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| Elsa Osorio [Argentine] | |
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Auteur | Message |
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coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Elsa Osorio [Argentine] Ven 4 Mai 2007 - 13:27 | |
| Elsa Osorio est née à Buenos Aires en Argentine. Actuellement elle réside entre Buenos Aires et Madrid. Elle a publié plusieurs ouvrages, deux seulement ont été traduits en français. - A veinte años, Luz (Luz ou le temps sauvage) - Cielo de Tango (Tango) Elle a écrit des scénarios de films pour la télévision et le cinéma. Elle coordonne des ateliers d'écriture et participe activement à la défense des Droits de l'Homme. Son oeuvre obtint plusieurs prix dont dont le Prix National de Littérature, ainsi que le Prix du Journalisme d’Humour. Luz ou le temps sauvage a reçu le Prix Littérature Amnesty International 2001 . | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Elsa Osorio [Argentine] Ven 4 Mai 2007 - 13:52 | |
| Luz ou le temps sauvageAvant de pouvoir parler vraiment de ce roman captivant (je ne l'ai pas encore terminé), juste une indication sur le thème: 1976. La dictature argentine s'installe pour sept ans . Enlèvements, disparitions, tortures, trente mille personnes laisseront leur vie dans cette folie. Inlassablement, les grands-mères de la Place de Mai, foulard blanc sur la tête, brodé du nom des disparus, vont demander des comptes. Beaucoup de jeunes femmes ont été enlevées en fin de grossesse; sur elles on n'a plus jamais rien su. On apprendra, par la détermination des grands-mères de la Place de Mai, que les bébés n'étaient pas tués. Ils étaient donnés à des dignitaires de la junte militaire; on falsifiait pour cela leurs actes de naissance. Ce sont des milliers d'enfants qui ont été ainsi élevés par les assassins de leurs parents, dans la haine des "communistes subversifs" et l'admiration de l'armée et des sauveurs de la nation. Elsa Osorio restitue cette histoire terrible dans Luz ou le temps sauvage. Les secrets sont lourds à porter, les doutes s'installent, les souvenirs de la souffrance sont là... " C'est comme une bouffée du passé, la terreur de ces temps sauvages." Celles qu'on appelait même "les folles" de la Place de Mai: | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Elsa Osorio [Argentine] Ven 4 Mai 2007 - 13:58 | |
| Ce livre renvoie à d'autres ouvrages ou films: - Pour ces yeux-là de Irène BarkiLa Face Cachee Du Drame Argentin.Les Enfants Disparus - Potestad de Eduardo Pavloskycliquez ici- le film L'histoire officielle de Luis Puenzo. • Alicia Marnet de Ibáñez est professeur d'histoire dans un collège à Bueno Aires en 1983 après la chute de la junte militaire . Alicia est la femme de Roberto, un brillant avocat, et la mère adoptive d'une fillette de 5 ans... En connaissez-vous d'autres?...Cela m'intéresse... | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Elsa Osorio [Argentine] Dim 6 Mai 2007 - 18:41 | |
| LUZ OU LE TEMPS SAUVAGE
Dès les premières pages on sait que Luz, une jeune femme argentine née en 1976, vient de retrouver son vrai père, miraculeusement sauf, exilé en Espagne. Dès les premières pages, on sait qui est elle. Qui fut sa vraie mère. Qui étaient ceux qui l’ont enlevée et élevée. Mais entre le début et la fin du roman, on veut apprendre, dans un suspense angoissant, comment sa dramatique histoire fut possible, et comment, peu à peu, au milieu du mensonge et du silence, se révélera à elle la vérité sur son identité.
Cela passe par l’horreur des exactions de la junte militaire argentine, par la terreur qu’elle fit régner, y compris bien des années après la chute de la dictature (les bourreaux ayant même été amnistiés pour «obéissance due»).
Cela passe par la faiblesse, puis le remords puis le courage du père adoptif qui voulait connaître et faire éclater la vérité ; cela passe par sa mort aussi, victime de ceux qui dès le début l’avaient menacé et trompé.
