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| Horacio Quiroga [Argentine] | |
| | Auteur | Message |
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eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Horacio Quiroga [Argentine] Mer 23 Déc 2009 - 11:34 | |
| Horacio Quiroga(Salto Oriental, Uruguay, 1878- Buenos Aires, Argentine, 1937) D'après wikipedia : - Citation :
- L'existence tout entière d'Horacio Quiroga est placée sous le signe de la mort : mort de son père, qui, alors que le futur écrivain est âgé de trois mois se tire une balle de fusil dans la tête sans que l'on sache s'il s'agit d'un accident ou d'un suicide; mort de son beau-père, dix-sept ans plus tard, qui se suicide d'un coup de fusil sous les yeux du jeune homme ; suicide de sa première femme en 1915 ; mort enfin de son meilleur ami, Federico Ferrando, accidentellement tué par Quiroga lui-même alors qu'il manipule un pistolet. [...]
On ne s'étonnera pas que dans ce contexte très particulier les contes et nouvelles publiés par Horacio Quiroga soient placés sous le signe de cette facilité sinistre de mourir dont parle Victor Hugo. [...] À partir de 1912, Quiroga s'installe à San Ignacio, dans la forêt tropicale. Atteint d'un cancer de la prostate, il mit fin à ses jours en avalant une pilule de cyanure en 1937. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Horacio Quiroga [Argentine] Mer 23 Déc 2009 - 11:34 | |
| Anaconda. Recueil de dix-neuf nouvelles traduit de l'espagnol (Uruguay) par Frédéric Chambert en 1988. Editions A.M.Métailié, 198 pages. La nouvelle qui donne son nom au recueil, Anaconda (36 pages, le plus long texte), commence ainsi : - Citation :
- "Il était dix heures du soir et il faisait une chaleur suffocante. Le temps lourd, sans un souffle, pesait sur la forêt. Le ciel de charbon était de temps à autre déchiré à l'horizon par de sourds éclairs, mais l'orage grondant au sud était encore loin.
Sur un chemin au milieu des spartes blancs, Lancéolée avançait avec la lenteur générique des vipères. C'était une yarara magnifique, d'un mètre cinquante, aux flancs ornés d'une ligne noire bien découpée en dents de scie, écaill par écaille. Elle avançait en s'assurant de la sécurité du sol avec la langue, qui remplace parfaitement les doigts chez les ophidiens." (page 7) Les serpents vivent leur vie tranquille... Mais, depuis quelques jours, du bruit se fait entendre du côté de la Maison. - Citation :
- "Et maintenant on y entendait des bruits insolites, des coups métalliques, des hennissements de chevaux, tout un ensemble de choses qui révélaient à une lieue la présence de l'Homme. Mauvais signe..." (page 8 ).
Branle-bas de combat, conseil de guerre... des éclaireurs sont envoyés. Très bonne nouvelle. Le Simoun parle de désert. - Citation :
- "Le soir, les crépuscules sont violets, complètement violets. Et le guebli commence à souffler sur les dunes, il effleure les cimes et soulève le sable en petits nuages, comme la fumée de volcans minuscules. On le voit s'aplatir, disparaître pour se reformer plus loin. Oui, c'est ce qui se passe quand souffle le sirocco... Et nous regardions tout cela avec un grand plaisir, les premiers temps." (page 51).
L'ennui, la folie surviennent. Pas mal. Gloire tropicale : "Un ami à moi est parti à Fernando Póo et il en est rentré cinq mois plus tard, presque mort." (page 64). Quelqu'un lui a dit : - Citation :
- "- Vous voulez aller à Fernando Póo ? Si vous y allez vous n'en reviendrez pas, je vous le garantis.
