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| The box [Richard Kelly] | |
| | Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Re: The box [Richard Kelly] Jeu 5 Nov 2009 - 18:02 | |
| - traversay a écrit:
- Qui sera le premier à aller voir ????
Queenie ? Richard Kelly est un fou, Southland Tales, uniquement sorti en DVD un objet cinématographique non identifié ! Problème, je vais devoir aller le voir en VF Hé bien je suis très déçue! - Citation :
- Norma et son époux mènent une vie paisible dans une petite ville des Etats-Unis jusqu'au jour où une mystérieuse boîte est déposée devant leur domicile. Quelques jours plus tard, se présente l'énigmatique Arlington Steward qui leur révèle qu'en appuyant sur le bouton rouge de la boîte, ils recevraient 1 000 000 $, mais cela entraînerait la mort d'un inconnu...
Le début est prometteur. L'angoisse provoquée par ce dilemme fissure peu à peu le quotidien de cette gentille famille unie et les événements bizarres et personnages inquiétants semblent se multiplier autour d'eux. D'autant que Norma et Arthur Lewis ne sont pas dépourvus de soucis financiers et blessures personnelles (handicap pour l'une, ambitions professionnelles frustrées pour l'autre). Le contexte est intéressant aussi, et on retrouve le goût nostalgique de Kelly pour le voyage dans le passé, son talent à recréer l'atmosphère d'une époque (y compris la BO). Après les années 80 dans Donnie Darko, nous replongeons dans les 70s. Les sondes de la NASA sont à la veille de se poser sur Mars encore bien inconnue, les intérieurs regorgent de papier peint hypnotique orange et marron... Et puis dans la deuxième partie (à partir de la scène de la bibliothèque), ça devient bien dur à suivre, voire complètement décousu. Arthur Lewis, ingénieur à la NASA préparant l'exploration martienne est fasciné par l'auteur de SF Arthur C.Clarke et en particulier sa 3e loi: "Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie". L'univers mystico-scientifique de Clarke ( 2001, l'odyssée de l'espace) et le talent de Kelly pour pondre des films brillants et lynchiens ( Donnie Darko), ça aurait pu donner quelque chose de très intéressant et original. Un film inclassable et énigmatique auquel on est content de n'avoir rien compris, qu'on essaie en vain de décrypter et dont les personnages nous touchent et nous troublent. Mais dans The Box l'histoire part malheureusement dans tous les sens au profit d'un mysticisme à la fois fumeux et simpliste. Le sort tragique des malheureux personnages ne nous émeut donc pas plus que ça, il se perd dans les méandres du scénario. Il s'agit en fait d'une adaptation d'une nouvelle de Richard Matheson, que je connais assez peu mais dont j'ai pourtant apprécié ce que j'ai lu. Que je vous résume façon Masque et la Plume. A ne surtout pas lire donc si vous comptez voir le film (malgré mes encouragements). - Spoiler:
Des entités supérieures ont colonisé un ex-employé de la NASA en le frappant avec la foudre (!), en zombifiant au passage une partie de la population (mais les services secrets sont au courant!). Elles ont en fait décidé de tester l'altruisme des humains avec ces fameuses boîtes à buzzer. Mais décidément ils sont vraiment trop pourris et cupides, il n'y en pas un pour rattraper l'autre, même s'il y a la force de l'amûr. Ils seront donc éliminés peu à peu. Heureusement il y a quelques aperçus d'un au-delà idyllique, tout en tunnel tourbillonnant et lumière blanche au bout. Que de clichés...
Oui je suis virulente, parce que je m'attendais à tellement mieux... |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: The box [Richard Kelly] Ven 6 Nov 2009 - 8:08 | |
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: The box [Richard Kelly] Ven 6 Nov 2009 - 15:31 | |
| Ils ne vont certainement pas lui faire de cadeaux, à Richard Kelly, au Masque. - Spoiler:
Une illustration métaphysico-religieuse de "L'enfer c'est les autres" de Sartre, avec dedans des bouts de thèses conspirationnistes et de nanar cosmique (zombies à gros front, portails temporels à la Stargate), ça devrait leur plaire.