Cela passe par le combat d’une belle prostituée, Miriam, compagne d'un des tortionnaires, qui a connu la vraie mère de Luz, Liliana. Liliana, la jeune prisonnière politique, une "subversive ». Liliana à laquelle Miriam s’est liée d’amitié et a promis de protéger la petite puis de lui dire un jour la vérité.
Cela passe par l'aveuglement (l'égoïsme?) de tous ceux qui n'ont pas voulu voir, qui n'ont pas voulu savoir…ceux qui parfois continuent à nier.
Cela passe par l’effondrement salutaire d’une chape de silence devant un mensonge familial devenu insupportable.
Cela passe aussi par l’amour. Il unit plusieurs couples de ce roman, leur donnant la force de dépasser leurs peurs.
Cela passe par la suspicion, puis la conviction de Luz … A cause de ses relations conflictuelles avec sa mère, à cause de ses angoisses inexpliquées, de la mort violente de celui qu’elle croyait être son père.
Cela passe par dégoût de Luz, et sa honte, quand elle apprend que celui qu'elle prend encore pour son grand-père est un des plus terribles chefs militaires.
Cela passe par la maternité qui donne à Luz la certitude qu’on a falsifié son identité.
Cela passe par le soutien qu’elle trouvera dans sa quête de vérité de la part des grands-mères de la Place de Mai.
Ce roman est construit comme un thriller : atmosphère oppressante, peur, enlèvements, tortures, filatures, enquêtes... Le lecteur est tenu en haleine jusqu’à la dernière ligne.
Ce qu’il raconte est très dur mais aussi terriblement instructif parce que conforme à ce qui s'est réellement passé en Argentine lorsque la junte militaire au pouvoir réprimait sauvagement l'opposition. Les résistantes enceintes au moment de leur arrestation étaient provisoirement épargnées des tortures jusqu'à l'accouchement. Leur enfant leur était soustrait pour être placé chez des couples de militaires ou amis de ceux-ci qui ne pouvaient procréer, tandis que leur mère était assassinée. Elsa Osorio a raconté comment, lors de la présentation de son livre à Tucuman (Argentine), ville dans laquelle vivraient encore d’anciens tortionnaires, une fille de disparus avait lu publiquement une lettre à Luz, comme si celle-ci avait réellement existé
Ce récit est remarquablement mené mais l’écriture ne présente que des qualités littéraires très moyennes. Son intérêt (immense) est ailleurs.
« Il m’a fallu beaucoup d’années, écrit Elsa Osorio, non seulement pour écrire ce livre, mais pour pouvoir l’écrire. J’ignorais même jusqu’au moment où je m’y suis mise, que ma peur était toujours là, au plus profond de mon corps, depuis tant d’années ». Tout comme Liliana, la mère de Luz, Elsa Osorio était enceinte quand les militaires sont venus l’arrêter, et tout de suite elle a su que ces hommes pouvaient lui voler son bébé. Ça ne s’est heureusement pas produit mais, de la même façon que Luz, à la naissance de son enfant, elle a refusé qu’on le sépare d’elle même une minute. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Elsa Osorio [Argentine] Mar 10 Juil 2007 - 21:52 | |
| TANGO
Je suis ennuyée, j’aurais voulu aimer ce roman…pour le tango, pour l'Argentine, pour son auteur...mais il me fut impossible d’accrocher…
Une vraie piste de danse que ce récit aux multiples personnages…Argentins, Français…en France, en Argentine…vivants, morts …
C’est trop!…
Cela demande trop d’efforts…et pourtant, en matière de lecture, je ne suis pas spécialement paresseuse… | |
| | | Chatperlipopette Zen littéraire
Messages : 7679 Inscription le : 24/02/2007 Age : 59 Localisation : Bretagne
| Sujet: Re: Elsa Osorio [Argentine] Mer 8 Aoû 2007 - 14:55 | |
| J'ai donc terminé ma lecture de "Luz ou le temps sauvage":
