Harlan Coben

Nezumi a écrit:

Livvy a écrit:

mais aussitôt lu, aussitôt oublié

C'est ça qui est cool, tu peux les relire plus tard, et ce n'est pas une blague.

Hélas non, car quand je dis oublié, ce n'est pas entièrement. Si je le relis, je m'en souviens très vite. Bon, tu me diras que puisque, même lors d'une première lecture, je suis une détective hors pair , cela ne change pas grand-chose, et tu auras raison.

au moins pour Nezumi qui a acheté son nouveau livre

"J'écris des livres d'immersion"

Le Monde des Livres | 18.03.10 |
Gérard Meudal

Ils sont nombreux, les auteurs français de polars qui se plaisent à prendre pour cadre de leurs intrigues un décor américain. A l'inverse, Harlan Coben, né en 1962 dans le New Jersey, un des auteurs de thrillers les plus populaires aux Etats-Unis, s'amuse à cultiver sa French Touch. Au moins dans son dernier roman, Sans laisser d'adresse, qu'il situe à Paris. Rien de particulièrement original jusque-là, mais Coben ne se contente pas d'embarquer Myron Bolitar, le héros récurrent de plusieurs de ses livres, dans une aventure parisienne. Il y mêle un certain capitaine Berléand et un officier de police Lefebvre, qui ont un petit air familier pour le lecteur français.

Dans le film de Guillaume Canet, Ne le dis à personne, adapté en 2006 d'un roman de Coben, François Berléand jouait le rôle d'un flic obsessionnel et Philippe Lefebvre celui de son collègue. L'adaptation de ce polar américain, dont l'action se déroule aux Etats-Unis, par un cinéaste français avait naturellement nécessité quelques transpositions qui, à leur tour, ont inspiré le romancier. Curieuse série de métamorphoses que celles de ces personnages de roman adaptés au cinéma et qui réintègrent la fiction par le biais de leur interprétation à l'écran. Si Harlan Coben se plaît à cultiver ce jeu de prismes, il a surtout voulu rendre hommage au film français, qui a obtenu neuf nominations aux Césars. Pourtant, au départ, Guillaume Canet avait peu de chances de réaliser son rêve. Ne le dis à personne, paru en France en 2002, devait être adapté à Hollywood. Le projet était déjà bien avancé quand il fut finalement abandonné pour d'obscures raisons. La passion de Guillaume Canet et sa force de persuasion ont fait le reste.

Mais le dernier roman de Coben est aussi une façon de rendre hommage à ses auteurs favoris, Dumas, Hugo, Simenon... Et surtout à Paris. "On peut boire du vin ailleurs, mais il a meilleur goût à Paris", dit Coben, qui connaît bien la ville - il y est souvent venu, d'autant plus qu'il a commencé sa carrière en travaillant dans une agence de voyages avant de se lancer dans l'écriture.

"Un vrai palais"

Coben ne se donne pas le ridicule de décrire Paris comme un vrai Parisien. Au contraire, il prête à son personnage des hésitations et des étonnements de touriste. L'idée même du roman vient de sa surprise de voir " un vrai palais" abriter le siège de la police. Il parle de l'impression qu'il a eue quand, après en avoir franchi le seuil, il a découvert le sol "tapissé d'un lino qu'on aurait jugé démodé dans un pavillon de banlieue en 1957". Manifestement, il a visité l'établissement dans ses moindres recoins. Et il serait curieux que ce roman américain, s'inscrivant dans une longue tradition de livres et de films, devienne la dernière illustration romanesque du 36, quai des Orfèvres, au moment où la police s'apprête à quitter ces locaux mythiques.

Harlan Coben n'a pas commencé par le roman policier. Son premier livre, inspiré par un séjour en Espagne, où il passa l'été 1994 en tant que guide touristique, alors qu'il était encore étudiant, avait de son propre aveu tous les travers d'un premier roman. "C'était affreux, pompeux, prétentieux", dit-il. De ses premières lectures, il garde deux souvenirs marquants : celui de Roald Dahl ("Je me suis dit qu'un jour j'aimerais bien moi aussi émouvoir les gens de cette manière") et celui de Marathon Man, de William Goldman, que son père lui offrit quand il avait 16 ans. Pour le reste, s'il mentionne les classiques du policier comme Dashiell Hammet ou Raymond Chandler, il se sent plutôt inspiré par Woody Allen, Alfred Hitchcock ou Philip Roth, qu'il aime "pour l'insécurité qu'ils expriment". Faut-il voir dans cet aveu une clef du personnage ? Et si ce grand gaillard qui a raflé les principaux prix de la littérature de suspense aux Etats-Unis et dont les livres se vendent à des millions d'exemplaires ne cessait de douter de lui et de son activité d'écrivain ?