Pourquoi ça ? objecta mon ami. Le paludisme ? Vous en êtes bien revenu, vous. Et je suis américain, moi. [...] Il y eut aussi un arboriculteur qui regarda mon ami avec des petits yeux pleins d'émotion. - Comme je vous envie, mon ami ! Que de joies vus donnera cette resplendissante nature ! Savez-vous que là-bas les pêchers prennent en bouture ? Et les abricots de Damas ? Et les goyaves ! Et nous, ici, qui devons travailler comme des fous... Vous savez qu'en tombant les feuilles des oranges prennent racine ? Ah, mon ami, s'il vous venait l'envie de cultiver quelque chose là-bas... " (pages 64-65). Cet ami va donc faire la connaissance, à ses frais, de ce chaud paradis... La majorité des nouvelles (Le Yaciyatéré, Le Marbre inutile, Le Monte Negro, La crème au chocolat ...) relèvent plus, notamment de par leurs dimensions, de l'anecdote que de la grande nouvelle, mais sont vraiment bien menées (notamment Dans la nuit, une lutte pour la survie). On y rencontre du fantastique (Les Raies, Le Chant du cygne), beaucoup de folie (La langue, Le Vampire, La Tâche hyptalmique, Diète d'amour...), du burlesque à la limite du nonsense (La poulie folle), des situations qui échappent à tout contrôle (Les Hannetons). Un très bon recueil de nouvelles, souvent surprenantes, pleines d'inventions. | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Horacio Quiroga [Argentine] Mer 23 Déc 2009 - 12:16 | |
| J'avais lu il y a quelque chose comme trois ans Contes d'amour, de folie et de mort. Et je suis restée complètement à l'extérieur. Comme cela m'arrive rarement. Je suis vraiment fermée à cet univers. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Horacio Quiroga [Argentine] Mer 23 Déc 2009 - 12:24 | |
| Je ne connais pas ce recueil mais j'avais beaucoup apprécié Contes d'amour, de folie et de mort. La nouvelle la plus fameuse, "L'Oreiller de plumes", m'avait bien impressionnée, avec cette ambiance sud-américaine moite et étouffante. Le titre du recueil décrit bien le type de fantastique dont il s'agit ici, une réalité déformée par la folie. Cela rappelle par moments Edgar Poe. |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Horacio Quiroga [Argentine] Mer 23 Déc 2009 - 13:09 | |
| - Arabella a écrit:
- J'avais lu il y a quelque chose comme trois ans Contes d'amour, de folie et de mort.
Et je suis restée complètement à l'extérieur. Comme cela m'arrive rarement. Je suis vraiment fermée à cet univers. Déjà, ce sont des nouvelles, ce n'est pas ce que tu apprécies le plus, il me semble, non ? Je compte bien lire Contes d'amour, de folie et de mort prochainement, et je parierais (à lire Nezumi, notamment) que j'en dirai du bien... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Horacio Quiroga [Argentine] Mer 23 Déc 2009 - 13:15 | |
| Je note, cela devrait bien me plaire |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Horacio Quiroga [Argentine] Mer 23 Déc 2009 - 13:21 | |
| J'aime ce recueil. Je l'avais conseillé dans l'alphabet des parfumés à la lettre S (pour serpent). J'aime la façon dont il suggère que la forêt tropicale dégage une aura maléfique et hallucinatoire qui "contamine" les personnages qui la traversent. Mais il y a aussi un certain humour notamment dans Anaconda. Et il a inventé aussi une sorte de bestiaire à la fois menaçant et mystérieux. A lire! | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Horacio Quiroga [Argentine] Mer 23 Déc 2009 - 13:53 | |
| - Marko a écrit:
- Mais il y a aussi un certain humour notamment dans Anaconda. Et il a inventé aussi une sorte de bestiaire à la fois menaçant et mystérieux. A lire!
Ah oui, il y a toute une hiérarchie parmi les serpents, j'aime bien ! | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Horacio Quiroga [Argentine] Mer 23 Déc 2009 - 15:57 | |
| - eXPie a écrit:
- Arabella a écrit:
- J'avais lu il y a quelque chose comme trois ans Contes d'amour, de folie et de mort.