Elsa Osorio offre au lecteur un livre émouvant, poignant et effrayant. Nous sommes à la fois en 1975, au début de la dictature des colonels en Argentine, et vingt ans plus tard, en Espagne. Entre ces deux périodes, la quête d'une identité, la recherche de son origine, la mise en lumière des atrocités perpétrées par une poignées de gradés ivres de haine et de pouvoir. Luz, petite fille du général Dufau, une fois devenue mère à son tour, part à la recherche de ses vrais parents: elle a de sérieux doutes quant à ses origines. Elle sonde peu à peu le puits du silense de sa mère, soumise depuis toujours à l'emprise psychologique de ses parents, affronte les réticences de son oncle paternel, s'interroge sur la disparition brutale de son père, s'effraie devant les révélations de la presse au sujet de la Dictature des Colonels lors des grands procès, va à la rencontre des Grands-Mères de La Place de Mai et s'envole enfin vers celui qui est son véritable père. Luz, lumière dans un monde plongé dans les ténèbres de la répression, de la torture, est une enfant rebelle qui n'a jamais été proche de sa mère adoptive et qui vouait un amour sans borne à son père adoptif. Elle apprendra que ce dernier a caché jusqu'au bout de ses forces la vérité à son épouse: le vol d'un bébé pour remplacer leur petit garçon mort né...une idée du colonel Dufau afin que sa chère fille ne connaisse pas la douleur de la perte d'un enfant, un peu comme s'il lui remplaçait sa poupée cassée! Eduardo, écoeuré et révolté par cette idée, ne peut résister longtemps face à la détermination du colonel, terrorisant autrui avec une facilité déconcertante et pliant de ce fait toute volonté à ses désirs et ordres. Une chappe de silence et de plomb va pourrir au fil des années cette famille: le mensonge ronge Eduardo qui se rend compte, sans vouloir vraiment aller au-delà des apparences, de ce qui se passe dans son pays: les gens qui disparaissent sans laisser de traces, la répression terrible, la peur muette et sordide des argentins. Elsa Osorio raconte un pan sombre et désespéré de l'histoire argentine: la terreur que font régner les militaires, les camps de détention secrets où les opposants au régime sont mis à la questions et surtout une des conséquence de la dictature, le vol, le placement dans les familles de militaire des bébés nés en captivité. Ces enfants volés, à la naissance ou lors des rafles, sont une façon, pour la dictature, d'éradiquer les foyers de contestation, de révolte: les louveteaux sont arrachés à leur mère pour être apprivoisés et éduqués correctement! L'image peut sembler outrancière, mais je ne pense pas être très loin de la véritable motivation de cette junte. Elsa Osorio met en scène des personnages aussi sordides que sublimes: La Bête, la main des basses oeuvres du colonel, le champion des aveux, le sans coeur, qui tombe amoureux de Miriam, sublime prostituée de haut vol qui ne peut plus avoir d'enfant. Cette dernière attendra avec impatience la naissance de l'enfant promis et verra ce dernier partir chez Dufau. Miriam, femme au coeur immense et au sens de l'honneur véritable: elle essaiera de respecter la promesse faite à Liliana, et au final elle n'échouera pas malgré les années à passer. Liliana, jeune femme révolutionnaire, qui illuminera Miriam, lui ouvrira les yeux sur les actes des militaires et qui connaîtra une courte et intense amitié avec cette dernière. Mariana, fille du colonel et femme d'Eduardo: une enfant gâtée, formatée à la haine envers tout ce qui peut avoir un rapport avec le communisme. Le lecteur aurait presque pitié d'elle mais au final, ce personnage n'inspire que dégoût: Mariana ne voit que par son père, est incapable de discernement objectif et soutient l'état de guerre instauré par le régime militaire. Est-ce entièrement sa faute? Doit-on lui trouver des circonstances atténuantes ou la condamner sans état d'âme? Peut-on lui reprocher son manque d'instinct maternel envers Luz, sa sévérité, sa rudesse? Après tout, on lui a caché la vérité, on ne lui a pas permis de faire le deuil de son enfant mort-né. Elle sent, inconsciemment, dans sa fibre maternelle, que Luz n'est pas une partie d'elle-même. Osorio a réussi ce personnage ambivalent, sombre, retors et à la fois victime: Mariana