Il se compare volontiers à Myron Bolitar, soulignant que celui-ci n'est pas un détective, encore moins un super-héros, mais simplement un homme ordinaire. "Jusqu'à une époque récente, il vivait encore chez ses parents, parce que c'est le seul endroit où il se sente en sécurité", dit-il. Pour Harlan Coben, qui a perdu ses parents très jeune, ce n'est pas là une simple figure de style. Et quand il évoque comme il le fait fréquemment dans ses romans la relation parents-enfants, ce n'est pas simplement pour sacrifier à un passage obligé de la littérature de suspense. On ne trouve pas chez lui de tueurs en série, de grands complots visant le président ou de technologie de pointe, comme c'est le cas chez beaucoup, mais des gens ordinaires entraînés dans des situations qui les dépassent. Et comme s'il se méfiait constamment de ces deux écueils que sont le goût du spectaculaire et la tentation du sentimentalisme, il recourt volontiers à un ingrédient plutôt inhabituel dans ce genre de littérature : l'humour. "Sur ce point, Myron me ressemble beaucoup. Moins ça va, plus il blague."

Telle est peut-être la recette du succès d'Harlan Coben, un succès qu'il ne boude pas. Il n'a aucun scrupule à être considéré comme un fabricant de best-sellers. Il écrit, dit-il, des "livres d'immersion", destinés à captiver le lecteur et à lui faire si possible passer une nuit blanche. Harlan Coben produit beaucoup, au point qu'il est publié en France par deux éditeurs différents, Fleuve Noir et Belfond. Son dernier roman, Caught, sort ces jours-ci aux Etats-Unis. "Je ne crois pas à ces auteurs qui prétendent n'écrire que pour eux-mêmes, dit-il. Un écrivain sans lecteurs est comme un homme qui applaudit d'une seule main. Il y a un vieux proverbe arabe qui dit que, quand un homme meurt, le monde entier disparaît. Lorsqu'un lecteur lit un livre, c'est un univers entier qui prend vie. Il m'arrive bien sûr de me parler à moi-même, mais quand j'écris c'est pour communiquer."

source

kenavo a écrit:

au moins pour Nezumi qui a acheté son nouveau livre

Merci! Même si j'ai tendance à oublier leur fin (mais j'ai une assez mauvaise mémoire en général), les polars de Coben font très bien leur job de tourne-pages, pour reprendre ton expression.

Nezumi a écrit:

font très bien leur job de tourne-pages, pour reprendre ton expression.

il doit y avoir aussi de tels livres.. de telles lectures.. parfois j'ai l'impression qu'on voudrait s'excuser pour ces moments de 'faiblesse' (moi en premier).. mais on ne mange pas non plus tous les jours du caviar.. donc.. je te souhaite un bon moment de tourne-pages

Merci!

kenavo a écrit:

il doit y avoir aussi de tels livres.. de telles lectures.. parfois j'ai l'impression qu'on voudrait s'excuser pour ces moments de 'faiblesse' (moi en premier)..

Oui, et on ne devrait pas.

Nezumi a écrit:

Merci!

kenavo a écrit:

il doit y avoir aussi de tels livres.. de telles lectures.. parfois j'ai l'impression qu'on voudrait s'excuser pour ces moments de 'faiblesse' (moi en premier)..

Oui, et on ne devrait pas.

