Shalom Auslander

Citation :

Shalom Auslander est un écrivain juif américain, né en 1970. Il est élevé dans le quartier juif orthodoxe Monsey de New York.
Il se lance dans l'écriture et publie une série d'histoires courtes. Son talent est reconnu par la critique, il est nominé pour le prix Koret. Il a aussi publié des articles dans l'Esquire et The New Yorker.
Son premier roman publié en France s'intitule La lamentation du prépuce (2008), et se distingue par un humour grinçant qui tourne en dérision les règles de la religion. Ecrit dans la même veine, son recueil de nouvelles Attention Dieu méchant paraît en 2009 chez Belfond.
Shalom Auslander demeure toujours à New York, avec son épouse, Orli, et leur fils, Paix.

Attention Dieu méchant

Citation :

Y a-t-il là-haut quelqu’un qui m’aime ? Cette question hante Bloom depuis qu’il a failli mourir. Mais face à l’inefficacité de Lucifer et de la Mort, qui débattent des méfaits des défibrillateurs, Dieu descend sur terre finir le travail lui-même...

Deux hamsters, Donut et Beignet, attendent joe, leur maître. Confiant dans la bonté de son dieu nourricier, Donut se met à prier. Affamé, Beignet commence à douter. Et si Joe ne revenait pas pour le dîner ? Après une nuit de rêves impurs, Motty, un élève de Yéchiva Loubavitch de dix-huit ans se réveille avec une poitrine velue, un débardeur Budweiser, une anatomie qui ne peut pas être la sienne et une furieuse envie de bricoler. Que vont penser les siens de son nouveau corps de chef de chantier goy ? Rabbins violents, chiens culpabilisateurs, épouses incitant au péché et poulet géant peuplent ce recueil complètement original, qui, derrière un humour dévastateur, soulève des questions fondamentales sur l’emprise de la religion et le besoin humain d’autorité.

A ceux qui apprécient l'humour juif, il est fortement recommandé de lire le recueil de nouvelles Attention Dieu méchant de Shalom Auslander. Ou peut-être pas car le caractère iconoclaste et blasphématoire (le mot est faible) des courts récits de l'écrivain new yorkais est d'une violence inouïe, dirigée vers une seule et unique personne, le Créateur. Inutile de chercher une affinité avec Woody Allen ou Phillip Roth, Auslander leur est ce que le Heavy Metal est à Céline Dion. Ses nouvelles sont une véritable boucherie, pas cachère pour un sou. Impossible de ne pas rire devant les histoires invraisemblables de Auslander, d'une liberté de ton et d'un culot sans limite. Reste à se demander si Attention Dieu méchant est de la littérature. Pas au sens noble du terme, sans doute, tant ce recueil ressemble à une suite de sketches où Dieu est tour à tour ridicule, sénile, et le plus souvent pervers. Si Dieu existe, et a de l'humour, nul doute qu'il s'amusera beaucoup à lire ces histoires. Les athées et agnostiques aussi. Concernant les croyants, c'est moins sûr, à supposer qu'ils jettent un oeil sur ce livre.

j'adore ton commentaire...

et je retrouve un peu ce que j'avais découvert lors d'une lecture de quelques pages en librairie de son roman La lamentation du prépuce
faudra me mettre son nom encore une fois sur ma LAL

kenavo a écrit:

j'adore ton commentaire...

et je retrouve un peu ce que j'avais découvert lors d'une lecture de quelques pages en librairie de son roman La lamentation du prépuce
faudra me mettre son nom encore une fois sur ma LAL

Merci. La lamentation du prépuce est sorti en poche. Je ne vais pas rater ça.

je vais noter cet écrivain, "attention Dieu méchant" me tente

Déjà que ses lamentations du prépuce me tentent depuis que je l'ai vu en librairie... ce commentaire me pousse à me décider quand même!!!

