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Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
Sujet: Svetlana Alexievitch Mer 25 Avr 2007 - 10:49
La supplication
Journaliste née en Ukraine en 1948, Svetlana Alexievitch a consacré sa vie, quitte à vivre en exil, pour retrouver et interroger avec douceur mais avec rigueur les mémoires saccagées, notamment des femmes, mais aussi des hommes, de ce qui fut l’Union Soviétique.
En bielo-russie, on lui a fait un procès pour découragement et pour clamer que ses écrits sont néfastes au redressement national. Loukatchenko, le président, l’accuse d’être un agent de la CIA. Alors elle vit aujourd’hui en exil à Paris et retourne , quand elle le peut, à ses risques et périls, dans son pays pour retrouver sa fille et son père.
« Nous n’avons pas le choix, dit-elle. Soit nous ferons preuve de courage et apprendrons toute la vérité sur nous-mêmes, soit nous resterons à croupir dans les oubliettes de l’Histoire. »
Et sa démarche , littéraire, repose sur cette méthode : le portrait par le témoignage, la révélation par l’écoute.
-Pendant trois ans, elle a écouté les voix, inouïes, de ceux qui ont vécu l’apocalypse de Tchernobyl et a écrit « La supplication », un livre à l’authenticité et à la portée poignantes. Elle y a rencontré de jeunes épousées, comme Elena, qui ont vu leur mari se consumer en quelques jours, parce qu’ils n’avaient que leurs mains pour tenter de colmater l’explosion .
Ce livre, publié dans dix-huit pays, reste interdit en Biélorussie où les autorités s’acharnent encore à dissimuler la vérité sur la catastrophe. Importé de Russie par des amis de l’auteur, il circule là-bas clandestinement.
-Svetlana Alexievitch a aussi rencontré les femmes qui ont vu leurs fils partir pour une guerre en Afghanistan et en revenir soudés dans "Des cercueils de Zinc"
-Dans « La guerre n’a pas un visage de femme » elle a mené son projet de constituer la mémoire subjective et encore si souvent cachée de ces femmes russes qui, durant la Seconde Guerre Mondiale, furent soldats, pilotes, conductrices de chars, démineuses, chirurgiens, infirmières, ambulancières, chefs de division.
« La supplication », « La guerre n’a pas un visage de femme », « Cercueils de zinc »…Des textes de Svelana Alexievitch qui, lorsqu’on les a lus, sont incrustés en vous comme au fer rouge.
coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
Sujet: Re: Svetlana Alexievitch Mer 25 Avr 2007 - 10:52
Son oeuvre me bouleverse... Et si les sujets abordés sont très durs, j'ai vraiment envie que la parole qu'elle donne aux hommes, femmes et enfants de son pays, la Biélorussie, soit entendue....
Trouvé il y a quelques temps dans un journal cet article:
LA NOBELISABLE ALEXIEVITCH:
"A chaque fois c'est la même chose: après une centaine de pages, j'arrête. La littérature de Svetlana Alexievitch ne tombe pas des mains. Elle est trop belle, trop tragique pour être lue d'une seule traite. Michel Polac, qui s'était mis à pleurer en chroniquant "La Supplication", son premier grand succès à l'étranger, ne doit pas réussir non plus...Qu'écrit-elle pour émouvoir autant? Des récits? Des reportages? De la poésie épique? Un peu tout cela en même temps, car Svetlana Alexievitch a inventé un genre, le roman de voix, une succession de témoignages qui lui permettent de raconter l'histoire contemporaine par les sentiments: Tchernobyl dans "La Supplication", la guerrre en Afghanistan dans "Cercueils de Zinc", la seconde guerre mondiale dans "La guerre n'a pas visage de femme" et "Derniers témoins". Dans ce dernier opus, elle donne la parole à celles et ceux qui ont vu la guerre avec leurs yeux d'enfants, et donc racontent le conflit autrement. Détestée par l'Armée russe, menacée dans son pays d'origine, la Biélorussie, elle est aujourd'hui réfugiée en France...Cette grande écrivaine, depuis 2001, figure sur la liste des futurs Prix Nobel" (G.A)
shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
Sujet: Re: Svetlana Alexievitch Sam 27 Juil 2013 - 11:50
La Supplication, Tchernobyl, chroniques du monde après l'apocalypse.
