[BD] Chloé Cruchaudet

Je n'y avais absolument pas pensé, au livre de Lemaitre...
Il faudrait peut-être faire une recherche sur la symbolique du cheval?

Et au début, shanidar, le soldat qui s'appelle Marcel, terrorisé dans une tranchée qui appelle sa mère et réclame un baiser, est ce que comme moi il t'a fait penser à Proust? Ca ne peut pas être un hasard...

Alors là j'étais passée au travers mais c'est vrai que le clin d'œil est évident une fois mis le doigt dessus ! Bien vu !

Facile, ma lecture de Proust était toute fraiche!

shanidar a écrit:

P A savoir l'histoire de ce fameux cheval et de son masque qui hantent les deux protagonistes de la bédé et du roman ? J'ai trouvé extrêmement troublante cette coïncidence de l'un à l'autre. D'autant plus que les deux images sont à peu près utilisées de la même manière (ce qui fait plonger le héros dans la folie) et qu'elles reviennent à intervalles réguliers au fil des lectures (il ne s'agit pas juste d'une simple occurrence). J'ai trouvé très étonnant ce hasard-là... je me suis même demandée si c'était vraiment un hasard (mais il semble que les deux œuvres aient été conçues au même moment donc difficile de juger de la préséance de l'une sur l'autre).

Je sors de la lecture de Guerres, de Thimothy Findley, et je me demande si notre œil de lectrices du XXIème siècle ne nous a pas fait complètement passer à côté de l'importance des chevaux pendant la Grande Guerre. L'importance stratégique (quoique assez théorique), certes, mais , forcément , dans ce monde de promiscuité solitaire, l'importance affective qu'ils avaient sans doute pour beaucoup. Spielberg en avait parlé dans Cheval de guerre, d’ailleurs - même si je n'avais pas aimé le pathos de ce film.
Comme quoi, les livres/films s'éclairent les uns les autres!

Oui, il en est également beaucoup question dans Les poilus de Pierre Miquel, qui raconte que tous les chevaux de traits en Normandie et en Bretagne ont été embarqués assez rapidement après les hommes. (Il existe quelques photos de femmes se transformant en bête de somme pour labourer les champs !). A l'époque la mécanisation n'a évidemment pas atteint les campagnes et le cheval est bien le seul moyen de traction de l'époque. Il est donc logique qu'on les retrouve nombreux sur les champs de bataille avec à peu près tous les corps de métiers en dehors des quelques compagnies à vélos (à lire aussi La route des Flandres de Claude Simon qui se passe en 40 et à cheval). Conclusion :il faudrait en effet faire une étude équine...

en attendant l'"étude", quelques photos:
         
 

Groënland  - Manhattan

Elle a bien du talent, Chloe Cruchaudet.

Elle raconte donc l'histoire vraie de tous les découvreurs, en l'occurence ici Robert Peary, le « premier vainqueur du pôle Nord », de leurs petites  gloires et de leurs grandes bassesses.

Car bien avant de parvenir à son but au terme de sa huitième et dernière expédition, Peary a gentiment ramené à New York des Esquimaux pour l'édification et le plaisir des non-moins gentils américains.
La plupart sont morts, un enfant a survécu, plutôt bien traité, mais quand même objet dans les mains des blancs, qui restera perpétuellement dévasté par cette expérience, écartelé entre ses 2 cultures.

Chloé Cruchaudet nous raconte cela à travers  un dessin inventif, coloré, chatoyant, alternant habilement la douceur de cet enfant esquimau, émerveillé par la civilisation occidentale et nostalgique de son peuple et de son sol, l'attachement plutôt respectueux qu'il a pu éveiller chez certains, l'obscénité de la manipulation qu'il a subie.
C'est très beau, très doux, cela laisse la place à un onirisme surprenant, c'est une poésie toute en bruns et turquoise qui caresse l'oeil.

     

ah oui, très bon souvenir de lecture pour moi...
et c'est marrant, ce livre existe pour moi qu'en "tandem"... j'ai découvert à peu près au même moment que Chloé Cruchaudet aussi Lucie Lomova et depuis ces deux livres ne se retrouvent non seulement côte à côte sur mes étagères mais sont aussi dans ma tête 'une paire'

Et bien, je vais noter Lucie Lomova !

Groenland Manhattan
A la fin du XIXème siècle, l’explorateur américain Robert Peary échoue une fois de plus à conquérir le Pôle Nord. Il imagine donner un peu de lustre à cette expédition en ramenant des « souvenirs » vivants : en fait ce sont des Esquimaux, dont un enfant Ninik qu’on va ramener à New-York.
Fable explorant les thèmes de l’acculturation, de la perte d’identité, C Cruchaudet nous raconte l’histoire de ce premier déraciné des terres arctiques.
Bel ouvrage qui traite le sujet sans tomber pour autant dans les lieux communs ou les pensées lénifiantes.

Josephine Baker

Citation :

Présentation de l’éditeur
Dépassant la célébrité d'une meneuse de revue, Joséphine Baker est parvenue au stade du mythe. Icône de l'exotisme et symbole d'émancipation sexuelle, sa renommée à progressivement glissé vers d'autres registres.
Elle fut patriote, ralliée à la France libre pendant la seconde guerre mondiale, et surtout militante antiraciste acharnée, au point d'adopter douze enfants aux origines les plus diverses : son village du monde absorba toutes ses forces jusqu'à la ruine.
Devenue la plus française des américaines, Joséphine Baker déployait une énergie, qui après cinquante ans de carrière, l'a conduite à mourir quasiment sur scène.

Quand il n’y pas de gâteaux, faut se contenter des miettes

Tout comme Aude Samama, qui a mis en image Bessie Smith, Chloé Cruchaudet l’a fait pour Josephine Baker. Cette série ‘BD et musique’ est une mine d’or et j’ai bien envie de découvrir d’autres. Pour l’instant je choisis ceux dont je connais les illustrateurs.

Rencontré récemment Josephine dans le livre de Christian Robinson, dans ce booklet qui accompagne deux CDs, l’artiste a choisi d’illustrer qu’un moment précis dans la vie de Josephine.

Mais j’adore son travail et j’aime bien Josephine, donc un bon choix pour attendre la prochaine sortie d’un nouvel album de la part de Chloé Cruchaudet.

Poudre d‘escampette

Citation :

Présentation de l’éditeur
Paul Dubreuil vient d'emménager avec ses parents dans une ville traversée par la Grôsne. Lors de sa première sortie, sa chienne Paulette l'entraîne jusqu'au bord du fleuve. Ils y découvrent un étrange radeau sur lequel un équipage d'enfants s'affaire aux préparatifs du départ. Quand la bande apprend que Paul vient de « l'ailleurs », but de l'expédition, elle décide de l'accepter à son bord.

Oui, ceci est un fil BD, mais le livre fait plutôt partie du domaine jeunesse. Mais pour l’instant je ne vois pas l’utilité de lui ouvrir un autre fil. Si elle va en faire plus, on peut reconsidérer le cas.

Quelle belle collection Delcourt vient de créer : Les enfants gâtés !
Rien que ce titre donne envie de découvrir.

En ce qui concerne cet album, faut dire que je suis une inconditionnelle de l’œuvre de Chloé Cruchaudet, je ne vois pas comment elle pourrait me décevoir.
Et elle ne fait rien de tel. Conquise une fois de plus.

Autant l’histoire que les images sont extra et selon moi, elle peut continuer dans le domaine de la jeunesse, je vais la suivre n’importe ce qu’elle a envie de faire !