James Frey

Citation :

Convaincu que la frontière entre la fiction et la réalité est instable et mouvante, James Frey ne cesse de brouiller les pistes, au risque de déplaire... Propulsé sur le devant de la scène littéraire américaine avec son récit 'Mille morceaux', l'auteur révélé par l'animatrice Oprah Winfrey a également connu le revers de la médaille médiatique. Annoncés comme les confessions autobiographiques d'un ex-junkie, ce texte et sa suite, 'Mon ami Léonard', sont unanimement salués par la presse jusqu'à ce que l'on apprenne leur dimension purement fictive. La polémique enfle et c'est en France que l'écrivain trouve 'refuge' et qu'il s'attelle à la rédaction de 'L.A. Story'. Paru en 2009, cette fresque historique et romanesque raconte la grandeur et la décadence de la ville de Los Angeles et interroge le rêve américain au travers de récits et de portraits foisonnants. Avec ce volume ambitieux, James Frey signe un retour impressionnant et voit son nom regagner la tête des meilleures ventes littéraires aux Etats-Unis.

Petit extrait de L.A Story avant d'en parler plus longuement.

« Ils habitaient une petite ville dans un Etat de l'Est c'était quelque part comme n'importe où partout, une petite ville américaine pleine d'alcool, de violence et de religion. Il travaillait dans un magasin de pièces détachées elle comme vendeuse dans une station service ils allaient se marier acheter une maison essayer d'être meilleurs que leurs parents. Ils avaient des rêves mais c'étaient des rêves parce qu'ils n'avaient pas de lien avec la réalité, c'était lointain inconnu - une impossibilité - qui ne se réaliserait jamais.
Il retourna chez ses parents ils étaient dans un bar au bout de la rue. Il verrouilla les portières l'embrassa lui dit que tout irait bien entre chez lui. Il alla chercher de l’aspirine et des pansements dans la salle de bain, il alla dans sa chambre et sortit une boîte de jeu vidéo du tiroir. La boîte contenait toute sa fortune les 2100 dollars qu’il avait économisés pour leur mariage. Il les sortir les mit dans sa poche attrapa quelques vêtements et quitta la maison. Il monta dans la camionnette, elle avait cessé de pleurer. Elle le regarda et elle parla. Qu’est-ce qu’on fait ?
On s’en va.
Où on va ?
En Californie.
On peut pas y aller comme ça.
Si.
On ne peut pas quitter nos vies comme ça.
On n’a pas de vies ici. On est juste coincés. On finira comme tous les autres, alcooliques méchants et malheureux.
Qu’est-ce qu’on va faire ?
On trouvera.
On va juste partir pour aller en Californie et trouver quelque chose à faire ?
Ouais, c’est ce qu’on va faire.
Elle rit, essuya ses larmes.
C’est dingue.
C’est rester qui est dingue. Mais partir, ça c’est malin. Je ne veux pas gâcher nos vies.
Nos ?
Ouais.
Elle sourit.
Il démarra vira à l’ouest commença à rouler en direction de la lueur. Elle était à des milliers de kilomètres. Il se mit à rouler en direction de la lueur. »

J'attends avec impatience que tu parles de ce livre traversay, je n'en entends que du bien. Dès que tu en auras fait un commentaire je mettrai unpost sur 'Mille Morceaux' que j'ai lu assez récemment.

domreader a écrit:

J'attends avec impatience que tu parles de ce livre traversay, je n'en entends que du bien. Dès que tu en auras fait un commentaire je mettrai unpost sur 'Mille Morceaux' que j'ai lu assez récemment.

Tu peux d'ores et déjà....

Traversay, tu l'as déjà terminé?!
Moi je le déguste, mais avec l'envie de le dévorer: j'adore, j'adore, j'adore.

Ce sera sans conteste MA grande lecture de 2009 et un de mes romans favoris.

Sophie a écrit:

Traversay, tu l'as déjà terminé?!
Moi je le déguste, mais avec l'envie de le dévorer: j'adore, j'adore, j'adore.

Ce sera sans conteste MA grande lecture de 2009 et un de mes romans favoris.

Encore 80 pages....

Et bien, vous m'avez bien mis sur la piste avec ce James Frey.. ce livre semble en effet passionnant..

mais après avoir fait quelques recherches sur ce bonhomme, lui-même semble encore plus intéressant que son roman.
Il a vendu ses 2 premiers livres A Million Little Pieces et My Friend Leonard comme autobiographie – tandis qu’il n’y a pas beaucoup qui soit vrai.

