Jean Luc Godard

Marko a écrit:

C'est quoi? La nouvelle star de la musique classique? Bien sympathique ce jeune flûtiste!

Quelque chose comme ça, j'ai l'impression oui.
J'ai cherché ce que je pouvais trouver de Benjamin Godard, compositeur quand même un peu plus tombé dans l'oubli que Beethoven, par exemple.

vient de paraître

Citation :

Présentation de l'éditeur
Jean-Luc Godard, Dictionnaire des passions propose d’approcher l’univers du cinéaste de manière originale, ludique, intrigante, inhabituelle. Jean-Luc Douin jalonne la vie et l’oeuvre de Jean-Luc Godard, les épisodes marquants de sa biographie, les thèmes qui lui sont familiers, et les correspondances souterraines qui relient les uns aux autres, au fil de 250 entrées qui déclinent des films (longs ou courts), des collaborateurs, des maîtres littéraires ou cinématographiques, des comédiens, des comédiennes. Mais aussi des obsessions, des options politiques, des credos artistiques, des personnages, des lieux. Comment Godard fait bande à part, comment il parle de l’amour, du sexe, de la guerre, de la mort. Comment il voit la vie en noir, ou en couleurs. Comment il s’habille et comment il déshabille. Que signifient chez lui Mozart ou les Rolling Stones, et pourquoi ces images d’ange, de jardinier, de bagnoles américaines. Pourquoi il aime l’Allemagne et les Indiens. Ou il puise ses citations. Ce qu’il fait des mots, des voix, des accents, des insultes. Godard et le tennis ou le vélo, Godard et la censure. Godard et le ciel, Godard et l’usine, Godard face à l’Histoire, face à la télé, face aux femmes. Ses villes, ses salles de bains. Godard en mosaïque, ses amitiés, ses coups de gueule, ses références. Godard en un kaléidoscope facile à consulter, aisé à décrypter. La bible du godardophile. Tout ce que vous avez toujours voulu savoir, sans parvenir à tout savoir.

Entendu ce matin à la radio que Godard avait acheté les droits "Des Disparus" de Daniel Mendelsohn. Après recherche, je trouve que c'est quelque chose qui l'interesse :

Citation :

Jean-Luc Godard solliciterait les droits d’adaptation des Disparus, best-seller du new-yorkais Daniel Mendelsohn, selon The Hollywood Reporter.

Lauréat du prix Médicis du roman étranger en 2007, le livre retrace la quête de son auteur, hanté par une question : qu’est-il arrivé à une branche de sa famille durant l’Holocauste, en Pologne ?


C'est la première fois que le cinéaste abordera frontalement le thème du génocide juif. Mais, pour le moment, Godard est pris par son prochain film, le politique Socialisme attendu en salle à la fin de l’année. A 79 ans, la retraite n’est pas encore d’actualité pour la figure de proue de la Nouvelle Vague

(source Les inrocks). Mais l'info date de 2009.
EN farfouillant, je trouve ça sur Libé :

Citation :

Godard a toujours tourné autour de l’idée d’un film nécessaire et impossible sur les camps, envisageant d’adapter les Bienveillantes de Jonathan Littell puis acquérant les droits des Disparus de Daniel Mendelsohn, enquête de l’auteur sur sa famille décimée par les nazis.

Je me demande ce que ce réalisateur ferait avec ces deux livres ?
Les infos sont sortis au cours d'un débat sur le supposé anti-sémitisme de Godard. L'adaptation de ces livres comme une réponse aux accusations.
Pour avoir lu et relu des articles, des déclarations, Godart m'apparaît plus comme un défenseur de La palestine, et de son droit à avoir un pays plutôt que comme une anti-sémite.
Mais ça détourne du sujet : Que ferait-il de ces livres ?

Steven a écrit:

Je me demande ce que ce réalisateur ferait avec ces deux livres ?
Les infos sont sortis au cours d'un débat sur le supposé anti-sémitisme de Godard. L'adaptation de ces livres comme une réponse aux accusations.
Pour avoir lu et relu des articles, des déclarations, Godart m'apparaît plus comme un défenseur de La palestine, et de son droit à avoir un pays plutôt que comme une anti-sémite.
Mais ça détourne du sujet : Que ferait-il de ces livres ?

Hum... Un plan fixe, dans sa chambre, où JLG déclamerait des extraits pris au hasard de ces livres ; et, de temps à autre, il se lèverait, sortirait du champ de la caméra, irait chercher un post-it, griffonnerait un truc dessus, le collerait au mur, et continuerait de déclamer.
Ca me semblerait assez génial.

Sérieusement, ça m'étonnerait qu'il en fasse quoi que ce soit.
Il a 80 ans, et ça fait un paquet d'années qu'il n'a pas fait un vrai film.

Quelqu'un aurait déjà vu 2 ou 3 choses que je sais d'elle ?



Synopsis :

Citation :

Portrait psycho-sociologique d'une jeune femme vivant dans un grand ensemble de banlieue.

(celui qui a écrit ce résumé sur Allociné a l'air d'avoir compris le film autant que moi !)

Premier film de Godard qui me passe devant les yeux, j'avoue qu'il me laisse un peu dubitative (pour ne pas dire que j'en retiens un grand mélange confus de scénettes que je n'arrive plus très bien à relier entre elles, avec le recul...)

