Yorgos Lanthimos

Rien de plus à ajouter, vous avez à peu près tout dit.

C'est tour à tour bizarre, cette loi dans un monde qui ressemble trait pour trait à celui où nous vivons, déstabilisant puis glaçant. Et doté d'un humour salvateur - mais parfois, ça frôle le rire nerveux. Je n'avais pas vu un scénario et un film aussi original et imprévisible depuis longtemps.

Merci pour Bioy Casares et Zamiatine, MezzaVoce, je note !

Pour le film que vous cherchez, je sèche. Un Sam Peckinpah, qui filmait la violence comme peu, et qui a été l'un des premiers réalisateurs à utiliser le ralenti pour ce type de scènes ?

The Lobster

J'ai été moins impliqué dans le film, en raison notamment d'un dernier tiers qui m'a peu à peu détaché des enjeux. Yorgos Lanthimos dévoile pourtant un univers assez fascinant, laissant une sensation progressive de malaise et de froideur à travers sa perception d'une société figée dans un espace clos. Sa représentation de l'image du couple, dans son mélange d'absurdité et d'humour noir, est cohérente et creuse des angoisses individuelles et collectives avec une certaine habileté.

The Lobster m'a semblé moins intéressant dès lors que la dimension policière prend le pas sur le reste, et la présence de Rachel Weisz et Léa Seydoux ne suffit pas à renouveler une attention. La mise en scène est moins percutante, trop souvent centrée sur l'impact de rebondissements qui deviennent alors prévisibles. C'est tout de même un projet atypique d'un cinéaste à suivre, mais le résultat est pour moi en demie-teinte.

Je n'ai vu aucune intention policière dans cette dernière partie, mais plus "l'envers du miroir", une société tout aussi normée et "totalitaire" que la précédente, mais avec des règles différentes,qui ne laisse pas plus de place à l'individu et à son intimité.

Je voulais employer le terme "policier" dans le sens où le suspense autour de l'avenir immédiat du personnage de Colin Farrell prend le pas sur le reste, et notamment la description évocatrice de cet univers déstabilisant. Je trouve aussi que la symétrie accentuée entre les comportements imposés de la société des couples et les normes des Solitaires laisse une impression de facilité.

Après avoir vu le film The Lobster, je rejoins en partie le point de vue d'Avadoro. L'intérêt du film est incontestablement la société, si proche de la notre, et si particulière que nous découvrons dans le film. Il y a une vraie imagination, le soin du détail. C'est surprenant, et très inventif. Le moins à mon avis, ce sont les personnages, pas du tout fouillés, des sortes de marionnettes, auquels du coup on peut moins s'intéresser, et donc quand le film bascule d'avantage du côté du destin des uns et des autres un décrochage peut survenir.

J'ai trouvé le film un peu long, peut être pas assez percutant par moments, et donc vers la fin l'attention faiblit, parce que tout est construit sur le même principe, les deux sociétés sont les deux côté d'une même réalité, elles sont nécessaires l'une à l'autre par opposition, et fonctionnent en miroir.

Il m'a manqué quelque chose pour être emballée.