Après qu’il a dû admettre d’avoir un peu trafiqué la vérité il s’est concentré à faire ce qu’il a voulu déjà faire avec les premiers livres: écrire de la fiction.
Drôlement pour son premier roman cela n’avait pas marché – seulement après qu’il a dit que c’était autobiographique, un éditeur l’a publié!

Tout cela pour dire que je suis très intéressée de voir ce nouveau livre de lui de plus près.. trop intéressant ce background..

Entretien avec James Frey.

https://www.dailymotion.com/video/xaat9k_james-frey-le-roman-total-de-los-an_creation

L.A Story

Tentaculaire et tentatrice, tantôt angélique, tantôt démoniaque : Los Angeles, ville des fantasmes, miroir aux alouettes qui grillent sous un soleil constant. L.A Story, de James Frey, est un roman fleuve ou plutôt un fleuve déguisé en roman qui charrie sur près de 500 pages des histoires en pagaille, drôles, parfois ; dramatiques, souvent ; qui sonnent juste, toujours, parce qu'elles sont vraies, même inventées. Colonne vertébrale du livre : quatre destins, ceux d'un SDF, d'un acteur adulé, d'un jeune couple, d'une mexicano-américaine. On va suivre les zigzags de leur existence, en pointillé, comme dans un roman à suspense. Car James Frey fait avant tout le portrait d'une ville, d'une mégalopole à multiples facettes. Dans les interstices de ces 4 intrigues, il glisse, en quelques lignes, ou plusieurs pages, des personnages qui disparaitront aussitôt. Plus de nouvelles, mauvaises nouvelles ? Et puis, l'auteur raconte, à doses homéopathiques, les faits marquants de l'histoire de L.A, comme ça, sans effet de style, juste pour que le décor soit planté. Roman total, livre titanesque, L.A Story est un tour de force, un tour de manège qui ne s'arrête pas, façon montagnes russes. Réalité, fiction, tout s'imbrique, tout se mélange, dans un style parfois apaisé, parfois incandescent. Malgré un petit relâchement vers la fin, James Frey ne desserre pas l'étau. Vous vouliez une évocation réaliste de Los Angeles ? Vous l'avez ! Mais ne vous plaignez pas si on y côtoie la dèche, la misère morale, l'humiliation, plutôt que le strass et les paillettes. Attention, il y a des bouts d'espoir aussi, comme des chandelles dans la nuit, vacillantes et dont on ne parierait pas sur la longévité, mais c'est mieux que rien. Il y a des bouts de tout dans ce bouquin, comme une tapisserie vivante, une mosaïque animée, grouillante de milliers de pauvres existences humaines. On referme le livre en tremblant. Tétanisé. Los Angeles, tentaculaire et tentatrice, chaque jour des milliers de gens y débarquent, l'espoir en bandoulière. Tant qu'il y a du rêve, il y a de la vie. Des néons et le néant.

Citation :

Ce sera sans conteste MA grande lecture de 2009 et un de mes romans favoris.

Après tout ça, difficile de résister..
Il est à toi, Sophie? Avec Sophie, nous faisons bibliothèque commune..

Encore un livre que j'ai feuilleté plusieurs fois...

Marie a écrit:

Citation :

Ce sera sans conteste MA grande lecture de 2009 et un de mes romans favoris.

Après tout ça, difficile de résister..
Il est à toi, Sophie? Avec Sophie, nous faisons bibliothèque commune..

Oui il est à moi; donc il ira faire un tour au Pic Vert (ou Rouge).

Mille Morceaux
A Million Little Pieces
James Frey - 2003

James se réveille dans un avion et dans un piteux état : dents en moins, visage tuméfié, sans savoir où il va. Ses parents le récupèrent et l'envoient dans un centre de désintoxication pour la énième fois. Depuis des années ses seuls compagnons sont l'alcool, la drogue et une immense colère. Mais cette fois-ci James n'a plus le choix ; s'il veut vivre jusqu'à son prochain anniversaire il doit changer radicalement de mode de vie.

C'est toute ce chemin dans un centre de désintox que nous suivons pas à pas dans le livre, les efforts, la torture que cela représente, les rencontres avec les autres patients et aussi les soignants, l'amour....

Ce livre James Frey l'a voulu comme une autobiographie, et il l'a vendu à tous les critiques en tant que tel. Cela a été un immense best-seller jusqu'à ce qu'on se rende compte que beaucoup de choses sortaient de son imagination et là...scandale !!

