qu’on craint ?

La réponse arrivera à son heure dans ce court roman qui ne m’a pas convaincu. J’aime l’ambivalence des personnages, de Marcus mais aussi de Katya qui a elle aussi sa part d’ombre. L’écriture est comme toujours fort belle, les italiques savoureux mais pour une raison que je ne m’explique pas, la mayonnaise ne prend pas. J’ai l’impression que les personnages et les situations sont un peu forcés, l’enchainement des évènements pas très naturel, la solution un peu trop parachutée et le final un chouïa outrancier.

C’est une déception.

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MessageSujet: Re: Joyce Carol Oates   oates - Joyce Carol Oates - Page 40 EmptyMer 3 Avr 2013 - 12:01

Un livre un peu moins bon, ça ne la rend que plus humaine, n’est ce pas, harelde?
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MessageSujet: Re: Joyce Carol Oates   oates - Joyce Carol Oates - Page 40 EmptyMer 3 Avr 2013 - 12:06

Harelde a écrit:
Le mystérieux Mr Kidder

je ne m’explique pas, la mayonnaise ne prend pas. J’ai l’impression que les personnages et les situations sont un peu forcés, l’enchainement des évènements pas très naturel, la solution un peu trop parachutée et le final un chouïa outrancier.

C’est une déception.


Sa production est énorme...Elle ne réussit pas à tous les coups...Je crois cependant qu'il en faudra davantage pour te décourager Harelde? content
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