est à l'image d'une grande partie de la société des nantis d'alors. Que penser d'Eduardo? Lâche ou courageux? Toujours est-il qu'il aime profondément sa fille adoptive et qu'il lui donne plus de tendresse que Mariana. Eduardo rachète sa faute, rachète une autre partie de la société argentine, par sa passion: il affrontera son beau-père et tombera sans s'être, cette fois, plié. Le roman est construit comme un thriller: le lecteur est pris dans le tourbillon du récit, dans la verve des révélations, des rencontres avec les personnages. L'habilité de l'auteure est aussi d'avoir imbriqué plusieurs récits les uns dans les autres, des points de vue différents qui éclairent la quête de Luz. Le lecteur côtoie le récit de Luz, celui de Miriam, celui d'Eduardo par l'intermédiaire d'Alfonso son frère, et celui de la rencontre entre Luz et son père Carlos. « Luz ou le temps sauvage » a fait ressurgir un souvenir de lecture «Le Quintette de Buenos Aires » de Manuel Vasquez Montalban qui aborde, plus succintement, cette sombre période argentine. Un roman passionnant, émouvant dont on ne sort pas indemne: les larmes sont souvent au rendez-vous, la gorge nouée et le coeur au bord des lèvres. J'ai été extrêmement touchée par ces histoires d'hommes et de femmes brisés par un rouleau compresseur qui aurait pu ne jamais s'arrêter...l'humanité ne peut déserter trop longtemps le coeur des hommes et se soulève pour que les gens redeviennent des êtres humains. Le prix, certes, est élevé, les larmes et le sang plus présents qu'à leur tour, mais l'espoir est là, Luz ou une lumière dans la sauvagerie des temps obscurs: Luz plie mais ne rompt pas et ouvre la fenêtre sur la réalité déplaisante qu'il faut assumer. Un vrai coup de coeur littéraire!!!
Merci Coline pour m'avoir inciter à le lire!!!! | |
| | | Chatperlipopette Zen littéraire
Messages : 7679 Inscription le : 24/02/2007 Age : 59 Localisation : Bretagne
| Sujet: Re: Elsa Osorio [Argentine] Mer 8 Aoû 2007 - 14:56 | |
| Je tenterai la lecture de Tango si je le trouve à la bibliothèque! | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Elsa Osorio [Argentine] Mer 8 Aoû 2007 - 16:58 | |
| - Chatperlipopette a écrit:
- J'ai donc terminé ma lecture de "Luz ou le temps sauvage":
. Un vrai coup de coeur littéraire!!!
Merci Coline pour m'avoir inciter à le lire!!!! Pour moi aussi ce fut un coup de coeur, aussi tu imagines avec quel plaisir je lis aujourd'hui ton commentaire...:) Je suis toujours aussi heureuse de partager des impressions aussi favorables de lecture...petite émotion...Bises lipop'. | |
| | | Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| Sujet: Re: Elsa Osorio [Argentine] Mer 8 Aoû 2007 - 19:46 | |
| J'avais également été très touchée par la lecture de Luz ou le temps sauvage, et par ce mouvement de résistance des mères argentines, qui n'a jamais cessé... Un entretien avec Nora Cortinas, présidente des mères de la Place de mai : ici | |
| | | Chatperlipopette Zen littéraire
Messages : 7679 Inscription le : 24/02/2007 Age : 59 Localisation : Bretagne
| Sujet: Re: Elsa Osorio [Argentine] Mer 8 Aoû 2007 - 20:30 | |
| Merci marie pour cette info qui complète la lecture de "Luz ou le temps sauvage" | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Elsa Osorio [Argentine] Mer 8 Aoû 2007 - 23:03 | |
| - Marie a écrit:
- J'avais également été très touchée par la lecture de Luz ou le temps sauvage, et par ce mouvement de résistance des mères argentines, qui n'a jamais cessé...
Un entretien avec Nora Cortinas, présidente des mères de la Place de mai : ici Merci Marie! "Le 24 mars 1976 une dictature militaire s’installait au pouvoir en Argentine. Elle durera jusqu’en 1983. On estime à 30 000 le nombre de disparus." | |
| | | Sophie Sage de la littérature
Messages : 2230 Inscription le : 17/07/2007 Age : 48 Localisation : Tahiti
| Sujet: Re: Elsa Osorio [Argentine] Lun 17 Sep 2007 - 6:06 | |
| Je l'ai terminé tout récemment et j'ai peiné.