Je serais curieuse de lire la nouvelle de Matheson, voir si c'est sa faute. Il a écrit des trucs intéressants (L'homme qui rétrécit, je suis une légende), parfois un peu barrés ( Au dela de nos rêves, sorte de relecture du mythe d'Orphée), mais pas mauvais à ce point. A propos, j'ai vu la bande-annonce de 2012 juste avant The Box. Nanar sûrement mais bigrement spectaculaire, ça m'a fait envie. |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: The box [Richard Kelly] Ven 6 Nov 2009 - 21:46 | |
| Bien aimé The Box. (Peut-être aussi parce que depuis quelques temps j'aime bien me plonger dans les épisodes de La Quatrième Dimension, qui suivent exactement le même schéma que ce film). Je vous en reparlerais quand j'aurais plus la tête à ça. C'est pas le film de l'année, mais il est très bien foutu, ambiance, intrigue, jeu, j'ai été bien prise dans les fils de l'histoire. J'adore cette ambiance 70's. Cette paranoïa, ce mystère, ce petit quotidien qui part en sucette. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: The box [Richard Kelly] Ven 6 Nov 2009 - 22:51 | |
| - Queenie a écrit:
- Bien aimé The Box. (Peut-être aussi parce que depuis quelques temps j'aime bien me plonger dans les épisodes de La Quatrième Dimension, qui suivent exactement le même schéma que ce film).
Je vous en reparlerais quand j'aurais plus la tête à ça. C'est pas le film de l'année, mais il est très bien foutu, ambiance, intrigue, jeu, j'ai été bien prise dans les fils de l'histoire. J'adore cette ambiance 70's. Cette paranoïa, ce mystère, ce petit quotidien qui part en sucette. Et bien voilà un bon petit film du dimanche soir alors! | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: The box [Richard Kelly] Sam 7 Nov 2009 - 16:15 | |
| - Queenie a écrit:
- Bien aimé The Box. (Peut-être aussi parce que depuis quelques temps j'aime bien me plonger dans les épisodes de La Quatrième Dimension, qui suivent exactement le même schéma que ce film).
Je vous en reparlerais quand j'aurais plus la tête à ça. C'est pas le film de l'année, mais il est très bien foutu, ambiance, intrigue, jeu, j'ai été bien prise dans les fils de l'histoire. J'adore cette ambiance 70's. Cette paranoïa, ce mystère, ce petit quotidien qui part en sucette. Pas étonnant car Richard Matheson a fait aussi des scénarios pour La 4e dimension. Mais contrairement à cette dernière, je pense que The Box pèche par excès d'ambition (fantastique+existentialisme+ religion+politique+rouflaquettes du bel Arthur), ça fait beaucoup et du coup ça ne va pas très loin tout en étant super embrouillé. L'ambiance 70s est aussi ce que j'ai préféré dans le film (super, le clin d'oeil du canapé qui a exactement les mêmes motifs que le papier peint!) et cette atmosphère détrempée, froide et glauque de petite ville américaine en hiver. |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: The box [Richard Kelly] Dim 8 Nov 2009 - 15:18 | |
| Je rejoins assez l'avis de Nezumi sur le The box quoique moins déçu puisque son film précédent, Southland Tales (pas sorti en salles, dispo en DVD), va très loin dans le délire et qu'on se demande si c'est grotesque ou génial (les deux, en fait). Après l'échec dudit film, Kelly est revenu à une forme plus sage. Sur le fond, je trouve ça moitié fumeux, moitié remarquable. Ce que je n'aime pas : les effets spéciaux (que d'eau, que d'eau !), le jeu fade du jeune premier. Ce que j'aime : la façon dont Kelly va jusqu'au bout de son truc, la déco années 70 (le papier peint). Je me suis demandé s'il n'y avait pas un anachronisme avec le post-it mais non, il a été inventé en 74. Moyennant quoi, je déclare The box à moitié réussi ou à moitié raté. Contrairement à Southland Tales, qui était aux 3/4 raté mais tellement plus gonflé et délirant qu'il me laissera de meilleurs souvenirs. PS : impossible de ne pas penser à En quatrième vitesse d'Aldrich (et sa mystérieuse boîte) en voyant le film. Sauf que là, il s'agit d'un chef d'oeuvre.
