Bio-Sources Evene-
Né en 1957
De formation mathématique, puis journalistique,
Hervé le Tellier a d'abord été journaliste scientifique avant de publier ses deux premiers livreschez Seghers ('Sonates de Bar' et 'Le voleur de nostalgie'), dont Paul Fournel était le directeur. Collaborateur de l'émission de France Culture 'Les Papous dansd la tête' il enseigne également à l'université Paris IX les techniques éditoriales et le journalisme à Patis III. Il soutient une thèse remarquable sur l 'OuLiPo en 2002. Hervé Le Tellier est billetiste au
Monde ('Papier de Verre') La plupart de ses travaux oulipiens et de ses publications se situent dans le domaine du texte court, voire très court.
-Assez parlé d'Amour-Résumé - Citation :
- Anna et Louise pourraient être soeurs, mais ne se connaissent pas. Elles sont mariées, mères, heureuses. Presque le même jour, Annala psychiatre va croiser la route de Yves, l'écrivain, Louise l'avocate croise celle de l'analyste d'Anna, Thomas A quarante ans, à ce tournant d'une vie qui ne comporte pourtant que cela, la foudre est encore permise, mais quand on a cru – à tort – que la vie était à jamais tracée, le désir et la liberté se payent cher et comptant
Un roman qui va plaire aux femmes,
Hervé Le Tellier est un malin et un charmeur!
Pas trop romantique, ni trop léger, travaillé même puisque roman oulipien donc astreint à des contraintes stylistiques, et une construction en partie de dominos, ce roman (essai?) se lit agréablement, voluptieusement même. Comme le titre ne l'indique pas mais le suggère malicieusement, evidemment on y parle d'amour, de désir, de rencontres (anciennes et actuelles) de hasards, d'enfants adorables et de maris plutôt compréhensifs. Mais pas que, Le Tellier nous apprend aussi plein de choses sur la maladie de Fuchs, les règles du jeu abkhaze, ou le judaisme par exemple.
Qu'on ne s'y trompe pas on nage dans l'élégance, l'intellect (ses personnages ont tous des métiers en rapport avec le langage, comme l'auteur le précise d'ailleurs) le comfort. Les femmes sont belles et capricieuses, souvent désinvoltes, les hommes brillants, raffinés aussi, sans défauts apparents. Tout ce petit monde se croise sans que le vaudeville à trois sous ne pointe, et sans que le lecteur ne s'ennuie. C'est intelligent, brillant même sans doute.
Un roman classe et dans l'air du temps. Mais oserais-je dire que quelque chose m'a génée? Le côté idéal, la désinvolture de tous ces chassés croisés peut-être, ou l'effet Oulipio ? Sur un sujet banal l'auteur a le mérite de trouver une originalité narrative qui séduira la majorité, mais qui moi m'a laissée un peu à quai, disons qui ne ne m'a pas transportée.
J'entends déjà mes amies lectrices qui partagent ces lectures de cerclage pousser les hauts cris, et je ne suis pas sûre de leur parler franchement (elles ont toutes adoré et la dernière tentative sur De Vigan a presque fini en bataille rangée
) mais c'est ce que je ressens, désolée d'avance si je suis à côté, un peu en marge si j'en juge les critiques toutes unanimes. C'est juste une question de feeling...
(Et je comprends très bien qu'on puisse adorer, hein!)