Drôle et méchant... Il a tout pour plaire lui

Petit extrait d'une interview de l'auteur qui donne une idée de son humour (très soft par rapport au livre).

Que signifie le fait de manger un cheeseburger du Mc Do pour un garçon avec votre passé ?
J’ai détesté le premier cheeseburger que j’ai mangé à l’âge de neuf ans. Les Sages ne le cachent pas – une bouchée de viande non kascher et c’est fini. Pas de marchandage, pas de négociation. « Dieu vous hait dans ce monde et vous torture dans celui à venir. » C’est une citation directe, les enfants. J’ai réalisé bien avant d’écrire ce livre ce qu’il y avait là de commun avec la sexualité. Avant de vivre à East Village à la vingtaine, je n’avais jamais rencontré d’homosexuel, mais lorsqu’ils m’ont raconté comment ils avaient grandi en cachant leurs désirs à leur famille et comment les réactions à leur aveu avaient souvent été désastreuses, j’ai pensé : « Oui, c’est moi. Mais avec du saucisson. »

traversay a écrit:

Petit extrait d'une interview de l'auteur qui donne une idée de son humour (très soft par rapport au livre).

Que signifie le fait de manger un cheeseburger du Mc Do pour un garçon avec votre passé ?
J’ai détesté le premier cheeseburger que j’ai mangé à l’âge de neuf ans. Les Sages ne le cachent pas – une bouchée de viande non kascher et c’est fini. Pas de marchandage, pas de négociation. « Dieu vous hait dans ce monde et vous torture dans celui à venir. » C’est une citation directe, les enfants. J’ai réalisé bien avant d’écrire ce livre ce qu’il y avait là de commun avec la sexualité. Avant de vivre à East Village à la vingtaine, je n’avais jamais rencontré d’homosexuel, mais lorsqu’ils m’ont raconté comment ils avaient grandi en cachant leurs désirs à leur famille et comment les réactions à leur aveu avaient souvent été désastreuses, j’ai pensé : « Oui, c’est moi. Mais avec du saucisson. »

Excellent.
Bon... demain je me prends le prépuce (ouioui).
(Et j'interdis quiconque, genre Babelle, de sortir cette phrase de son contexte!)

J'ai gardé un très bon souvenir de La Lamentation du prépuce. Je vous le conseille. Je n'ai pas le courage ce soir mais il faudra que je regarde ce que j'en ai écrit dans mon cahier de lecture.

J'en garde aussi un pur souvenir.

Extrait, pour vous les biquets, je l'avais déjà mis, mais je ne sais plus où :

Spoiler:

J'ai lu la lamentation du prépuce et je me suis régalée. Je me suis même marrée toute seule. c'est enlevé, frais, drôle et on apprend plein de petites choses sur le judaïsme.

Dans son recueil de nouvelles cyniques et ironiques Attention Dieu méchant, Shalom Auslander nous livre une réflexion sur Dieu et sur la place qu’il peut prendre ou prend dans nos vies. Mais Dieu, finalement, ne se préoccupe pas du tout de nous pauvres êtres vivants. Dieu, Il vit sa vie et se moque bien de ce qui peut nous arriver tout en continuant à jouer son rôle de régulateur social et démographique. L'auteur nous présente les différentes facettes de Dieu et de la religion d’une manière drôle et souvent blasphématoire. Ces nouvelles pourraient être choquantes mais elles ne le sont pas car l’auteur met en évidence des réalités et pose les questions de l’emprise de la religion dans notre vie et dans la société et du besoin d’autorité et de soumission des hommes.
Ces nouvelles, souvent métaphoriques, sont bien construites. Je les ai toutes appréciées mais je retiens particulièrement celle du singe qui prend conscience de sa condition de singe et qui ne peut la supporter, celle des hamsters qui attendent leur maître pour être nourri et dont l’un prie et l’autre lutte pour sa survie, ou encore celle du Prophète qui n’en peut plus de vivre avec Dieu et qui essaye de s’en débarrasser. Chacune d’entre elles offre une piste de réflexion et est riche d’enseignement en gardant un ton léger et drôle.