Dernière édition par traversay le Dim 8 Nov 2009 - 23:22, édité 1 fois | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: The box [Richard Kelly] Lun 9 Nov 2009 - 18:59 | |
| - traversay a écrit:
Je rejoins assez l'avis de Nezumi sur le The box quoique moins déçu puisque son film précédent, Southland Tales (pas sorti en salles, dispo en DVD), va très loin dans le délire et qu'on se demande si c'est grotesque ou génial (les deux, en fait). Après l'échec dudit film, Kelly est revenu à une forme plus sage. Sur le fond, je trouve ça moitié fumeux, moitié remarquable. Ce que je n'aime pas : les effets spéciaux (que d'eau, que d'eau !), le jeu fade du jeune premier. Ce que j'aime : la façon dont Kelly va jusqu'au bout de son truc, la déco années 70 (le papier peint). Je me suis demandé s'il n'y avait pas un anachronisme avec le post-it mais non, il a été inventé en 74. Moyennant quoi, je déclare The box à moitié réussi ou à moitié raté. Contrairement à Southland Tales, qui était aux 3/4 raté mais tellement plus gonflé et délirant qu'il me laissera de meilleurs souvenirs.
PS : impossible de ne pas penser à En quatrième vitesse d'Aldrich (et sa mystérieuse boîte) en voyant le film. Sauf que là, il s'agit d'un chef d'oeuvre. Je n'ai pas vu Southland Tales et tu ne me donnes pas envie de le découvrir dis donc. Je préfère rester sur Donnie Darko... Les effets spéciaux avec de l'eau (un chouya datés) tu en retrouves d'ailleurs dans ce dernier. Comme Kelly est un grand nostalgique des films des années 80, je crois que c'est une référence à Abyss, de Cameron. Enfin j'avais vu ça quelque part. Je n'ai pas du tout pensé à En quatrième vitesse par contre (car l'univers et le contexte sont si différents). Peut être à Questions pour un champion ... |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: the box Lun 24 Jan 2011 - 11:38 | |
| The Box de Richard Kelly Résumé : - Citation :
- Norma et son époux mènent une vie paisible dans une petite ville des Etats-Unis jusqu'au jour où une mystérieuse boîte est déposée devant leur domicile. Quelques jours plus tard, se présente l'énigmatique Arlington Steward qui leur révèle qu'en appuyant sur le bouton rouge de la boîte, ils recevraient 1 000 000 $, mais cela entraînerait la mort d'un inconnu...
Le film est adapté d'une nouvelle de Richard Matheson : Button, Button. Avec ce texte très court (6 à 8 pages), Richard Kelly est arrivé à réaliser un film de presque deux heures. Sa réponse lorsqu'on l'interroge sur les raisons qui l'ont poussé à cette adaptation : "Je voulais savoir qui était ce M. Steward. Pourquoi se présente-t-il comme ça chez les gens avec cette boîte munie d'un bouton-poussoir ? Pour qui travaille-t-il ? Pourquoi est-ce qu'il fait subir tout cela aux gens ? Qu'est-ce que cela signifie ? Je voulais trouver la réponse à toutes ces questions et décrypter le sens de cette courte nouvelle de 6-8 pages."Pour ceux qui veulent lire la nouvelle : - Spoiler:
Le paquet était déposé sur le seuil : un cartonnage cubique clos par une simple bande gommée, portant leur adresse en capitales écrites à la main : Mr. et Mrs. Arthur Lewis, 217E 37e Rue, New York. Norma le ramassa, tourna la clé dans la serrure et entra. La nuit tombait. Quand elle eut mis les côtelettes d'agneau à rôtir, elle se confectionna un martini-vodka et s'assit pour défaire le paquet. Elle y trouva une petite boîte en contreplaqué munie d'un bouton de commande. Ce bouton était protégé par un petit dôme de verre. Norma essaya de l'ôter, mais il était solidement rivé. Elle renversa la boite et vit une feuille de papier pliée, collée avec du scotch sur le fond de la caissette. Elle lut ceci : Mr. Steward se présentera chez vous ce soir à vingt heures. Norma