Ce livre publié en 1996, soit dix ans après la 'catastrophe' de Tchernobyl, est uniquement composé de témoignages. La voix de Svetlana Alexiévitch n'intervient pas (hormis au tout début du livre pour dire la nécessité du livre que l'on tient dans ses mains, un livre qu'on voudrait n'avoir jamais été écrit).
Ils n'ont rien vu à Tchernobyl, non, ils n'ont rien vu ceux qui y vivaient au moment de l'explosion de la centrale et ceux qui lentement y reviennent, pour y vivre, puisque c'est ici, à Pripiat et dans les villages voisins que reposent leurs vies et surtout leurs morts. La radioactivité ne se voit pas, ne se sent pas, elle voyage dans l'espace et dans le temps comme un sentiment, apportant tristesse, déchéance, blessure et mort.
Alexiévitch interroge sans relâche les survivants, leur demande de lui raconter leur vie au moment de la catastrophe et celle d'après. Celle de l'incompréhension, puisque personne n'explique aux habitants pourquoi ils sont évacués, puisque personne ne donne de conseils préventifs aux 'liquidateurs', des volontaires forcés (si,si) choisis parmi la jeunesse russe (celle qui revient de la guerre d'Afghanistan) pour aller enterrer de la terre !! Quoi !?? Comment !!? Enterrer de la terre ? Oui, par mesure de prévention toute la terre à proximité de la centrale est râclée ou bêchée puis enterrée dans des fosses creusées dans les forêts avoisinantes... absurde... sans doute mais que faire contre cette 'chose' qui ne se voit pas , ne se sent pas et rampe comme le péché... Des jeunes volontaires (sans doute choisis pour leur jeunesse justement, leur inconscience, leur héroïsme), que l'on utilise pendant six mois, les abreuvant de vodka (qui protège de la radioactivité, c'est bien connu) et les rapprochant au fur et à mesure du toit écroulé de la centrale, où ils passeront quelques minutes, vêtues de gants de vaisselle et de tablier en plomb pour jeter les blocs de graphite qui jonchent le toit dans le réacteur... absurde... et surtout criminel.
Car ils meurent tous, ceux qui ont passé les six mois obligatoires à Tchernobyl. Plus ou moins vite. Dans des souffrances plus ou moins intolérables. Et ce sont leurs femmes qui racontent leur agonie. A cet instant, on ne peut que lâcher le livre et essayer d'évacuer comme on peut l'amertume qui nous étreint.
Les jeunes femmes racontent leur peur de l'enfantement, la peur de mettre au monde des monstres, leur peur de trouver un homme contaminé. Les vieilles ne pensent qu'à revenir dans leurs maisons abandonnées, pillées, revenir cultiver leurs champs, manger leurs pommes et prier sur les tombes de leurs maris morts à la guerre.
D'ailleurs deux grands thèmes reviennent comme des leitmotiv ponctuant la lecture : l'Union Soviétique n'a que faire des individus, elle réclame des héros et (pour les plus âgés) rien ne peut être pire que la guerre (39-45). De ces deux grands thèmes surgissent les raisons qui pourraient expliquer pourquoi les Biélorusses ont accepté d'enterrer Tchernobyl. Le peuple n'a pas le droit de se plaindre (après avoir connu la guerre, puisque rien ne peut être pire) et il doit fabriquer des héros, des hommes et des femmes prêts à tout pour sauver d'autres hommes et d'autres femmes...
Voilà en quelques mots l'essentiel de ce que je retiens de ce livre bouleversant, chargée d'émotions, de traumatismes, d'incompréhensions, de silences et d'une souffrance insidieuse née de cette chose qui ne se voit pas, ne se sent pas mais tue.
Merci à Maline pour ce conseil de lecture.
Maline Zen littéraire
Messages : 5239 Inscription le : 01/10/2009 Localisation : Entre la Spree et la Romandie
Sujet: Re: Svetlana Alexievitch Sam 27 Juil 2013 - 14:02
Merci, shanidar, pour cet excellent aperçu de ta lecture de « La Supplication ».
Grace à ses écrits engagés Svetlana Alexievitch gagne de plus en plus de reconnaissance internationale. Tout récemment elle vient d’être désignée comme lauréate 2013 du prix de la paix des libraires allemands. Lors de la future remise du prix à la foire du livre de Francfort 2013 hommage lui sera rendu par l’historien allemand Karl Schlögel qui connaît parfaitement les pays issus de l’ex-URSS. Mais là je m’égare, il sera temps d’en parler en octobre au moment de la foire du livre.