J'ai fait quelques recherches sur Internet, et j'ai vraiment eu le sentiment d'être très crétine en lisant les commentaires de certaines brutes cinéphiles :

Citation :

Le dédoublement entre Marina Vlady et Juliette Jeanson prend alors tout son sens. Cette dernière, comme plusieurs autres personnages, répondra tout au long du film à une série de questions sur le langage et le quotidien que Godard lui posera à notre insu, examinant ainsi la capacité du cinéma à clairement véhiculer ses idées dans un contexte où les langages parlé, sonore et visuel se font compétition tout en cherchant désespérément à entrer en harmonie. Mais existe-t-elle réellement?

Source : ICI

Bon, ben, visiblement, Godard a réussi à répondre à sa question : le cinéma ne peut pas exprimer clairement toutes ces idées... S'il faut une notice pour voir un film...

Je ne le rejette pourtant pas entièrement. J'ai passé un moment plutôt agréable en le regardant...
Certains passages sont d'une grande poésie, certains dialogues sont intéressants, intrigants... La mise en scène est réussie, le semblant d'histoire qui lie les différentes scènes reste, dans l'ensemble, plutôt compréhensible, mais toutes ces questions pseudo-philosophiques qui ponctuent le film de bout en bout viennent le plomber. Je n'aime pas cet art qui se veut militant avant toute chose, qui se donne des airs de noblesse et qui prétend donner des leçons de morale à ses spectateurs. C'est le point qui m'a le plus chagrinée dans ce film...

Au-delà de la question concernant le langage, on peut aussi regarder ce film d'un autre point de vue, comme Godard l'a lui-même expliqué :

« Au départ de mon film (à ce propos je vous précise que, elle, n’est pas Marina Vlady, mais la ville de Paris) il y a une enquête parue dans le Nouvel Observateur. Or, cette enquête rejoignait l’une de mes idées les plus enracinées. L’idée que pour vivre dans la société parisienne d’aujourd’hui, on est forcé, à quelque niveau que ce soit, à quelque échelon que ce soit, de se prostituer d’une manière ou d’une autre… »

Idée déjà plus intéressante que la précédente car il me semble qu'elle pose un problème qu'elle ne résout pas catégoriquement.

Sinon, on peut aussi regarder ce film comme quelque chose de complètement absurde, ce qui est facilement réalisable en vue de certains dialogues totalement barrés mais prononcés avec un sérieux implacable par les acteurs, et ce n'est pas mal non plus...

Vivre sa vie (1962)
Un bon Godard. Un très bon Godard. Et si c'était son meilleur ? Film en douze tableaux, comme autant de chapitres, titrés, comme pour expliquer ce qui n'est pas nécessairement à l'image. Une femme qui, pour vivre, vend son corps. L'âme, c'est autre chose. Godard filme la lumineuse Anna Karina, sa femme à l'époque, comme une porcelaine ébréchée. Fleur de trottoir, vue de l'intérieur. De longs plans séquences virtuoses, un noir et blanc sublime (merci Raoul Coutard), une conversation invraisemblable au sujet de Platon et des philosophes allemands. Bien sûr, JLG ne peut s'empêcher de citer : Dreyer, Poe, les séries B ... Ici, ce n'est jamais lourd ou hors sujet, on en revient toujours aux yeux d'Anna. Dans une épure, très ... pure. Avec des fragments d'une existence. Le bonheur n'est pas gai, non ! Et la tristesse ? La fin est ratée, dommage. Prix spécial du jury au Festival de Venise 1962.

J'ai également beaucoup d'affection pour ce film. Atypique dans l'oeuvre de Godard, radical et fascinant même si le résultat est inégal. Le monologue d'Anna Karina ("la vie, c'est la vie...") enchaîné avec "Ma Môme" de Jean Ferrat est un rare moment de grâce.

Et comment ne pas être amoureux d'Anna K. Qui a fait une tentative de suicide au milieu du tournage, d'ailleurs. La vie de couple avec Godard ne devait pas être du gâteau. Euphémisme.

La première fois que j'ai entendu parler de JLG c'est par mon oncle qui, admirateur de l'iconoclaste suisse, s'était persuadé que ce réalisateur était fais pour m'intéresser. Je me souviens encore de ce we où mon cher parent m'a bassinée les oreilles à chaque souffle... J'avoue que j'ai trouvé cela pénible.

Mais il avait réussi son pari. Le lundi je me précipitais à la médiathèque des Chiroux pour louer mon premier Godard. Si je me souviens bien c'était "Sauve qui peut (la vie)" parce qu'Isabelle Huppert y jouait. Autant le dire tout de suite, j'ai pas été transcendée. Trouvant le film ennuyeux . Pourtant, le virus m'avait été inoculé et je ne me suis pas arrêtée, heureusement, à ce film.

D'abord, je me suis plongée dans sa première période (pré-Chinoise), une période que j'ai longtemps adorée. J'étais fascinée par l'audace, la créativité et la capacité de cet auteur à briser les codes narratifs. Mais cette admiration fut brisée par "La Chinoise" que j'ai trouvée pitoyable et em... comme pas possible (je pense que c'est, avec "Salo, les 120 journées..." de Pasolini, le film que je déteste le plus)...

Jusqu'à ce jour où j'ai vu "Nouvelle Vague"... Ce jour a été une révélation. Je suis tombée amoureuse de cette période (la plus expérimentale) et de me refaire les "Je vous salue Marie", "Passion", "Détective", "Hélas pour moi". Cela a été le point de départ de ma découverte de tout un pan de l'art contemporain (peintures, musique classique, cinéma, roman) et de mes propres recherches tant graphiques que scénaristiques.

Au final, même si j'ai laissé un peu le génial anarchiste de côté, j'en garde un souvenir très vivace et de tous les films que j'ai vu, "Nouvelle vague" est l'un de ceux que j'emporterais sur une île déserte.