plaça la boîte à côté d'elle sur le sofa. Elle savoura son martini et relut en souriant la phrase dactylographiée. Peu après, elle regagna la cuisine pour éplucher la salade. A huit heures précises, le timbre de la porte retentit. «J'y vais », déclara Norma. Arthur était installé avec un livre dans la salle de séjour. Un homme de petite taille se tenait sur le seuil. Il ôta son chapeau. «Mrs. Lewis? » s'enquit-il poliment. - C'est moi. - Je suis Mr. Steward. - Ah ! bien. Norma réprima un sourire. Le classique représentant, elle en était maintenant certaine. - Puis-je rentrer ? - J'ai pas mal à faire, s'excusa Norma. Mais je vais vous rendre votre joujou. Elle amorça une volte-face. - Ne voulez-vous pas savoir de quoi il s'agit ? Norma s'arrêta. Le ton de Mr. Steward avait été plutôt sec. - Je ne pense pas que ça nous intéresse, dit-elle. - Je pourrais cependant vous prouver sa valeur. - En bons dollars ? Riposta Norma. Mr. Steward hocha la tête. - En bons dollars, certes. Norma fronça les sourcils. L'attitude du visiteur ne lui plaisait guère. « Qu'essayez-vous de vendre ? » demanda-t-elle. - Absolument rien, madame. Arthur sortit de la salle de séjour. «Une difficulté ? » Mr. Steward se présenta. - Ah ! Oui, le... Arthur eut un geste en direction du living. Il souriait. Alors, de quel genre de truc s'agit-il ? - Ce ne sera pas long à expliquer, dit Mr. Steward. Puis-je entrer ? - Si c'est pour vendre quelque chose... Mr. Steward fit non de la tête. «Je ne vends rien. » Arthur regarda sa femme. «A toi de décider », dit-elle. Il hésita, puis «Après tout, pourquoi pas ? » Ils entrèrent dans la salle de séjour et Mr. Steward prit place sur la chaise de Norma. Il fouilla dans une de ses poches et présenta une enveloppe cachetée. «Il y a là une clé permettant d'ouvrir le dôme qui protège le bouton», expliqua-t-il. Il posa l'enveloppe à côté de la chaise. «Ce bouton est relié à notre bureau. » - Dans quel but? demanda Arthur. - Si vous appuyez sur le bouton, quelque part dans le monde, en Amérique ou ailleurs, un être humain que vous ne connaissez pas mourra. Moyennant quoi vous recevrez cinquante mille dollars. Norma regarda le petit homme avec des yeux écarquillés. Il souriait toujours. - Où voulez-vous en venir ? Exhala Arthur. Mr. Steward parut stupéfait. «Mais je viens de vous le dire. » Susurra-t-il. - Si c'est une blague, elle n'est pas de très bon goût. - Absolument pas. Notre offre est on ne peut plus sérieuse. - Mais ça n'a pas de sens ! Insista Arthur. Vous voudriez nous faire croire... - Et d'abord, quelle maison représentez-vous ? Intervint Norma. Mr. Steward montra quelque embarras. «C'est ce que je regrette de ne pouvoir vous dire », s'excusa-t-il. «Néanmoins, je vous garantis que notre organisation est d'importance mondiale. - Je pense que vous feriez mieux de vider les lieux, signifia Arthur en se levant. Mr. Steward l’imita. «Comme il vous plaira. » - Et de reprendre votre truc à bouton. - Êtes-vous certain de ne pas préférer y réfléchir un jour ou deux ? » Arthur prit la boîte et l'enveloppe et les fourra de force entre les mains du visiteur. Puis il traversa le couloir et ouvrit la porte. - Je vous laisse ma carte, déclara Mr. Steward. Il déposa le bristol sur le guéridon à côté de la porte. Quand il fut sorti, Arthur déchira la carte en deux et jeta les morceaux sur le petit meuble. «Bon Dieu ! » proféra-t-il. Norma était restée assise dans le living. «De quel genre de truc s'agissait-il en réalité, à ton avis ? - C'est bien le cadet de mes soucis ! Grommela-t-il. Elle essaya de sourire, mais sans succès. «Cela ne t'inspire aucune curiosité ? » Il secoua la tête. « Aucune. » Une fois qu'Arthur eut repris son livre, Norma alla finir la