Imho Svetlana Alexievitch écrit une prose documentaire qui concurrence avec succès la fiction par son souci d’authenticité et dont l’impact va bien au-delà d’un discours national comme on le rencontre de par le monde après une catastrophe nationale. Shanidar mentionne très justement les leitmotivs de l’ex-URSS comme la supériorité du héros sur l’individu et l’impact omniprésent sur les mentalité de la grande guerre patriotique (1940-1945).
Svetlana Alexievitch ne met pas en avant le martyre des habitants de Tchernobyl, elle va plus loin. Elle montre que ce qui est arrivé à Tchernobyl ne se limite pas à cette région de la Biélorussie, mais représente le départ d’une ère nouvelle, la globalisation des problèmes : Les nuages radioactifs ne s’arrêtent pas aux frontières nationales, les suites d’une catastrophe nationale ne se laissent plus circonscrire, deviennent insaisissables et confuses.
Dans une interview récente Svetlana Alexievitch parle de la catastrophe de Tchernobyl comme la fin d'une certaine culture de la guerre et se situant en dehors de la culture car en 20 ans nul grand écrivain ou philosophe n’en a fait le centre d’un roman ou d’une réflexion générale. Pourtant Tchernobyl est le symbole de notre civilisation moderne, celle du XXIe siècle, et concerne tout le monde – et ceci grâce à la prose documentaire de Svetlana Alexievitch.
Sujet: Re: Svetlana Alexievitch Sam 27 Juil 2013 - 15:41
Je suis tellement hanté par le nucléaire, par Hiroshima, Tchenobyl et Fukushima, que je n' ai pas osé lire le livre de Svetlana Alexeievitch. Michel Polac en avait parlé, mais il avait été tellement frappé par le livre que sa voix tremblait d' émotion, et qu' il s' en est excusé.
En tout cas, on se demande comment et pourquoi il faut de tels témoignages pour avoir conscience du danger nucléaire.
Heyoka Zen littéraire
Messages : 5026 Inscription le : 16/02/2013 Age : 36 Localisation : Suède
Sujet: Re: Svetlana Alexievitch Sam 27 Juil 2013 - 16:46
Maline a écrit:
Merci, shanidar, pour cet excellent aperçu de ta lecture de « La Supplication ».
Oui merci beaucoup Shanidar, je le note tout de suite.
Maline Zen littéraire
Messages : 5239 Inscription le : 01/10/2009 Localisation : Entre la Spree et la Romandie
Sujet: Re: Svetlana Alexievitch Sam 27 Juil 2013 - 23:20
bix229 a écrit:
...En tout cas, on se demande comment et pourquoi il faut de tels témoignages pour avoir conscience du danger nucléaire.
Justement, il les faut parce les hommes sont sourds et aveugles et ne pensent pas plus long que le bout de leur nez.
N'est-ce pas justement dans le pouvoir de l'écrivain de raconter le monde ? Et si un écrivain est réellement bien, les hommes vont se retrouver dans son texte et vont voir que c'est un miroir et qu'il y a une face cachée du miroir, un autre aspect des évènements du monde qu'ils vont ainsi découvrir.
Sujet: Re: Svetlana Alexievitch Sam 27 Juil 2013 - 23:28
Maline a écrit:
bix229 a écrit:
...En tout cas, on se demande comment et pourquoi il faut de tels témoignages pour avoir conscience du danger nucléaire.
Justement, il les faut parce les hommes sont sourds et aveugles et ne pensent pas plus long que le bout de leur nez.
N'est-ce pas justement dans le pouvoir de l'écrivain de raconter le monde ? Et si un écrivain est réellement bien, les hommes vont se retrouver dans son texte et vont voir que c'est un miroir et qu'il y a une face cachée du miroir, un autre aspect des évènements du monde qu'ils vont ainsi découvrir.
C' est un fait ! Mais les livres et témoignages sur Fukushima se multiplient sans beaucoup d' effets, en tout cas en France. A propos, j' ai lu une bonne critique sur un livre concernant Fukushima par un écrvainfrançais : Michael Ferrier.
ça y-est ! La référence : Michael Ferrier : Récit d' un désastre. - Gallimard/L' Infini
coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
Sujet: Re: Svetlana Alexievitch Dim 28 Juil 2013 - 13:15
Je suis ravie de voir ré-apparaître ce fil, je reste marquée à jamais par La supplication, ouvrage que j'ai lu il y a déjà pas mal de temps. Et notamment par le prologue bouleversant, témoignage de la toute jeune veuve d'un liquidateur de Tchernobyl.