Je dois avouer que ce forum me fait un peu peur, j'ai l'impression que ce sont des lectures... comment dire, très évoluées ? intellectuelles ?... Des tas d'auteurs me sont inconnus, pourtant je lis beaucoup et j'essaye de découvrir de nouveaux écrivains en empruntant à l'aveugle à ma bibliothèque.
Mon univers, c'est le polar, le roman noir, avec une incursion dans les écrits humoristiques et des "inclassables". Je commence tout doucement à apprécier les écrits historiques (une certaine maturité, enfin ?! ).
Tout ça pour dire qu'en vous lisant, j'ai envie de répondre avec des "désolée de lire et d'apprécier ce roman", de présenter des excuses, comme dit kenavo. Ce qui est idiot car la vocation première de la lecture, en ce qui me concerne, c'est de me délasser, de m'évader. Si au fil des pages j'apprends quelque chose, c'est un bonus...

Livvy a écrit:

Ce qui est idiot car la vocation première de la lecture, en ce qui me concerne, c'est de me délasser, de m'évader. Si au fil des pages j'apprends quelque chose, c'est un bonus...

Tout pareil et il ne faut pas te sentir effrayée.
Ce qui est dommage, c'est de faire des impasses sur un type de lecture par principe ou préjugés (genre parce que c'est sérieux ou parce que au contraire c'est plus léger). Et je ne crois pas me tromper en disant qu'il y a peu de gens qui font ça ici. On est plutôt curieux et éclectiques et tu devrais te sentir bien ici.

Nezumi a écrit:

On est plutôt curieux et éclectiques et tu devrais te sentir bien ici.

J'espère l'être aussi.
Et je pense que je vais faire de belles découvertes grâce à ce forum.

Livvy a écrit:

J'espère l'être aussi.
Et je pense que je vais faire de belles découvertes grâce à ce forum.

Et tu vas nous faire découvrir tes coups de coeur.

Livvy a écrit:

Je dois avouer que ce forum me fait un peu peur, j'ai l'impression que ce sont des lectures... comment dire, très évoluées ? intellectuelles ?... Des tas d'auteurs me sont inconnus, pourtant je lis beaucoup et j'essaye de découvrir de nouveaux écrivains en empruntant à l'aveugle à ma bibliothèque.

Il ne faut pas avoir peur, et surtout à ne pas hésiter à parler des livres que tu aimes pour qu'on puisse aussi les découvrir. L'impression d'être confronté à des tas d'auteurs dont on a jamais entendu parlé, je l'ai eu aussi quand j'ai commencé à fréquenter les forum, c'est normal, et je dirais que justement l'intérêt est de découvrir un maximum de choses que l'on ne connaîtrait pas sans ça. Après, petit à petit, on fait le tri, on se rend compte que tel ou tel auteur n'est vraiment pas pour nous, et on prend aussi l'habitude de s'en rendre compte en lisant le compte rendu de tel ou tel participant.

Arabella a écrit:

l'intérêt est de découvrir un maximum de choses que l'on ne connaîtrait pas sans ça. Après, petit à petit, on fait le tri, on se rend compte que tel ou tel auteur n'est vraiment pas pour nous, et on prend aussi l'habitude de s'en rendre compte en lisant le compte rendu de tel ou tel participant.

Tout à fait mon optique.

J'aime beaucoup cet auteur. De lui j'ai lu "Ne le dis à personne " et "Une chance de trop"...
Les intrigues sont toujours très captivantes et bien menées...
Les scénarios sont efficaces, rythmés, le suspense est tenace.
Les dénouements toujours admirables.

Vraiment j'apprécie cet auteur.

Mélusine

J'étais plutôt de ton avis jusqu'à Sans un mot, un de ses derniers, vraiment pas terrible.
Tu l'as lu ?

Nezumi a écrit:

J'étais plutôt de ton avis jusqu'à Sans un mot, un de ses derniers, vraiment pas terrible.
Tu l'as lu ?

Non non je ne l'ai pas lu mais je me le note dans ma LAL !
Je vais voir si effectivement comme toi je le trouve moins bien....
Quel est le sujet de "Sans un mot " ?

Mélusine

Hu hu, c'est vraiment la 1e fois que je dis du mal d'un livre et que quelqu'un me dit illico "je le note dans ma LAL".

Le sujet, c'est un ado qui disparaît "sans dire un mot" et son père se lance à sa recherche. C'est plein de clichés, limite réac, embrouillé et avec un suspense poussif. Je ne sais pas si je donne toujours envie, là.