vaisselle. - Pourquoi ne veux-tu plus en parler ? demanda Norma. Arthur, qui se brossait les dents, leva les yeux et regarda l'image de sa femme reflétée par le miroir de la salle de bains. - Ça ne t'intrigue donc pas ? Insista-t-elle. - Dis plutôt que ça ne me plaît pas du tout. - Oui, je sais, mais... Norma plaça un nouveau rouleau dans ses cheveux. Ça ne t'intrigue pas quand même ? Tu penses qu'il s'agit d'une plaisanterie ? Poursuivit-elle au moment où ils gagnaient leur chambre. - Si c'en est une, elle est plutôt sinistre. Norma s'assit sur son lit et retira ses mules. - C'est peut-être une nouvelle sorte de sondage d'opinion. Arthur haussa les épaules. «Peut-être. - Une idée de millionnaire un peu toqué, pourquoi pas ? - Ça se peut. - Tu n'aimerais pas savoir ? Arthur secoua la tête. - Mais pourquoi ? - Parce que c'est immoral, scanda-t-il. Norma se glissa entre les draps. «Eh bien, moi, je trouve qu'il y a de quoi être intrigué.» Arthur éteignit, puis se pencha vers sa femme pour l'embrasser. - Bonne nuit, chérie. - Bonne nuit. Elle lui tapota le dos. Norma ferma les yeux. Cinquante mille dollars, songeait-elle. Le lendemain, en quittant l'appartement, elle vit la carte déchirée sur le guéridon. D'un geste irraisonné, elle fourra les morceaux dans son sac. Puis elle ferma la porte à clé et rejoignit Arthur dans l'ascenseur. Plus tard, profitant de la pause café, elle sortit les deux moitiés de bristol et les assembla. Il y avait simplement le nom de Mr. Steward et son numéro de téléphone. Après le déjeuner, elle prît encore une fois la carte déchirée et la reconstitua avec du scotch. Pourquoi est-ce que je fais ça ? se demanda-t-elle. Peu avant cinq heures, elle composait le numéro. - Bonjour, modula la voix de Mr. Steward. Norma fut sur le point de raccrocher, mais passa outre. Elle s'éclaircit la voix. « Je suis Mrs. Lewis », dit-elle. - Mrs. Lewis, parfaitement. -Mr. Steward semblait fort bien disposé. - Je me sens curieuse. - C'est tout naturel, convint Mr. Steward. - Notez que je ne crois pas un mot de ce que vous nous avez raconté. - C'est pourtant rigoureusement exact, articula Mr. Steward. - Enfin, bref... Norma déglutit. Quand vous disiez que quelqu'un sur terre mourrait, qu'entendiez-vous par là ? - Pas autre chose, Mrs. Lewis. Un être humain, n'importe lequel. Et nous vous garantissons même que vous ne le connaissez pas. Et aussi, bien entendu, que vous n’assisterez même pas à sa mort. - En échange de cinquante mille dollars, insista Norma. - C'est bien cela. Elle eut un petit rire moqueur. «C'est insensé.» - Ce n'en est pas moins la proposition que nous faisons. Souhaitez-vous que je vous réexpédie la petite boîte? Norma se cabra. «Jamais de la vie ! » Elle raccrocha d'un geste rageur. Le paquet était là, posé près du seuil. Norma le vit en sortant de l'ascenseur. Quel toupet ! Songea-t-elle. Elle lorgna le cartonnage sans aménité et ouvrit la porte. Non, se dit-elle, je ne le prendrai pas. Elle entra et prépara le repas du soir. Plus tard, elle alla avec son verre de martini-vodka jusqu'à l'antichambre. Entrebâillant la porte, elle ramassa le paquet et revint dans la cuisine, où elle le posa sur la table. Elle s'assit dans le living, buvant son cocktail à petites gorgées, tout en regardant par la fenêtre. Au bout d'un moment, elle regagna la cuisine pour s'occuper des côtelettes. Elle cacha le paquet au fond d'un des placards. Elle se promit de s'en débarrasser dès le lendemain matin - C'est peut-être un millionnaire qui cherche à s'amuser aux dépens des gens, dit-elle. Arthur leva les yeux de son assiette. « Je ne te comprends vraiment pas.» - Enfin, qu'est-ce que ça peut bien signifier ? Norma mangea en silence puis, tout à coup, lâcha