En ce qui me concerne, je ne savais pas tout cela quand j'ai lu le livre, et je dois dire que je l'ai simplement lu comme une fiction qui avait des accents de vérité incroyables. Ce n'est pas de la littérature, mais on plonge réellement dans l'univers des centres de désintoxication, de l'addiction et de la violence que cela représente. De plus James Frey a un vrai talent pour nous raconter une histoire, nous donner envie de lire la suite, nous tenir éveillés pour savoir comment cela va finir. Tous les ingrédients y sont.

Donc, un livre facile à lire, avec la qualité indéniable de nous faire croire à son histoire avec force.

Après la très belle critique de Traversay , je ne vois guère ce que je pourrais dire sur LA Story! Sauf que j'ai peut être quand même moins aimé que Sophie ou lui.
Son premier roman était intitulé Mille morceaux? Décidément, il aime le morcelage et la fragmentation. On ne peut même plus parler de roman choral, mais plutôt de collages multiples de tout et n'importe quoi, des histoires humaines bien sûr, mais aussi de l'histoire de la ville et de sa région, et des innombrables lois et décrets ( exactes ou inventées, je suppose..) plus loufoques les unes que les autres.
Ce pourrait être vite lassant, mais heureusement James Frey a isolé quatre destins particuliers et très différents, que l'on retrouve à intervalles réguliers.
Ceci dit, ces personnages sont vraiment un peu caricaturaux à mon goût, et j'ai trouvé que ce roman sentait un peu trop l'exercice et le prêt à filmer..
Le personnage le plus intéressant est pour moi celui de l'acteur de cinéma ,chez lequel tout est faux. Comme beaucoup de choses à Los Angeles, les autres, le SDF au grand coeur, le petit couple qui se heurte au vrai gang, ou l'immigrée mexicaine diplômée obligée d'aller faire des ménages pour survivre en prétendant très mal parler la langue , je les ai déjà croisés ça et là. Le milieu du cinéma hollywoodien, on sent que James Frey le connaît pour y avoir travaillé.
Donc, avis mitigé, mais difficile de nier que c'est un bon, comment dites-vous, page-turner, oups, pardon, tourne-page!

Merci Sophie!

L.A STORY
C'est le seul roman de la rentrée littéraire qui m'a fait de l'oeil, que j'avais envie de lire: le sujet me plaisait et les quelques critiques que j'avais parcourues étaient dythirambiques. J'ai donc demandé à un copain de me le ramener de son séjour en métropole; parce qu'à Tahiti, il n'est pas dans les bacs...Et quel flair j'ai eu!
Je me suis plongée dans la lecture de ce bon gros pavé assez rapidement et si j'avais pu, j'aurais pris des congés pour ne pas en sortir avant la fin.
Pourtant je ne m'attendais pas à être happée comme je l'ai été.
Ce roman-document est fascinant, le genre d'opus qu'on n'a pas envie de lâcher mais qu'on a aussi envie de faire durer de peur de le finir. Evidemment, je l'ai terminé et un vide est entré dans ma vie, carrément! Que pouvais-je lire après CA? La dernière page tournée, je me suis sentie toute petite; heureusement, ce livre m'appartient, j'ai donc la possibilité de le relire si j'en ai envie (ce que je ne ferai sans doute pas de sitôt).

James Frey alterne un chapitre romancé, dans lequel il évoque un habitant de L.A, avec un autre, souvent court, parfois quelques lignes seulement portant sur l'histoire et l'évolution de la ville. Il a créé des personnages typiques de ceux que l'on peut rencontrer dans la Cité des Anges: une jeune Mexicaine ambitieuse, un couple d'acteurs célèbres mariés et amoureux en public, homosexuels en privés, un clochard à Venice, un jeune couple venu du fond des Etats-Unis, plein d'espoir mais qui va vite déchanter...
Aucun ne se croise mais tous sont emblématiques et réels.

Voilà: ce roman se dévore, il m'a prise aux tripes. Rien n'est oublié, ni les hommes, ni l'histoire, ni aucun aspect concernant la création et l'expansion plutôt démoniaque qu'angélique de cette cité tentaculaire qui attire et rejette à la fois.

Ma vision de Los Angeles s'est modifiée; j'y retournerai avec un autre regard, pas forcément plus positif mais peut-être davantage de curiosité.