Le thème, forcément, me touche mais Luz, je ne l'ai pas aimée; le style non plus. Je pense que je n'ai pas réussi à entrer réellement dansl'histoire car je lisais peu de pages à chaque fois et que, du coup, je suis restée loin de Luz. Certains détails ou personnages m'ont paru cousus de fil blanc, sans intérêt, avec les méchants d'un côté et les gentils de l'autre. Non vraiment je n'ai pas adhéré. Je ne retiendrai donc que le côté historique. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Elsa Osorio [Argentine] Ven 21 Mai 2010 - 0:26 | |
| Sept nuits d'insomnieAprès un roman superbe (Luz ou le temps sauvage) et un autre plutôt décevant (Tango), l'argentine Elsa Osorio propose un recueil de nouvelles qui, sur l'échelle du plaisir, se situe à peu près entre les deux. Ils sont au nombre de 12, ces récits, parfois très courts, et écrits à des périodes très éloignées (y compris pendant la dictature militaire). Ce qui frappe, c'est que malgré leur variété de style, qu'elles soient réalistes, nostalgiques ou oniriques, ces nouvelles se complètent et composent un camaieu de couleurs, avec des personnages en souffrance qui finissent, en général, par trouver une ouverture vers l'espoir. Les histoires les plus fortes sont celles qui évoquent l'époque la plus noire de l'histoire argentine à travers la trahison, l'exil ou le désir de vengeance. Deux ou trois d'entre elles, par leur intensité et leur densité, pourraient être considérées comme de petits romans, et laissent une impression très forte. Tout n'est pas de la même qualité, évidemment, mais l'ensemble est relativement homogène et donne envie de continuer avec la romancière argentine sur un format plus long, sans doute plus adapté à son tempérament. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Elsa Osorio [Argentine] Ven 21 Mai 2010 - 11:27 | |
| - traversay a écrit:
- Après un roman superbe (Luz ou le temps sauvage) et un autre plutôt décevant (Tango .
Je partage totalement ton avis. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Elsa Osorio [Argentine] Lun 8 Oct 2012 - 14:50 | |
| La Capitana - Citation :
- Mika, Micaela Feldman de Etchebéhère, a réellement vécu en Patagonie, à Paris, à Berlin, en Espagne, elle a tenu toute sa vie des carnets. À partir de ces notes, des rencontres avec ceux qui l'ont connue, des recoupements de l'Histoire, Elsa Osorio transforme ce qui pourrait n'être qu'une biographie en littérature.
Mika a lutté pour l'égalité, la justice et la liberté. À Paris, elle a participé, avec son mari, au mouvement intellectuel dans les années 30. Puis ils sont allés vivre à Berlin dont les ont chassés le nazisme et les manipulations du mouvement ouvrier par le stalinisme. Enfin ils ont rejoint les milices du POUM dans la guerre civile en Espagne. Elsa Osorio est une romancière, pas une biographe. La vie de son héroïne, dans La Capitana, une certaine Mika Etchebéhère, combattante pour la liberté, elle la raconte dans le désordre, inspirée par les carnets de la susdite et les témoignages recueillis auprès des survivants en imaginant les trous de sa biographie avec la plus grande vraisemblance. Elsa Osorio se joue de la chronologie, ce qui désoriente quelque peu. Mais au fil des pages, le portrait de cette passionaria antifasciste et poursuivie par les staliniens pour déviance trotskyste, s'affine dans ce qu'il a d'essentiel, sa lutte pendant la guerre d'Espagne. Au delà de cette évocation d'une femme inébranlable dans ses convictions et d'un courage absolu, on retient du livre son histoire passionnelle avec son alter ego, Hipolito, l'homme de sa vie, fauché avant l'âge. Les grandes histoires amoureuses ont aussi leur place dans la grande histoire et donnent un relief supplémentaire à cette femme solaire, téméraire et indomptable. | |
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| | | | Elsa Osorio [Argentine] | |
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