sa fourchette. Arthur la dévisagea d'un oeil effaré. - Oui. Si c'était une offre sérieuse ? - Admettons. Et alors ? Il ne semblait pas se résoudre à conclure - Que ferais tu ? Tu reprendrais cette boîte, tu presserais le bouton ? Tu accepterais d'assassiner quelqu'un ? Norma eut une moue méprisante. « Oh ! Assassiner... » - Et comment appellerais-tu ça, toi ? - Puisqu'on ne connaîtrait même pas la personne ? Insista Norma. Arthur montra un visage abasourdi. « Serais-tu en train d'insinuer ce que je crois deviner? - S'il s'agit d'un vieux paysan chinois à quinze mille kilomètres de nous? Ou d'un nègre famélique du Congo ? - Et pourquoi pas plutôt un bébé de Pennsylvanie ? Rétorqua Arthur. Ou une petite fille de l'immeuble voisin? - Ah ! Voilà que tu pousses les choses au noir. - Où je veux en venir, Norma, c'est que peu importe qui serait tué. Un meurtre reste un meurtre. - Et où je veux en venir, moi, c'est que s'il s'agissait d'un être que tu n'as jamais vu et que tu ne verras jamais, d'un être dont tu n'aurais même pas à savoir comment il est mort, tu refuserais malgré tout d'appuyer sur le bouton ? Arthur regarda sa femme d'un air horrifié. « Tu veux dire que tu accepterais, toi ? - Cinquante mille dollars, Arthur. - Qu'est-ce que ça vient... - Cinquante mille dollars, répéta Norma. L'occasion de faire ce voyage en Europe dont nous avons toujours parlé. - Norma ! - L'occasion d'avoir notre pavillon en banlieue. - Non, Norma. Arthur pâlissait. Pour l'amour de Dieu, non! Elle haussa les épaules. « Allons, calme-toi. Pourquoi t'énerver ? Je ne faisais que supposer.» Après le dîner, Arthur gagna le living. Au moment de quitter la table, il dit : « Je préférerais ne plus en discuter, si tu n'y vois pas d'inconvénient.» Norma fit un geste insouciant. «Entièrement d'accord. » Elle se leva plus tôt que de coutume pour faire des crêpes et les oeufs au bacon à l'intention d'Arthur. - En quel honneur ? demanda-t-il gaiement. - En l'honneur de rien. Norma semblait piquée. J'ai voulu en faire, rien de plus. - Bravo, apprécia-t-il. Je suis ravi. Elle lui remplit de nouveau sa tasse. « Je tenais à te prouver que je ne suis pas ... » Elle s'interrompit avec un geste désabusé. - Pas quoi ? - Egoïste ? - Ai-je jamais prétendu ça ? - Ma foi... hier soir... Arthur resta muet. - Toute cette discussion à propos du bouton, reprit Norma. Je crois que... bref, que tu ne m'as pas comprise.... - Comment cela ? Il y avait de la méfiance dans la question d’Arthur. - Je crois que tu t'es imaginé... (Nouveau geste vague) que je ne pensais qu'à moi seule. - Oh ! - Et c'est faux. - Norma, je... - C'est faux, je le répète. Quand j'ai parlé du voyage en Europe, du pavillon... - Norma ! Pourquoi attacher tant d'importance à cette histoire ? - « Je n'y attache pas d'importance » Elle s'interrompit, comme si elle avait du mal à trouver son souffle, puis : «J'essaie simplement de te faire comprendre que... » - Que quoi ? - Que si je pense à ce voyage, c'est pour nous deux. Que si je pense à un pavillon, c'est pour nous deux. Que si je pense à un appartement plus confortable, à des meubles plus beaux, à des vêtements de meilleure qualité, c'est pour nous deux. Et que si je pense à un bébé puisqu'il faut tout dire, c'est pour nous deux, toujours ! - Mais tout cela, Norma, nous l'aurons - Quand ? Il la regarda avec désarroi. « Mais tu... » - Quand ? - Alors, tu ... Arthur semblait céder du terrain. Alors, tu penses vraiment... - Moi ? Je pense que si des gens proposent ça, c'est dans un simple but d'enquête ! Ils veulent établir le pourcentage de ceux qui accepteraient ! Ils prétendent que quelqu'un mourra, mais uniquement pour noter les réactions... culpabilité, inquiétude, que sais-je ! Tu ne