"Je m'intéressais aux sensations, aux sentiments des individus qui ont touché à l'inconnu. Au mystère. (...) Reconstituer les sentiments et non les événements. (...) Mes interlocuteurs m'ont souvent tenu des propos similaires: "Je ne peux pas trouver de mots pour dire ce que j'ai vu et vécu...Je n'ai rien lu de tel dans aucun livre et je ne l'ai pas vu au cinéma...Personne ne m'a jamais raconté de choses semblables à celles que j'ai vécues." (...) Chaque chose reçoit son nom lorsqu'elle est nommée pour la première fois. (...) Trois années durant j'ai voyagé et questionné: des travailleurs de la centrale, des anciens fonctionnaires du parti, des médecins, des soldats, des émigrants, des personnes qui se sont installées dans la zone interdite...Des hommes et des femmes de professions, destins, générations et tempéraments différents. Des croyants et des athées. Des paysans et des intellectuels. Tchernobyl est le contenu principal de leur monde. Autour d'eux et dans leur for intérieur, il empoisonne tout. Pas seulement la terre et l'eau. Tout leur temps." (Svetlana Alexievitch)
Invité Invité
Sujet: Re: Svetlana Alexievitch Dim 28 Juil 2013 - 13:33
Maline a écrit:
Justement, il les faut parce les hommes sont sourds et aveugles et ne pensent pas plus long que le bout de leur nez.
Ce livre semble bouleversant, en effet. Malheureusement, l'homme n'apprend pas de ses erreurs... Le nouveau gouvernement (de droite) du Japon veut relancer ses centrales nucléaires... Ah mais, avec de nouvelles normes de sécurité... La Chine construit à gogo des centrales sur des failles sismiques, etc... Je ne souhaite pas lancer ici le débat du nucléaire, mais construire sur des failles, très actives qui plus est, ça me dépasse totalement.
shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
Sujet: Re: Svetlana Alexievitch Mar 30 Juil 2013 - 17:26
Puisque ce fil semble revivre, je voudrais le compléter par l'évocation de deux œuvres récemment sorties en France et qui concernent Tchernobyl.
D'abord un film : La terre outragée, de Michale Boganim.
Le film fait irrésistiblement penser aux différents témoignages que l'on peut lire dans La Supplication, il commence par un mariage qui survient le jour de la catastrophe et qui envoie le marié (pompier) à la Centrale avant même sa nuit de noces. Puis, vers l'hôpital... Michale Boganim est une jeune israélienne, documentariste et dont l'un des parents est ukrainien. L'histoire qu'elle raconte (avec parfois quelques maladresses, mais beaucoup d'empathie) est celle d'une femme qui finira par revenir à Pripiat (elle y est guide) et qui ne peut pas se détacher de sa terre natale. Ce thème est largement développé dans le livre d'Alexiévitch. Et j'ai l'impression que le film est vraiment un écho du livre, une sorte de suite en images du discours relayé par Alexiévitch...
Ci-dessous le commentaire de traversay :
La terre outragée de Michale Boganim
Citation :
26 avril 1986, Pripiat, à quelques kilomètres de Tchernobyl. En cette belle journée de printemps, Anya et Piotr célèbrent leur mariage, le petit Valery et son père Alexeï, ingénieur à la centrale, plantent un pommier, Nikolaï, garde forestier, fait sa tournée habituelle dans la forêt… C’est alors qu’un accident se produit à la centrale. Piotr est réquisitionné pour éteindre l’incendie. Il n’en reviendra jamais. La radioactivité transforme la nature immédiatement affectée par ce sinistre. Les populations sont évacuées brutalement. Alexeï, condamné au silence par les autorités, préfère disparaître... Dix ans passent ...