Et je suis restée complètement à l'extérieur. Comme cela m'arrive rarement. Je suis vraiment fermée à cet univers. Déjà, ce sont des nouvelles, ce n'est pas ce que tu apprécies le plus, il me semble, non ? Je compte bien lire Contes d'amour, de folie et de mort prochainement, et je parierais (à lire Nezumi, notamment) que j'en dirai du bien... Je n'ai rien, mais vraiment rien contre les nouvelles. Je n'aime pas les livres courts, ce qui est très différent. Pour Henry James, je crois qu'ils en sont au quatrième volume de la Pléiade avec les nouvelles, ça c'est du consistant à se mettre sous la dent. Comme quoi les livres de nouvelles, ne font pas obligatoirement 80 pages comme certains recueils d'auteurs japonais. Je ne sais plus quel auteur célébrissime (Borges ou Garcia Marquez) a écrit qu'il ne comprenait rien à Quiroga. Cela me rassure d'être en bonne compagnie | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Horacio Quiroga [Argentine] Mer 23 Déc 2009 - 16:47 | |
| - Arabella a écrit:
- Je n'ai rien, mais vraiment rien contre les nouvelles. Je n'aime pas les livres courts, ce qui est très différent. Pour Henry James, je crois qu'ils en sont au quatrième volume de la Pléiade avec les nouvelles, ça c'est du consistant à se mettre sous la dent. Comme quoi les livres de nouvelles, ne font pas obligatoirement 80 pages comme certains recueils d'auteurs japonais.
Je ne sais plus quel auteur célébrissime (Borges ou Garcia Marquez) a écrit qu'il ne comprenait rien à Quiroga. Cela me rassure d'être en bonne compagnie Les recueils de nouvelles japonaises de 80 pages, ça peut aussi être un truc des éditeurs pour vendre plus cher. Je crois me souvenir que, concernant Yoshimura Akira, ce qui était un seul recueil de nouvelles au Japon s'est transformé en deux recueils en France, et en plus il me semble bien qu'on n'a pas tout eu... Pour Quiroga, c'est peut-être bien Borges... En tout cas, je ne trouve pas Quiroga comme entrée dans les Oeuvres de Borges (Pléiade). Les écrivains qui disent du mal les uns des autres, ça me rappelle (au risque de troller le fil) qu'il faut que je jette mes deux yeux sur Une histoire des haines d'écrivains (j'aime lire les méchancetés des autres ) - Spoiler:
- Editeur a écrit:
- " Avez-vous bien des ennemis " Voilà ce qui préoccupe Balzac, dans la lettre qu'il écrit à son confrère Eugène Sue le 18 novembre 1832. Sue répond sur le même ton : " Les ennemis ; Oh ! très bien, parfaits et en quantité. " La course aux honneurs et à la gloire est indissociable de la condition d'écrivain, particulièrement au XIXe siècle, quand la presse devient toute-puissante et que les tirages des livres augmentent toujours plus. Autant de motifs d'envie et de ressentiment pour nos chers auteurs : Balzac accuse Hugo d'utiliser des journalistes à sa botte pour l'éreinter, lequel Hugo se brouillera avec Dumas pour une sombre histoire de rivalité théâtrale ; Lamartine, qui vend ses fonds de tiroir pour gagner de l'argent, devient la risée de ses pairs ; quant aux Goncourt, ils crient au plagiat perpétuel : Flaubert a copié leur usage de l'imparfait, Zola leur vole le sujet de leurs livres... Tous trouvent que leurs confrères sont injustement célèbres. Le Rouge et le Noir est écrit en patois, claironne Hugo ; Sainte-Beuve, dit " Sainte-Bave et Bloy tirent sur tout ce qui bouge ou à peu près ; Jules Renard, lui, confesse le succès des autres me gêne, mais beaucoup moins que s'il était mérité. " C'est parce qu'ils sont écrivains, parce qu'ils savent quel mot fait mouche et fait rire, que leurs haines sont si savoureuses pour nous, lecteurs. Fulgurances de l'esprit, ruses et dédains, mensonges et duperies : ne boudons pas notre plaisir...
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| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Horacio Quiroga [Argentine] Mer 23 Déc 2009 - 18:26 | |
| Un qui n' aimait pas Borges, c' était Gombrowicz... et il ne ' s' est pas privé de le ridiculiser dans son journal ! Quant à Quiroga, un conseil évitez de le lire en cette période... | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| | | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Horacio Quiroga [Argentine] Mer 23 Déc 2009 - 20:28 | |
| En ce qui concerne Gombrowicz, serait tu capable Bix, de citer un seul écrivain, voire une seule personne dont il dit du bien ?
Et il se montre en général impitoyable, et horriblement drôle vis-à -vis de ses victimes. S'il s'en abstient, c'est qu'il juge la personne quantité négligeable.
Un sale type. Mais génial. | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
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| | | | Horacio Quiroga [Argentine] | |
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