crois tout de même pas qu'ils iraient vraiment tuer un être humain, voyons ? Quand il fut parti à son travail, Norma était toujours assise, les yeux fixés sur sa tasse vide. Je vais être en retard, songea-t-elle. Elle haussa les épaules. Quelle importance, après tout ? La place d'une femme est au foyer, et non dans un bureau. Alors qu'elle rangeait la vaisselle, elle abandonna brusquement l'évier, s'essuya les mains et sortit le paquet du placard. L'ayant défait, elle posa la petite boite sur la table. Elle resta longtemps à la regarder avant d'ouvrir l'enveloppe contenant la clé. Elle ôta le dôme de verre. Le bouton, véritablement, la fascinait. Comme on peut être bête ! Songea-t-elle. Tant d'histoires pour un truc qui ne rime à rien. Elle avança la main, posa le bout du doigt… et appuya. Pour nous deux, se répéta-t-elle rageusement. Elle ne put quand même s'empêcher de frémir. Est-ce que, malgré tout ?... Un frisson glacé la parcourut. Un moment plus tard, c'était fini. Elle eut un petit rire ironique. Comme on peut être bête! Se monter la tête pour des billevesées. Elle jeta la boîte à la poubelle et courut s'habiller pour partir à son travail. Elle venait de mettre la viande du soir à griller et de se préparer son habituel martini-vodka quand le téléphone se mit à sonner. Elle décrocha. - Allô, - Mrs. Lewis ? - c'est elle-même. - Ici l'hôpital de Lenox Hill. Elle crut vivre un cauchemar à mesure que la voix l'informait de l'accident survenu dans le métro : la cohue sur le quai, son mari bousculé, déséquilibré, précipité sur la voie à l'instant même où une rame arrivait. Elle avait conscience de hocher la tête, mécaniquement, sans pouvoir s'arrêter. Elle raccrocha. Alors seulement elle se rappela l'assurance-vie, une prime de 25000 dollars, une clause de double indemnité en cas de... Alors elle fracassa la boite contre le bord de l'évier. Elle frappa à coups redoublés, de plus en plus fort, jusqu'à ce que le bois eût éclaté. Elle arracha les débris, insensible aux coupures qu'elle se faisait. La caissette ne contenait rien. Pas le moindre fil. Elle était vide. Quand le téléphone sonna, Norma suffoqua, comme une personne qui se noie. Elle vacilla jusqu'au living-room, saisit le récepteur. - Mrs. Lewis ? Articula doucement Mr. Steward. Etait-ce bien sa voix à elle qui hurlait ainsi ? Non, impossible ! - Vous m'aviez bien dit que je ne connaîtrais pas la personne qui devait mourir ? - Mais, chère madame, objecta Mr. Steward, croyez-vous vraiment que vous connaissiez votre mari ?
Ce film ne m'a absolument pas convaincue ! Les ficelles du scénario sont d'une lourdeur extrême. Après la venue de Steward qui propose au couple un million de dollars si l'un d'entre eux appuie sur le bouton de la boîte, toutes sortes de soucis financiers s'abattent sur eux en moins de 24h : Norma ne recevra plus ses aides à la scolarité et Arthur ne recevra pas sa promotion tant attendue. Forcément, la boîte, qui avait au départ peu d'attraits, prend toute son importance, et après une demi-heure de film, la question de savoir s'ils vont appuyer ou non sur le bouton est réglée. Les 1h30 de film restantes servent à la démonstration d'une théorie judéo-chrétienne à la mords-moi le nœud très embrouillée au niveau du scénario et d'un pathétique qui donne envie de détruire tous les violons qui servent de fond musical à ce long épanchement de larmes et de cris désespérés qu'est ce film. Le Monsieur pas gentil s'est pris la foudre autrefois. Depuis, il est chargé d'une mission... Cameron Diaz tire cette tronche pendant toute la durée du film (ou presque) Une critique très juste du film : ICI (ceux qui ont aimé le film s'abstenir ) | |
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