Une fiction autour de Tchernobyl, mais non sur la catastrophe elle-même. Sur ses conséquences collatérales. La nature, empoisonnée ; les êtres contaminés, jusque dans leurs pensées, pour ceux qui vivent toujours et, pour nombre d'entre eux, qui habitent encore près du "no man's land" appelé La Zone. La terre outragée ne peut évidemment pas s'exonérer d'un aspect documentaire très fort, montré en grande partie par les visites sordides de tours-operators sur le site. C'est sans doute le meilleur du film de Michale Boganim que cette description hyperréaliste d'un lieu saccagé dont certaines images, poisseuses et liquides, rappellent Tarkovski. Fruit d'une co-production entre la France, l'Allemagne, la Pologne et l'Ukraine, La terre outragée est une oeuvre hybride et glacée qui flotte cependant dans une atmosphère vague, à l'image des trois rescapés que la cinéaste suit plus particulièrement dans leur errance. Ce sont des fantômes, restés attachés à des souvenirs printaniers quand la vie était douce en Ukraine et que le communisme promettait bonheur collectif et électricité pas chère. Une sorte de Tchernobyl mon amour, ce film au récit parfois confus, que remet sur les rails une Olga Kurylenko magnétique, personnage ambigu, d'une extrême beauté extérieure alors qu'elle perd ses cheveux par poignées. L'émotion, longtemps retenue, perce enfin dans les dernières scènes. Un pommier est en fleurs, la terre s'en remettra t-elle ? Les hommes et les femmes qui ont vécu cette tragédie, certainement jamais.
L'autre sortie est celle d'une bande dessinée que je n'ai pas encore lue mais que je cite tout de même (peut-être quelqu'un en a-t-il fait un com' quelque part ?) :
Un printemps à Tchernobyl, Emmanuel Lepage
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Svetlana Alexievitch Mar 30 Juil 2013 - 18:55
Il y a aussi la version scénique donnée au théâtre du Nord l'an dernier:
coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
Sujet: Re: Svetlana Alexievitch Mer 31 Juil 2013 - 12:30
Marko a écrit:
Il y a aussi la version scénique donnée au théâtre du Nord l'an dernier:
Il y a eu aussi cette version-là, Elena ou la mémoire du futur, mise en scène de Bruno Boussagol, avec la comédienne Nathalie Vannereau. C'était le texte du prologue de la supplication et c'était magnifique!
clic clic
En hommage aux “liquidateurs", le spectacle est allé se jouer en 2006 (pour la commémoration du 20ième anniversaire de la catastrophe le 26 avril) devant la centrale de Tchernobyl.
J'invite ceux qui sont intéressés par le sujet à lire ceci: Elena ou la mémoire du futur
shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
Sujet: Re: Svetlana Alexievitch Mer 31 Juil 2013 - 23:09
coline a écrit:
Marko a écrit:
Il y a aussi la version scénique donnée au théâtre du Nord l'an dernier:
Il y a eu aussi cette version-là, Elena ou la mémoire du futur, mise en scène de Bruno Boussagol, avec la comédienne Nathalie Vannereau. C'était le texte du prologue de la supplication et c'était magnifique!
clic clic
En hommage aux “liquidateurs", le spectacle est allé se jouer en 2006 (pour la commémoration du 20ième anniversaire de la catastrophe le 26 avril) devant la centrale de Tchernobyl.
J'invite ceux qui sont intéressés par le sujet à lire ceci: Elena ou la mémoire du futur
Merci pour le lien coline. Lu avec intérêt !
coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
Sujet: Re: Svetlana Alexievitch Jeu 1 Aoû 2013 - 11:46
shanidar a écrit:
coline a écrit:
Marko a écrit:
Il y a aussi la version scénique donnée au théâtre du Nord l'an dernier:
Il y a eu aussi cette version-là, Elena ou la mémoire du futur, mise en scène de Bruno Boussagol, avec la comédienne Nathalie Vannereau. C'était le texte du prologue de la supplication et c'était magnifique!
clic clic
En hommage aux “liquidateurs", le spectacle est allé se jouer en 2006 (pour la commémoration du 20ième anniversaire de la catastrophe le 26 avril) devant la centrale de Tchernobyl.
J'invite ceux qui sont intéressés par le sujet à lire ceci: Elena ou la mémoire du futur
Merci pour le lien coline. Lu avec intérêt !
Alors je peux ajouter que Nathalie Vannereau est retournée à Tchernobyl en 2012 pour revoir des gens rencontrés lors du premier voyage et leur consacrer un film. Le dernier liquidateur vivant et sa femme, qui vivent aujourd'hui à Volodarka. Tout près de Tchernobyl, la vie continue, marquée par la catastrophe. L'amour, l'accordéon, les chants, la danse et le travail.
Vous aurez peut-être un jour l'occasion de voir ce documentaire (vision très personnelle, lucide et poétique de la réalisatrice): Volodarka
"La terre maudite est aussi une puissance d'avenir qui bourgeonne, que l'on cultive, qui nourrit tout espoir. Voyage dans un non-lieu de poussière et de vent. "Chez nous, on n'a pas peur de la radiation, on n'en parle pas…".