La lamentation du prépuce



Je le laisse tomber ce livre. Je dois en être à la moitié. Je sais que tout le monde le trouve hilarant, excellent, fabuleux, etc etc etc... mais moi, il me lasse. Je crois que c'est Aériale qui disait qu'à un moment elle aurait bien voulu que ça avance un peu plus vite. Et bien moi, j'arrête de vouloir, je le referme, l'abandonne.

Toujours les mêmes anecdotes qui reviennent, il nous redit 150 fois les mêmes choses. Alors oui, c'est peut-être parce que dans le contexte du livre Auslander supprime ses textes par crainte de la vengeance divine, puis les réécrit... mais bon. Certes l'histoire avance un peu à chaque fois... mais j'ai vraiment l'impression du chat qui s'mord la queue, ou d'une histoire sans fin plate et monocorde.

Peut-être que ce n'est pas la bonne période pour ce genre de livre, pour moi, je ne sais pas.

ça me fait un peu sourire, mais la même "blague" ressaucée quatre fois, ça finit par m'énerver.
En plus, on ne peut même pas se raccrocher au style de l'auteur, qui est franchement... normal, sans grand intérêt. On lirait le journal du cousin Levi que ce serait pareil.

Je passe mon tour. D'autres livres m'attendent.

-La tentation du prépuce-

Je peux comprendre Queenie mais quand-même ...wa ça décape sec! Un roman diablement irrévérencieux qui balance un max sur les excés du judaïsme (cela pourrait s'appliquer à toutes les religions dès lors qu'elles sont appliquées à la lettre) mais toujours avec énormément d'humour. On pense bien sûr à Woody Allen, avec ce rire coincé par l'angoisse, en plus mordant encore.

Parfois l'accumulation de détails alourdit un peu le sujet, c'est vrai aussi. C'est dommage car il y a vraiment des passages absolument irrésistibles. Difficile de ne pas se plier de rire face à la paranoïa de Shalom qui considère toute tournure d'évènement comme une sanction divine. Shalom qui doute, se rebiffe, enfreint les préceptes en avalant des hot-dogs ou en piquant des revues pornos, négocie avec" le Très Haut Béni-Soit-Il " un châtiment, puis se repent en les brûlant, s'auto flagelle et court en désespoir de cause Lui coincer des lettres de pardon (ou d'engeulade, jouissif!) sur le Mur des Lamentations.

J'ai juste regretté le trop plein. Shalom Auslander aurait pu alléger un peu tout ça et l'effet aurait été encore plus percutant car à la fin on étouffe un peu avec lui. Peut-être est-ce voulu d'ailleurs? En tout cas une lecture bien sympathique mais je crains de retrouver ces excés dans les suivants donc je ne suis pas sûre de retenter. A lire pourtant au moins une fois!

Extrait pour vous donner envie j'espère...

(Shalom se retrouve "veilleur". Selon la croyance juive, l'âme se détache du corps à la mort mais elle ne doit rester seule jusqu'à ce que le corps soit mis en terre. On peut donc faire appel à un gardien...)

Citation :

Une situation morbide s'est installée. Avec tous ces morts, je gagnais bien ma vie.Un cadavre couvrait mes factures de carte American Express, trois assuraient ma part de loyer. Une veillée de fin de semaine me payait mon herbe et ma bouffe. Très vite, j'étais paré pour le mois entier; les cadaves suivants, c'était la cerise sur le gateau. Avec deux morts de plus, je me suis payé une nouvelle pair d'Air Jordan, trois autres encore m'ont offert une télé toute neuve. Si Motty avait pu me garantir un mort en rab chaque semaine, j'aurais pris l'abonnement au câble. Mais je gardais les pieds sur terre: j'économisais pour une ford Mustang décapotable modèle 1982.